Vallées pyrénéennes sinistrées :
La reconstruction
Secteur Vallée des Gaves
Publié le 21/08/2013 à 09:39 | La Dépêche du Midi | Cyrille Marqué
Villelongue : La circulation de la déviation est rétablie
Hier, les ouvriers mettaient la dernière main au goudronnage de la route. / Photo DDM Joël Boyé.
C’est une excellente nouvelle pour le pays des gaves durement touché par les inondations des 18 et 19 juin : la circulation sur la déviation de Villelongue (RD 921) a été rétablie hier à 18 heures.
Une performance notable sachant que des moyens considérables ont été concentrés sur ce «point chaud» sous l’impulsion du président du conseil général Michel Pélieu qui a donné à cet aménagement un caractère prioritaire juste derrière le rétablissement de l’accès aux villages de montagne (Cauterets, Barèges, par exemple).
Jusqu’à 45 employés ont travaillé sur ce chantier commencé seulement le lundi 29 juillet ! Une première zone a été réparée, ce qui a permis de mettre en place une déviation par les voies communales du village de Villelongue, reprofilées pour l’occasion. Les travaux sur la deuxième zone emportée par le gave à hauteur du village de Villelongue sont désormais terminés.
Réfection de la route de Villelongue / Photo FB CG 65
«Nous avons employé la même technique que pour la route de Barèges, explique Franck Bouchaud, directeur adjoint des routes et des transports au conseil général. Afin de rétablir la circulation au plus vite, nous avons réalisé, dans un premier temps, le noyau du remblai.
Une deuxième phase débute à partir de maintenant et va durer plusieurs semaines. Nous allons renforcer ce remblai par un enrochement sur lequel nous allons construire un talus renforcé qui sera à même de résister à la prochaine crue».
Publié le 16/08/2013 à 03:52 |
Barèges : Vous pouvez venir...
Michel Pélieu chez Louisette. Les Barégeois aimeraient que la signalétique soit à la hauteur des efforts fournis./Photo Maggy V.-B.
Belle fête chez Louisette, grâce à Gilles Ramananof, des Tables d’antan, qui prête main-forte avec ses jeunes apprentis, et Joël Escaich, des Moutonniers du pays Toy, au barbecue. Charly et ses musiciens pyrénéens jouent amicalement sur la terrasse avant que Seven Tears attaque un concert style des années «70». Parmi les convives, la présence discrète de Michel Pélieu et son épouse. Certains le remercient pour son efficacité qui a permis de rouvrir la route de Barèges en moins d’un mois : «Dès que j’ai appris ce qui se passait, j’ai pris un hélico pour voir les dégâts». Réunion de crise à Esterre le soir même, 15 entreprises convoquées : «Il fallait faire quelque chose immédiatement, sauver ce qui pouvait l’être. J’ai imposé un tarif unique par type de travaux, pas question de spéculer».
Barèges / Photo FB Pauline Vigneau
Le président du conseil général, faisant fi des paperasses, autorisations, la loi de l’eau, etc., les travaux avancent à une vitesse inespérée : «Cela prouve qu’il faut alléger la lourdeur des obligations administratives qui ralentissent tout projet». Le 11 juillet, la route de Labatsus reste spectaculairement sectionnée en plusieurs endroits. Michel Pélieu, voulant Barèges libérée avant la date symbolique du 14, annonce : «Le 12 au soir, Barèges sera désenclavée». Il peut passer pour un fou, mais le 12, la route est ouverte, les pellistes ont relevé le défi. Après tant d’efforts surhumains engagés, les Barégeois grimacent quand le week-end, à l’entrée de la voie express de Lourdes, on lit : «Accès vers Barèges réglementé», ou ailleurs : «Accès au pic du Midi par Bagnères».
Parfois, la presse annonce la route vers Barèges fermée ou que c’est une piste de terre à partir de Betpouey ; «il faut actualiser la signalétique les week-ends, nous voyons déjà peu de monde…» De fait, la route est ouverte non-stop jusqu’à Betpouey, puis vers Barèges de 17 h 30 à 8 heures et de 12 heures à 13 h 30 en semaine, 24 heures/24 le week-end. Elle est ouverte non-stop jusqu’ au 19 août, 8 heures, et goudronnée sauf sur les 200 m de terre faciles au niveau de Sers. Maggy V.-B.
Publié le 06/08/2013 à 07:46 Andy Barréjot
Intempéries : Villelongue, nouvel épicentre des travaux
Deux tronçons de route, sur plusieurs centaines de mètres, sont partis avec les flots. À la demande de Michel Pélieu, d'importants moyens sont déployés depuis lundi./Photo DDM Laurent Dard.
Alors que l’accès à Cauterets est désormais goudronné et ouvert aux bus et qu’une solution a été trouvée pour les différents réseaux entre Luz et Barèges, les efforts se concentrent sur la RD913.
À Villelongue, depuis plusieurs semaines, le quotidien n’est plus le même. Avec la destruction de la RD913 sur deux tronçons de plusieurs centaines de mètres, le village a renoué avec un trafic évaporé depuis la création de la déviation. «Ce sont les seuls dégâts recensés sur la commune, résume le maire Jean-Paul Boudet. Heureusement, plusieurs propriétaires ont spontanément accepté de permettre le passage d’une route secondaire sur leurs terres et je les en remercie.
Les hommes et les machines s’activent. En six jours, 650 mètres ont été réalisés. / Photo FB CG 65
Une piste a pu être aménagée. C’est important de se serrer les coudes.» Une solidarité dans les actes qui n’a pas enrayé les incivilités et l’ardeur qui grimpait dans la population du village. «On a eu des bus, des camions, qui ont fait fi de la signalétique et se sont retrouvés coincés. Je suis heureux de la vitesse à laquelle ont pu démarrer les travaux sur la RD913. Même si globalement tout s’est bien passé malgré l’afflux de véhicules, l’engagement du chantier va apaiser le climat.»
Ouverture le 20 août
Après s’être préoccupé prioritairement des points sensibles où les dégâts empêchaient toute accessibilité à certains sites, le conseil général a axé ses efforts sur cet axe d’entrée vers les gaves. Dès vendredi, une dizaine d’engins manœuvraient autour des deux zones détruites, deux bandes emportées, parfois sur toute la largeur de la chaussée. Des renforts arriveront dès ce lundi, avec la volonté pour Michel Pélieu de rétablir la circulation d’ici le 20 août. «On ne relâche pas la pression car il nous faut être encore réactifs, prévient le président, présent sur place avec plusieurs élus locaux et les responsables du service des routes.
