Réouverture de Notre-Dame-de-Paris

5/12/2024

    

Publié le 30/11/2024 | La Dépêche du Midi |  Cyril Brioulet

Notre-Dame-de-Paris : tailleurs de pierre, sculpteurs… 
Ces artisans d’Occitanie ont participé au chantier titanesque de la cathédrale



L’intérieur de la Cathédrale a retrouvé sa couleur blanche originelle. / Pool, Stéphane de Sakutin
 
 Emmanuel Macron a visité, ce vendredi 29 novembre, l’intérieur restauré de la cathédrale Notre-Dame-de-Paris, cinq ans après le brasier qui avait ravagé une partie de l’édifice. 
De nombreux artisans et compagnons ont pris part au chantier. Plusieurs d’entre eux sont originaires d’Occitanie.

"Le plus beau chantier du siècle". Le chef de l’État a déambulé dans l’intérieur de l’édifice, restauré et reconstruit en partie. "Elle est à la fois réparée réinventée et rebâtie", a-t-il constaté . 
Après l’incendie du 15 avril 2019, le chantier grandiose a duré 5 ans, 7 mois et 14 jours. 2000 "contributeurs" ont été mobilisés pour les travaux.


L’aménagement intérieur de la cathédrale Notre-Dame de Paris a été repensé. / LP, Philippe Lavieille.

Du bois des Pyrénées dans la flèche
Plusieurs artisans et compagnons d’Occitanie ont mis leur savoir-faire au service de Notre-Dame-de-Paris. Une partie du bois de la flèche de la cathédrale provient de trois chênes abattus en Ariège. Les arbres âgés d’au moins 150 ans proviennent de Fougax-et-Barrineuf.

Abattus et débités à la scierie Courrent, ils avaient été sciés en 11 pièces de 2,50 m et livrés aux charpentiers du chantier pour servir de chevrons intermédiaires. Ce bois avait été béni par le curé de la paroisse de Lavelanet avant son départ pour Paris.


Les chênes ont été abattus et débités à la scierie Courrent en Ariège. / DDM, Martin Boissereau

Trois autres chênes venus cette fois des Hautes-Pyrénées ont été utilisés à Notre-Dame. Ils ont été offerts par Denis Barré, exploitant forestier à Campuzan, et sciés par Philippe Abadie aux normes voulues pour le chantier. Comme en Ariège, les chênes ont été bénis par le curé de Galan avant de partir pour la capitale.


Pascal Abadie surveille le sciage des chênes haut-pyrénéens. DDM archives

Des tailleurs de pierre du Tarn-et-Garonne
Le Tarn-et-Garonne a aussi mis sa pierre à l’édifice. L’entreprise de maçonnerie du patrimoine et de taille de pierre Dagand Atlantique a mobilisé 15 tailleurs. Ils se sont relayés par groupe de 5 pour nettoyer les coulures de plomb sur les pierres de la cathédrale, changer les dalles de couverture et travailler fenêtre par fenêtre.

"Les équipes sont très fières de travailler sur un chantier hors norme qui ressemble à une fourmilière où se croisent des centaines d’artisans. C’est une magnifique expérience à vivre dans une carrière", expliquait le directeur Florent Damiani à La Dépêche en janvier 2023.


La société Dagand est intervenue sur le chantier hors-norme de la cathédrale. / Crédit Dagand

Des sculpteurs de l’Aveyron
Des sculpteurs d’Occitanie ont aussi participé aux travaux de rénovation. C’est le cas de l’entreprise Vermorel à Salles-la-Source (Aveyron). Ses salariés ont restauré des sculptures sur les pignons des bras nord et sud du transept de Notre-Dame-de-Paris. 70 à 100 % des sculptures étaient à refaire sous la direction de l’architecte en chef des Monuments historiques.

Vermorel a travaillé en co-traitance avec une autre entreprise d’Occitanie, l’atelier Jean-Loup Bouvier aux Angles dans le Gard, et une société du Val-de-Marne. "En tant que sculpteur et tailleur de pierre, c’est motivant pour les équipes", racontait le dirigeant de Valmorel Quentin Muller à La Dépêche en octobre 2023. Vermorel va se voir remettre le "diplôme Notre-Dame", attestant de sa grande qualité de ses compétences.


