Tranches de vie (2)

Publié le 20/03/2011 09:20 | Laurent Gauthey

Foix (09) : Xavier Stinglhamber, le pompier des cimes

Un maître-chien n'est rien sans son complice à quatre pattes: quand un secouriste forme un nouveau duo, il reprend toute sa formation depuis le début. Photo DR.

Dix-huit mois déjà, passés à la tête du centre de secours de Foix, de sa (petite) dizaine de pompiers professionnels, et de sa (grosse) soixantaine de volontaires. Xavier Stinglhamber ne regrette pas d'avoir quitté Pau, et le vertigineux Groupe de secours en montagne, pour la sage vallée ariégeoise. « C'est une nouvelle passion », avoue-t-il. Il y a celle du secours, qui ne le quitte pas depuis bientôt trente ans. Il y a la passion, aussi, de l'organisation des interventions, du relationnel… Que fait le chef du centre de secours de Foix par mauvais temps ? Ce passionné de nature… descend « boire un café à la caserne, et parler avec les pompiers », répond-il. Un nouveau refuge, pour un inconditionnel des cimes. Vingt-huit ans, déjà, à marier cimes et secours. Avec un renfort de poids, le chien d'avalanche. Dans ce domaine, Xavier Stinglhamber est devenu une référence nationale. « À quatorze ans, j'ai dit à mes parents que je voulais avoir un chien d'avalanche », se souvient-il.

De quoi est née cette passion ? Sans doute d'une lecture acharnée des romans de Frison-Roche. Peut-être l'ombre attirante des Pyrénées couchées sur le Pays Basque. Sûrement l'exemple de son père, ami d'expédition d'Haroun Tazieff, qui lui a insufflé le goût de l'aventure humaine. Adolescent, Xavier Stinglhamber tourne donc le dos à l'océan pour escalader les montagnes. Vingt-huit ans plus tard, il a digéré de la neige, de la montagne, des cimes, à n'en plus pouvoir. Chez les pompiers, il a gravi tous les échelons, pour parvenir au grade de major. Mais dans le domaine du secours en montagne, également, le chemin a été raide. Xavier Stinglhamber a formé trois chiens, au cours de sa carrière, pour la recherche de victimes en avalanche, ou dans les décombres.

Désormais directeur pédagogique national de l'Association pour l'Étude de la Neige et des Avalanches, qui encadre les formations de maître-chien, il supervise une équipe de dix-sept moniteurs, établit le programme des formations et définit la composition des équipes pédagogiques. Et de résumer : » Trois passions guident ma vie : la montagne, les secours, et le chien. Son intervention, dans la recherche de personnes, a quelque chose de magique ». Mais sa chasse gardée, sa nouvelle vague, c'est la passion du surf, née à l'adolescence. Du coup, Xavier Stinglhamber sourit tendrement de retrouver dans ses fils ses propres passions. L'aîné, Lazlo, 19 ans, est plutôt tourné vers la montagne. Le plus jeune, Pierre, 14 ans, nourrit une passion pour le surf, comme son père. Celui-ci, d'ailleurs, embrasse d'un seul geste les deux racines de son enfance, la mer et la montagne : dans ses lieux préférés, on trouve le spot de surf de Bidart, et le lac d'Ayous, dans les Pyrénées Atlantiques.

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Publié le 20/11/2011 03:46 | Joël Ruiz

Aude : Florence Carayon, les fruits de sa passion

Florence Carayon, Meilleur Ouvrier de France, «MOF».

En mai dernier, Florence Carayon, fruitier primeur a décroché ce prestigieux titre, et a récolté les fruits de sa passion. C'est le résultat de deux années de travail acharné et de presque vingt années de carrière. C'est aussi une revanche sur la vie !

« Même si je dois être reçue par un balayeur, c'est un immense honneur de rentrer à l'Elysée. On ne vit ça qu'une fois dans une vie ». Florence Carayon, vendredi, recevra sa médaille de « MOF » de la part du président de la République, à l'Elysée. Il ne sont qu'une douzaine sur les 233 promus au titre en 2011 à bénéficier de ce privilège. Et Florence Carayon entend bien déguster ce moment qui, quelque part, est une revanche sur la vie. à 14 ans, tandis que ses parents tenaient un petit magasin d'alimentation au Dôme, elle a choisi de renoncer aux études « classiques » et de s'engager dans une filière dite courte et technique de vente. Bien que douée, elle sentait bien que sa vie était ailleurs que dans un cursus long, que dans un bac et des études supérieures. « ça a été un combat de me lancer dans l'apprentissage, parce que, surtout, l'inspecteur d'académie faisait tout pour dissuader mes parents de me laisser faire. J'aimerais retrouver cet homme aujourd'hui et lui montrer ce que l'on peut devenir sans études supérieures ! », dit-elle. C'est dans l'épicerie de ses parents qu'elle a fait ses armes. Puis, elle a rencontré Jean-Luc, l'homme de sa vie. « Je suis restée cinq ou six ans sans activité professionnelle tandis que Jean-Luc avait la sienne, d'ambulancier. Il a dû arrêter pour des raisons de santé, et nous avons conjointement décidé de nous lancer dans ce qui me plaisait : le commerce. Et en particulier les fruits et légumes ». C'est ainsi qu'est née la petite boutique de la rue de Verdun. Un commerce fruitier-primeur « à l'ancienne », soit à taille humaine et dont le crédo serait la qualité. Sa passion, Florence Carayon l'a transmise à Jean-Luc. Lui, s'est vu attribuer les tâches d'achat de produits, notamment dans les MIN de Toulouse et Montpellier et elle, elle s'est investie à fond, tant pour tout savoir des fruits et légumes que dans la mise en scène des buffets, dans la découpe et la taille, que dans le jeu des saisons et la gestion d'un commerce. Finalement, avec quelques autres, en même temps qu'elle dans l'hexagone, elle a inventé un métier, un savoir faire méritant de paraître au palmarès des meilleurs ouvriers de France.

Ils ne sont que cinq, d'ailleurs, a avoir décroché le titre cette année. « Dont quatre femmes ! », souligne avec fierté Florence Carayon. C'est au mois de mai, après deux ans de travail, qu'elle a décroché le prestigieux titre. Et ce, au prix de « sacrifices », ou plutôt de grands efforts. « Chaque matin, pendant deux ans, je me suis levé à 3 heures pour travailler dans ma véranda. J'ai fait et refait mes présentations, mes recettes, mes préparations jusqu'à être irréprochable. On n'obtient rien sans rien. Mais décrocher un titre de MOF, c'est une épreuve terrible, difficile, qui conduit presque au sacrifice », raconte-t-elle. Jean-Luc, son mari, qui fut en permanence à ses côtés, a subi ses insomnies, son rythme, mais aussi, et c'est moins désagréable, d'interminables séances de dégustation. « Avec les smoothies, ça a été dur », plaisante-t-il. Le fait est que partie de rien, Florence Carayon est arrivée au plus haut. Mais n'entend pas se reposer sur ses lauriers et compte justifier longtemps le liseré tricolore qu'elle arbore désormais. « Tous les jours, nous avons des retombées par rapport au titre. C'est magique. Mais surtout, cela m'interdit de me reposer sur mes lauriers. Ce n'est pas parce que l'on est au plus haut dans son métier, que l'on ne doit plus chercher à aller plus loin. Et puis, on peut redescendre aussi vite que l'on est monté. Le plus dur, c'est de rester au sommet. Le plus intéressant, c'est de continuer à maintenir la confiance et l'amitié avec ses clients », dit Florence Carayon. Dont acte, fidèle à l'une de ses devises, pour qua la journée lui appartienne, elle continue à se lever très tôt, et s'efforce d'avoir l'œil sur tout et surtout toujours autant d'attention pour ses clients.

Et Florence Carayon n'est pas au bout de sa passion, n'est pas prête de cesser d'en récolter les fruits. En effet, elle s'active pour défendre un projet de création de filière diplômante, en CAP, pour former des fruitiers primeurs, un métier qui même l'artistique à la technique, et le commerce à la connaissance des cycles de la nature ! Un must ! J'espère bien que la filière s'implantera dans l'Aude, et je compte bien en être l'animatrice. Infatigable, Florence Carayon qui n'est pas encore au bout d'une certaine mission : convaincre d'ores et déjà sa fille de suivre le même chemin coloré qu'elle. Mais rien n'est perdu.

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Publié le 23/10/2011 03:48 | Jean-Luc Letitre

Pierre-André Marty, sculpteur d'oliviers

Pierre-André Marty, directeur de la coopérative oléicole

Imaginez, un gamin d'à peine 22 ans avec un Bac littéraire en poche qui postule au poste de directeur de la coopérative oléicole de Bize-Minervois. « Je me souviens, nous étions une dizaine à être sélectionnée. J'ai passé mon entretien devant le conseil d'administration de la coopérative. C'est un comptable qui a eu le poste mais une semaine après il démissionnait et comme les agriculteurs sont des gens pragmatiques, ils ont pris le numéro deux sur la liste et c'était moi. Je devenais ainsi le plus jeune directeur de coopérative de France », confie Pierre-André Marty. Nous étions alors en 1981, la coopé de Bize était loin, très loin d'être ce qu'elle est aujourd'hui. « Nous étions en tout et pour tout deux salariés », poursuit-il et quant au statut de directeur, homme à tout faire était sans doute plus approprié.

Très vite, Pierre-André Marty s'est investi, formé… lui fils de directeur de banque qui rêvait d'être agriculteur avait bien l'intention de relever le défi. « J'ai toujours aimé être en contact avec la terre, j'ai toujours été sensible aux odeurs de la nature avec mon père et mes frères on passait des journées entières à jardiner cela vient peut-être de là », reprend le directeur de l'Oulibo. En plus d'êtreun homme curieux, bourreau de travail, il s'est révélé aussi précurseur et visionnaire. « Je suis rentré là-dedans comme on rentre dans les ordres, je travaillais jour et nuit. Très vite il a appris les subtilités de la désamérisation des olives, en prenant en compte la température, la solution alcaline à utiliser. « Faire de l'huile d'olive cela paraît simple, c'est presque mécanique mais il y a des moyens de développer les arômes selon le pressage, selon les variétés des olives, selon la période de la cueillette… » affirme Pierre-André Marty qui parle avec passion de son métier, des olives, des vergers d'oliviers. « Tailler un olivier, c'est un peu le sculpter.

Tous les ans on revient à l'arbre et on lui donne une forme mais cela ne se fait pas du jour au lendemain. Les arbres, il faut les connaître, cela s'apprend ». Quel chemin parcouru ! « Six mois après mon arrivée j'ai annoncé au conseil d'administration qu'on ne pouvait plus utiliser la machine pour faire l'huile d'olive, qu'il fallait s'en débarrasser, elle coûtait trop en énergie, elle n'était pas rentable. On lui a rétorqué; Écoute petit depuis 1942 on fait de l'huile d'olive, toi ça fait six mois que tu es là ». Pierre-André a eu gain de cause et quelques années plus tard la coopé pouvait racheter un nouveau moulin. Avec d'autres producteurs, il a créé un cercle de réflexion, « On n'a pas la quantité, il faut donc faire de la qualité et décrocher la notoriété sinon ça ne sert à rien », voilà la ligne de conduite qu'il s'est donnée. Un choix stratégique qui s'est avéré payant.

En 1981, la Coopérative, avec ses deux salariés, faisait un chiffre d'affaires de 100 000 €, aujourd'hui, ils sont 37 salariés pour un CA de 4 M€ et 2 M€ sont redistribués aux adhérents, ils sont 1 700 dont 800 réellement actifs. Trente années, et la passion pour l'olive et l'huile d'olive est intacte. Pierre-André Marty travaille à l'élaboration de produits plus affinés encore et l'Oulibo s'est ouvert à l'export. « Je pense que le phénomène du French paradox a joué », glisse-t-il avec humilité mais son investissement et celui de ses salariés y sont aussi pour beaucoup. Sa derrière réalisation ; l'Odyssée de l'olivier, pour un investissement de 588 000 €, un outil touristique ultra -moderne, interactif qui décline toutes les étapes, historiques, culturelles, industrielles de l'olive et de l'huile d'olive. Un autre défi, un autre pari. Car ils sont chaque année 100 000 visiteurs à venir découvrir la coopérative de Bize-Minervois.

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Publié le 27/02/2011 09:39 - Modifié le 01/03/2011 à 13:50 | Jean-Paul Couffin

Padena, l'homme au béret à l'accent d'Oc

« Les gens ne savaient pas que Padena c'était moi ; une fois à la fin d'un spectacle un copain qui était dans la salle, et qui ne m'avait pas reconnu sur scène m'a dit ; tu étais là toi aussi… »./Photo DDM.

Le béret c'est sa bannière. La blouse de maquignon patinée par les ans, son blason. Freluquet persifleur, Padena n'a rien du coucou. La respiration comique, il la porte en lui. Sans plagiat. Comme Mouly avec Catinou, ou tel Piroulet et son rugby. Depuis plus de trente ans. En déchaînant rires, passions, exaltations et exclamations. Sans que ce paillasse du sud n'ait besoin de refondre ses histoires désopilantes. Pas plus que sa seconde peau. « Le haut c'est classique, s'esclaffe Robert Marty son père géniteur et son double, mais quand tu descends ça devient loufoque avec le pantalon de golf, les chaussettes de rugby et les tennis…» Contradiction vivante que ce personnage.

