Inondations - Paris : «Du jamais vu depuis 30 ans»
Publié le 04/06/2016 à 11:49 | La Dépêche du Midi |
Paris : «Du jamais vu depuis 30 ans»
Sur le quai Louis Blériot, dans le XVIe, il fallait une barque, hier, pour approcher la voiture sous les eaux. /Photo DDM, AFP
Hier, alors que la décrue était entamée en Ile de France, les riverains du Loing ont continué à découvrir les drames et les ravages laissés par la crue. Le corps d'une femme de 65 ans, apparemment victime d'une noyade, a été retrouvé dans un jardin de Montargis, tandis qu'à une quarantaine de kilomètres au nord, Nemours continuait à constater l'étendue des dégâts, avec notamment ses magasins du centre-ville dévastés par les eaux.
600 M€ de dégâts
Plus largement, dans toutes les zones touchées par les inondations des derniers jours ? 600 M€ de dégâts : c'est la première estimation qu'auront donnée les professionnels des assurances, ce vendredi tandis que l'inquiétude se déplaçait vers Paris, la Seine, et restait marquée dans le Centre, où le Cher et la Loire continuaient à gonfler pour un pic attendu aujourd'hui dans la région de Tours.
Paris qui, ce vendredi et toute cette nuit a focalisé l'attention. De l'eau aux cuisses pour le zouave du pont de l'Alma, la Seine à 6,07 m à 19 heures ; certes, l'alerte rouge est à 7,13 m -laissant une certaine marge-, et la crue de 1910 était montée jusqu'à 8,62 m, mais la capitale ne s'en est pas moins retrouvée confrontée à «du jamais vu depuis 30 ans», selon les riverains, le ministère de l'Environnement évoquant pour sa part de «possibles évacuations» à l'ouest.
De jeunes gens tirent un bateau dans une rue inondée à Monthou-sur-Bievre (Loir-et-Cher le 3 juin 2016 / Photo DDM
Caves, parkings ou squares inondés, voies sur berges évidemment toujours fermées, mais aussi le quai Louis Blériot où les immeubles se sont retrouvés les pieds dans l'eau : le XVIe arrondissement a ainsi été le premier touché, l'eau arrivant au niveau des fenêtres de certains appartements.
Face à la montée des eaux, le Louvre, fermé depuis jeudi soir, n'a pris aucun risque. 170 personnes ont évacué les réserves de la partie sud du musée, la plus exposée. 200 000 œuvres ont ainsi été mises en sécurité. Le musée d'Orsay, la BNF et le Grand Palais ont également fermé hier.
Du côté de l'A10, toujours coupée au nord d'Orléans et où l'on relevait encore jusqu'à 1,40 m d'eau hier, des travaux de pompage ont débuté pour tenter d'évacuer les véhicules bloqués, notamment les poids lourds. Aujourd'hui, la situation devrait rester préoccupante aussi en région Centre, où le Cosson qui cerne Chambord a également coupé l'entrée sud de Blois, dans le Loir et Cher, et isolé plusieurs communes. Cher qui a provoqué aussi des inondations à Montrichard, notamment. En aval, la Touraine restera en vigilance orange aujourd'hui.
Rues inondées à Montargis, dans le Loiret. Photo DDM, Guillaume Souvant / AFP
Agriculture touchée
Les grandes cultures, le maraîchage, l'arboriculture comme l'élevage sont touchés par les inondations ont alerté hier les professionnels, demandant à l'État d'étudier les indemnités possibles. Pour le blé, l'orge ou l'avoine, «de nombreux hectares de céréales sont versés».
Pour les maraîchers, ces pluies excessives ont aussi plus d'impact qu'une crue en hiver où les plantations sont minimes car au printemps ce sont les plants prêts à être vendus qui sont concernés. Ainsi les fraises de plein champ et autres fruits rouges et les salades sont dévastés. La cerise francilienne se fera également rare sur les marchés cette année.
