Des sapins de noël tarnais

3/12/2015

Publié le 24/11/2015 à 07:53   | La Dépêche du Midi |  Jacques Albarel

Direction le Grand Sud pour 70 000 sapins

Chargement de sapins pour Carcassonne ./ Photo DDM, J. A.

C'est la mobilisation générale sur l'exploitation de sapins de la SARL Bessière. Après plusieurs années en terre, les Nordmann et épicéas sont coupés ou mis en pot avec pour destination tout le sud de la France : de Bordeaux à Anglet, les départements de Languedoc-Roussillon jusqu'à la vallée du Rhône.

Bernard Bessière, à la tête de la SARL, gère les 80 hectares de terrains depuis 1993 ainsi qu'une parcelle de 40 hectares sur Murat-sur-Vèbre. Les plantations ont lieu à l'automne, après une année de repos des terres. Cette année, 70 000 sapins de 80 cm jusqu'à 12 m de haut, coupés, emballés ou en pot, partent dans des camions et des semi-remorques jusqu'à sept fois par jour de fin novembre à mi-décembre. Une dizaine d'employés venus du Portugal (les Français semblent bouder cette mission) sont là du 20 septembre au 20 décembre pour assurer les différentes tâches et aider le couple Bessière. «Là, c'est un camion qui part pour Carcassonne, précise Mme Bessière, avec des sapins en pot, des cales et un sapin de 9 m, le tout pour une grande surface.» D'autres grands sapins sont destinés à un revendeur qui pratique le flocage en couleur.

Alors, l'aventure continue car il y a le restant de l'année, l'entretien des sols, le désherbage, sans compter tout le temps consacré à la gestion de la centaine de vaches qui pâturent sur des prairies et qui assurent le complément pour les exploitants.

Pour tous renseignements, téléphoner au 04 68 60 27 14, sarl.bessiere@wanadoo.fr.

Publié le 29/11/2015 à 03:55   | La Dépêche du Midi |  V.V

Épicéa, Nordmann ou artificiel : à vous de choisir


Sur les hauteurs de Moulin-Mage, Jérôme Vergely exploite 20 hectares de sapins. Il en vend 10  0  00 par an pour les fêtes de Noël./Photo DDM, VV

«Il y a maintenant vingt ans que je produis des sapins de Noël. Vingt ans déjà. Je me rappelle quand je me suis lancé. J'étais jeune agriculteur, l'air juvénile, poussant la porte des jardineries. Les directeurs me regardaient un peu comme un ovni. Dans ce style de marché, c'est comme les chrysanthèmes. On ne vous dit pas — je teste vos sapins et si ça va, j'en reprends dans quinze jours — Il faut être prêt le moment venu de mi-novembre jusqu'au 24 décembre. On ne peut pas se louper. La confiance est essentielle dans ce commerce.» Jérôme Vergely se souvient de ses débuts. Aujourd'hui, dans ce brouillard qui tarde à se lever, sur les hauteurs de Moulin-Mage, il a gagné de l'âge et des clients.

«Je vends 10 000 sapins durant cette période des fêtes de Noël». L'agriculteur exploite ce résineux sur 20 hectares d'une propriété qui appartenait jadis à ses grands-parents. «Avec mon associé, on ne fait pas que dans le sapin. On produit du lait et on récolte des céréales sur les 120 hectares de la ferme».
Sur ces terres rudes où le climat est froid et humide, le sapin est chez lui. «C'est vrai que c'est un endroit idéal. Reste que cette année, il a fait chaud très tard».

Pas le temps de trop palabrer sur les aléas climatiques. Depuis quelques jours, c'est parti pour le coup de bourre de l'année. «Durant un mois, on n'arrête pas. Il faut livrer nos clients en temps et en heure». Autour du hangar, les précieux résineux sont empaquetés dans des filets et triés par taille et par espèce».

«Nos sapins vont de 80 cm à 12 mètres», assure-t-il. Mais qui diable peut acheter des arbres de plus de 10 mètres pour les fêtes de fin d'années ? «Les municipalités», sourit-il.
Et ces principaux clients ? «Ils sont situés dans tous le sud de la France. On va même jusqu'à Bayonne. A contrario, aucune jardinerie tarnaise n'est venue vers nous», ose, amer, l'agriculteur.

Gérer les années à venir
«Pour les plus petits, on commence à les couper vers 4-5 ans. Puis on va jusqu'à 8 ans pour les Nordmann.» L'exploitation n'est pas de tout repos. «La surveillance est régulière. On les taille à la main pour qu'ils soient les plus jolis possible». Autre casse-tête. Faire que chaque année, l'entreprise puisse proposer toutes les tailles possibles. «On en a une dizaine tant dans l'Épicéa que dans le Nordmann. C'est vrai que la logistique n'est pas facile. Et il nous arrive tous, de demander à un confrère, un dépannage sur telle ou telle taille».