Le Bastan a retrouvé son lit. La route est à nouveau là. / Photo FB CG 65
Nous souhaitons que ces deux points soient rétablis au 15 août, pour désengorger l’accès à la vallée qui se fait toujours par des itinéraires de déviation alors qu’il y a un gros afflux de touristes.» Un chantier que la période de congés et les difficultés d’approvisionnement en enrochement ne faciliteront pas. «La priorité, c’est de récupérer le volume important de remblais encore dans le gave, plaide Michel Pélieu. Ensuite, on réfléchit à la meilleure manière de se protéger du gave : des blocs, des gabions, une technique béton…» Une réouverture également attendue à Lau-Balagnas dont le maire, Maryse Carrère, concède : «On avait oublié dans le village ce que c’était qu’une telle fréquentation !»
Publié le 06/08/2013 à 03:51 Ph. L
Luz-Saint-Sauveur : Le foin arrive...
Des dons de foin pour les agriculteurs sinistrés./Photo Ph. L.
Opération «Coup de foin» pour les agriculteurs du pays Toy.
2013 restera comme une année maudite pour l’agriculture en vallée de Barèges et le foin manque plus que jamais pour attaquer la future mauvaise saison. L’hiver a été tout d’abord rude, avec beaucoup de neiges, et il a duré. Il n’a donc pas été possible de mettre très tôt les bêtes en estive qui, de ce fait, ont continué soit à taper dans la récolte, soit à pacager dans des prés prévus pour faner.
Et puis, pour finir, il y a eu la crue du siècle, les 18 et 19 juin dernier, qui a semé la désolation en emportant aussi beaucoup de bonnes terres, une soixantaine d’hectares, soit la valeur de quasiment cinq à six de nos exploitations , en rendant d’autres transformées en champs de cailloux, incultes pour des années, peut-être. Comme il fallait, tout d’abord, et c’est normal, protéger les habitations, ce sont les prés qui, à la place, ont souvent pris. Dans cette bataille contre l’eau, les paysans sont souvent venus prêter main-forte avec leur remorque et tracteurs aux côtés des pompiers, personnels communaux et autres. Ils ont aussi souvent laissé le passage, comme à Viella, pour éviter que les villages ne soient trop longtemps enclavés.
Depuis plusieurs jours, la solidarité agricole s’exprime au sein de la profession elle-même et des camions chargés de fourrage, ensuite redistribué entre les exploitants, arrivent de divers endroits de France, du Limousin, notamment, mais aussi des Hautes-Pyrénées. Des dons forts appréciés !
Publié le 01/08/2013 à 07:51 G.C
Pyrénées : les cités sinistrées attendent les vacanciers
Le conseil général se mobilise pour sauver le tourisme dans les Hautes-Pyrénées./Photo V. T.
La crue exceptionnelle qui a durement frappé les vallées de la Haute-Garonne et des Hautes-Pyrénées, les 18 et 19 juin, ne présageait rien de très bon pour le tourisme dans ce secteur de montagne. Les inondations ont fait d’immenses dégâts et 127 communes de Midi-Pyrénées ont été déclarées en état de catastrophe naturelle. Aussi, la reconstruction se poursuit à grands pas et à Saint-Béat (Haute-Garonne), comme à Barèges ou Lourdes (Hautes-Pyrénées), malgré l’assurance de voir «le tourisme plonger cet été», l’enthousiasme reprend le dessus. Le mois d’août ne sera pas pire que juillet. «Les thermes ont rouvert lundi, ça nous a ramené un peu de monde, a confié hier Manu Corret, maire de Barèges (Hautes-Pyrénées). C’est une cinquantaine de gens contre 250 en période normale. Les choses reprennent forme peu à peu : c’est le cas du thermoludisme, des balades en VTT et le centre Hélios est ouvert tous les jours pour les enfants. Et la piscine ouvre samedi, c’est important. La vie reprend et à partir du 4 août, on organise une série de concerts qui devraient nous donner du baume au cœur.»
Via Ferrata à Cauterets / Photo FB
La préoccupation majeure de la commune de Barèges, c’est son accès par la route de Luz-Saint-Sauveur, impraticable sur plus de 7 km. Avec un détournement provisoire, de quoi décourager le touriste. Les élus locaux, les habitants et même les vacanciers récalcitrants attendent avec impatience la réouverture de la route «mi-août au mieux», entend-on sur place.
Plus bas, à Lourdes, la cité mariale qui accueille chaque année 6 millions de pèlerins, la fréquentation touristique «frémit» après un ralentissement en juillet. Le constat du maire de Lourdes, Jean-Pierre Artiganave est toutefois nuancé. «C’est la fréquentation des pèlerins qui se raffermit, poursuit-il, après le traumatisme des dernières inondations qui a d’ailleurs été le rendez-vous de la solidarité. Sur la saison, nous enregistrons plus de 2000 nuitées en moins.»
Fête des bergers à Barèges / Photo FB Joël Adagas
Enfin, à Saint-Béat, avalé par la Garonne, le marbre blanc, l’emblème de la petite commune, sera le gardien de l’été car la fréquentation du festival de la culture et du marbre s’est déroulée comme si de rien n’était. «Il y avait des expositions, des tailleurs de pierre, des stages. D’ordinaire, les blocs sont sculptés au bord de la Garonne, mais cette année on les a mis ailleurs. La fréquentation touristique est en baisse, il ne reste que trois commerces ouverts, mais on fait tout pour accueillir les touristes», a expliqué hier Agnès Peremiquel, première adjointe au maire de Saint-Béat.
Publié le 30/07/2013 à 08:38 Sandra Cazenave
Barèges : Les curistes de nouveau dans le bain des thermes
Les curistes peuvent à nouveau profiter des piscines à jets massants./Photo Laurent Dard.
Ils étaient une cinquantaine de curistes présents, hier, pour la réouverture de la station thermale de Barèges. Plus d’un mois après les inondations, le fleuron de l’économie locale redémarre.