Ses premières « padenadas », elles crépitèrent dans l'auberge de Josianne, son épouse, alors qu'affecté au service, l'ami Robert se mit à raconter des histoires pour meubler l'impatiente attente des clients. Il n' imaginait alors pas, que son clown décalé jouerait les prolongations plusieurs décennies de rang. Dépassé par le succès, il en convient. Tant et si bien que lorsque, l'auberge baissa le rideau, l'homme au béret n'eut d'autre alternative que de remettre le couvert. Encore et encore. Au grand dam de quelques « penseurs » pisses vinaigres qui « me vomissaient parce que soi-disant, je dévalorisais la langue et la culture d'oc. » La contre-expertise d'inconditionnels de plus en plus nombreux- un public populaire mêlant toutes les générations sans populisme aucun-démontra tout le contraire. « Ce qui est curieux, c'est la notoriété, analyse Robert Marty, parce que les gens Padena, ils connaissent. » Et de loin. Pas un recoin du Sud où ce personnage, quasi mythique, n'ait battu le rappel. Sans singer Gepetto, ce Padena, Robert Marty l'afaçonné de main de maître, tel un humain de notre époque. Un peu surréaliste aussi. « Le meilleur c'est que les gens s'y reconnaissent. »

Sur scène, il brassèje du bonheur. Sans jamais perdre de vue que la langue d'oc reste à la fois la clef et le moteur du spectacle. « Puta que t'aimi, c'est intraduisible et surtout pas par je t'aime ma chérie. » Un parler qu'il porte en lui. Sans senhal. Ni baillon.Lorsque gamin, sur les bords du Viaur, le petit Robert s'agitait un peu trop au goût de sa grand-mère, elle menaçait : « arrête parce que si tu continues, un jour, je te parlerai en français. » Punition suprême pour celui qui ne découvrit la langue de Balzac qu'àl'âge de cinq ans. En posant ses fesses sur les bancs de la communale.Que Pivot l'ait reçu dans « Apostrophes » pour la sortie de son « anthologie du roman populaire », ne changea pas une virgule à sa ligne de vie. C'est en oc que, romancier, il écrivit aussi, ses plus belles pages de « l'ombra doça de la nuèch ».

Entre pile et face. Entre Padena et Marty. Au milieu coule la vie et le Viaur. Un mieg du monde bien à lui. Pas une gare de Perpignan. « Padena a 33 ans passés, je pensais qu'il allait vieillir en même temps que moi et je me rends compte que mon public est toujours dans la même tranche d'âge entre 35 et 80 ans. » Parce que jeunes ou moins, ses fans se gondolent. Cassettes ou disques partent comme des petits pains… bénis. « Un des agriculteurs-auxquels j'en vendais beaucoup à l'automne car ils écoutaient les histoires dans les champs au moment des labours-me disait je fais dix aller et retour avec une cassette.» Incroyable Padena est aussi devenu une unité de mesure…

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Publié le 01/11/2010 03:46 | Jérôme Schrepf

André et l'oiseau bleu

« La première fois que je suis allé à la palombière, j'avais 12 ans », raconte André./Photo DDM, J. S.

Sos, petit village du Lot-et-Garonne, à la limite du Gers et des Landes. Quelque part dans un bois de feuillus. Ici, de début octobre à mi-novembre, le rituel semble immuable, comme hors du temps.

Confortablement assis sur un siège de voiture en skaï, casquette vissée sur le crâne, yeux fixés sur le vallon qui plonge en contrebas du bois, André est à son poste. Au même endroit qu'on l'avait laissé l'année dernière. Et celles d'avant.

Au-dessus de sa tête, il a ouvert le toit de son abri, une sorte de demi-cylindre fait de grillage et recouvert de feuillages pour le camouflage. À portée de mains, autour de lui, de vieilles balles de tennis. En s'emparant d'une, André tire sur la ficelle à laquelle elle est attachée, elle-même reliée à un perchoir sur lequel a été placée, à 20 bons mètres de là, une palombe, capturée ou apprivoisée, installée au sommet des arbres, en lisière de bois.

« La vraie chasse, c'est le filet »

Au moindre vol de palombes, André se mue en chef d'orchestre, fait donner ses « appelants » pour attirer les oiseaux bleus. « Moi je n'aime pas tirer les palombes », murmure André, gardant l'œil sur un ciel sans nuage. « La vraie chasse à la palombe c'est au filet. » Tout l'art du paloumayre consiste alors à jouer de ses appeaux, pour amener un vol jusqu'au sol. Au milieu du bois, à proximité des tunnels, des surfaces ont été dégagées, encadrées de volières. Les palombes sauvages attirées par les appelants des arbres s'aventurent dans le bois, et viennent se poser près de celles qui sont dans les volières. Un coup sec sur une nouvelle balle et cette fois ce sont les ressorts qu'on libère. Tchac ! Les filets emprisonnent instantanément les volatiles imprudents, capturés vivants. Voilà pour l'idéal « paloumayresque ».

Car pour cette saison encore, et comme depuis une dizaine d'années, le fameux oiseau bleu se fait rare : « On ne sait pas vraiment pourquoi », précise André. « Le réchauffement doit y être pour quelque chose. Mais les cultures aussi. Avant dans le « Nord » (Ndlr : de Limoges à Lille), il n'y avait que du blé. Maintenant on trouve de tout : du maïs, des petits pois, etc. Du coup elles ont à manger là-bas et n'ont pas besoin de descendre. » Le vent d'Est n'arrangerait rien non plus.

Et malgré cette « disette », les chasseurs, eux, continuent de scruter le ciel. « La première fois que je suis allé à la palombière, j'avais 12 ans. Le jeudi après-midi j'allais chez mon voisin Popaul, à Cadillac, en Gironde. C'est lui qui m'a tout appris. »

« Le mal bleu »

A 75 ans, André, qui arrive chaque matin à 7 heures pour nourrir et monter les appeaux, perpétue bien sûr une tradition. Mais il croque aussi chaque année la madeleine de ses jeunes années. Se souvient que dans les années 1960, les usines de Casteljaloux et Nérac fermaient tout le mois d'octobre : « On appelait ça le mal bleu ». Ou qu'il n'y a pas si longtemps, les seringues souples n'existaient pas : « On nourrissait les palombes à la bouche ! »

À ses pieds, la clochette vient de retentir, signe que le déjeuner est prêt. À l'intérieur, dans la tiédeur de la palombière, Guy a servi l'apéro, Claude a préparé la tête de veau, Lucien et Xavier la friture d'ablettes. André sourit : « C'est surtout ça, la palombière : une histoire d'amitié. »

À table, devant la cheminée, on trinque. Les voix montent, couronnées de rires. Les palombes volent tranquille.

Cela fait 63 ans que chaque automne, André Duchamp, chasse la palombe. Rencontre en palombière aux confins du Gers, des Landes et du Lot-et-Garonne.

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Publié le 02/04/2011 09:22 | Patricia Lagaillarde.

Artiste graffeur formé à « l'école de la rue »

«Krispy», nom d'artiste graffeur de Maxime Cabanel, est promis à un bel avenir ./Photo DDM Laurent Dard.

Maxime Cabanel est artiste graffeur décorateur. À 21 ans, il a décidé de vivre de sa passion en s'installant auto-entrepreneur dans la réalisation de fresques murales pour particuliers et professionnels.

Une rencontre peut parfois être déterminante dans la vie. C'est la rencontre avec une artiste peintre toulousaine, Patricia Roblès, alors qu'elle était pionne au lycée Pierre-Mendès-France de Vic, qui a révélé à Maxime Cabanel, lycéen en travaux forestiers, l'art du graff. Au point qu'il exerce, aujourd'hui, le métier d'artiste graffeur décorateur au service des particuliers et des professionnels.

« Alors que j'étais au lycée de Vic pour décrocher un bac dans le secteur des travaux forestiers, j'ai rencontré Patricia qui était par ailleurs artiste professionnelle à Toulouse. Tout est parti de là, dans le cadre d'un atelier graffiti qu'elle animait », explique Maxime Cabanel. Sa formation dans l'art du graff, Maxime, alias « Krispy », l'a poursuivie « dans l'école de la rue ». Mais on ne vit pas d'air et de bombes de peinture. Alors Maxime, qui a horreur de l'inactivité, a cumulé les petits boulots tout en s'adonnant au graff, en créant des œuvres sur toiles pour des amis et sa famille. Cet art est devenu une véritable passion et ce sont ses proches, conscients de ce don, qui l'ont incité à s'investir davantage et à en faire sa profession. Il y a cinq mois, il a décidé de franchir une nouvelle étape en s'installant auto-entrepreneur. Après quelques réalisations auprès de particuliers et de professionnels, le bouche à oreille commence aujourd'hui à s'opérer.

De la déco

« Les gens n'y pensent pas forcément, mais le graff fait partie intégrante, aujourd'hui, de la déco. Et je pars du principe que tout peut être réalisable », souligne-t-il. C'est la raison pour laquelle il se propose de décorer tout support intérieur et extérieur. « Ce peut être une chambre d'enfant, un salon, une voiture, une toile… », dit-il. Des toiles réalisées à l'acrylique et à la gouache sur fond de bombe de peinture. Pour commencer, Maxime laisse aller son inspiration en dessinant sur une feuille de papier, se refusant d'utiliser l'outil informatique. « Je veux garder le charme et l'esprit d'esquisse sur le papier », explique-t-il. De la même manière, il se refuse au copier-coller, se laissant une totale liberté d'artiste. Dans tous travaux, il désire laisser son empreinte, « son style » : « Je veux faire du graff un mode d'expression, celui de faire passer mes émotions sur une toile ou sur un mur », insiste-t-il.

Maxime a travaillé pour des particuliers, pour des commerçants ; il nourrit l'espoir d'œuvrer aussi pour des mairies, des écoles, pourquoi pas des entreprises. « Mon souhait serait de travailler dans de gros projets », dit-il.

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Publié le 15/07/2011 03:46 | Patricia Lagaillarde

Astrid, enlumineur de France

Astrid travaille uniquement à la lumière du jour. Un travail qui demande beaucoup du temps./Photo J. Boyé.

Rien ne prédestinait Astrid Lavolo à se diriger vers le métier d'enlumineur, si ce n'est le hasard et la fibre artistique. Un hasard qui a bien fait les choses tant cette jeune femme recèle de talent en la matière. Quelques mois après avoir obtenu, haut la main, son diplôme d'enlumineur à Angers, elle vient de remporter le second prix d'un concours d'enluminure organisé au 17e Salon du livre de Pamiers, une première créée à l'occasion des 900 ans de l'appellation Pamiers ville ancestrale, le premier prix ayant été remporté par un Italien de Rome. L'enluminure primée, créée sur un parchemin qu'elle fabrique elle-même à partir de peaux de mouton, elle l'a offerte à la médiathèque de Pamiers. Retour sur le parcours de cette jeune artiste passionnée et passionnante.

Après un bac scientifique obtenu au lycée Théophile-Gautier à Tarbes, suivi de deux ans en faculté de biologie à Pau, « sans grande conviction », Astrid est tombée par hasard, alors qu'elle faisait des recherches sur internet, sur le site de l'Institut supérieur européen de l'enluminure et du manuscrit d'Angers, qui prépare au diplôme d'Enlumineur de France homologué par le ministère depuis 2008. « J'ai eu le coup de foudre et j'ai pris contact avec la directrice », raconte Astrid, avant d'intégrer cette école. Pendant deux ans, elle suit assidûment les cours d'enlumineur. Astrid a trouvé sa voie.

« La première année est consacrée aux différentes techniques, le but étant de connaître tous les styles, les couleurs, les supports… en rapport aux époques étudiées. On nous enseigne aussi la calligraphie », explique-t-elle. L'apprentissage se fait à travers la copie de documents classés par époque. Et les résultats sont remarquables, même si Astrid se sent un peu « frustrée » de ne faire que des reproductions, laissant parfois, elle l'avoue, aller son imagination. La seconde année est consacrée à la création d'un manuscrit complet sur parchemin, de plusieurs pages, avec textes, illustrations, reliure… un ouvrage qu'elle a intitulé « Les Larmes d'Elnah ». Un chef-d'œuvre pour lequel elle a obtenu la note de 19 sur 20.

Si les élèves diplômés enlumineur de France de la promotion 2010 sont restés sur Angers, haut lieu de l'enluminure, Astrid a fait le choix de revenir chez elle, à Tarbes, pour travailler. Les parchemins, c'est elle qui les fait, « ça revient moins cher » ; quant aux produits employés, encre ou couleurs, elle utilise essentiellement des pigments ; certaines encres, c'est elle qui les fait comme jadis les moines les faisaient. Les applications de l'enluminure sont multiples : la publicité, faire-part, menus, affiches de fêtes médiévales, la peinture sur bois, sans oublier les maisons d'édition de livres religieux… Son objectif : se faire connaître pour travailler et vivre de son art.

Jeune enlumineur, Astrid Lavolo a obtenu le second prix du concours d'enluminure organisé au 17e Salon du livre de Pamiers. Rencontre avec une jeune Tarbaise talentueuse.

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Publié le 29/08/2010 09:46 | Marie Vivent

Aveyron : Michel Cazals, un maraîcher engagé

Jardiner pour le marché, un véritable loisir pour Michel Cazals./Photo DDM.

Tomates, poivrons, courgettes, concombres, haricots, pommes, prunes, de nombreux fruits et légumes sont étalés sur le stand de Michel Cazals, dans un coin de la place Notre-Dame. Depuis l'automne dernier - après une pause d'un an et demi pour faire des travaux dans sa maison - ce primeur bio a pleinement repris son activité maraîchère. Au fil des saisons, ce Sanvensacois jardine sur un terrain de 2000 m2. Chaque semaine, il se rend uniquement au marché villefranchois, où il semble tout à fait à son aise. « C'est comme un passe-temps », affirme-t-il. Pourtant, Michel Cazals ne se destinait pas au maraîchage biologique. À la fin des années « 80 », il obtient son BTS pour devenir technicien agricole « dans le conventionnel ». Une fois le diplôme en poche, il accompagne volontairement une ONG en Afrique, au Burkina Faso, pendant deux ans. « C'était pour remplacer mon service militaire », explique-t-il. Une expérience, dans un pays à l'esprit révolutionnaire, qui a bouleversé l'avenir du jeune homme. « À mon retour, j'ai eu envie de faire ma petite révolution », sourit-il. Michel Cazals a alors changé ses projets professionnels : il est devenu salarié agricole, d'abord dans le Tarn, puis aux alentours de Gaillac. Depuis douze ans, il est installé à son propre compte, à Sanvensa, sur un terrain qui n'était pas voué au maraîchage car loin des sources d'eau. « C'est d'ailleurs là la particularité de la production biologique, souligne le primeur, on s'installe dans des endroits où personne ne veut aller ». Un choix qui comporte tout de même quelques difficultés, notamment financières. Mais pour cet Aveyronnais, peu importe si c'est pour protéger la santé des consommateurs.

