Parc du Haut-Languedoc et changement climatique

16/3/2018


Publié le 11/03/2018 à 03:51   | La Dépêche du Midi |

Le Parc adapte son territoire au changement climatique


Cyril Berry, propriétaire de la forêt où un essai de gestion forestière d'adaptation au changement / Photo DDM

Comment adapter la forêt au changement climatique ? Le Parc naturel régional du Haut Languedoc est situé dans une zone durement impacté par le changement climatique. La forêt occupe 67 % du territoire, l'enjeu du renouvellement et de la gestion forestière est essentiel. Le Parc participe depuis 2016 au projet Foreccast. Ce projet dure jusqu'en 2019 et il bénéficie d'un accompagnement financier ou technique. Il permet d'intégrer le changement climatique dans les stratégies de gestion forestière. Johann Housset, (Life Foreccast) répond à nos questions :

Est-ce que la prise de conscience du changement climatique sur les forêts vient de la sécheresse de 2003 ?
Cette sécheresse a entraîné des phénomènes de dépérissements sur certaines essences d'arbres, qui ont marqué les forestiers, En effet, cela a accéléré la prise de conscience.


Le climat change : les forêts du Haut Languedoc font face / Photo DDM

Les dépérissements de sapins sont les premières conséquences de cette évolution ?
- Les Douglas ont été introduits largement en France lors de reboisements. Le fort à-coup climatique en 2003 a peut-être révélé des endroits où ils ont été plantés dans un climat trop limitant. Ce phénomène a été en effet une des premières conséquences visibles sur le territoire.

Est-ce que le changement climatique provoque l'émergence ou le déplacement de maladies, de champignons et d'insectes ravageur comme la chenille processionnaire ?
- Non on ne peut pas vraiment dire cela. En revanche, les arbres stressés par des sécheresses sont plus sensibles aux pathogènes comme le champignon sur les résineux. Les effets cumulés de la sécheresse et des maladies peuvent accélérer le dépérissement des arbres.
Les pathogènes ne sont pas nécessairement liés aux changements climatiques. Par exemple, le cynips n'a rien à voir avec les changements climatiques (pathogène introduit involontairement par l'homme), mais il aggrave néanmoins le sort des châtaigniers qui dépérissent par endroits à cause des effets cumulés du chancre et de la sécheresse.


Gestion des forêts du territoire du parc naturel régional du Haut-Languedoc / Photo DDM

Quelles sont les solutions envisagées pour adapter les forêts à leur environnement (favoriser les espèces les plus résistantes) ?
Une des clés est de favoriser le mélange pour diversifier les forêts et pour permettre une complémentarité entre les essences afin d'avoir des forêts à la fois productives et résilientes. C'est une des motivations derrière cet essai de plantation au GF du Catié. On peut ainsi tester de remonter en altitude certaines essences,ou en tester de nouvelles a priori plus résistantes à la sécheresse, sans toutefois prendre le risque de tout miser sur une seule essence. 
On peut également aider l'adaptation génétique des espèces d'arbres au climat en favorisant une grande diversité génétique et en choisissant des plants provenant d'un climat adapté ou en éliminant les arbres dépérissant au profit des arbres sains avant la régénération naturelle de la forêt.



Le territoire du Parc naturel régional du Haut-Languedoc, situé dans une zone de confluences climatiques unique, où les changements de milieu et de climat sont assez brusques / Photo DDM

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