C’est le sourire aux lèvres que le directeur des thermes de Barèges-Barzun, Dominique Suberbielle, a accueilli une cinquantaine de curistes, hier. Il a tenu à remercier les fidèles de l’établissement de leur présence et de leur soutien ; et notamment Jean Barthe qui en est à sa 51e cure. «Il est revenu alors qu’il avait dû être évacué, le 18 juin, suite aux inondations.» Depuis cette date, la station était fermée, son accès étant devenu impossible à cause de l’état des routes.
Photo FB Barèges
Réouverture totale
C’est désormais de l’histoire ancienne, les curistes affluent de nouveau dans la ville.
«C’est une réouverture totale du centre à des horaires spécifiques», explique le directeur. En effet, il est possible de profiter des bienfaits de l’eau de Barèges entre 8 h 30 et midi. «Nous nous sommes adaptés aux horaires d’ouverture de la route, beaucoup de nos curistes logent dans la vallée et à Luz.»
C’est notamment le cas de Françoise Le Grand, qui vient en cure à Barèges depuis 3 ans. «Je devais venir le 12 juillet. J’étais affolée de ne pas la faire, car il n’y a que ça qui me soulage», confesse cette habituée.
Comme beaucoup d’autres curistes, Françoise Le Grand a été «choquée et attristée» par la catastrophe. Mais à l’entendre raconter son premier bain de boue, on voit bien que la station fonctionne «comme si rien ne s’était passé». «Il y a eu une belle mobilisation pour tout remettre en état. Chapeau bas», félicite Michelle Verdier, une Nantaise qui vient en cure à Barèges depuis 5 ans.
Alors que l’établissement de rhumatologie à Barèges n’a pas été impacté par la crue, celui situé sur Barzun, spécialisé dans les problèmes respiratoires, ne rouvrira pas. Mais le blocage de la commune sinistrée a eu un impact direct sur les thermes de Barèges. «Nous avons dû prévenir les 2.800 curistes qui viennent sur les 6 mois.» Certains ont annulé de peur de passer par le col du Tourmalet.
Barèges en fête le 15 août 2013 / Photo FB Barèges-Luz
Une cinquantaine d'irréductibles curistes
La route ouverte, la direction des thermes a attendu que les chantiers se calment afin d’accueillir les premiers curistes. Ils sont une cinquantaine pour ce redémarrage, bien plus frileux qu’à l’accoutumée, puisqu’en moyenne, le centre accueillait 250 curistes par jour à la même période l’an passé.
«Il était important qu’ils retrouvent l’espace santé et que nos équipes retrouvent le chemin du travail», souligne Dominique Suberbielle. Pour l’heure, la soixantaine d’employés de la station thermale est en activité partielle, au vu de la fréquentation. Mais aux thermes, personne ne désespère, et beaucoup comptent sur les mois de septembre/octobre.
Pourtant, le manque à gagner n’est pas des moindres.
«On venait de renouveler avec une clientèle britannique grâce à l’hôtel du Tourmalet.» Ce dernier n’étant plus, ce sont des clients en moins pour l’espace bien-être et le centre thermoludique Cieleo.
Mais la baisse de fréquentation ne perturbe pas les premiers soins.
«On a tout le personnel pour nous», se réjouit Nicole Genissel, de Créteil. Une habituée est ravie de cette réouverture : «Pour moi, Barèges c’est mieux que Lourdes».
Soir de fête à Barèges un mois après les crues / Photo FB Patrice Barrière
Un enjeu local
La fermeture de cet établissement a eu un impact sur l’activité économique et touristique locale. Avec 2.800 curistes par saison, la station thermale permet de faire vivre les hôteliers et les campings de Barèges. Sans compter que les thermes sont parmi les plus gros employeurs de la vallée. «Le village est fondé sur les sources thermales», rappelle Dominique Suberbielle.
Publié le 19/07/2013 à 03:49 Clément Eulacia
Cauterets : La route en libre accès pour le reste de l'été
Une nouvelle route enfin libre à la circulation./Photo C.E.
Tout juste un mois après les terribles inondations, la route principale d’accès à Cauterets sera en libre circulation 24 heures sur 24 à partir de ce soir, et ce pour le reste de la saison. Même si les travaux ne sont pas encore terminés, ils ne nécessitent plus une interdiction complète du trafic. Cependant, un feu tricolore régulera les voitures au niveau de la zone de travaux. De même, tous les véhicules ne sont pas encore autorisés à circuler. Ainsi, les véhicules légers, les campings-cars, les poids lourds de -19 tonnes et les bus de moins de 35 places peuvent rouler sans aucun problème. En revanche, en ce qui concerne les caravanes, la circulation est libre dans le sens de la descente mais réglementée dans le sens de la montée pour des raisons de sécurité. C’est pourquoi, il est demandé à tous les usagers de ces véhicules de se rapprocher de leur camping pour pouvoir monter sans difficulté.
Des militaires du 17e régiment du génie parachutiste (17e RGP) de Montauban débutent l’installation d’un pont Bailey au sud de Cauterets / Photo FB OPEX
En ce qui concerne le reste des travaux, Jean Espagne, responsable des travaux de la ville, confie que tout avance en fonction des priorités d’urgence définies préalablement. Ainsi, la réfection de la chaussée au niveau du Carrefour sera de nouveau carrossable rapidement, une fois tous les réseaux d’assainissement, d’eau, d’électricité et PTT terminés. Les travaux de protections provisoires au niveau de Claventé sont terminés, alors que ceux au niveau de Concé avancent vite. Ainsi, d’ici à 10 jours, le gave reprendra son lit initial. De même, les travaux d’urgence du gave du Cambasque viennent de commencer et se poursuivront tous l’été. Au niveau des maisons de la famille Dupuy, le conseil général va opérer les travaux de remise en état de la chaussée rapidement, tout en laissant la circulation aux véhicules de -3,5 tonnes sur demi-chaussée.
Grâce à la grande implication de tous les intervenants sur les travaux en cours, il est désormais possible d’accéder à l’intégralité des sites et des activités de la cité thermale sans contrainte.
Publié le 12/07/2013 à 07:57 Clément Eulacia
Cauterets sort la tête de l'eau
Michel Pélieu est venu sur place constater l'avancement des travaux./Photo C. E.
Alors que la saison d’été commence, la commune de Cauterets s’affaire encore à déployer de gros moyens afin que cette dernière ne soit pas perturbée. Entre la gestion des travaux, la gestion des contraintes économiques et touristiques, il est difficile de savoir où on en est. C’est la raison pour laquelle une réunion publique a eu lieu mercredi soir, en mairie, pour donner les dernières nouvelles aux citoyens.