Contre les substances chimiques de synthèse

Depuis 1999, il porte la mention Nature & Progrès, qui confirme que ses produits « respectent les équilibres et les rythmes naturels, sans utilisation de substance chimique de synthèse ». Un message politique et écologique qu'il partage avec ses clients, conscient que ceux-ci ne représentent pas toute la population. « Ils sont engagés pour l'environnement », constate le producteur, avant d'ajouter : « Malheureusement, beaucoup de gens ne m'achètent pas de légumes car ils pensent que comme c'est bio, c'est cher ». Une réalité que ne dément pas Michel Cazals, qui tient tout de même à préciser que « certains agriculteurs, dans le conventionnel, pratiquent des prix plus élevés », alors que les siens restent identiques toute l'année. « J'aimerais attirer une clientèle plus populaire, qui mérite aussi de manger plus sainement », confie le maraîcher.

Nature & Progrès

Depuis 1999, Michel Cazals est adhérent à Nature & Progrès, association qui regroupe des consommateurs, des producteurs et des transformateurs. « Engagé dans une bio solidaire depuis plus de 40 ans, le groupe propose une vision globale s'élargissant à d'autres domaines que ceux régis par l'agriculture biologique (AB) ». Son éthique se résume à « favoriser les circuits courts et les produits régionaux, aider les petites et moyennes entreprises agricoles, maintenir le paysan à la terre, encourager la reconversion progressive ».

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Publié le 11/11/2011 10:34 | Jean-Paul Couffin

Villefrance-de-Rouergue (12) : Le panache génial de Vivoux

Le panache génial de Vivoux

Parce que la vie tient du long fleuve tranquille. Parce que cet inénarrable moustachu qui s'est frayé une place au soleil de la chanson doit beaucoup (tout !) à Brassens. Parce que mieux vaut en rire qu'en pleurer. Contre vents et marées, parfois à contretemps des modes et du monde, Michel Vivoux traverse son bout de siècle. Lui qui inventa le précepte même de « zonard qui était marginal » dans son tout premier disque baptisé, à fort juste titre, « Charrette de fumier », n'en finit pas de promener ses yeux de cocker triste aux quatre coins de la planète. Le rire c'est son Graal. Qu'il enchante « Le Tango des fêlés de la zézette », boulègue « Les Boules », apostrophe « Le Grand Pancho Villa », cintre « Maxime le bûcheron », ou dégaine « L'Abbé de Millau », celui qui lors d'un lointain passage au Printemps de Bourges imposa son humour cassoulet aux dépens de vedettes d'alors telles que Jacques Villeret ou Marianne Sergent, entend marquer d'une pierre blanche ses quarante ans (eh oui !) de spectacle. Le chroniqueur dominical de « La Dépêche du Midi », certes né à Meknès Maroc, mais plus Rouergat que n'importe lequel des Aveyronnais depuis qu'il a posé sa guitare sur le causse de Villeneuve, mettra les petits plats dans les grands pour le banquet anniversaire. En deux temps, par choix et parce que l'actualité du moment en veut ainsi.

D'abord, en première partie, avec Cathy sa compagne, ils présenteront leur CD (sortie prévue début décembre) entièrement consacré à Brassens en français et en espagnol. Puis, ce sera le spectacle de son DVD « Ze DVD », accompagné de l'accordéoniste Claude Delrieu et du guitariste du Mej Trio Jacques échène où l'ami Vivoux balaye une grande partie de son répertoire, mêlant classiques et chansons moins connues. Une certaine alchimie, plutôt haute en couleur. Puis, pas de souci, pour ce qui est d'instants désopilants à partager, on sait qu'on peut se fier au panache poivre et sel, non pas d'Henri IV, mais de Vivoux…

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Publié le 24/01/2010 10:28 | La Dépêche du Midi

Profession : formatrice de maîtres-chiens d'avalanche

Fabienne Védère et « Apache »

Un petit bout de femme au regard intense et à l'autorité naturelle. Un grand berger allemand aux poils longs, puissant, fougueux, joueur. Voilà le couple formé par Fabienne Védère, formatrice de maîtres-chiens d'avalanche, et « Apache », son amour de chien. En France, il n'y a que deux femmes à exercer ce métier, une dans les Alpes, à Grenoble, et Fabienne, dans les Pyrénées, à Sailhan. « Cela reste un milieu machiste. On est obligé d'être la meilleure pour arriver. »

Originaire de Vinay (Isère), Fabienne a débuté comme pisteuse maître-chien, dans les Alpes, puis à Saint-Lary. Elle est formatrice depuis 2000 et guidée par une seule passion : « L'amour du chien ». « Apache » est le troisième animal avec lequel elle fait équipe, un berger allemand de 5 ans. « C'est le plus beau », confie-t-elle, forcément.

La formation d'un maître-chien et de son compagnon débute dès les 2 mois de l'animal. « à l'automne, on travaille d'abord sur terrain sec. On insiste sur la sociabilisation de l'animal. On commence le travail au boudin, le jouet qui sera le fil conducteur tout au long de la formation du chien. Tout passe par le jeu, l'envie de l'animal de retrouver son jouet. On va travailler en visuel puis, à l'insu, le sens olfactif. » La formation dure douze mois. à 14 mois, le maître-chien doit retrouver deux victimes d'avalanche, à deux chiens, à l'insu, en simultané.

« Un bon chien d'avalanche doit être vaillant, joueur, courageux et sociable. Le maître-chien doit posséder des qualités de montagnard, aimer, bien sûr, les chiens et faire preuve de disponibilité. En recherche, il faut laisser faire le chien, c'est lui le meilleur. » Fabienne forme trois maîtres-chiens par an. Et, actuellement, elle forme un formateur de maîtres-chiens, Hervé Borderolles, de Barèges. La formation dure trois ans et est dispensée par l'Association nationale pour l'étude de la neige et des avalanches.

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Publié le 24/10/2011 09:50 | La Dépêche du Midi

Albas (46) : Les escargots pointent leurs cornes

Elodie et Caroline montrent les gros gris, cachés sous les planches de leur exploitation./Photo DDM.

Elles sont jeunes, pleines de courage et volontaires. Elodie Bergon et Caroline Graille ont décidé de lancer leur entreprise «Les deux cornes». Comme son nom l'indique c'est un élevage d'escargots, de gros gris, qu'elles ont créé à Mirandol, sur la commune d'Albas, début septembre.

Elodie Bergon est passionnée de cuisine et d'hôtellerie. Caroline Graille est plutôt spécialiste de la création de parcs et de jardins. Fortes de ces deux formations, elles ont imaginé cet élevage de gastéropodes, de la production à l'assiette, alliant ainsi tous leurs savoir-faires.

Si elles ne sont pas spécialistes de l'héliciculture, elles en maîtrisent tout de même l'essentiel. Il faut dire aussi que nos deux chefs d'entreprises ont du tempérament, de la suite dans les idées et une certaine pugnacité. Reste l'expérience à forger et la clientèle à attirer.

Un élevage sur 900m2 et un laboratoire de préparation

Après avoir monté elles mêmes leurs casiers à limaçons au nombre de six, c'est pour le moment sur une superficie de 900m2, que la culture s'opère. Sur les planches prévues pour accueillir les animaux, chaque mètre carré est envahi par 300 gros gris. Ils représentent pour leur entreprise une tonne d'escargots.

Actuellement, avant le stade de la mise en route définitive de l'exploitation, les études de marché révèlent de réels débouchés. La création d'un laboratoire de transformation doit être aussi finalisée afin de les rendre autonomes sur l'ensemble de la chaîne de production et leur permettre de proposer un produits élaboré pour la vente.

Si, pour un repas, vous désirez faire une « escargolade », alors pas d'hésitation, rendez-vous chez Elodie et Caroline, « Les deux cornes »,à Mirandol.

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Publié le 11/09/2011 03:47 | Patricia Lagaillarde.

Julia s'épanouit dans la tapisserie

Julia Paradis se plaît à rédonner une nouvelle jeunesse au mobilier qui lui est confié./Photo Joël Boyé.

Tapissière de métier, Julia Paradis a repris L'Atelier, magasin tarbais spécialisé dans la rénovation de fauteuils, canapés, chaises... et la vente de mousse et tissu d'ameublement.

Travailler de ses propres mains, créer, conseiller... c'est le sens que voulait donner Julia Paradis à sa carrière professionnelle après avoir, un temps, songé à s'orienter dans le milieu social. Le métier de tapissier, qu'elle a choisi et pour lequel elle s'est formée au lycée des métiers d'art bois et ameublement de Coarraze-Nay, était tout trouvé car il allie aussi la décoration, un autre aspect qu'elle affectionne.

Cette jeune femme de 23 ans a choisi de se lancer en reprenant le magasin l'Atelier, spécialisé dans la rénovation de fauteuils, canapé, chaises... un commerce qu'elle connaît bien pour y avoir, durant son cursus scolaire, suivi des stages de formation. « L'occasion s'est présentée et j'ai saisi l'opportunité », indique Julia Paradis.

Depuis deux mois qu'elle vole de ses propres ailes, Julia s'éclate dans cette activité. « J'assure la rénovation de fauteuils, canapés ou chaises anciens ou modernes. Il s'agit parfois de mobilier de famille que les personnes tiennent à conserver », dit-elle. Parfois aussi d'achats coup de cœur de mobiliers que des personnes ont dénichés dans des brocantes ou autres vide-greniers.

La restauration peut être totale, à savoir la réfection de la garniture de l'assise, en crin ou en mousse « qui assure un autre confort tout en étant moins chère que le crin », suivie par la pose de tissu d'ameublement, assorti de clous ou autre galon. Elle peut être amenée, selon le désir de la clientèle, à donner de la couleur à la boiserie, parfois « apporter quelques petites retouches ».

Avant de se lancer dans la rénovation, Julia écoute et conseille ses clients. « Je me déplace, s'il le faut, à leur domicile », dit-elle. Pour évaluer le travail à réaliser et pourvoir apporter un conseil avisé en se basant sur le mobilier et la décoration intérieure. À partir de tous ces éléments, Julia Paradis établit un devis.

Dans son atelier, Julia rénove avec beaucoup de minutie plusieurs mobiliers en même temps. « Il suffit d'être organisé », lance-t-elle.

À cette activité, elle a ajouté la vente de mousse sur mesure et de tissu d'ameublement.

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Publié le 15/06/2011 07:41 | Propos recueillis par A.-M.D.

Albi (81) : "Chauffeur de bus, un job d'utilité publique"

Michel Boudinot est chauffeur de bus depuis trois ans pour Albibus. Avec le sourire en prime. /Photo DDM, Jean-Marie Lamboley

«La Dépêche du Midi» a accompagné un chauffeur d'Albibus durant une de ses tournées. Tout irait bien, si les voitures ne se mettaient pas en travers du bus...

« Quand vous avez le gabarit en tête, ça se conduit assez facilement », assure Michel Boudinot. 15 h 33. Au volant d'un bus orange brique aux couleurs albigeoises, ce chauffeur de 52 ans quitte la place Jean-Jaurès, direction Cantepau. Ce conducteur, un des 61 qui tournent sur les 18 lignes d'Albibus, a pris exceptionnellement à bord deux passagers de « La Dépêche du Midi ». Pendant la pause avant de démarrer, Michel Boudinot nous a raconté ce métier, qu'il exerce depuis trois ans. Rien ne le prédestinait à sillonner à longueur de journée Albi et les autres communes de la communauté d'agglomération de l'Albigeois. « Après 12 ans à la BNP, puis à Air France comme agent de gestion, ma femme a été mutée à Albi. Originaire de Chartres, j'ai changé de région et de profession. J'ai galéré deux ans en intérim, puis j'ai réussi la formation de chauffeur de bus. Après 20 ans derrière un écran, ça change d'être toujours à droite et à gauche. »

« Code pas respecté»

Michel Boudinot ne regrette pas sa reconversion. «. Il y a une bonne ambiance à Albibus. C'est capital. On ne vient pas au travail à reculons. C'est un souci en moins. C'est bien sympa ! »

Petit Casino, boulevard de Strasbourg… Les voyageurs montent et descendent, une trentaine environ pour cet aller et retour. D'eux non plus, Michel Boudinot ne se plaint pas. « Dès fois, c'est tendu avec la circulation. À la différence d'une voiture, un bus de 12 mètres de long n'arrive pas à se faufiler. Quand ça bloque, ça bloque ! Bien sûr, il y a des râleurs, comme partout, qui ne sont pas toujours les plus pressés. D'autres le prennent avec le sourire. Dans la semaine, il y a bien aussi une ou deux personnes qui essaient de frauder. Des collègues se sont fait insulter. Cela m'est arrivé, mais il faut savoir parler et expliquer pourquoi il faut prendre un titre de transport. 95 % des clients sont très sympas. Albi n'est pas une ville à forte délinquance, ni aux quartiers très sensibles. Globalement, ça se passe bien. »

Michel Boudinot n'a rien à redire non plus aux bus Man, « neufs et confortables ». Conscient de jouer un rôle «de service public utile pour tous ceux qu i n'ont pas d'autre moyen de transport qu'Albibus », Michel Boudinot n'a qu'un seul motif de doléances, le comportement des automobilistes. « Plus ça va, et moins ils respectent le Code de la route. J'ai vu une voiture prendre un rond-point à contresens pour doubler mon bus ! Certains, mal stationnés, s'en fichent de bloquer un bus avec 50 personnes à l'intérieur. Pour eux, ce n'est pas grave. Cela donne à réfléchir. Je ne sais pas si c'est l'époque qui veut ça… Une source de tension nerveuse. » Plus que les inévitables bouchons. Sur le trajet du retour, on roule au pas sur le Pont-Neuf. 16 heures passées : « C'est parti comme ça jusqu'à 18 h 30 », dit Michel Boudinot. Les passagers, eux, ont droit à une vue plongeante sur Albi «que l'on a uniquement en bus».

Comme pour faire écho aux propos du chauffeur, une Clio emprunte malgré l'interdiction la contre-allée des lices réservée aux bus. 16 h 16. Le bus est de retour place Jean-Jaurès. Il a 7 minutes de retard sur l'horaire, qu'il faudra rattraper…

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Publié le 04/10/2010 11:34 | Jean Guyot.

