France : 66,6 millions d'habitants

4/2/2016

Publié le 20/01/2016 à 08:23  | La Dépêche du Midi |  D. D.

Démographie française : 66,6 millions et toujours plus vieux

La France métropolitaine et les départements d'outre-mer comptaient 66,6 millions d'habitants au , une croissance de 247.000 personnes (+0,4%) sur un an, marquée par une hausse des décès et une baisse des naissances - FRANCK FIFE - AFP/Archives


La France serait-elle en train de connaître le même vieillissement de population que ses voisins ? Longtemps cité en exemple comme l'un des pays européens les plus dynamiques en matière de natalité, le pays a connu en 2015 une année mitigée, marquée par un ralentissement des naissances, et une hausse conjoncturelle de la mortalité.

En présentant sa nouvelle campagne de recensement , l'INSEE a également livré sa fournée de chiffres tout chauds pour l'année 2015. Nous sommes 66,6 millions de Français, dont 64,5 millions en métropole, les autres dans les DOM-TOM.

Il y a eu 19.000 naissances en moins qu'en 2015 / Photo Monkey Business Images-Shutterstock

Nombre de décès important
L'élément le plus marquant de l'année écoulée est un nombre de décès important, le plus haut depuis l'après-guerre : 600 000 personnes sont décédés en 2015, ce qui, automatiquement, abaisse l'espérance de vie. Les chiffres ainsi rectifiés baissent de 0,4 an pour les femmes, de 0,3 an pour les hommes. En 2015, une femme peut espérer vivre 85 ans et un homme 78,9 ans.

«Mais ce n'est pas un coup d'arrêt dans la tendance à la hausse de l'espérance de vie, prévient Marie Reynaud, cheffe des études démographiques et sociales de l'Insee. Depuis vingt ans, elle a augmenté de 3,1 ans pour les femmes et de 5,1 ans pour les hommes.»

En fait, ces chiffres sont la conséquence d'une violente épidémie de grippe en début d'année, puis d'une canicule sérieuse l'été et enfin d'un refroidissement important au mois d'octobre. Comme la population globale vieillit, elle se fragilise dans le même temps, et ce genre d'épisodes est fatal aux personnes les plus vulnérables.

On constate aussi un tassement dans les naissances, (-2,3 %) mais la France reste la championne européenne de la natalité, malgré une baisse de la fécondité chez les femmes de moins de 30 ans : les futures mamans préfèrent attendre avant de programmer leur premier enfant. L'âge moyen à l'accouchement est désormais de 30,4 ans.

Malepère, le futur quartier géant du sud-est toulousain  Photo DDM, Ateliers Lion - Document Oppidea

Notre vie quotidienne
Les études de l'INSEE nous renseignent aussi sur notre vie quotidienne. On constate par exemple que de plus en plus de familles vont habiter en périphérie des grands centres urbains, sans doute chassées par la cherté des loyers dans les centres-villes.

Autre constat : les familles monoparentales les familles à bas revenus et celles où les deux parents sont sans emploi sont plus présentes dans les villes centres des grandes aires urbaines notamment dans le Sud de la France. Et en France, une famille sur dix vit dans un logement surpeuplé, et cela bondit à quatre sur dix à Paris ou Nice. Et dans la nouvelle région LRMP, les conditions restent très contrastées, avec des zones de développement dynamiques notamment dans les grands centres urbains, et des poches de pauvreté en zone rurale ou dans les petites villes.

Et l'amour dans tout ça ? Le nombre de mariages hétéro, orienté à la baisse, demeure stable en 2015, à 231 000, mais les mariages entre personnes de même sexe sont moins nombreux : 8 000 l'an dernier contre 10 522 en 2014. On se marie un peu moins de nos jours qu'autrefois. Et on retarde les épousailles. C'est un peu comme si l'ensemble de la population prenait son temps…


Publié le 20/01/2016 à 08:15   | La Dépêche du Midi |  Daniel Hourquebie

Populations : les disparités de la grande région

Les études liées au recensement permettent de mieux cerner les dynamiques démographiques du nouveau grand ensemble régional. / Photo DDM

La nouvelle région représente 8,7 % de la population française

/ Photo illustration DDM, J.-P. C.