Ainsi, les travaux d’accès à la commune avancent à grands pas. Pas assez vite pour certains mais les contraintes sont nombreuses. En effet, M. le maire précise que «l’idée est de recréer un accès à Cauterets tout en laissant la possibilité aux citoyens et touristes de circuler à certains créneaux horaires». C’est pourquoi la route en cours de construction doit toujours respecter des courbes de niveau réglementaires à la circulation.
En ce qui concerne la circulation pour les jours à venir, les véhicules de moins de 19 t seront autorisés à rouler. À partir de ce week-end, les camping-cars pourront également emprunter la route. En ce qui concerne les caravanes, un convoi spécial sera organisé le vendredi 12, à 17 heures, et un autre le 15 juillet, à 17 heures. De même, les bus de moins de 35 places seront autorisés à circuler dès lundi 15 juillet. Pour tous les autres véhicules, il faudra attendre la fin de la semaine prochaine, date à laquelle la route devrait redevenir en double voie et en libre accès. Cependant, la circulation de la route devrait encore être réglementée la semaine du 15 juillet. Pour plus d’informations : www.cauterets.com
A Cauterets, un secteur particulièrement touché / Photo FB Via Ferrata Cauterets
Symbole fort que les communes vont bien, Michel Pélieu, accompagné de Didier Yedra, est venu sur place constater l’avancement des travaux. Le président du conseil général a voulu saluer l’engagement et le travail de confiance réalisé par les entreprises Soares, Sogep, Orteu et SDTP. Selon le président, «la volonté est de réaliser un accès pérenne pour la prochaine saison d’hiver. Tout l’engagement réalisé aujourd’hui par les équipes du CG65 a dû être réalisé dans l’urgence. À situation exceptionnelle, nous avons réagi avec des moyens exceptionnels, en toute confiance, avec plus de 25 entreprises qui ont répondu à notre appel sans aucune spéculation sur les prix».
La journée du 11 juillet s’est terminée par la venue du sous-préfet et d’une équipe interministérielle sur la commune afin de pouvoir obtenir les fonds de calamités.
Même si les travaux sont loin d’être terminés, le cœur du village a été totalement épargné par les eaux. De même, toutes les activités et les sites de randonnées sont prêts à accueillir les touristes pour cet été.
Publié le 04/07/2013 à 07:34 | La Dépêche du Midi | Andy Barréjot
Inondations : une facture de 30 millions pour réparer les routes
À Cauterets, la situation est la plus complexe. Pour l'heure, le conseil général n'a pas tranché entre un aménagement durable de la Voie verte qui permet aujourd'hui de rejoindre la commune, ou la remise en état de la RD920, partie sur trois sections dont une avec un vide au-dessus du gave de 40 mètres./Photo DDM Laurent Dard.
Les conseillers généraux ont parcouru la vallée des Gaves sinistrée pour mesurer l’ampleur de la catastrophe mais aussi l’avancée des travaux. Barèges pourrait être relié à Luz d’ici deux semaines.
C’est un convoi forcément exceptionnel qui a pris la route de la vallée des Gaves hier matin. À son bord, plusieurs conseillers généraux ont répondu à l’invitation de leur président, afin de se rendre compte sur le terrain de l’état de ses contrées dévastées par les crues.
Première halte à Villelongue, le long de la RD921 toujours éventrée en deux endroits sur plusieurs dizaines de mètres. Là où convergeaient les gaves de Luz et Cauterets, la nature même du paysage a été modifiée, les cours déplacés de près de 200 m. «Nous avons des difficultés pour intervenir sur certains secteurs en raison de niveaux et de débits d’eau encore importants», relate Philippe de Bernardi, responsable des routes au conseil général. Jusqu’à Luz, la route des gorges présente un visage quasi intact, hormis quelques balafres liées à des effondrements de voirie après Soulom et juste avant Saligos. L’accès à Sassis reste impossible pour l’instant. Mais les engins et les hommes auront bientôt raison des éléments et la voie va être rouverte, au plus tard, en début de semaine prochaine.
Pause du pont de Barzun / Photo FB Joël Adagas
Après une halte à Esterre, dans la salle des fêtes devenue refuge pour des dizaines de travailleurs chaque jour, direction la route de Barèges, minée en dix points par les assauts du Bastan. Plus de la moitié de ces cicatrices ont déjà été pansées. Quatre sont en cours, sur plusieurs centaines de mètres. «On prend les zones les unes après les autres, en attaquant simultanément depuis Barèges et Esterre, détaille Franck Bouchaud, directeur adjoint des routes. Il y a des endroits où la route et les remblais ont disparu. On a récupéré les matériaux dans le Bastan pour rétablir une piste sommaire, recouverte d’un enduit tricouche pour l’hiver. Et puis, il y a toutes ces surprises que l’on découvre à mesure que l’eau baisse.» Autant de désagréments qui pèsent sur l’ardoise totale. «Il y a un tel travail. Tout est sans commune mesure avec l’état au lendemain de la catastrophe, relève Michel Pélieu. Nous estimons les dégâts sur nos routes à 30 millions d’euros. Au-delà des pistes, nous avons besoin d’un rétablissement pérenne avec de l’enrochement (bétonné), des murs de soutènement… Cela représente des frais énormes derrière.»
Sur la route de Luz à Barèges / Photo FB Joël Adagas
À Cauterets, la Voie verte a apporté un peu d’oxygène à la cité thermale. À compter de jeudi, la circulation alternée devrait être étendue à la journée pour permettre aux concurrents du trophée du Grand Vignemale de rallier la commune. Au-delà, l’incertitude demeure sur la solution durable privilégiée pour rejoindre Cauterets.
Publié le 12/07/2013 à 07:57 |
Le pays Toy réunifié ce soir
Les élus du pays Toy de nouveau réunis, aux côtés ici de Michel Pélieu et Jeanine Dubié, mais aussi des agents du conseil général et des entreprises : une «véritable machine de guerre»./Photo Laurent Dard.
À la veille du 14 juillet et trois semaines après la crue du siècle, toutes les routes de la vallée des Gaves seront rouvertes. Barèges, Sers, Cauterets, et les autres villages vont revivre.