Agos-Vidalos (65) : Souffler n'est pas jouer

Un moment rare, le souffleur au repos./Photo J. G

En effet, avec Dominique Niffenegger, souffler n'est pas jouer, mais travailler. Une vie bien remplie pour cet artiste puisqu'il a commencé par être berger. Avec peu de moyens, l'agriculture ne nourrit pas son homme. Un beau jour, il s'oriente vers son activité actuelle suite à un coup de cœur qu'il a eu pour le verre et sa magie à l'âge de 12 ans. La visite à Barcelone d'un atelier de souffleur confirme son choix. Il obtient un stage de formation chez Alain Guillot et son esprit ouvert et créatif fait le reste. Il s'installe en 1985 à Agos-Vidalos. L'atelier ne paye pas de mine, c'est le royaume du feu et du verre, pas le bureau bien rangé d'un comptable. Les fours tournent à plein régime. 1.120°, top-départ pour le show. Dominique ouvre l'un d'eux, cueille avec la canne une boule de verre rougeoyante, l'extrait. Le jongleur entre en action. La canne tournoie pour équilibrer la masse, il la pose sur son rail et souffle en tournant. Tout ce qui n'est pas son travail lui devient étranger. Il fixe les yeux sur le ballon qui gonfle. Pinces. Il l'étire. Four. Le verre reprend des couleurs. Il souffle, il étire encore pour monter le col. Un dernier petit tour à la flamme. Rail. Pinces. Il donne du volume au bec, retouche les derniers détails. Ciseaux pour couper l'ombilic qui relie le vase à la canne. Le vase filiforme, libre, offre ses couleurs sophistiquées au regard satisfait du magicien.

Cet artiste-artisan peut, en dehors de ses créations, rénover des objets qui vous tiennent à cœur, concevoir des trophées originaux et uniques car il est impossible de faire un travail totalement identique sans passer par un moule. Deux salles d'expo-vente se visitent : des verres, des vases, des sulfures, des lampes superbes, des sculptures, des coulées magnifiquement ourlées. Si vous aimez les sujets originaux conçus et fabriqués artisanalement, vous devez aller à Vidalos : pour cela, suivez le fléchage « Souffleur de verre ».

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Publié le 05/01/2012 09:17 | Thierry Jouve

Aragnouet (65) : François Pagnoux, pionnier du traîneau à chiens

François Pagnoux a installé son activité de traîneau à chiens sur le site de La Couéou, à Aragnouet./ Photo DDM, Laurent Dard.

François Pagnoux, musher, va participer à deux grandes courses internationales : le trophée Grande Odyssée, du 11 au 13 janvier, et la Finnmarkslopet, le 10 mars, en Norvège.

On tourne à gauche 6 km avant la station de Piau. On se gare sur un parking et on termine à pied sur la route enneigée pour rejoindre le site nordique de La Couéou. C'est là que François Pagnoux, accompagnateur en montagne et musher, a installé son activité de chiens de traîneaux. « J'ai trouvé et aménagé le site tout seul ». François Pagnoux est un pionnier du traîneau à chiens dans les Pyrénées. Autodidacte, il a appris tout seul avant de passer le brevet d'État attelage canin. Depuis dix ans, à La Couéou, sur 25 km de pistes forestières, il fait découvrir et partager sa passion pour cette discipline du Grand Nord. Chaque année, fin février, il part en Scandinavie organiser des raids longue distance, en Suède et en Norvège. « Je n'ai pas trouvé mieux pour être en montagne, dans la neige, faire de la glisse, avec des chiens. »

Course à forts dénivelés

François a commencé avec deux ou trois chiens, puis l'attelage s'est étoffé au fil des ans. Il court avec des alaskan-huskies, un croisement de chiens sibériens et de chiens de tribus indiennes d'Alaska spécialement créée pour le traîneau à chiens. « Ce sont des chiens dociles, rapides, puissants, endurants et obéissants, faits pour la moyenne et la longue distance. Ce sont les plus adaptés à mon activité. » Et à son goût pour la compétition.

François Pagnoux va participer, cette année, à deux grandes courses internationales. Tout d'abord, le trophée Grande Odyssée, du 11 au 13 janvier, dans l'espace Diamant (Savoie-Haute-Savoie). Il s'agit, en fait, d'une course dans la course, sur trois jours, intégrée à la Grande Odyssée Savoie-mont Blanc, la course de chiens de traîneaux la plus difficile au monde. Le trophée Grande Odyssée permet à des mushers moins expérimentés de venir tester leurs performances sur les pistes de la Grande Odyssée. Le trophée est une course à étapes sur trois jours, avec des distances quotidiennes de 50 à 60 km. C'est une épreuve relevée qui affiche de forts dénivelés : 2.800 m le premier jour, 2.500 m le deuxième et 2.000 m le troisième. Chaque musher ne peut inscrire que 11 chiens pour un attelage composé de 8 animaux. François Pagnoux a remporté le trophée en 2008. Il y retourne pour la première fois depuis cette victoire. « Le niveau a grimpé, depuis, mais je n'y vais pas pour acheter des patates. » En clair, il confie bien disputer la gagne.

Chiens nourris à la truite des Pyrénées

« ça monte beaucoup. Aussi, il faut bien entraîner les chiens à ces conditions difficiles. Il faut qu'ils soient bien musclés et prêts à faire des efforts longs et intenses. L'alimentation est importante. Les chiens ont besoin de beaucoup de graisse, d'une nourriture riche. Je leur donne de la truite des Pyrénées de la pisciculture de Lau-Balagnas. Cela leur donne un beau poil et ce sera un petit plus pour la course. Ensuite, dans les montées, le musher doit aider les chiens, courir derrière le traîneau. » François Pagnoux a travaillé sa condition en participant, notamment, cet été, à l'Ultratrail des Pyrénées. « Dans ce genre d'épreuve, il ne faut pas courir par rapport aux autres attelages. Il faut faire sa course avec ses chiens, avoir toujours un œil sur eux. La gestion de la course est primordiale. Il ne faut pas partir à fond, au risque de mettre les chiens dans le rouge, qu'ils se blessent et n'arrivent pas au bout. »

François participera ensuite, le 10 mars prochain, à la Finnmarkslopet, en Finlande. La Finnmarkslopet est au traîneau à chiens ce que la Vasalopet est au ski de fond : une épreuve de masse longue distance où l'on retrouve l'élite mondiale, et notamment les Norvégiens. La Finnmark, c'est 500 km à effectuer avec un arrêt obligatoire de vingt heures pour faire reposer les chiens. « En participant à ce genre de raid, je progresse au contact des meilleurs », indique François.

Une activité qui manque d'espaces

François Pagnoux indique qu'il y a une forte demande pour développer l'activité traîneau à chiens dans les Pyrénées. La difficulté, c'est le manque de grands espaces aménagés pour la discipline. « Les stations de ski de fond se sont approprié les sites nordiques… Nous, professionnels du traîneau à chiens, aimerions pouvoir dialoguer avec les élus et les dirigeants de station pour développer notre activité. »

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Publié le 27/02/2010 07:38 | Serge Boulbès

Arfons (81) : Il veut devenir champion de France des bergers

Jean-Luc a 19 ans, réside à Arfons et a été invité au Salon de l'agriculture qui s'ouvre à Paris.

Jean-Luc Carrierou un jeune homme décidé à rester dans l'agriculture et qui s'en donne les moyens. Photo DDM.

Il s'appelle Jean-Luc Carrierou. Seul garçon d'une famille de trois enfants, il réside avec ses parents au lieu-dit Lespinas à Arfons, une exploitation agricole où il ne manque jamais de donner de sérieux coups de main… Lorsqu'il ne se trouve pas à Castelnaudary. En effet, Jean-Luc, 19 ans, achève un bac pro « conduite et gestion d'une exploitation agricole » dans le cadre du lycée agricole Pierre-Paul-Riquet. C'est à ce titre que, bien que demeurant en Midi-Pyrénées, il aura l'honneur, avec un autre camarade de lycée, de représenter la région Languedoc-Roussillon aux prochaines « Ovinpiades des jeunes bergers ». Cette véritable compétition regroupera une vingtaine de concurrents venus de toute la France. Et elle a lieu ce samedi dans le cadre du Salon international de l'agriculture à Paris.

« En fait, un professeur nous a parlés de ce concours et nous avons été quelques-uns de l'établissement à y participer, indique Jean-Luc. Juste pour voir. Puis, finalement, ceux qui ont été sélectionnés par le lycée pour le concours régional se sont pris au jeu. J'en faisais partie. Au niveau régional, il y avait 20 candidats. Les deux sélectionnés sont du même lycée ». Ces deux jeunes qui porteront la bannière de la région Languedoc Roussillon et tenteront de remporter le titre de « Meilleur berger de France 2010 » sont donc Kévin Dos Santos de Saint-Paulet (Aude) et notre Arfontais.

« Au niveau de la pratique, le lycée nous a bien préparés, ajoute Jean-Luc. Il m'a fallu potasser un peu plus la théorie. »

Titre européen en vue

Car ce concours comporte plusieurs épreuves exigeant un niveau de compétences indéniable : trier trois brebis d'un troupeau ; taille des onglons ; épreuve de quad avec remorque (charger trois brebis et leur faire effectuer un parcours) ; évaluation de l'état corporel d'un troupeau ; questions-réponses théoriques (législation, santé, gestion…).

Les résultats seront délivrés le dimanche. Les trois meilleurs seront retenus pour le concours au titre de « Meilleur berger d'Europe ». Huit pays (Royaume-Uni, Écosse, Pays de Galles, Irlande du Nord, Irlande du Sud, Hollande, Allemagne et France) y participent.

« L'objectif de ce concours est de faire connaître le métier d'éleveur ovin aux élèves des lycées agricoles, de susciter de nouvelles vocations et de créer un réseau européen à la formation ovine », explique Marylène Bézamat, des Ovinpiades.

« Pour moi, il s'agit surtout d'un défi, signale Jean-Luc. J'avais aussi envie de découvrir un autre milieu. L'exploitation de mes parents est spécialisée dans les bovins laitiers. Nous n'avons que quelques vaches à viande et quelques moutons. Nous sommes installés sur environ 80 hectares, car nous produisons nous-même notre fourrage. La connaissance des ovins, c'est un plus ».

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Publié le 19/01/2011 03:47 | Jean Guyot.

Arrens-Marsous (65) : Alchimie fruitée

Jean-François en plein effort de concentration… des saveurs./Photo J. G.

Nom d'une papille ramollie, que c'est bon ! Un coup à replonger la cuillère dans le pot avec le plaisir d'un gamin qui l'a chipé en haut de l'armoire, en douce. De quoi parle-t-on ? De confiture, mais pas n'importe quoi, pas industrielle avec des compléments inconnus.

Celle-là est artisanale, cinq feux dans un laboratoire ouvert sur le magasin, 3 kg, pas plus, par chaudron en cuivre, touillée en permanence à la cuillère en bois, thermomètre en main, précision oblige. Mais où trouve-t-on ces petites merveilles ? à Arrens-Marsous, bien sûr ! Prenez la route du col des Bordères ; là, au pied de la côte, à main gauche ; L'Atelier du confiturier. Quarante sortes de confitures et assemblages, c'est ce que vous proposent Laurence et Jean-François Guillot.

Ce couple a repris l'affaire au début de l'été 2010 et ils ont tous les symptômes des gens heureux. Selon ma source d'information, c'est en grande partie Madame qui imagine les assemblages et Monsieur qui s'y colle car il a un tour de main pris au long d'une carrière de chimiste dont il dit avoir fait le tour. Conversion réussie, facile vu le métier précédent de Jean-François : chimiste dans un gros labo et maintenant alchimiste du goût et des saveurs.

Sachant que les confitures font bon ménage avec d'autres sujets sucrés, vous y trouverez également du pain d'épices moelleux à souhait, des tourtes qui ne vous étouffent pas, de petites meringues, des berlingots, des tartes aux myrtilles et des gâteaux basques aux recettes revisitées. L'intégralité de ce qui vous est proposé est fabriqué sur place. Pendant les mois de juillet et août, nos deux artistes proposent des stages de fabrication tous les jeudis, à 10 heures, et c'est gratuit. Sans oublier les soirées crêpes pour lesquelles il vous faudra réserver, cela va de soit.

L'Atelier du confiturier, Laurence et Jean-François Guillot, 21, route des Bordères à Arrens, tél. 05.62.97.45.57. Laissez-vous tenter, sinon vous auriez des regrets au lieu d'avoir la banane !

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Publié le 27/10/2011 08:38 | G.A.

Ax-les-Thermes (09) : "On travaille avec le passage vers l'Andorre…"

David Fraisse à la tête de l'unique bureau de tabac d'Ax

David Fraisse a repris, il y a un an et demi, le seul et unique bureau de tabac d'Ax-les-Thermes, en Ariège. Son débit est celui qui se trouve le plus près de l'Andorre. Paradoxalement, cette nouvelle hausse du prix du tabac, ne l'inquiète pas plus que ça : « à chaque augmentation, nos ventes diminuent pendant un petit mois avant de reprendre leur niveau », assure-t-il.

Cette baisse des ventes « n'est pas, selon lui, la conséquence d'une « migration » de ses clients vers l'Andorre mais plutôt la défection de fumeurs qui tentent d'arrêter la cigarette à l'occasion de cette énième augmentation ». Le buraliste, tout comme Jean Mateos, son prédécesseur, assure même que la proximité de l'Andorre constitue un plus indéniable pour son commerce. « La principauté attire beaucoup de monde et tous ces gens sont obligés de traverser la commune pour s'y rendre. Du coup, pas mal s'y arrêtent et consomment. Sans leur passage, nous réduirions considérablement nos ventes de tabac, de journaux, de cartes postales et de confiserie ». En période de vacances, là encore, les touristes sont légion et pas seulement pour se livrer aux « joies » du consumérisme en Andorre. « Avec le ski l'hiver, et les campeurs l'été, la population grossit considérablement. Certains fument et ne veulent pas s'embêter à perdre plus d'une heure dans les bouchons pour aller au Pas de la Case acheter moins cher leurs cigarettes ».

