De Georges à Annette : Correspondance de guerre
Publié le 25/09/2016 à 03:54 | La Dépêche du Midi | G.D.
Un livre d'histoire locale et familiale et un plaidoyer pour le STO
Robert et Sylviane Roques, deux graulhétois du Lot, et un livre qu'ils aimeraient bien dédicacer aux amateurs d'histoire. / Photo DDM
Robert Roques, 66 ans, est un graulhétois qui habite aujourd'hui à Cahors et dont le père est resté 30 ans instituteur à l'école de l'Albertarié. Il vient d'écrire un livre à partir des lettres de son père, parti au service de travail obligatoire en Allemagne durant la seconde guerre mondiale.
«De Georges à Annette», préfacé par un historien reconnu, Pierre Laborde, un acte de mémoire collective et familiale autant qu'un plaidoyer pour la cause de ces hommes souvent oubliés de l'histoire.
Comment est venue l'idée de ce livre ?
«Après la mort de ma mère, j'ai retrouvé dans un boite à chaussures, les correspondances de mon père, d'abord aux chantiers de jeunesse en 1941, jusqu'à sa première nomination d'instituteur en 1945. Il y avait surtout les lettres envoyée d'Allemagne à partir d'août 43. Des envois réguliers, avant la fermeture des correspondances et son retour en 43. Avec mon fils, Julien nous avons décidé d'écrire son histoire aux STO en reprenant les passages intéressants et les illustrant de documents personnels».
Vous avez retrouvé quoi ?
«Mon père, décédé il y a 40 ans, est resté deux ans dans la Ruhr, à travailler 12 heures par jour dans une usine fabriquant des plaques de blindage. Comme il y avait la censure et qu'il ne pouvait pas tout écrire, nous avons du lire entre les lignes et traduire des citations en occitan, pour trouver de lourds sous-entendus. A son retour et comme la plupart des STO il n'en a jamais parlé».
Pourquoi un tel livre ?
«D'abord pour conserver une mémoire familiale, mais aussi pour aborder un pan d'histoire méconnu. Ces jeunes ont du subir le service de travail obligatoire. Ils ont souvent été pointés du doigt à leur retour du fait qu'ils ont travaillé pour l'ennemi. Les 600 000 STO répertoriés ont eu beaucoup de mal à se faire reconnaitre comme déportés du travail. C'est une participation à la réhabiliation de cette partie de leur jeunesse. Ce livre s'adresse aussi aux autres graulhétois ou à leurs descendants qui ont été concernés par cette même situation»
De Georges à Annette : Correspondance de guerre (Imprimeur Pleine Page)
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