XV de France

Tournoi des VI Nations 2010

Publié le 05/02/2010 19:26 - Modifié le 06/02/2010 à 09:30 | © 2010 AFP

Le Tournoi, un centenaire alerte

Photo prise le 2 avril 1927 lors du match de rugby France-Angleterre comptant pour le tournoi des cinq nations 1927. AFP/Archives

Le Tournoi, qui s'ouvre samedi, célèbre ses cent ans d'existence; un siècle au cours duquel il est devenu la compétition-phare du rugby européen, épousant l'évolution d'un sport devenu professionnel et s'ouvrant de cinq à six nations.

En 1910, la France est invitée à participer à un championnat jusqu'alors réservé aux nations des îles Britanniques (Angleterre, Ecosse, Irlande, pays de Galles) qui devient le Tournoi des cinq nations.

Cette compétition à cinq est interrompue après le Tournoi 1931 avec l'exclusion de la France. Les Britanniques, accrochés aux principes de l'amateurisme, reprochent des violences répétées dans le championnat, accusé de favoriser le paiement déguisé des joueurs.

Interrompu durant la guerre, le Tournoi des cinq nations reprendra en 1947, avec le retour de la France.

Son cours fut à peine interrompu par la menace d'une guerre civile en Irlande en 1972. Le tournoi épousa toutes les époques, et aborda le virage du professionnalisme en 1996 avant de s'ouvrir à l'Italie en 2000 et devenir Tournoi des six nations.

La compétition a construit sa légende, sa "magie", sur le "folklore" qui entoure les matches joués dans des stades mythiques (Murrayfield, Lansdowne Road, Arms Park, Twickenham), nourris de rivalités multi-séculaires (anglo-écossaise ou franco-anglaise notamment), d'hymnes colorés ("Flower of Scotland", "Land of my Fathers") et d'épiques troisièmes mi-temps.

Des trophées symboliques agrémentent la compétition: la Calcutta Cup qui récompense le vainqueur des matches Ecosse-Angleterre, la Triple Couronne symboliquement attribuée au vainqueur des confrontations entre les nations irlando-britanniques, le Grand Chelem décerné à l'équipe qui a remporté tous ses matches et son pendant, la cuillère de bois, attribuée à celle qui n'a enregistré que des défaites.

Cent ans durant, les périodes de domination se sont alternées.

L'Ecosse a survolé la fin des années 1920, puis l'Irlande a remporté trois Tournois consécutifs entre 1948 et 1951.

Le pays de Galles des JPR Williams et Gareth Edwards a ensuite régné sur l'Europe, vainqueur huit fois entre 1969 et 1979, puis la France emmenée par Jean-Pierre Rives, Philippe Sella ou Serge Blanco dans les années 1980 avec six titres (dont quatre consécutifs entre 1986 et 1989) et l'Angleterre dans les années 1990-2000 avec sept victoires entre 1991 et 2003.

Au classement des nations, l'Angleterre domine avec 35 victoires (dont 12 Grand Chelem), devant le pays de Galles (24 victoires, dont 10 Grand Chelem), la France (16 victoires, dont 8 Grand Chelem), l'Ecosse (14 victoires, dont 3 Grand Chelem), l'Irlande (11 victoires, dont 2 Grand Chelem) et l'Italie (aucune victoire).

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Publié le 05/02/2010 18:06 - Modifié le 06/02/2010 à 15:12 | © 2010 AFP

Tournoi des six nations: débuts cruciaux pour l'Angleterre et le Pays de Galles

Tournoi des Six nations 2010 afp.com

L'Angleterre décriée de Martin Johnson et le pays de Galles, décevant quatrième l'an dernier, jouent samedi dès la première journée une partie de leur avenir dans le Tournoi des six nations, que l'Irlande, tenante du titre, ouvre contre l'Italie.

La France, qui vise (enfin) la victoire finale après deux troisièmes places décevantes, se déplace en Ecosse dimanche (15H00 GMT).

Le XV de la Rose tentera de ne pas gâcher la fête samedi à Twickenham, le "Temple du rugby" qui célèbrera son centenaire en ouverture du match crucial face au pays de Galles.