Jean Matéos, qui a tenu le même commerce pendant 20 ans, a connu la quasi-totalité des hausses du tabac. Pour lui, « ces augmentations incessantes ont surtout mis à mal les débitants de tabac de Toulouse, de l'Aude, de l'Aveyron ou du Lot. Il suffit de regarder les plaques des voitures pour voir qu'en semaine et le week-end énormément de gens viennent de ces départements ».

Gérard Rival, le président du syndicat des débitants de tabac de Midi-Pyrénées, constate, à regrets, que « l'Andorre fait mal à tous les débitants de Midi-Pyrénées ». Il ne sait que trop bien que plus « la différence de prix sera

grande entre la principauté et la France, plus le marché noir, qui représente déjà 20 % de la consommation, se développera ». Il prône plus que jamais « une harmonisation des prix en Europe ».

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Publié le 09/01/2012 13:49 | Pierre Challier

La double vie de Denis, dameur et éleveur

Dameur la nuit, éleveur le jour: durant la saison d'hiver, Denis Laporte dort peu.../ Photo DDM, P.C.

Depuis 10 ans, Denis Laporte, 30 ans, dame les pistes de Barèges. Puis il rentre s'occuper de ses brebis. Tout l'hiver il enchaîne les doubles journées, quitte à passer quelques nuits blanches. Un choix de vie pour rester au pays et continuer à investir dans la ferme familiale.

Une dernière manœuvre, un dernier grondement de la «Viviane» et de ses 520 chevaux qu'il finit de garer, puis Denis coupe le contact ede la dameuse et fait le relevé de sa nuit sur l'ordinateur de bord. Il a attaqué à deux heures du matin, il est un peu plus de 9 heures au pied des pistes de Barèges.

Et toute la nuit, il a donc travaillé la neige pour dérouler le meilleur tapis blanc possible sous les spatules des premiers skieurs qui arrivent sur le Domaine du Tourmalet...

400 brebis à tondre

Mais tandis qu'eux partent profiter de leurs vacances, lui s'apprête maintenant à commencer sa deuxième journée, avec «350 à 400 brebis à tondre chez mon cousin David, dameur comme moi.» explique-t-il.

Vivre au pays... C'était le slogan des années 70. Mais là-haut, au pied du Tourmalet et du Pic du Midi, il faut pouvoir y vivre toute l'année, en Pays Toy... comme en montagne la beauté du paysage ne suffit pas à nourrir son homme. Et pour Denis Laporte, 30 ans, vivre, cela signifie concrètement 220 brebis AOC Barèges Gavarnie dont il faut s'occuper quotidiennement.

Damer par plaisir, aussi

Certes, «le revenu seul de l'exploitation me permettrait d'être auto-suffisant, mais je ne pourrais pas faire d'investissements à la ferme. Le travail de dameur me procure alors un complément indispensable pour vivre un peu plus à l'aise, pour investir dans la bergerie, le matériel, la maison» explique-t-il.

D'où ces doubles journées qu'il enchaîne alors durant la saison de ski, pour 1500€ par mois.

«Mais il faut le faire par plaisir aussi, parce que sinon, on ne fait pas du bon boulot. Car damer les pistes la nuit, sur le secteur du Lienz, du Laquette ou du Tourmalet, c'est rester vigilant en permanence et selon les conditions météo, ça peut être pointu quelque fois. Heureusement, en tant qu'éleveur, j'ai une bonne connaissance du terrain puisque c'est là que je mets mes bêtes, l'été. Je sais où sont les cailloux» souligne Denis.

"Parfois, je ne me couche pas"

Qui redescend maintenant vers Viella, l'exploitation familiale. «Mon père soigne une partie du troupeau, ensuite on fait le reste ensemble jusqu'à 11h30 avant de rentrer déjeuner. Je me repose jusqu'à 16 h, puis je retourne m'occuper des bêtes jusqu'à 19 h. C'est un rythme à prendre... mais c'est vrai que parfois, je ne me couche pas» avoue-t-il. Déjà préoccupé par ses brebis.

170 mères à la bergerie et 60 agnellages à venir, un tous les jours en moyenne de janvier à février: «ça se passe moins bien en hiver, à l'intérieur, et si on n'y est pas, il y a plus de perte».

Heureusement... «il y a mon père, sans lui, je ne pourrais pas tenir toute la saison, en haut et en bas.» conclut-il.

La station, soutien de l'agriculture

L'hiver, Raymond Bayle est pisteur. Mais toute l'année, il est président de la Commission syndicale de Barèges et lui aussi éleveur. «Les stations aident à maintenir l'activité des agriculteurs de montagne grâce aux emplois durant la saison mais aussi grâce aux gîtes et aux chambres d'hôte», confirme-t-il. De fait, la saison d'hiver permet ainsi à nombre d'éleveurs de trouver un complément de revenus grâce au Grand Tourmalet, à Luz-Ardiden ou Gavarnie. Sur le seul secteur de Barèges, six des dix dameurs sont éleveurs, mais également deux pisteurs et trois personnels des remontées.

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Publié le 16/03/2011 09:51 | La Dépêche du Midi

Beaumont-de-Lomagne (82) : Irénée Chaubet, maître radiesthésiste

Irénée Chaubet en pleine recherche.

Le Beaumontois Irénée Chaubet peut être considéré par ses pairs comme un des meilleurs radiesthésistes lomagnols en ce qui concerne la recherche d'objets et de personnes, de datation de lieu. Il travaille sur documents et photos. Au départ, rien ne le prédestinait à cette science.

Né à Beaumont le 29 mars 1928, après avoir exercé divers métiers, dont l'agriculture, il était connu dans la campagne comme marchand itinérant de produits vétérinaires et de coutellerie. Après le décès prématuré de son épouse, Irénée s'est découvert des dons de sourcier et on lui doit la découverte de nombreux puits dans la région grâce à la baguette métallique. Au cours d'une séance vers Sérignac, il avait recueilli un chien de chasse errant, quand il vit apparaître son propriétaire lavitois. étonné, Irénée lui avait demandé: «Comment m'avez-vous trouvé?» «Grâce au pendule», lui répondit le Lavitois.

Pour Irénée, ce fut le déclic. Grâce à des amis gersois et pendant dix ans de recherche, il s'est spécialisé dans cette science en améliorant quotidiennement sa recherche de vibrations et en les cataloguant grâce à la méthode du demi-cercle de Bovis, sorte de rapporteur où les vibrations des corps recueillis grâce au pendule sont classifiées d'une manière précise. En fait, comme il l'explique, chaque être est vibration, le tout est de ressentir les vibrations de tout ce qui entoure: personnes ou objets apparemment inertes, comme les pierres, les murs; chacun a une résonance magnétique particulière, gardant même, selon lui, la trace du contact de vie humaine.

Des disparus retrouvés à des centaines de kilomètres

Irénée a ainsi retrouvé l'emplacement exact de disparus à des centaines de kilomètres de son lieu de domicile. Cela peut paraître paranormal d'arriver, par exemple, à découvrir, d'après photo, tout un système précis de datatation de stèles, pierres tombales et lieux divers.

Pour lui, ces vibrations sont naturelles, énergétiques ou spirituelles. Irénée ne prédit pas l'avenir mais fait resurgir le passé (pas toujours). Il est toujours positif dans ses conclusions.

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Publié le 22/07/2011 09:31 | Jérôme Schrepf

Château de Blanquefort-sur-Briolance (47) : L'amour des pierres

Le nouveau châtelain de Blanquefort dans une ancienne salle mise au jour./ Photo DDM

Amoureux des vieilles pierres, Sylvie Malepart et Simon-Pierre Souillot ont acheté en 2006 le château de Blanquefort-sur-Briolance (Lot-et-Garonne). Et les travaux qui vont avec…

Secret quand il s'agit de lui, il élude d'abord par une boutade : « J'ai eu un château fort quand j'étais gamin, ça m'a donné la passion. Je dis souvent que si j'avais eu un garage avec des petites voitures, je ne roulerais pas dans une vieille BX… » L'histoire n'est pas tout à fait fausse, pas vraiment conforme non plus. Gamin, Simon-Pierre ne s'amusait pas avec un château pour les enfants, il vivait dedans. Quelques semaines chaque année. Petit-fils de la gouvernante, fils de militaire, il passait ses vacances chez sa grand-mère à Terraube, dans le Gers, propriété depuis 1 000 ans de la famille de Galard. Châtelain par procuration. Gamin, Simon-Pierre se rêvait sans doute en seigneur du château, pourfendant les Anglois, déversant depuis les courtines de l'huile bouillante, ou tirant à l'arbalète depuis les archères.

Un petit Bonaguil

A 44 ans, il court aujourd'hui d'un bout à l'autre des 75 mètres de son château de Blanquefort-sur-Briolance, pose un regard enfantin et émerveillé sur ce témoin de pierre de l'Histoire : « Ces fenêtres géminées, là, sur le donjon, c'est très rare. D'autant plus qu'il y a les armes de la famille de Pujol, gravées à la croisée. » Un peu plus loin, c'est au bas d'un autre donjon que Simon-Pierre explique, avec force gestes, comment on défendait, au rez-de-chaussée, le flanc nord du château, tandis qu'au premier était aménagée une salle de vie avec cheminée et que dans les « combles » roucoulaient les pigeons. Et est intarissable sur l'histoire de cette merveille médiévale, petit frère du célèbre Bonaguil, édifié par le même seigneur de guerre Béranger de Roquefeuil. « Ici chaque pierre est chargée d'histoire et parle au cœur et à l'âme. Les parties les plus anciennes du château datent de la fin du XIIe siècle. Habiter ici demande beaucoup d'humilité, des bâtiments pareils, ça se mérite. »

C'est en 2006 qu'il acquiert avec sa compagne Sylvie Malepart, et après quelques péripéties, cette fabuleuse bâtisse, aux confins de la Dordogne du Lot et du Lot-et-Garonne.

Sylvie, chef de cabine principale chez Air France et Simon-Pierre, ci-devant directeur des archives et du patrimoine de la célèbre compagnie aérienne française, ont donc acquis leur rêve. Mais sans être au bout de leurs peines : « De la porterie aux donjons, en passant par la tour de garde, sans compter les travaux de consolidation des remparts déjà réalisés depuis trois ans, le chantier est sans fin. » Sans fausse modestie, Simon-Pierre assure ne se sentir que « de passage » : « Blanquefort ne nous appartient pas. Il appartient davantage à l'Histoire et aux habitants du village. » Des habitants conquis par la simplicité des nouveaux occupants et venus prêter main-forte pour débarrasser, à l'été 2010, les gravats d'une vieille tour. Des villageois de nouveau mis à contribution, sous la houlette du conservateur en chef des monuments historiques, pour déblayer une salle mise au jour l'an dernier. « Il pourrait s'agir de la prison du château, datant du XIIIe siècle. » Les yeux de Simon-Pierre, gamin devenu châtelain, n'ont pas fini de briller.

Le chiffre : 900 ans > d'existence. Les parties les plus anciennes du château de Blanquefort-sur-Briolance datent de la fin du XIIe siècle. Le village a été construit en contrebas en encorbellement. But des nouveaux propriétaires : rénover le château et l'ouvrir à la visite. Gratuitement.

Château et mairie-école

De la fin du XIXe siècle aux années 1960, le château de Blanquefort a été la mairie et l'école du village. Beaucoup de vieux habitants se sont donc mariés au château ou ont usé leurs fonds de culottes sur ses bancs. « L'an dernier, on a ouvert aux anciens de l'école, dont la classe unique se trouvait dans notre salon », raconte l'actuel propriétaire Simon-Pierre Souillot. « Il y avait même l'ancienne institutrice, octogénaire, fière de reconnaître ses anciens élèves. »

« Sous la terrasse, on a peut-être découvert la prison datant du XIIIe siècle. »

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Publié le 02/06/2011 09:12 | Pierre Challier

Jean-Bernard veille sur 1 600 brebis à Peyresourde

Jean-Bernard : « Berger, ce ne peut être qu'une vocation »./ Photo DDM P.C.

Enfant du Louron, Jean-Bernard Castéran vient de conduire ses 180 brebis en estive. Éleveur et berger, il s'occupe de neuf autres troupeaux mais aussi de former les jeunes attirés par la profession. Sans folklore.

Ce matin, Juan Carlos en personne s'est déplacé à Cazaux Debat. Juan Carlos Martinez, de la communauté de Garaison, qui bénit les brebis. « Le seigneur est mon berger… sur des prés d'herbe fraîche il me fait reposer… » Voilà. La prière est dite. Tout est en ordre. Derrière Jean-Bernard, le troupeau peut rejoindre la grand-route, entouré par la famille, les amis.

Labrit tenu en laisse et patou flanquant les bêtes, à 39 ans, Jean-Bernard attaque alors d'un pas tranquille sa 14e transhumance, freinant les ardeurs de ses 180 Tarasconnaises. Car certes, la météo est fraîche, avec ce voile nuageux qui protège le Louron de la canicule, mais… « les brebis sentent qu'elles marchent vers la liberté, il faut donc les ralentir devant, sinon, elles n'auront plus de force pour grimper le col », explique le berger pour qui « les vacances commencent ». Tant pour lui, « dans cette société stressée, la transhumance symbolise le choix de vivre en respectant les saisons : profiter de la maison et de la famille en hiver et des grands espaces en été. »

Mais une décontraction apparente qui ne doit pas leurrer. Car Jean-Bernard, c'est aussi l'histoire d'une passion pour le métier. Sept frères et sœurs : lui, l'avant dernier a commencé boucher pour gagner sa vie. Seulement voilà… « C'est quelqu'un qui aime sa liberté et qui ne peut pas travailler enfermé » confie un proche. Alors l'enfant du Louron qui rêvait pastoralisme est allé au bout de sa voie, jusqu'à racheter des terres pour s'installer aussi éleveur, jusqu'à devenir président de l'association des bergers salariés des Pyrénées centrales.

« J'ai fait deux ans de stage à Etcharry, au Pays Basque et ça a été dur, au début, car je me suis retrouvé à apprendre seul, sur le tas, avec le troupeau » se souvient-il. Difficulté qui n'a pourtant pas entamé sa vocation. « Avec le recul, c'était même une bonne chose : là-haut, il faut savoir se débrouiller seul, en cas de problème et je fais désormais pareil avec mes stagiaires » souligne-t-il. Comme en fait ses « vacances » sont très relatives aux estives.