«Si l’on ne s’était pas affranchi des dispositifs réglementaires, il nous aurait fallu des années pour aboutir.» Mais là, tout juste trois semaines après les terribles crues qui ont dévasté la vallée, l’ensemble des axes du pays Toy sont aujourd’hui réhabilités. Le dernier point noir, la liaison entre Luz et Barèges, fracturée en dix points, sera rouverte à partir de 20 heures ce soir. «J’avais demandé au service des routes que ces axes soient rétablis avant le 14 juillet, raconte Michel Pélieu, le président du conseil général. Peu de gens y croyaient…»
«Mais impossible n’est pas Pélieu !» La formule, claquée par Jeanine Dubié, n’est pas usurpée et souligne l’implication du président qui, dès le lendemain de la catastrophe, avait mobilisé les sociétés de travaux publics. «ça nous a permis d’organiser rapidement une véritable machine de guerre, abonde Didier Yedra, responsable de la fédération du BTP. Toutes les entreprises ont été sensibles à cette catastrophe. On a vu partout des gens sur les chantiers qui se sont donnés pour leur pays, sans compter leurs heures, ni se demander combien ils allaient gagner.» «Cet engagement de tous, ce qu’on vit depuis trois semaines, c’est quelque chose qui va rester», pointe la députée.
Le Bolou, travaux de réparation du barrage / Photo FB Joël Adagas
Dernier exemple en date, la mise en place d’un pont cadre au niveau de Betpouey que les entreprises sont allées chercher jusqu’à Paris. «On a pris tous les risques, sans engagement concret de l’État, assure Michel Pélieu. On honorera nos engagements auprès des entreprises, mais on aura besoin de l’État pour aller au-delà de l’urgence.» Car si les liaisons ont été rétablies, beaucoup de travaux et de questions demeurent, avec des situations encore vulnérables. «Nous avons trois mois devant nous pour consolider et fiabiliser la route et ainsi réussir l’hiver», ambitionne Michel Pélieu. Les travaux de goudronnage et d’enrobés vont débuter dès la semaine prochaine. «Ce sera difficile de réparer tout d’un coup. Il va falloir cibler l’urgence car j’ai peur qu’on se retrouve à nouveau les pieds dans l’eau», s’inquiète Alain Lescoules, le maire de Luz.
Mais déjà, Barèges respire. «Nous sommes très heureux de ce lien physique, s’est réjoui Manu Corret, le maire. Sans cette voie vers la vallée, on s’est rendu compte à quel point on se sent vraiment Toy. J’étais dubitatif sur la capacité à tenir de tels délais, mais ça va nous faciliter la vie.» Et profiter à toute la vallée, comme le consent Alain Lescoules : «Nous avons tous été handicapés par la fermeture de l’accès à Barèges. Aujourd’hui plus qu’hier, on a besoin de tous dans la vallée.»
Renforcement des berges du Bastan et enrochement / Photo FB Joël Adagas
Secteur Haute-Garonne
Publié le 17/08/2013 à 07:52 | Pauline Maisterra
Inondations : Les sinistrés veulent vite tourner la page
Selon les heures, les rues sont désertes à Saint-Béat. De temps en temps, quelques touristes comme ce groupe d'Espagnols s'aventurent dans le village, encore très marqué par les inondations. Ils n'y resteront que quelques minutes. /Photo DDM Frédéric Charmeux
Deux mois. Deux mois déjà que des inondations ont ravagé les communes de toute la vallée du Comminges dont Saint-Béat. Depuis, où en est la reconstruction ?
Planche de bois qui sert de porte d’entrée, carreaux de fenêtres cassés, traces de boue à l’intérieur des maisons. Bienvenue à Saint-Béat, village sinistré. D’emblée, avenue du Général Galliéni, l’artère principale, une odeur dérange. L’humidité. Deux mois ont passé et les murs en sont toujours imprégnés. La solution ? Aérer le plus possible. Appareil photo à la main, Béatrice, une touriste, s’approche de ce qui fut la Poste. Elle y jette un rapide coup d’œil et prend une photo. «Pour montrer à mes amis dans quel état est le village», se justifie-t-elle.
De l’autre côté de la rue, l’office de tourisme. Cédric y travaille pour l’été. Que peut-on encore visiter dans la commune ? Le jeune homme répond : «À part le Moulin des arts qui vient juste de rouvrir, je vous conseille d’aller à Saint-Bertrand de Comminges…» En juillet, moins de 500 touristes sont venus à l’office. Ils étaient 1200, l’an dernier.
Valentine : Remise en service de la route emportée par la crue / Photo DDM
Plus de poste, plus de banque, plus de supérette à Saint-Béat. La plus proche est à 5 km, à Cierp-Gaud. Mais plus pour longtemps. Le gérant du petit Casino a reçu le feu vert de l’enseigne. Les travaux vont bientôt démarrer. Ils vont durer six mois. «Avant, il faut juste vérifier le taux d’humidité dans les murs, précise-t-il. ça devrait aller». Dix jours après les inondations, il a branché six gros blocs de ventilation dans sa boutique de 2 000 m2. Depuis, ils sont allumés 24 heures sur 24. «En attendant, je vais installer un préfabriqué à quelques pas de là pour y vendre l’alimentation de base», rassure-t-il.
Car à Saint-Béat, sans voiture, le quotidien devient difficile, surtout pour les personnes âgées. Alors pour dépanner, Henri, patron du bar La Cave, vend en plus du vin et des boissons, du pain, des journaux et de la charcuterie. Dès le 6 juillet, il a rouvert. C’est le seul commerce au centre du village. Depuis, il n’arrête pas et ne s’en plaint pas. «La saison se passe bien pour moi, vu le contexte», reconnaît cet homme accoudé au comptoir. À la sortie du village, un camion pizza. Jean-Philippe, le pizzaïolo, est resté pour la saison. «Il y a deux ans, le maire m’a donné ma chance. Alors, je suis là», indique-t-il. Mais jusqu’à quand ? Il a perdu près de 70 % de son chiffre d’affaires.
La pharmacie et le médecin ont maintenant pris leur quartier au collège du village. Et trois autres commerces ont redémarré : deux coiffeuses et un tabac. Il va fermer, fin septembre. Même si, seule sa cave a été endommagée, le gérant, Freddy ne s’en sort plus. «Je n’ai pas droit à des aides car ma boutique n’a pas été inondée», proteste-t-il. «Par rapport à juillet 2012, j’ai perdu près de 45 % de mon chiffre, lâche-t-il. Parfois, je me dis qu’il aurait mieux fallu que mon tabac soit inondé…»
Saint-Béat : Les premières expertises ont commencé début juillet./Photo DDM, H. C.