«Les arboriculteurs comme à Vernouillet, dans les Yvelines, subissent une perte totale de leur production», soulignent les organisations professionnelles. Enfin, les éleveurs déplorent de «fortes pertes de fourrages», ce qui va les contraindre à acheter de la nourriture pour leurs bêtes alors même que leur filière est déjà en difficulté. Dès mardi, le ministre de l'Agriculture Stéphane Le Foll a «assuré les agriculteurs touchés par ces intempéries de la pleine mobilisation de l'État»
Publié le 04/06/2016 à 11:40 | La Dépêche du Midi |
A Paris, la Seine redescend légèrement
Le zouave du pont de l'Alma à Paris - / Photo DDM, Bertrand GUAY - AFP
Le risque de débordement semble s'être éloigné à Paris: la Seine a commencé samedi à descendre légèrement après avoir atteint 6,10 m, son plus haut niveau depuis 30 ans. Mais la situation pourrait devenir compliquée en aval et dans des départements du nord-est.
Samedi matin à 9H00, la Seine atteignait 6,05 m selon le service de prévention Vigicrues, après un "maximum" de 6,10 m enregistré à 2H00.
"Nous sommes dans une stabilisation, même si nous pouvons avoir encore un ou deux cm de plus", a expliqué Bruno Janet, chef du pôle de modélisation de Vigicrues.
Après huit jours de hausse continue, la Seine est ainsi revenue à son niveau de vendredi après-midi à Paris. Il s'agit, souligne Vigicrues, d'une crue "très inférieure" à celle de 1910 (8,62 m), mais "comparable à celle de 1982" (6,18 m).
Paris : la plus forte crue depuis plus de 30 ans / Infographie DDM
Comme 12 autres départements, Paris reste en tout cas en vigilance orange, et le célèbre zouave du pont de l'Alma, repère symbolique des Parisiens, a de l'eau jusqu'au bassin depuis vendredi midi.
De plus, cinq départements du nord-est sont en vigilance orange pour orages, ce qui pourrait entraîner des débordements des affluents de l'Orne dans la région: la Marne, la Meuse, les Ardennes, la Meurthe-et-Moselle et la Moselle.
Samedi matin, les eaux brunâtres de la Seine charriaient bouts de bois, sacs en plastique et détritus, et une navette de la brigade fluviale patrouillait devant les péniches, interdites de circulation depuis mardi. Les voies sur berge restaient complètement recouvertes par les flots, les escaliers qui mènent aux quais engloutis par l'eau.
"Ca fait peur, j'imagine la Seine déborder, c'est ma hantise...", confiait à l'AFP Sonia, 39 ans, qui travaille à deux pas du Louvre.
La RATP, qui a fermé à titre préventif deux stations de métro et une gare RER proches du fleuve, avait déclenché vendredi son plan de prévention, qui prévoit d'acheminer du matériel pour murer des entrées de métro dans l'hypothèse où l'eau atteindrait le seuil d'alerte de 6,60 m.
03 Juin 2016, 18h38 | Le Parisien
AVANT-APRES : L'Île-de-France sous les eaux
En Île-de-France, plusieurs communes pataugent depuis plusieurs jours / Photo Le Parisien
Depuis plusieurs jours, l'Île-de-France est sous les eaux à cause des fortes intempéries qui provoquent une crue des rivières et de la Seine.
Autoroute inondée, écoles fermées, bouchons monstres, musées fermés... La montée des eaux a paralysé une partie de la région et bouleversé la vie des Franciliens.
Pour mieux comprendre l'impact de la crue, comparez les images de Paris et d'autres villes d'Île-de-France avant et après la montée des eaux.
Lien vers l'article :
http://www.leparisien.fr/info-paris-ile-de-france-oise/avant-apres-l-ile-de-france-sous-les-eaux-03-06-2016-5854197.php
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