« En tout ? Je surveille 1 600 brebis confiées pas neuf éleveurs. à 100 € la brebis en moyenne, ça fait déjà un capital et cette responsabilité est une inquiétude permanente. Car si aux beaux jours il y a la tranquillité, il y a aussi le brouillard en montagne, éprouvant, et là, personne ne nous voit dans le combat pour ne pas perdre les bêtes », poursuit-il, tandis que son peloton blanc tondu de frais se donne soudain des faux airs de Tour de France dans la montée du Peyresourde.

Avec ces brebis marquées d'un pois rouge, leurs velléités d'échappées sous le regard des touristes en camping-car. Et même la voiture-balai qui récupère les boiteuses. Car les estives prélèveront bien assez tôt leur dîme… « Maladies, accidents, on sait qu'on va en perdre environ 2 % » conclut Jean-Bernard, qui comme tout berger, rêve d'une saison à 0 %.

Patou contre les chiens errants

Avec son patou «Bill» et son labrit répondant au nom de «Whisky», parce que «mes initiales, c'est J.B.» sourit-il, Jean-Bernard est attaché aux chiens des Pyrénées. à la rusticité du labrit. à l'efficacité du patou pour protéger le troupeau. Contre l'ours ? «Contre les chiens errants» répond Jean-Bernard. Expliquant: «entre 2004 et 2007, j'ai perdu 40 bêtes à cause des attaques de chiens errants. En 2007, j'ai pris le patou. Je n'ai plus eu une attaque depuis», constate le président de l'association des bergers salariés des Pyrénées centrales.

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Publié le 07/01/2012 07:58 | Propos recueillis par Marielle Merly.

Cahors (46) : Il traque les cybercriminels

Par son travail, le chef Patrice Réveillac apporte des preuves numétiques ./Photo DDM, Marc Salvet

Enquêteur technologies numériques au groupement de gendarmerie du Lot à Cahors, le chef Patrice Réveillac traque tous les dangers d'Internet. Le Lot n'est pas épargné par le phénomène. Il nous livre les arnaques les plus usitées.

En France, il y a moins de 200 enquêteurs technologies numériques. Le chef Patrice Réveillac, a pris ses fonctions le 16 janvier 2011 à Cahors. Si les arnaques sont moindres dans le Lot, quelques plaintes ont tout de même été déposées.

En quoi consiste votre travail ?

Mon travail c'est avant tout parce que la prévention n'a pas été faite. Je travaille sur l'analyse des disques durs pour la pédopornographie par exemple. Je travaille aussi dans la téléphonie, nous avons été dotés d'un appareil qui permet l'analyse des téléphones portables en masse. Il a coûté 8 000 euros, tous les départements n'en ont pas.

Quelles sont les arnaques les plus fréquentes ?

Il y a ce que l'on appelle « le skimming ». Le procédé consiste à copier électroniquement les informations d'une piste magnétique d'une carte valide vers une autre carte sans que le titulaire soit au courant. Lorsque l'on retire de l'argent à un guichet bancaire, on peut se faire piéger. Il faut retirer en cachant le numéro de la carte car il peut y avoir une caméra au-dessus. Globalement dans le lot 10 personnes ont été enregistrées en train de procéder à un retrait ou une consultation.

Y a t-il de nouvelles formes de cybercriminalité ?

Il faut se méfier du « Phishing ». La technique consiste à faire croire à la victime qu'elle s'adresse à un tiers de confiance, une banque, une administration, un fournisseur d'accès internet, afin de lui soutirer des renseignements personnels, le numéro de la carte bancaire, l'identité, le mot de passe. C'est le point d'entrée le plus important des escroqueries en France.

Conseils pour les jeunes

Le chef Patrice Réveillac intervient dans les écoles pour informer les jeunes des dangers d'Internet. « Il ne faut pas diffuser d'informations personnelles dans le profil des messageries instantanées telles que Window Live Messenger pou ICQ » leur conseille t-il notamment.

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Publié le 09/01/2011 10:38 | La Dépêche du Midi

Capdenac-Gare (12) : Antoine amoureux des dames d'Aubrac

Antoine et ses belles d'Aubrac./Photo DDM

C'est l'histoire peu banale d'un jeune Capdenacois qui est allé jusqu'au bout de sa passion que nous allons vous conter, au bout de sa passion c'est-à-dire jusqu'à en faire son métier.

Et voilà qu'Antoine, du haut de ses 20 ans, est agriculteur, alors que rien ne le lui prédestinait. Peut-être son enfance dans la campagne du Pont-du-Courroul, les visites à ses voisins agriculteurs, toujours est-il qu'il ne se souvient pas quand il a attrapé ce virus, « très tôt », soufflera-t-il. Et voilà que notre « presque citadin étudiant » choisit de faire un BEPA production animale puis un baccalauréat professionnel de conduite et gestion de l'exploitation agricole (CGEA). Il se lance dans un BTS mais voilà que l'un de ses voisins décide de se retirer et met ses terres en location.

Alors, point d'hésitation pour Antoine, c'est « la seule chance que j'avais de pouvoir un jour m'installer ». Finies les études, il est l'heure de se mettre au boulot. Avec 14 hectares en possession familiale ou personnelle, la location de terres et d'une stabulation, voilà que notre jeune chef d'exploitation, avec une quarantaine d'hectares, se lance dans l'épineux dossier d'installation, suivi pour cela par les services ad hoc de la chambre d'agriculture. Son projet s'articule sur l'élevage bovin avec le choix de privilégier une race rustique de 25 belles aubracs et, pour garantir l'autonomie de l'entreprise, la création d'un atelier de canards.

En mars 2011, la chambre de l'agriculture statuera sur son dossier et, d'ores et déjà, Antoine tient à remercier les agriculteurs qui lui ont fait confiance et assure que cela se passe bien dans la profession, même si l'on sent bien que l'accueil est mitigé. Bien sûr, la principale difficulté pour ce néorural reste le manque de terre. L'urbanisation, la création d'une zone artisanale dans son secteur risquent de compliquer le développement de son entreprise agricole.

Nous ne pouvons que souhaiter bonne chance à Antoine et un grand succès dans sa nouvelle et courageuse aventure.

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Publié le 16/08/2011 08:08 | Q.B.

Carcassonne (11) : Allison, éclusière pour un mois

La jeune femme a déniché ce qui semble être le boulot saisonnier idéal : «Je travaille en extérieur, et la plupart des conducteurs de bateaux sont gentils.»/Photo DDM Jean-Luc Bibal

Originaire de Moselle et bachelière depuis juillet, Allison Jolly est venue dand l'Aude pour un boulot d'été peu commun : elle travaille sur les écluses du Canal du Midi.

À l'ombre des platanes, Allison actionne les boutons de sa petite machine. L'écluse d'Herminis s'entrouvre et l'eau s'y engouffre à gros bouillons…

Vous l'aurez deviné, Allison est éclusière. Elle a embauché il y a quelques jours, pour un mois. Car le Canal du Midi ne fonctionne pas tout seul. Autrefois, l'éclusier actionnait à la main les manivelles destinées à remplir ou à vider l'écluse. Aujourd'hui, à chaque passage de bateau, il tapote sur sa grosse télécommande pour mettre en marche le mécanisme et note au passage l'heure, le nom du bateau et sa provenance.

Un boulot d'été idéal, si l'on en croit Allison : « Je passe un mois au soleil, se réjouit-elle ; le cadre est vraiment agréable et jusqu'ici la plupart des conducteurs de bateaux sont gentils. »

C'est la première année que la jeune femme travaille pour Voies navigables de France (VNF), l'organisme qui gère le Canal du Midi. Elle vient de Moselle, mais elle connaît déjà bien le Canal. « Mon oncle travaille à VNF, alors depuis que je suis toute petite, je vais sur les écluses. »

Tout juste diplômée du bac STG (Sciences et technologies de la Gestion), elle espère trouver des petits boulots cette année en attendant de repasser les concours qu'elle n'a pas obtenus l'an dernier. Et ce premier job n'est pas pour lui déplaire : « C'est un peu des vacances en même temps que du travail ; en plus j'en profite pour voir ma famille. »

Allison est embauchée comme vacataire, elle tourne sur les différentes écluses. À son poste de 9 heures à 19 heures, elle attend les messages radios des autres éclusiers qui l'avertissent des prochains passages. Aujourd'hui à Herminis, une trentaine d'embarcations ont franchi l'écluse. « Il y a quelques bateaux de visite groupée, mais surtout des particuliers étrangers », remarque la jeune Mosellane. Chaque fois, il faut une dizaine de minutes pour remplir l'écluse, et à peu près le même temps pour la vider. « Il y a parfois de petits bouchons ; cela dit, aucun incident pour l'instant », se félicite l'éclusière. En général, Allison stoppe les bateaux vers 18 h 45, car l'écluse suivante est située à moins de 900 m ; il leur est donc interdit de stationner entre-deux pendant la nuit, et l'écluse ferme à 19 heures.

« Peut-être qu'un jour tout ça sera complètement automatique, regrette la jeune fille. C'est dommage, car c'est un beau métier. Mais bon c'est l'avancée technologique… »

La modernisation du canal se poursuit

Depuis le début de la saison, les écluses situées entre Toulouse et Emborel (près du seuil de Naurouze) sont automatisées. «Progressivement nous réorganisons la manière de travailler et nous modernisons le Canal», explique Jacques Noisette, de Voies navigables de France. «Petit à petit, la modernisation va se poursuivre jusqu'à Castelnaudary, voire Bram au maximum. Mais au-delà, il y a trop de bateaux qui passent ; il faudra toujours quelqu'un sur l'écluse».

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Publié le 21/07/2009 04:39 | C.M.

Carmaux (81) : Rémy Deymier, l'échaudé ne craint pas l'eau froide

Rémy Deymier possède sa marque déposée: «Au Charlot».

Rémy Deymier fabrique des échaudés et les vend sur son étal ambulant chaque vendredi sur le marché, place Gambetta. Ça fait quatre générations que ça dure car c'est son arrière grand père, Charles, qui en 1921 créa la dynastie. Rémy, 51 ans, perpétue la tradition en étant biscuitier depuis 1977 au n° 2 bis avenue de Rosières à Carmaux où se trouve son laboratoire. Il est fier de sa situation et explique: «Je suis très heureux de ne pas avoir de magasin fixe, je veux rester dans le choix familial qui est d'être marchand ambulant. Je ne veux pas rompre la proximité avec les clients».

Claude, ancien mineur et fidèle parmi les fidèles raconte qu'il en mettait dans sa musette au temps où il descendait au fond de la mine. Il ne faisait que prendre exemple sur les chevaliers du Moyen Age qui en mettaient dans leur besace en partant pour les croisades. A base de farine, d'eau et d'anis savamment dosé et dont chacun garde bien le secret des proportions, l'échaudé est très énergisant. Un seul de ces biscuits dans le bol de lait du matin d'un enfant est aussi dynamisant qu'un bol de céréales vendu dans des paquets cartonnés au nom à consonance américaine. De plus ramené au kilo, le prix de l'échaudé est imbattable. C'est le conseil que Rémy Deymier donne aux jeunes mamans et ne démord pas de l'idée que c'est un produit résolument moderne. Combien de temps faudra-t-il avant que les petits Américains ne jurent que par l'échaudé carmausin? Un autre client déclinait sa recette fraîcheur en mettant un échaudé dans de l'eau froide sucrée et citronnée et une fois gonflé cela devenait un vrai dessert d'été. Un autre «échaudiste» ne jure que par le déjeuner aux tripoux qui se termine par l'échaudé ramolli dans du vin blanc. Il n'y a pas de concurrence entre l'échaudé carmausin et le Jeannot albigeois, ils sont incomparables.

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Publié le 10/04/2011 03:50 | La Dépêche du Midi

Castelnaudary (11) : Un potier qui a plus d'un tour dans son sac

Jacques Trouis devant son stand au marché de Castelnaudary./Photo DDM

Noyées sous un magnifique soleil printanier, les œuvres exposées au marché des potiers de Castelnaudary vous éblouissent dès votre arrivée. Une véritable débauche de formes et de couleurs, qui ne laissera pas indifférent le quidam qui passait par hasard. On imagine que vue du ciel, la place de la République doit ressembler à une immense toile de maître. Parmi les vingt-six exposants, venus de tous les départements du Grand Sud, il en est un pour qui le marché de Castelnaudary rime avec retour au pays. Jacques Trouis est né dans la capitale du cassoulet, où toute sa famille demeure encore. Lui est désormais installé à Aspet, en Haute-Garonne, très exactement à Montastruc-de-Saliès, où se trouve son atelier au nom évocateur : Tours de Mains. C'est en 1981 que commence la belle aventure de Jacques, qui entre chez Max Dupré à Castelnaudary.

Un long apprentissage qui lui permettra de devenir un « maître » dans l'art de la poterie, le conduira à Aubagne, dans la Nièvre, dans la Drôme, chez Serre à Belvèze-du-Razès, et bien entendu chez un autre potier chaurien, Louis Bouyssou à Mauléon. Après sept années passées à Martres-Tolosane, il s'installe en 1999 dans son atelier du col des Pérès. Un véritable tour de France, bien dans la tradition des véritables ouvriers qui exercent en respectant le « savoir-faire traditionnel ». Artisan ou artiste ? La frontière est bien mince, et celle-ci a été franchie depuis longtemps par les potiers. Qu'il réalise du décoratif ou de l'utilitaire, les pièces qui sortent des mains de Jacques Trouis, sont de véritables œuvres d'art, comme ces magnifiques grands épis de faîtage, dont certains ornent la toiture de châteaux et même d'églises. Pour ce retour en Lauragais, lui qui se considère comme l'héritier d'un patrimoine ancien de terre vernissée, était fier d'exposer dans sa ville natale. Cet héritage ne vient-il pas d'une vieille tradition lauragaise ? « Un potier, c'est vingt ans pour apprendre et vingt pour oublier ».