À quelques pas de là, le camping Thei de la Garonnette. Un deux étoiles avec 60 emplacements. Sur le terrain, une vingtaine de caravanes abandonnées. Toutes ouvertes. À l’intérieur, une couche épaisse de boue séchée. «Depuis juillet, on attend, confie Didier, le propriétaire. Experts et contre-experts passeront la semaine prochaine et nous seront si les réparations nous seront remboursées ou non», explique-t-il. Autre problème : le plan de prévention des risques naturels (PPR). Depuis les inondations, les deux campings de la commune sont remis en question. Ils sont installés aux bords de la Garonne où lors de la crue, il y a eu entre 1m40 et 1m80 d’eau. Habitants et commerçants en sont convaincus : sans camping, le village va mourir. Chaque été, près de 500 personnes venaient y camper. Ils doublaient le nombre de résidents de Saint-Béat.
Le nœud de Ravi va enfin sauter, la coulée va être sécurisée, libérant le passage aux véhicules sur la route de Superbagnères./Photo DDM
Les campings vont rester fermés
Hervé Pérefarrès, le maire de Saint-Béat en est conscient. «Il faut que dans le village, nous ayons des structures d’accueil pour les touristes, explique-t-il. Sans ça, Saint-Béat ne pourra pas repartir». Toutefois, peu de chance pour que les deux campings actuels rouvrent. «Le préfet a clairement dit que pour les campings au bord de l’eau, il y a une tendance à la fermeture de ces sites…» La mairie a proposé des alternatives. Réponse de la préfecture : en septembre.
Bagnères-Luchon : Saint-Mamet, des digues pour dompter la Pique / Photo DDM
10 M€ pour les berges et les rivières
Si le canton de Luchon offre désormais un visage apaisé aux touristes, dans les mairies, l’heure est aux devis. Selon le président de la communauté de communes du Pays de Luchon, Jean-Louis Redonnet, «les dégâts de voirie intercommunale sont estimés à 1 million d’euros et pour Luchon, à 600 000 € environ. Dans un deuxième temps, nous avons environ 10 millions d’euros à débourser concernant le curage des rivières et le confortement des berges».
«Une première enveloppe a déjà été débloquée pour les travaux réalisés en urgence», précise pour sa part le maire de Luchon, Louis Ferré.
Publié le 08/08/2013 à 09:10
Saint-Béat : Un festival du marbre chargé d'émotions
Du Médoc, Josette revient chaque année et prend plaisir à participer aux stages mis en place. / Photo DDM
Un peu spécial cette année, le festival du marbre à Saint-Béat a cependant tenu toutes ses promesses au travers de rencontres, expositions, démonstrations et stages. La page de cette édition 2013 s’est refermée avec une pointe d’émotion pour l’association Marbre et Arts et plus particulièrement pour sa présidente Geneviève Couret, et Yvon Bescond, ancien président.
Avant de se retrouver pour un «au revoir» et un «à bientôt l’an prochain», les organisateurs et tous les acteurs de ce 13e festival ont partagé le verre de l’amitié après avoir assisté à la pose de sculptures à Lez à l’entrée du village et au gouffre de Géry à Saint-Béat qui marqueront fortement ce festival «après inondations.»
Marché artisanal du samedi à St Béat / Photo FB OT
Un festival après la catastrophe
Le festival ne devait pas être et il a suscité l’intérêt et donné une image des plus positives d’un village qui n’a qu’une envie, se relever d’une catastrophe sans nom. Donc avec le sourire et une certaine satisfaction, le final a eu lieu. «Les stages ont affiché complet, tout le monde a joué le jeu alors que les inscriptions avaient été prises en janvier. Les sculpteurs ont travaillé dans des conditions normales. Le début a été un peu compliqué avec les évènements, on a dû faire dans l’urgence. On avait pris un peu de retard avec des soucis de raccordements électriques… Mais tout est vite rentré dans l’ordre», confie Jean-Jacques Abdallah, coordinateur artistique du festival.
Josette est originaire du Médoc. Tous les ans, elle participe à 1 ou deux stages durant le festival. «L’ambiance du festival représente pour moi tout ce qui règne dans Saint-Béat. C’est un village accueillant, charmant, convivial et reposant. J’ai donc plaisir à revenir» explique-t-elle.
Le festival du marbre c’est aussi la grande implication de nombreux bénévoles.
Publié le 02/08/2013 à 03:48
Saint-Béat : Des fleurs pour redonner vie et le moral aux habitants
Luce et d'autres bénévoles s'affairent sans relâche au fleurissement de Saint-Béat qui revit. / Photo DDM.
Depuis la crue de la Garonne qui a tout emporté sur son passage, l’association Du Marbre aux Fleurs à Saint-Béat a tout mis en œuvre pour que la ville retrouve son visage d’avant. Celui d’un endroit accueillant où il fait bon vivre. C’est avec des fleurs que Luce Lagacherie et plusieurs bénévoles ont redonné gaieté à la cité marbrière en fleurissant balconnières, ponts, massifs sur le domaine public mais également chez des particuliers.
«Nous avons fait appel à la générosité des commerçants qui avaient participé aux floralies. Ils nous ont offerts des rosiers, des géraniums et même des jardinières», souligne Luce, toujours très active et dévouée pour Saint-Béat. Avec un petit groupe, elle continue de fleurir, d’entretenir, de nettoyer et de traiter les espaces fleuris.
L'entreprise SCREG intervient sur le pont de Valentine./Photo DDM Jal
«Ça a été nécessaire pour le moral des gens qui ont apprécié notre démarche. Au point que nous avons élargi notre action chez d’autres personnes et dans d’autres lieux» ajoute-t-elle.
Après le 18 juin, il fallait parer à la grisaille qui s’était installée dans Saint-Béat. Du Marbre aux Fleurs a fait et fait ce qu’il faut pour cela, grâce à une belle dynamique et une entraide, une vraie. «Il n’y a pas de petite action. Planter la moindre fleur dans Saint-Béat c’est un pas en avant», avait confié Hervé Perefarrès, le maire, les jours qui ont suivi les inondations.