La «population légale» en Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées (LRMP) au 1er janvier 2016 est composée de 5 683 878 habitants soit 8, 7 % de la population française évaluée pour la même date à 66,6 millions d'habitants. «Cette notion de population légale est très importante pour les collectivités locales, notamment les communes», explique Christophe Pealaprat, responsable du recensement des populations pour la grande région LRMP. Environ 350 textes de lois impliquent en effet des dispositions différentes selon le nombre d'habitants des communes. Exemple : la parité n'est obligatoire que dans les communes de 1 000 habitants et plus. Du côté de l'Insee, on cite, en riant sous cape, un maire ravi que le compteur officiel du recensement se soit arrêté à 997 pour sa commune : son conseil municipal n'était composé que d'individus de sexe masculin !

De fortes disparités dans la nouvelle grande région


La Lozère département le moins peuplé de LRMP / Photo illustration DDM

Avec l'événement de la grande région fusionnée, les disparités de population entre les départements se sont encore accentuées. Le département le plus peuplé est la Haute-Garonne forte de 1 298 562 habitants tandis que le moins peuplé est désormais la Lozère avec 76 607 résidents. Facile de toucher dans l'ordre le tiercé des plus grandes communes les plus peuplées : Toulouse (458 298) 4e rang national, Montpellier (272 084), 8e rang, et Nîmes (150 564), 18e rang.

Les familles ne représentent qu'un quart des ménages


CPAM Toulouse / Photo illustration DDM, Michel Viala

«Quand un agent recenseur se présente à la porte d'un appartement de la grande région, il a une chance sur quatre de trouver une famille avec parents et au moins un enfant mineur, précise Jean-Philippe Grouthier, directeur régional de l'Insee de la grande région, 26 % des cas pour être précis. Dans trois cas sur quatre, il trouve d'autres configurations de ménages !». Dans cette enquête complémentaire, l'Insee relève qu'en 2012, date de la dernière compilation, les autres types de ménages sont des personnes seules (35 %), des couples sans enfant – pas encore arrivés ou déjà partis – (28 %), des familles avec uniquement des enfants majeurs et des ménages composés de plusieurs personnes sans lien de parenté.

En LRMP, la part des familles avec au moins un enfant mineur est faible, en tout cas inférieure de deux points à l'indicateur national, et la grande région se retrouve dans le peloton de queue des 18 régions françaises. Seuls trois départements (Tarn-et- Garonne, Gard et Haute-Garonne) affichent un taux supérieur à celui de la France. À l'inverse, les départements ruraux (Lot, Hautes-Pyrénées, Aveyron, Lozère) ont des taux inférieurs à 25 %.

Les familles se concentrent dans les grandes aires urbaines

RelaxNews  /  Monkey Business Images/shutterstock.com

Par ailleurs, l'Insee souligne que sept familles sur dix se concentrent dans les grandes aires urbaines de la région, plutôt dans les couronnes périurbaines que dans les banlieues (contrairement aux années 1990). Parmi les familles ayant au moins un enfant mineur, sept sur dix résident, en effet, dans les grandes aires urbaines de la région, dont la moitié dans celles de Toulouse et Montpellier. Les territoires périurbains accueillent proportionnellement davantage de familles (34 familles pour 100 ménages). Sur ces territoires, commente l'Insee, un foncier moins cher combiné à une meilleure qualité de vie, tout en restant à proximité des emplois, explique cet engouement des familles pour résider en périphérie des grands pôles urbains régionaux.

Les familles monoparentales représentent près d'un quart des familles

/ Photo illustration DDM

Les familles monoparentales sont aussi davantage présentes dans les villes centres, mieux dotées en logement HLM (16 % contre 9 % dans l'ensemble de la région). Les villes centres concentrent une grande partie de ces populations défavorisées. Les départements où ces familles monoparentales sont les plus présentes sont les Pyrénées-Orientales (30 % des familles avec mineurs), l'Hérault (25 %), l'Aude (25 %) et le Gard (24 %). La proportion de familles monoparentales varie selon les villes. Ainsi, elle atteint 40 % dans la ville centre de Perpignan, 33 % à Montpellier et seulement 30 % à Toulouse.