Un proverbe japonais qu'aime citer Jacques Trouis. Il y a trente ans qu'il exerce, vingt pour apprendre et dix pour nous régaler avec ses œuvres, en ce qui concerne l'oubli, on verra plus tard…

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Publié le 02/04/2011 12:03 | S.B

Castres (81) : Josiane Boularan médecin urgentiste

Josiane Boularan médecin urgentiste

Tarnaise de souche, Josiane Boularan médecin urgentiste est née dans une famille du Vauréen, installée à Belcastel. Paul (ingénieur agricole) et Marie-Jeanne (aide-soignante) ont eu trois enfants, trois filles. Josiane est la petite dernière. 10 ans et 3 ans la séparent de ses sœurs aînées. Allez savoir ? Peut-être est-ce là, au moment où l'on changeait ses couches, qu'est née une vocation : choyer les autres ! Médecin à Castres depuis 25 ans, responsable du service des urgences de l'hôpital depuis 8 ans, où elle a sans doute vu passer plus de la moitié des Castrais. Josiane avoue : « j'ai d'abord fait une première expérience en médecine libérale ; le tiroir-caisse m'a gonflé ». Discrète et tranquille, Josiane… mais entière. Quand le lion rugit, écartez-vous. Il faut dire qu'elle n'aime guère perdre du temps. Elle avance. Une boulimique du temps qui passe. Particulièrement accaparée par son métier, elle n'en est pas moins une maman attentive (un petit Louis âgé de 11 ans). Elle assume également la présidence du Castres Sports de glace (depuis 9 ans) et la trésorerie du Centre médico-sportif. « 70 % pour le boulot, 15 pour ma famille et le reste pour le club, confie Josiane. En ce moment, avec la restructuration des services du centre hospitalier, due au déménagement, c'est un peu plus hard ».

Un lieu : le marché et le pont vieux - Un village préféré : Les Bastouls à Arfons

« C'est le hameau de mon enfance. Un endroit paisible. Celui où se trouve la maison de mes grands-parents maternels. Nous y allions en famille pratiquement tous les week-ends. Je m'y rends autant que je le peux. C'est au pied de la Montagne Noire. On ramasse les châtaignes. On se balade. »

Un coin nature : le plan d'eau du Dicosa Les oiseaux de la réserve

« J'adore les animaux, dont les oiseaux. Je me rends au lac avec mes jumelles et je les observe. Mais je choisis les moments tranquilles : donc jamais le week-end. Toujours le matin de bonne heure, le moment où il n'y a qu'un ou deux joggeurs de passage. Le silence absolu ou presque. Car j'écoute la nature respirer, les oiseaux gazouiller, le bruissement de l'eau … et mon chien ET qui aboie de joie ».

J'aime :

Mon métier. C'est ce que j'ai toujours voulu faire. Je me bats pour soigner et soulager la douleur. J'aime les gens en général, le contact… et les aider s'ils me le demandent.

Les retrouvailles entre amis. Le week-end, pour des balades, pour papoter, rigoler, s'aérer l'esprit… et surtout ne pas parler du métier.

Cuisiner et jardiner. J'adore faire de nouvelles recettes et les faire goûter. J'aime aussi planter des fleurs, les soigner et les regarder pousser.

Je n'aime pas :

Le mensonge et l'injustice. J'ai horreur de ça. C'est même rédhibitoire. Que l'on essaie de me rouler dans la farine, ça m'exaspère. Tout comme toutes formes d'injustices. ça m'insupporte.

La politique. À cause justement des mensonges et de gens qui promettent des choses et ne les tiennent pas.

Faire les magasins. Horreur du lèche-vitrines.

Faire le ménage et le repassage. ça, ça me pompe !

La réunionite. Les réunions stériles, quelle perte de temps !

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Publié le 26/08/2010 11:36 | La Dépêche du Midi

Caunes-Minervois (11) : Le pain du Pays Cathare

La boulangerie-pâtisserie de Daniel Giraud, un lieu incontournable dans le village de Caunes Minervois. Photo DDM./J.-L.B.

Incontournable la boulangerie pâtisserie de Daniel Giraud à Caunes-Minervois. Incontournable parce d'abord qu'elle se situe sur l'avenue principale du village, qu'elle est la seule sur la commune et que Daniel Giraud y exerce ses talents depuis 1980 date à laquelle il a migré de Moissac dans le Tarn-et-Garonne pour Caunes-Minervois dans l'Aude. Daniel Giraud s'est lancé dans la profession en 1967 après ses trois années d'apprentissage, depuis il n'a jamais quitté les fourneaux. « J'ai été labellisé pain Pays Cathare, il y a six années maintenant », explique-t-il. Comme de très nombreux autres artisans de bouches mais aussi d'art, le pain Pays Cathare de Daniel Giraud doit répondre à un cahier de charges particulièrement rigoureux preuve d'une qualité exigée par la marque. « C'est surtout la clientèle étrangère, les touristes qui apprécient ces produits, les clients habituels préfèrent rester sur leur pain traditionnel », poursuit-il.

Comme d'autres artisans, Daniel Giraud sait qu'il lui est impossible de s'enfermer dans un ronron quotidien, « Il faut toujours se remettre en question », souligne le boulanger aujourd'hui âgé de 57 ans. La marque Pays Cathare compte désormais plus d'un millier de labellisés dans de très nombreux secteurs : du tourisme à la restauration, aux chambres d'hôtes en passant par les artisans bouchers, éleveurs aussi tous les métiers d'art sans oublier les vignerons. La boulangerie, après la disparition de très nombreux cafés dans les villages, reste un lieu de rencontre et d'échanges. C'est ici, que l'on ressent palpiter le cœur du village. « La population a énormément vieilli », constate Daniel Giraud « Et puis les jeunes s'installent souvent en périphérie dans les lotissements ». Autant dire une clientèle potentielle qui vient rarement dans la boulangerie du village ou alors le week-end.

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Publié le 25/09/2008 10:36 | Andrée Brassens

Château de Larra (31) : l'esprit de famille

Le château est ouvert toute l'année au public et il est toujours habité par la Baronne Brigitte de Carrière. Elle raconte l'histoire de la lignée du XVIII e à aujourd'hui DDM

Le grand escalier du Château de Larra mène au premier étage. L'ouvrage en pierre est bordé d'une rampe en fer forgé, signée par Bernard Ortet, maître serrurier toulousain du XVIII e. La Ville rose a conservé certains chefs-d'œuvre de l'artisan réputé : les balcons du Capitole, et les grilles du sanctuaire de la cathédrale Saint-Étienne. En revanche, les croix devant Saint-Pierre-des-Cuisines ont été déplacées. À Larra, La baronne Brigitte de Carrière occupe toujours le domaine et la maison héritée de son mari, Henri de Carrière. D'origine bordelaise, celle-ci possède encore la facture de la rampe qui est datée de 1 764 et elle est paraphée par le célèbre ferronnier. Dimanche, Madame la Baronne a ouvert à nouveau le château au public à l'occasion des journées du patrimoine. Cela fait vingt ans qu'elle y participe et elle est maintenant accompagnée de Françoise Peyron, restauratrice de costumes anciens. Le rendez-vous 2 008 a été un succès avec plus de deux cents entrées payantes.

Quatre générations

Mais la visite continue du mercredi au dimanche en toutes saisons, et ces jours-là, c'est Brigitte de Carrière qui évoque la longue lignée des ancêtres d'Henri de Carrière (quatre générations) et du fondateur de la résidence d'été de Jean-François Tournier de Vaillac, conseiller du Roy, et président d'une chambre au Parlement de Toulouse. Depuis la construction du château en 1743, la maison carrée en briques rouges de style italien n'a quasiment pas été transformée. On peut encore voir à l'intérieur, les panneaux en stucs blancs en vogue au XVIII e et les cinq scènes galantes au-dessus des portes du salon. Au rez-de-chaussée, la pièce ouvre sur le jardin à la française, et les quatre fontaines en terre cuites ont été installées dans le prolongement du massif taillé en fleur de lys. Dans le château, chaque génération a laissé ses meubles (dont deux bergères XVIIIe en parfait état) et accroché les portraits de famille aux murs. Des dizaines de cadres, de la miniature au grand format, racontent la vie de Larra.

Avant de grimper les marches, on aperçoit un portrait de facture moderne. En 1958, Brigitte de Carrière, née Brigitte de la Raitrie, a posé pour un peintre espagnol et respecté ainsi la tradition. Parmi les dames de la cage d'escalier, il y a aussi Stéphanie de Toulouse- Lautrec. La sœur du grand-père du peintre Henri de Toulouse -Lautrec, ressemble, trait pour trait, à George Sand. Ce portrait a été exécuté aux environs de 1 860. Sauf que l'arrière-grand-mère d'Henri de Carrière n'a aucune parenté avec la romancière. La dame au chapeau, en revanche, « est une pièce rapportée comme moi », précise la Baronne. L'énigmatique jeune femme conserve tout son mystère, et le portrait témoigne de l'art délicat du pastel. Parmi les tableaux qui sortent du lot, on trouve aussi le portrait d'Eléonor de Tournier. Ce jeune conseiller au Parlement était âgé de 27 ans, lorsqu'il a été guillotiné. Selon la légende, il aurait fait partie d'un complot pour sauver Marie-Antoinette, la femme qui régnait sur son cœur.

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Publié le 25/04/2011 09:39 | C.R

Foix (09) : Talent et passion chez Mazas

Rebecca a commencé sa formation en apprenant à fabriquer des viennoiseries./Photo DDM. C.R

Pâtisserie Mazas. Rebecca Wagon, 19 ans, y apprend les rudiments du métier de pâtissier en tant qu'apprentie. Scolarisée chez les compagnons du devoir à Bordeaux, elle explique: « J'ai choisi cette formation car elle jouit d'une bonne réputation. Les compagnons nous transmettent leur savoir et leur expérience ». Six semaines en entreprise, deux semaines en formation. « Le découpage du calendrier est différent par rapport à celui d'un centre de formation normal », explique la jeune apprentie. Titulaire d'un baccalauréat littéraire qu'elle a passé « par sécurité », Rebecca Wagon souhaite depuis longtemps travailler dans la pâtisserie. « J'adore manger des gâteaux. Ma gourmandise m'a poussée vers cette profession », plaisante-t-elle.

«Méthodique et rigoureuse»

Motivée, elle veut approfondir sa formation en passant deux mentions. « Je voudrais me spécialiser dans la décoration et la confiserie ». Décrite comme « méthodique et rigoureuse » par Gérard Mazas, son employeur, Rebecca débute dès 6 heures. Son objectif à long terme est de créer son entreprise. « Avant, j'aimerais voyager, notamment dans les pays asiatiques afin d'approfondir mes connaissances, confie la jeune fille. Grâce aux compagnons, je vais pouvoir voyager en France et à l'étranger ». Cette jeune apprentie souhaite également exercer dans un restaurant afin de « voir comment se pratique le métier au sein d'une brigade ». En prenant la voie des compagnons du devoir, Rebecca n'a pas choisi la facilité. « Pour accéder à cette formation, j'ai dû passer des tests en français et en maths , précise-t-elle. L'école nous apporte beaucoup plus de rigueur que dans un centre de formation classique. Les élèves sont davantage encadrés ». Rebecca s'investit dans sa formation. Elle reste parfois sur son temps libre au laboratoire afin de se perfectionner au contact des pâtissiers confirmés. « J'ai beaucoup de chance d'apprendre au sein de cette pâtisserie. Le laboratoire, bien équipé et les patrons me laissent en autonomie. Ceci me permet de progresser », conclut-elle.

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Publié le 18/10/2011 10:20 | Propos recueillis par M.M.

Fronton (31) : Deux personnages du quartier de Pierres

Josette dans ses habits du dimanche et Marcel avec son éternelle salopette./Photo DDM

Attablés dans la salle à manger, une tasse de café encore fumante, c'est ainsi que Josette et Marcel Delmas nous reçoivent. Josette est née il y a 73 ans dans le quartier de Pierres, dans la ferme juste derrière la maison, autant dire qu'elle n'a fait que traverser la route. Marcel ajoute : « Moi, je suis un parachuté, je suis né du côté de Caudeval. »

Racontez-nous la vie du quartier autrefois.

Josette : Il ne comptait que 4 fermes. La vigne et l'élevage étaient les principales activités, mais cela ne nous empêchait pas de faire de nombreuses fêtes chaleureuses.

Lesquelles ?

Josette : Tous les habitants se retrouvaient pour manger et boire sur la place. La plus importante c'était la fête des vendanges mais il y avait aussi celle des battages et celle des dépiquages. Tous les voisins et la famille étaient conviés. Dans le bois de Monteil derrière le quartier, on avait le four à pain commun, c'était aussi un endroit de rencontre et d'échanges.

Marcel : Je me souviens du beau-père qui dès l'aube partait à la vigne toucher les feuilles afin de vérifier que la rosée soit partie pour donner le coup d'envoi des vendanges.

Le quartier a beaucoup changé ?

Josette : Beaucoup de nouveaux sont venus habiter ici mais je trouve qu'il est bien dommage que ces derniers ne soient jamais venus nous rencontrer. L'histoire de la terre qu'ils habitent aujourd'hui nous la connaissons et on pourrait la leur transmettre.

Marcel : Ce qui me choque le plus à moi c'est cette habitude de se clôturer immédiatement et de faire pousser des haies tout autour comme pour se couper du monde. Moi qui adore tous les matins sortir et respirer à plein poumons la nature qui m'entoure je me retrouve de plus en plus cloisonné.

Savez-vous pourquoi on appelle le quartier Pierres (prononcez avec le « s ») ?

Josette : Il y a une légende qui dit qu'un jour, deux Toulousains se seraient égarés dans le bois de Monteil, en allant à Montauban. Suite à une dispute l'un tua l'autre. Et quelques années après, ce dernier repassa par là et interpellant un local lui aurait dit : « Ca s'rais pas ici qu'y aurais les os du Pierres ?» Voilà pourquoi depuis ce quartier porte ce nom.

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Publié le 30/03/2011 à 14:06 | Pierre-Jean Pyrda

Albi (81) : « L'investigation criminelle, un métier attrayant »

A la Maison commune Emploi Formation de l'Albigeois et des Bastides, l'adjudant-chef Serge Emile-Dit-Bigas a reconstitué une scène de crime basique: un vol par effraction. / Photo DDM, Emilie Cayre

Il est l'un des quatre techniciens en identification criminelle (TIC) de la gendarmerie tarnaise. «Un métier qui attire de plus en plus les jeunes», constate l'adjudant-chef Serge Emile-Dit-Bigas.