Publié le 29/07/2013 à 08:42 Philippe Emery
Après les inondations, le Val d'Aran vous attend
Les clients se font encore rares ici à Bossost, où les commerces ont rouvert./Photo DDM-Reportage Thierry Bordas
Cinq semaines après les inondations, la route de Bossost est rouverte. Les estivants reprennent le chemin d’une vallée à découvrir, en dehors de la clope et des produits bon marché.
Il suffit de remonter la Garonne. Quelques kilomètres avant Saint-Béat, le fleuve a encore le cœur gros. Rien à voir cependant avec les flots tumultueux qui ont tout dévasté, ici, il y a un peu plus de cinq semaines. Seuls l’herbe couchée, les coulées de boue et les gros galets dans les champs, entre route et fleuve, rappellent la catastrophe. Avec quelques arbres arrachés, des berges effondrées et une Garonne primesautière qui a changé de lit par endroits.
Fos : Des tonnes de bois mort à retirer de la Garonne / DDM
Un peu plus haut, passés la frontière et l’ancien poste de douane où l’on refait la route, un premier bouchon. Côté espagnol, la circulation est souvent en sens unique alternée, retardant le trafic. Mais ça passe.
Déjà, le supermarché de la clope, de la pata negra et du moscatel a repris ses droits. À Bossost, la «promenade des Français» tente de faire bonne figure, un engin de chantier, déplaçant les cailloux dans le lit du fleuve, salue les arrivants.
«On ne savait pas qu’il y avait eu aussi des dégâts de ce côté de la frontière», lance un groupe de Bretons en vacances à Saint-Lary. Sandwiches en mains, ils profitent du soleil sur un banc. Les terrasses de restaurants ne font pas vraiment le plein. «Habituellement, à cette période de l’année, c’est bondé ici, on a du mal à se garer», lance Martine, une Toulousaine habituée.
«On a rouvert le restaurant quatre jours après les inondations, raconte Manuel du «Tourista», sur la promenade, tout le monde s’y est mis pour nettoyer la salle envahie par un mètre d’eau et 60 cm de boue». Le restaurant a rouvert à temps pour la Fête de la Saint Jean, le 24 juin, un rendez-vous incontournable en Espagne. Mais il n’y avait personne.
Réhabilitation des ponts sur le rio Garona / Photo FB Vielha
«On n’a pas vu grand monde jusqu’à la mi juillet. Les Français ne venaient pas croyant la route fermée, ça reprend petit à petit depuis», commente le restaurateur.
«On n’avait jamais vu ça, commente Andrès Abo, du Bazar del Centro, héritier d’une famille de commerçants aranais depuis 114 ans, qui montre les vidéos de l’inondation sur son smartphone : «On a la crise, et puis on a eu ça», commente Andrès, philosophe.
Restaurants, commerces, tout est ouvert aujourd’hui sur la promenade, mais le flot de touristes semble encore un peu ténu.
L’office du tourisme du Val d’Aran a lancé une campagne de pub à destination des Français, précisant : «L’accès au Val d’Aran est désormais 100 % rétabli». Comme un appel.
Dans l'Aran Park, au col du Portillon, les marmottes adorent manger les fleurs que leur donne Romane. /. photo DDM Thierry Bordas
Nouveauté : un parc animalier au col du Portillon
Le bureau du tourisme du Val d’Aran, optimiste, table sur les atouts de la vallée pour «être pas loin des autres années en terme de bilan : randonnée, tourisme actif, gastronomie, culture, patrimoine et musée. Et puis il y a la saison d’hiver, le ski à Baqueira Beret». La station du roi d’Espagne…
Parmi les autres atouts du tourisme aranais, une nouveauté. Sur les hauteurs du col du Portillon (route de Luchon), un parc animalier présente, depuis avril, sur 2 ha de superficie au cœur des montagnes, à 1 200 m d’altitude et à proximité de la frontière française, ours, loups, cerfs, marmottes, mouflons, grand-duc, femelle grand tétras… Et bientôt loutres, lynx ou coq de bruyère. «On espérait 40 000 entrées d’avril à novembre, on a beaucoup souffert jusqu’à mi-juillet. On pense quand même faire 25 000 entrées, précise le responsable français, Patrice Armengol, «pour l’instant, les Français viennent peu, les deux tiers des visiteurs sont des Espagnols».
Publié le 21/07/2013 à 08:06 | J.- Ch. T.
Inondations : Reconstruire, un mois après
Voici un mois que le haut Comminges a subi la plus importante catastrophe de son histoire. La première phase, celle de l’urgence, a permis de faire qu’il n’y ait pas de victime lors de cette crue, et c’est certainement là le point le plus important. La deuxième phase a été celle de la solidarité : pour que personne ne soit à la rue tout d’abord, pour remédier aux besoins de ceux qui ont tout perdu ensuite, pour tout remettre en état immédiatement. Aujourd’hui la troisième phase se poursuit, celle de la reconstruction et de la résolution des problèmes financiers concrets.
Le comité de suivi n’a cessé de se réunir depuis ce 18 juin qui restera dans les mémoires. Pour le président départemental de l’association des maires de France, qui en est membre depuis le premier jour, Jean-Louis Puissegur, les problèmes restent nombreux à régler : «Le coût du sinistre de ce qui était non assurable par les collectivités est estimé entre 4, 5 et 5 millions d’euros. Opération par opération il faut aujourd’hui établir des plans de financement. L’État s’est engagé à hauteur de 30 % à 50 % des travaux. Mais il y a urgence à les réaliser et à définir ce financement. Une réunion des maires des communes sinistrées est programmée la semaine prochaine».
La commune de Saint-Béat a été particulièrement touchée par les intempéries. les /Photo DDM, Thierry Bordas
Entre 2 000 et 2 500 tonnes de déchets restent à transporter et à traiter. Les boues ont, elles, été dégagées, mais il faut maintenant de la terre de recouverte pour reprendre les activités. Il a été comptabilisé 650 embâcles (amas de bois) le long des rivières et de la Garonne. Une entreprise privée fera le travail sur le domaine public (la Garonne), le SIVOM s’occupant des berges des rivières et des propriétés privées.
Quant à l’aide financière, elle est récoltée par l’association des maires de France ; «Nous avons environ 320 000 € de la part de communes et de communautés de communes, alors que beaucoup n’ont pas encore délibéré, poursuit Jean-Louis Puissegur. Ces sommes servent à payer les factures des travaux réalisés dans l’urgence, à aider le monde agricole et à soutenir les deux associations qui ont été créées, l’une pour Saint-Béat, l’autre pour son canton. Les sommes doivent être redistribuées en fonction des besoins des sinistrés, mais cela doit se faire dans la transparence et la justice, sous l’égide de l’État».