Une famille sur trois en situation de précarité financière

RelaxNews  /  Monkey Business Images/shutterstock.com

En LRMP, toujours dans la même étude, un tiers des familles allocataires de la Caisse d'allocations familiales (CAF) étaient en situation de précarité financière. En clair, les revenus du ménage avant impôts sont alors inférieurs au seuil de bas revenus (soit 982 euros par unité de consommation et par mois), précise l'Insee. La nouvelle grande région se classe en 4e position des régions de France métropolitaine les plus touchées et trois points au-dessus de la moyenne nationale. Certains départements de la région ont même des taux avoisinant les 40 % (Gard, Hérault, Ariège) et d'autres comme les Pyrénées-Orientales ou l'Aude dépassent même ce seuil, précise l'Insee, illustrant la nouvelle donne régionale avec une ex-région Languedoc-Roussillon qui présente des statistiques davantage marquées par la précarité et son premier vecteur le chômage. Ce n'est pas une surprise mais c'est bien un portrait régional très contrasté que devra prendre en compte la nouvelle majorité aux manettes de la grande région fusionnée...

Combien de gens «mobiles» ?


À l'espace social du Grand Ramier en 2014./ DDM Thierry Bordas

Un recensement, c'est déjà compliqué pour identifier les sédentaires, c'est encore plus compliqué pour les personnes «mobiles». Chaque commune de moins de 10 000 habitants concernée par le tirage au sort doit ainsi recenser autant que possible les «sans domicile» et les «habitations mobiles» (le plus souvent les gens du voyage). Tous les cinq ans, les grandes villes doivent également s'y coller et c'est donc également le cas pour Toulouse en 2016 (dernier recensement en 2011). Ce recensement spécifique va s'effectuer sur deux jours (et une nuit) les 21 et 22 janvier, avec agents recenseurs aguerris pour éviter tout malentendu avec les populations.


Publié le 20/01/2016 à 08:14  | La Dépêche du Midi |  D.H.

Le grand boum de Toulouse et du littoral


Sur les berges de la Garonne, à Toulouse./ Photo DDM, X. de F.

La nouvelle grande région offre deux territoires moteurs complémentaires : Toulouse dans l'ex-région Midi-Pyrénées et l'espace littoral, dans l'ex région Languedoc-Roussillon restent les moteurs du dynamisme démographique du nouvel ensemble. Dans la région LRMP, la croissance démographique ne se tarit pas, souligne l'Insee : «En raison principalement de sa forte attractivité, la région comptabilise 53 000 habitants de plus chaque année et se classe parmi les plus dynamiques, d'Europe».

La croissance s'est même accélérée par rapport à sa tendance de long terme qui était de «seulement» 38 000 habitants par an entre 1982 et 2008. Ainsi, entre 2008 et 2013, le territoire Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées a connu le plus fort dynamisme démographique (+ 1,0 % par an) des régions de France métropolitaine... après la Corse (+ 1,1 %). Rien que la ville de Toulouse attire 3 700 habitants supplémentaires par an. Si le grand Toulouse connaît un développement concentrique et en étoile, l'espace littoral bénéficie d'un peuplement porté par ses cinq principales villes, Montpellier en tête.

La croissance démographique s'atténue certes au fur et à mesure que l'on s'éloigne des grands pôles urbains, analyse encore l'Institut, mais les plaines et les grandes villes et du Bassin de la Garonne (+ 24 000) et de l'espace littoral (+ 29 000) se densifient fortement. Et contrairement à une idée reçue, la population se stabilise dans les territoires plus distants, notamment les massifs montagneux des Pyrénées et du massif central.

Le littoral méditerranéen attire / Photo DDM, PQR

Excédent migratoire et naturel
Tout confondu, le nouvel ensemble Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées se retrouve au 19e rang des régions par son nombre d'habitants parmi les 81 régions des pays européens les plus peuplés (Allemagne, Espagne, France, Italie et Royaume-Uni). La hausse de la population, analyse l'Insee, est d'abord due à un excédent migratoire de 79 % et un solde naturel de 21 % (chaque année, entre 2008 et 2013, la région a compté 10 000 naissances de plus que de décès).

À elles quatre, les villes de Toulouse, Montpellier, Nîmes et Perpignan concentrent les trois quarts des nouveaux venus. L'attractivité du LRMP, estime ainsi l'Insee est corrélée à l'essor de ses emplois et, dans une moindre mesure, à l'attractivité de ses formations supérieures. Et sans doute pourrait-on ajouter sur le secteur littoral, l'attrait de la Grande bleue pour des retraités «nordistes» à la recherche d'un rayon de soleil supplémentaire.

4 villes accueillent les trois-quarts des arrivants. / Photo DDM, Nicolas Gaillard

Sélection d'articles réalisée à partir du site : http://www.ladepeche.fr


 
 

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