« Pour moi, la gendarmerie c'est un sacerdoce. Je suis parti de presque rien, la gendarmerie m'a tout offert. » Ce témoignage de reconnaissance, c'est l'adjudant-chef Serge Émile-Dit-Bigas qui le livrait, dernièrement, à des dizaines de jeunes (scolaires, étudiants ou demandeurs d'emploi) venus participer à une journée d'information sur les métiers de la gendarmerie, à la Maison commune Emploi Formation de l'Albigeois.

Ce sous-officier de 43 ans est l'un des quatre techniciens en identification criminelle du groupement départemental de gendarmerie du Tarn, les fameux TIC appelés en particulier sur les scènes de crime. Justement, c'est autour d'une scène de crime « basique », celle d'un vol par effraction reconstituée pour cette action de communication, que l'adjudant-chef parle de son métier. Avec un mélange de passion et d'humilité. « Les métiers de la criminalistique (1) et de la médecine légale ont été popularisés par des émissions et des chaînes thématiques. C'est ainsi que de plus en plus de jeunes sont attirés par ces spécialités de la police technique et scientifique », constate le sous-officier.

« Qui est-ce qui regarde des séries comme Les Experts ? », demande le TIC à son jeune auditoire. Plusieurs mains se lèvent. « À la télé, ça dure 20 minutes pour trouver l'auteur d'un crime. Nous, à Albi, on n'est pas si forts que ça. On va mettre des heures, des jours, parfois des mois à résoudre une affaire. »

Mais ce n'est certes pas du temps perdu, car c'est bien ce « travail de fourmi » qui donne toute sa dimension à la criminalistique. « La place prépondérante de la preuve matérielle dans le système accusatoire français nous fait obligation de rassembler un maximum d'indices. On passe beaucoup plus de temps sur les scènes de crime. Il faut d'abord s'interroger sur la pertinence des indices, qu'est-ce qu'on va prélever et faire les choses dans l'ordre, en tenant compte de la déperdition de certains indices. » La découverte de l'ADN, en 1985, a bien sûr bouleversé la donne dans les enquêtes criminelles, en permettant de rouvrir des « Cold Case ». Mais, souligne le TIC albigeois, « il faut être extrêmement prudent avec les conclusions sur les traces d'ADN : c'est redoutable ».

Le doute fait aussi partie, avec la rigueur et l'esprit cartésien, des qualités intrinsèques demandées à un technicien en identification criminelle. « Cette activité apporte un plus aux citoyens », souligne Serge Émile-Dit-Bigas. Et pour le démontrer, quel plus beau défi pouvait relever le gendarme albigeois que ce mémoire sur l'aspect criminalistique dans le Tarn qu'il prépare, en ce moment, à l'université Paris-Descartes ?

(1) La criminalistique est la collecte d'indices sous toutes ses formes et son analyse pour déterminer ou identifier le ou les auteurs d'une infraction. Elle regroupe plusieurs disciplines scientifiques telles que la médecine légale, la psychiatrie, le profilage, l'analyste criminel ou la balistique.

Portraitiste et révélateur chimique

« On ne devient pas TIC du jour au lendemain », convient l'adjudant-chef Émile-Dit-Bigas. Après la formation en école de gendarmerie, il faut d'abord passer le concours d'officier de police judiciaire et ensuite s'orienter vers la partie PJ. « C'est à la brigade de recherches de Melun que j'ai fait mes premières armes comme enquêteur de police judiciaire, en 1990. Puis, j'ai suivi une formation de 6 semaines au CNFPJ, à Fontainebleau. Désormais, la formation dure 8 semaines, car c'est devenu de plus en plus complexe. »

Avec ses trois collègues de la cellule d'identification criminelle (CIC) du Tarn, l'adjudant-chef Emile-Dit-Bigas est souvent amené, à la demande du commandant de la région gendarmerie, à exercer ses compétences en dehors du département. Sur les quatre TIC tarnais, trois ont la qualification de portraitistes (chargés d'établir le portrait d'un suspect ou d'une personne disparue pour laquelle les enquêteurs ne disposent d'aucune photo) et deux celle de révélateur chimique, des « Experts » qui savent comment faire parler un numéro de série qui a été maquillé sur une voiture ou sur une arme.

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Publié le 06/09/2011 08:44 | P.B.

Juillan (65) : Du cousu main pour un métier rare

Laurent Crampe, sellier harnacheur. DDM

Il aime les belles motos, le cuir, les chevauchées aux quatre coins de l'Europe, aux Etats-Unis ou au Canada, toujours au guidon de sa Harley. Après seize ans passés, cloîtré dans les labos, Laurent a mis au placard son métier de préparateur en pharmacie pour débuter une autre vie. Il vient de se tourner vers la confection de bagagerie cuir moto. Cette activité passion, réfléchie, a naturellement mûri au cours des longs périples que ce personnage atypique vient de mener sur son gros cube. Inadaptées, mal finies, trop exiguës ou fragiles, les besaces qui contenaient ses affaires s'étaient avérées inadaptées à son goût, d'où l'idée d'en fabriquer et d'en faire son métier. Mais attention, pas n'importe comment, l'homme aime l'objet, le bel objet. Il décide alors de conjuguer ses expériences en suivant une formation que lui transmet, durant une année, Josselin Robin, ancien sellier harnacheur des Haras nationaux de La Roche-sur-Yon.

En s'appropriant les nobles techniques des métiers de selliers harnacheurs et en les appliquant aux besoins des « gros customs », Laurent Crampe fabrique maintenant des bagages remarquables, d'une finition irréprochable : les joints de ses sacoches sont en cuir, les bordures également, les coutures faites au point sellier, les tranches de coupes sont traitées pour une meilleure résistance… Du très haut de gamme pour cet artisan qui vise la perfection. Dans son atelier, tout est cousu et fait main, découpé au couteau à pied ; les pièces qu'il fabrique sont uniques, souvent réalisées sur commande, selon les désirs de ses clients…

Quant à ses cuirs, ils viennent de la maison Arnal, à Rodez, un fournisseur également choisi par des marques de luxe comme Hermès…

« Une sacoche nécessite entre 15 et 30 heures de travail, explique-t-il, mais quand on se prend au jeu, on ne compte plus ses heures ! On part d'une idée, d'un morceau de carton, puis, avec un couteau à pied, du fil, deux aiguilles, on fait des trucs sympas ! »

Modeste, Laurent ! Aucune comparaison n'est en effet possible, ni sur la finition ni sur la qualité, entre les piètres sacoches, pourtant de très grandes marques, que l'on trouve dans les magasins spécialisés, et celles « made in Juillan ». Le pari de l'artisan est donc gagné ! James Motors, un magasin gersois apprécié par les « bikers » lui a déjà fait confiance et propose à la vente un panel de ses réalisations d'exception.

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Publié le 18/01/2009 à 13:40 | Béatrice Rouquet.

Lourdes (65) : Elle a formé les plus grands comédiens !

Irène Lamberton est un professeur d'art dramatique mondialement reconnu.

Les anciens élèves d'Irène Lamberton lui ont offert un Molière. Photo Béatrice Rouquet.

Au sein de la grande famille du théâtre, Irène Lamberton a écrit une belle histoire. En témoigne le Molière offert par ses anciens élèves qui, répartis entre la France et l'Algérie, se sont réunis pour fêter ensemble son 80e anniversaire. Aujourd'hui installée à Lourdes, Irène Lamberton a découvert l'art dramatique durant son enfance.

À 14 ans, elle a rejoint la classe du conservatoire d'Alger. Quatre ans plus tard, ayant décroché toutes les récompenses, elle fit la connaissance de Béatrice Dussane, de la Comédie-Française, et amie du directeur des beaux-arts d'Alger.

À sa demande, la jeune Irène interpréta le personnage d'Agnès de « L'École des femmes ». Enthousiaste, Béatrice Dussane lui conseilla de tenter sa chance à Paris, où elle ne manquerait pas de trouver sa place de comédienne. Pour réaliser son rêve, Irène devait trouver un hébergement dans une pension religieuse de la capitale. Ses recherches furent vaines et elle dut revoir son projet professionnel. Irène Lamberton reprit le chemin d'Alger où elle s'inscrivit à des cours de chant pour compléter son parcours musical.

PROFESSEUR PAR ACCIDENT

Dans le même temps, elle entreprit de seconder son professeur de théâtre comme répétitrice bénévole. Tombé malade, ce dernier lui demanda de préparer ses élèves au conservatoire. Quelques mois plus tard, alors que ses élèves s'apprêtaient à monter sur scène pour une représentation, l'une d'elles fut frappée par la fièvre typhoïde. Irène fut sollicitée pour la remplacer dans les 24 heures. Une élève vint à son secours : « Ma mère, couturière, réalisera votre costume tandis que nous répéterons le rôle ».

Le lendemain, Irène relevait le défi sans savoir que, dans l'assistance, se trouvaient les membres du jury chargés de l'évaluer pour le concours de professeur qu'elle préparait… Après huit d'années d'enseignement à Alger, Irène Lamberton se rendit à Marseille où elle décrocha un poste de professeur de diction. À la demande de ses élèves, le directeur décida qu'elle enseignerait aussi l'art dramatique.

Elle confie comment il s'agissait, pour elle, « de savoir ce que chaque élève portait en soi, de connaître ce qu'il aimait ». Au fil des ans, les liens sont restés très forts. Certains ont mené une brillante carrière, à l'image de Daniel Mesguich, devenu directeur du conservatoire de Paris ; de Robert Cantarella, directeur d'un établissement culturel parisien ; de la cantatrice Gaëlle Méchaly, de Francis Lalanne, d'Ariane Ascaride… En octobre 2008, les Lourdais ont pu découvrir le spectacle, « L'Homme devant Dieu et devant Marie », qu'elle a écrit pour le 150e anniversaire des Apparitions et qu'interprétèrent plusieurs de ses anciens élèves.

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Publié le 09/08/2010 13:45 | Roxane Nicolas

Albi (81) : 24 heures avec les pompiers

Il faut des aptitudes physiques certaines pour pratiquer ce «métier». Photo DDM Jean-Marie Lamboley

Au SDIS 81 (Service Départemental d'Incendies et de Secours du Tarn), quand ils ne sont pas en intervention, les pompiers d'Albi ont leurs petites habitudes. .

Entre les tours de garde de 12 heures et ceux de 24 heures, la caserne n'est jamais déserte. Le service commence à 7h30 et dès 8 heures, direction la piscine Atlantis ou la salle de sport jusqu'à 10 heures. Parfois, même pas le temps de terminer une longueur que l'une des 3 équipes de la journée est bipée pour une intervention. Les camions, toujours prêts à partir, attendent sur le parking ou dans les garages de la caserne. On saute dans l'uniforme, puis dans le véhicule et c'est parti. Pendant ce temps, les autres poursuivent l'entraînement jusqu'à ce que le CODIS, le centre d'appel qui gère les appels vers les n° 18 et 112, reçoivent l'appel d'une personne et transfèrent les informations concernant la/les victime(s) et le lieu, à l'équipe de secours suivante. Heureusement que Lenny, la mascotte à 4 pattes de la caserne, est là pour récupérer le temps de sommeil paisible que ses maîtres n'ont pas. Le reste de la journée se partage entre les cours de formation pour certains, les interventions s'il y en a pour d'autres, et les moments de détente dans les salles communes. « C'est un métier qui évolue en permanence. En 37 ans de carrière, j'ai connu 3 ou 4 changements de techniques d'attaques des feux », explique l'adjudant-chef Puivert qui assiste à une formation théorique. Prochainement, une nouvelle méthode de combat du feu va être mise en place sur Albi. Qui dit « pompier » pense « feu », pourtant 80 % de l'activité des pompiers d'Albi concerne du secours à la personne.

Un maître mot : « confiance »

Chez les JSP (Jeunes Sapeurs-Pompiers), « il y a pratiquement la parité, alors qu'actuellement il n'y a que 2 femmes professionnelles », note le lieutenant Nacci. Adeline Maurel, 23 ans, fait partie des 4 femmes sapeurs-pompiers volontaires d'Albi (sur 50 volontaires) : « En tant que fille il faut se faire sa place mais aussi savoir s'intégrer », et pour elle, pas question de galanterie au travail : « Parfois ils me proposent de m'aider à porter l'équipement, mais je refuse, je peux faire comme eux ». Pour le sergent Aymar Roccati, l'un des 16 pompiers plongeurs professionnels du département, « il n'y a pas de machos, c'est de la taquinerie. On doit savoir qu'on peut avoir confiance en elle et elle en nous ».

Faire un métier comme ça c'est garder en mémoire des moments chocs. Pour Adeline, le pire a été son « premier accident routier mortel parce qu'il avait

[son] âge ». Et le meilleur souvenir ? « Je suis partie en Charente-Maritime pour Xinthia, les gens ont été super ». Pour Aymar, autre philosophie : « chaque nouvelle intervention efface la précédente ». Être pompier, c'est aussi accepter un schéma familial différent, mais c'est avant tout une histoire de passion, d'esprit d'équipe et de confiance.

Un homme

Sergent Aymar Roccati. Le Tarn compte 7 barrages hydroélectriques et est considéré comme département à risque majeur d'inondations. Le sergent Roccati fait partie des 16 pompiers-plongeurs répartis entre Castres et Albi, qui réalisent une soixantaine d'interventions par an. « C'est une spécialité qu'on choisit, pas qu'on subit. On doit tous se connaître pour être capables de lire dans les yeux, dans les attitudes une fois sous l'eau ».

« C'est un métier de passion, un métier à part, les collègues quelque part c'est une deuxième famille. Ça m'emballe toujours ! », Major Bazin.

60, c'est le nombre moyen d'interventions qu'il y a chaque jour dans le département, pour en moyenne 200 à 300 appels reçus au CODIS. « On est un peu le dernier maillon de la chaîne avec la désertification des médecins de campagne », souligne le sergent-chef Hervé Tixier.

Page réalisée à partir du site ladepeche.fr

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