Des sculpteurs Aveyronnais ont participé à la restauration de Notre-Dame-de-Paris. SAS Vermorel et David Bordes

Des haches venues du Gers
Cécile Bouisset peut aussi s’enorgueillir d’avoir œuvré pour le chantier. Cette jeune forgeronne de l’atelier Les Frappantes à Vic-Fezensac (Gers) a participé, avec d’autres artisans, à la confection de haches pour les charpentiers pour leur permettre la confection de charpentes médiévales du chœur et de la nef.


Cécile Bouisset dans son atelier les Frappantes à Vic-Fezensac. DDM, Sébastien Lapeyrère

Une Commingeoise à la restauration des toiles
Marie Godot fait partie des Occitans qui ont mis leurs compétences au service de Notre-Dame. Cette passionnée d’histoire et de patrimoine de 26 ans, qui a grandi près de Luchon (Haute-Garonne), et qui a étudié à la Sorbonne, a participé à la restauration de deux grandes toiles au cours d’un stage dans un prestigieux atelier parisien :

"La prédication de Saint-Pierre à Jérusalem" de Charles Poerson et "La Conversion de Saint-Paul" de Laurent de La Hyre. "C’était prestigieux et gratifiant d’apporter sa pierre à l’édifice. Conserver et restaurer cet édifice et ces tableaux, c’est participer à la transmission de la mémoire de cet immense monument", expliquait Marie Godot à La Dépêche en novembre.


Marie Godot est passionnée d’histoire et de patrimoine. / Crédit Marie Godot

Des Héraultais pour la réfection de l’orgue
La Manufacture languedocienne de grandes orgues de Lodève (Hérault) est un des ateliers appelé à apporter son savoir-faire sur l’orgue Cavaillé-Coll de 1867 de Notre-Dame, avec deux autres artisans du patrimoine du Vaucluse et de Corrèze.

L’instrument de Notre-Dame comprend 8000 tuyaux, dont certains approchent les 10 m de haut, alliages d’étain et de plomb. D’ailleurs, un des trois organistes Philippe Lefebvre vit à Montréal, petit village entre Castelnaudary et Carcassonne, dans l’Aude.

Autres artisans d’Occitanie qui sont intervenus sur le chantier : l’entreprise Molinelli ferronnerie dans le Gard pour la restauration des vitraux et pour la restauration des décors le Groupement Marie Parant Andaloro en Haute-Garonne et Laura Serafini dans l’Hérault.

Une entreprise de levage du Gers
En 5 ans, une multitude de matériaux ont dû être acheminés sur le lieu du chantier de la cathédrale. Pour amener sur les toits du bâtiment tous les éléments nécessaires, l’entreprise du Gers Dartus Levage a été sollicitée. Elle est spécialisée dans le levage de matériaux à des hauteurs exceptionnelles. C’est Dartus Levage qui a hissé la flèche et le coq doré au sommet de la cathédrale.


L’entreprise gersoise a obtenu le marché du levage pour le chantier de Notre-Dame de Paris. DDM, MC

"Vous avez montré au monde que rien ne résiste à l’audace", "c’est une immense fierté pour la Nation tout entière", a dit Emmanuel Macron aux artisans du bois, du métal et de la pierre, échafaudeurs et couvreurs, campanistes, doreurs, sculpteurs ou encore architectes.

Les mécènes étaient aussi à l’honneur. Le chantier du siècle a coûté quelque 700 millions d’euros, et a été financé exclusivement par des donations.

Emmanuel Macron doit à nouveau s’exprimer, cette fois sur le parvis de Notre-Dame, le 7 décembre, en présence de plusieurs dirigeants étrangers.
Une première messe sera célébrée le dimanche 8 décembre.



La rosace occidentale de la cathédrale Notre-Dame de Paris / / Pool, Stéphane de Sakutin

 
 

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