Dans le lointain, on entend le son de la tronçonneuse. C'est l'heure de la coupe.
«Le gros risque pour nous, c'est les coups de gel au printemps. En cette période, les jeunes pousses sont fragiles. Si le bout des branches gèle, c'est une catastrophe», synthétise Jérôme Vergely.
Sur les hauteurs de Moulin-Mage, le vent se lève. «Enfin une température normale pour la saison.» Autour du bâtiment de stockage, les saisonniers s'attellent pour préparer une commande.

Un marché qui n'évolue pas
Ce marché du sapin de Noël, se porte-t-il bien ?
«C'est assez bizarre. Il n'évolue plus. Depuis quelques années, ce sont les mêmes chiffres. Cinq millions pour les sapins naturels, un million pour les artificiels. On reste sur ces bases-là. Mais bon, le marché est là, et pour nous agriculteur, sur ce produit, on est payé correctement pour notre travail. Ce n'est déjà pas si mal aujourd'hui.»

Quand on lui demande s'il imagine agrandir son exploitation de résineux, il prend le temps de la réflexion. «Non, pas particulièrement. Pour cela, il faudrait investir, recruter. Aujourd'hui, je suis bien comme je suis».

Et la concurrence dans tout ça ? «On pense bien sûr aux pays nordiques pour le Nordmann. Il y a aussi la Belgique. En France, de très grosses structures se sont créées, particulièrement en Bretagne. Sinon, le berceau du sapin français se trouve dans le Morvan. C'est là où l'on produit le plus. Mais l'avantage de l'exploitation du sapin, c'est que tout le monde est logé à la même enseigne. Les plants sont tous espacés de 1,20 m. Ils poussent et grandissent à la même vitesse. La différence, c'est le nombre d'hectares dont disposent les agriculteurs. Avec ce régime, les exploitations moyennes comme la mienne restent concurrentielles».

Bon, il est tant de retourner au boulot. Noël n'est pas si loin. Et des fêtes de fin d'année sans sapin à la maison, c'est comme un repas sans pain. Il manque ce rien indispensable.

Épicéa, Nordmann ou artificiel : à vous de choisir
C'est l'éternelle question quand arrivent les fêtes. Que choisir entre L'Epicéa, le Nordmann ou le sapin artificiel.
«Je ne préfère pas parler de ces sapins artificiels, fabriqué en chine, embarqués par bateau avant d'être vendus par milliers dans les supermarchés. Bonjour la taxe carbone.»

Jérôme Vergely préfère le «vrai», qui pousse avec sérénité, racines dans la terre, tête attirée par le ciel. «Rappelons qu'il n'y a aucune déforestation dans notre exploitation. Nous plantons nos propres sapins dans nos champs, pour qu'ils soient coupés à temps pour Noël. Il faut arrêter de croire que l'on va dans les bois avec notre tronçonneuse, pour éradiquer la forêt française. Heureusement d'ailleurs». Ça, c'est dit. Parlons tendance. Qui de L'Epicéa ou du Nordmann à la préférence nationale ? «Depuis plusieurs années, on voit clairement se dégager une évolution. Le Nordmann, année après année, détrône l'Épicéa. C'est un fait établi». La raison ? Le Nordmann a l'énorme avantage de ne pas tomber ses épines et de résister bien plus longtemps après la coupe. Ça joue beaucoup dans le choix des consommateurs», confirme l'agriculteur tarnais. Reste à savoir, s'il est possible, pour des raisons de coût, de faire grandir plus vite ces conifères.

«Certains ont essayé. Mais la nature est bien faite. Une pousse rapide génère un manque de branche. Il devient vite laid et impossible à vendre. Tant mieux. Là dessus aussi, on est tous sur le même pied d'égalité». Et l'avenir ? «Je pense que le Nordmann va encore augmenter ses parts de marchés». Même si son prix est plus élevé que l'Epicéa, les Français l'ont adopté. On ne compte pas pour les fêtes. Enfin, pas trop.

Castres : Le service «espaces verts» installe les dizaines de sapins de la forêt du marché de noël place Jean Jaurès./ Photo DDM, J.-M.G.

Repères :
6 millions >. C'est le nombre de sapins vendus en France chaque année, dont un million de sapins synthétiques.

de 80 cm à 12 mètres >. Jérôme Vergely vend des sapins dont la taille minimale est de 80 cm à 12 mètres (spécifique pour les municipalités).

69 % >. Le Nordmann est le roi des fêtes de fin d'années. En effet, il concentre 69 % des ventes contre 27,7 % pour l'Epicéa.

27,90 € >. C'est le prix moyen de vente d'un Nordmann contre 16,70 € pour un épicéa.

5 000 hectares. >. Les sapins ne sont pas coupés en forêt mais cultivés par des agriculteurs, en France, sur une superficie de plus de 5 000 hectares. Des rotations de cultures sont effectuées pour fertiliser le sol et éviter son acidification.

Sélection d'articles réalisée à partir du site : http://www.ladepeche.fr

 
 

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