Cierp-Gaud : Trente kilomètres de réseaux sont à refaire./Photo DDM, C. T.
Un État bien présent, au plus haut niveau, lors de ces journées noires, témoin d’une solidarité qui ne s’est pas démentie depuis un mois et qui est allée bien plus loin que les seules frontières commingeoises.
C'était le dernier point noir : la route de Superbagnères est désormais ouverte sans contrainte d'heure, un retour à la normale alors que la saison touristique se lance enfin. /Photo DDM.
Luchon, la cité thermale relève la tête
Un mois après les inondations du 18 juin dernier, la cité thermale relève la tête. La plupart des infrastructures touristiques fonctionnent à nouveau normalement. Situé à l’entrée de Luchon, le centre équestre, partiellement détruit par la Pique, est en travaux et sera en mesure d’accueillir petits cavaliers et amateurs de promenade dès lundi. «C’est un signe fort pour nos visiteurs, explique Louis Ferré, le maire de Luchon. C’est le premier outil touristique que l’on voit en arrivant à Luchon, il était important qu’il redevienne rapidement opérationnel.» Le tennis, le golf, le fronton, fonctionnent tout à fait normalement. Dans les rues de la cité thermale, seules certaines zones, situées en bord de Pique, portent encore quelques stigmates de l’inondation.
Dans le canton, reste le problème de la fermeture de la route de Superbagnères, qui prive les vacanciers de l’accès à la Vallée du Lys et à l’Hospice de France. Un accès qui devrait être libéré à compter du 1er août, une véritable bouffée d’oxygène pour tous les professionnels du tourisme dont les affaires sont situées sur cette route. Enfin, l’accès à la station de Peyragudes par le village de Gouaux de Larboust a lui aussi été interrompu hier par les services du conseil général en raison de risques d’éboulement.
Saint-Béat entre doute et espoir
Hervé Péréfarrès a perdu 9 kilos en un mois. Un régime dont le maire de Sain-Béat se serait bien passé depuis le 18 juin. Hier, même si le village avait retrouvé une allure estivale, le maire était toujours au charbon : «Chaque matin, depuis un mois, un nouveau souci se présente. Nous sommes toujours dans l’urgence mais il faut aussi gérer le quotidien». Après le contrecoup, l’état d’esprit reste positif : «Les gens veulent continuer à vivre. Ici, tout le monde est entre doute et espoir, même si ces derniers jours nous avons renoué avec le nettoyage des boues pour les dernières maisons».
Saint-Béat à l'heure du nettoyage / Photo DDM P.B.
Hervé Péréffares sait que sa commune, économiquement, a été sinistrée à 100 %. Il lui en faut davantage pour baisser les bras. 17 maisons sont en péril, dont «2 cas particuliers» et 7 qui ne sont pas habitables tant que les travaux de consolidation ne sont pas effectués. Les campings comptaient une population presque sédentaire et fidèle depuis des décennies qui doublait presque celle du village.
Là aussi, il y a urgence à rebâtir
La vie reprend son cours petit à petit. La Poste s’est installée dans un nouveau bâtiment. La pharmacie et le cabinet médical sont provisoirement installés au collège. L’épicerie «Casino» devrait rouvrir.
«Pour l’avenir, poursuit le maire, il faut penser l’aménagement du territoire à toutes les échelles, du local au cantonal». Le conseil général, Bertrand Auban est pragmatique : «Saint-Béat ne pouvait être plus bas, la marge de progression est énorme. Il faut aujourd’hui définir ce qui est possible». C’est là le challenge d’Hervé Peréfarrès.
Les derniers travaux d'envergure finalisent le rétablissement total de la route en val d'Aran./Photo DDM Jal
Publié le 02/07/2013 à 09:12 | V.B.
La vallée d'Oô attend ses vacanciers
Olivier Condesse et tous ses confrères souhaitent vivre une belle saison d'été../Photo DDM, V. B.
C’est l’un des sites les plus visités des Pyrénées. Après la crue du 18 juin, la Vallée d’Oô renaît à la vie.
Les travaux sur la route permettant de rejoindre les Granges d’Astau sont terminés, à la plus grande satisfaction des acteurs économiques.
Un site touristique majeur du canton s’ouvre enfin à la saison d’été. Ici, on veut oublier les inondations et enfin voir se lancer la saison. «Pour nous, l’activité s’est arrêtée net le 18 juin dernier, raconte Olivier Condesse, restaurateur. Nous avons loupé la bénédiction des troupeaux et de nombreuses occasions de travailler. Un arrêté préfectoral a fermé la route pendant 11 jours, nous privant de toute activité. Aujourd’hui, c’est l’embellie. Les touristes peuvent à nouveau se rendre jusqu’aux Granges d’Astau, c’est un soulagement».
Des professionnels du tourisme heureux de reprendre une activité qu’ils jugent malmenée par l’image donnée aujourd’hui à la Vallée. «Il est important de dire aux gens qu’ils peuvent venir dans les Pyrénées et dans la vallée d’Oô, lance Muriel Daure, responsable du refuge du lac d’Oô. Ils doivent savoir qu’elle est accessible, en voiture, d’abord, puis en empruntant les chemins de randonnée ensuite.
Le refuge d'Espingo / Photo DDM V.B.
Le barrage va bien, EDF monte régulièrement vérifier tourte la structure, il n’y a plus aucun problème chez nous».
Des commerçants inquiets devant les annulations qui frappent le canton depuis la crue.
«Aujourd’hui, je ne me fais pas trop d’illusion sur la façon dont nous allons être remboursés, nous verrons bien, reprend, fataliste, Olivier Condesse. Ce qui est sûr, c’est que nous devons faire la saison.
Nous sommes prêts à accueillir tout le monde, l’activité montagne est loin d’être morte dans le Luchonnais».
«Après la crue, nous sommes aujourd’hui victimes d’une image très négative, alors que tout revient à la normale, reprend Muriel Daure. Il ne faut pas avoir peur de venir nous voir».
Même dans la brume, le lac d'Oô est facinant./Photo DDM / Delphine Russeil
Photos FB Association Sauvons Saint-Béat