Vainqueur de seulement six de ses 14 dernières rencontres et vivement critiqué pour son manque d'inspiration sur le terrain, l'Angleterre est en quête de rachat.

L'entraîneur Martin Johnson a opté pour une équipe à connotation offensive avec les titularisations à la mêlée de Danny Care et du feu follet Mathew Tait, associé au centre à Toby Flood, qui a pallié vendredi le forfait de Riki Flutey, blessé.

Il est également question de rachat pour le pays de Galles, vainqueur du Grand Chelem en 2008 mais qui a déçu l'an dernier, avec sa quatrième place, avant une tournée d'automne en demi-teinte marquée notamment par deux défaites contre l'Australie (12-33) et la Nouvelle-Zélande (12-19) et une victoire poussive face aux Samoa (17-13).

Avec des joueurs emblématiques critiqués (Shane Williams, Martyn Williams, James Hook) et une première ligne amputée de deux titulaires incontestables, le talonneur Matthew Rees et le pilier Gethin Jenkins, les Gallois n'abordent pas la compétition dans les meilleures conditions.

L'Irlande, auteur en 2009 de son premier Grand Chelem depuis 1948, entame la défense de son titre en pleine confiance.

Candidats déclarés à un deuxième Grand Chelem consécutif (que seuls les Français ont réussi dans l'ère professionnelle, en 1997 et 1998), les Irlandais restent sur onze matches sans défaite, dont un nul (20-20) contre l'Australie et une victoire sur les champions du monde sud-africains (15-10) en novembre.

Les forfaits de l'ouvreur Jonathan Sexton et du 2e ligne Donncha O'Callaghan, remplacés par Ronan O'Gara et Leo Cullen, ne devraient pas être pénalisants face à la modeste Italie, pour le premier match d'un programme délicat avec notamment des déplacements en France et en Angleterre.

Le XV de France, qui brigue son premier titre sous la direction de Marc Lièvremont, se déplace en Ecosse pour trouver une forme de constance dans son jeu comme dans ses résultats.

Malgré quelques coups d'éclats en Nouvelle-Zélande (27-22) en juin et en novembre contre l'Afrique du Sud (20-13), les Français n'ont jamais enchaîné trois succès d'affilée depuis 2007.

L'Ecosse, qui a entamé un certain redressement sous la direction de l'Anglais Andy Robinson arrivé en mars 2009, compte s'appuyer sur sa défense qui a permis au XV du Chardon de battre l'Australie (9-8) en novembre pour la première fois depuis 27 ans.

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Publié le 04/02/2010 08:56 - Modifié le 05/02/2010 à 16:05 | J. P. O.

Écosse-France : Clément Poitrenaud, bien sûr...

L'arrière toulousain revient un an après sous le maillot bleu pour affronter l'Ecosse dimanche à Edimbourg au sein d'une équipe bien charpentée.

Clément Poitrenaud logiquement récompensé de son excellent début de saison. DDM, X. de Fenoyl

Clément Poitrenaud avait quitté le coq après le dernier France-Ecosse (Tournoi 2009). Il le retrouve avant le prochain Ecosse-France. La vie adresse parfois quelques clins d'œil à qui veut s'en amuser. Amusons-nous donc… Ils seront plus nombreux dimanche à Murrayfield (8) à avoir attaqué ce match du 14 février 2009 au Stade de France qu'à avoir débuté face aux Blacks lors du dernier rendez-vous des Bleus en novembre à Marseille (5… Jauzion, Trinh-Duc, Ouedraogo, Dusautoir, Servat).

La tornade noire qui avait emporté nos enfants de la Patrie ce soir -là (39-12) n'est pas seule en cause pour expliquer ce chamboulement. Il y a des blessés (Traille, Millo Chluski, Chabal, Barcella) et un suspendu (Dupuy). En outre Clerc, Marty, Bonnaire et Marconnet appartiennent toujours au groupe (Ils sont sur le banc cette fois). Quant à Parra, Nallet et Mas, ils étaient entrés en cours de bal. Voilà pour l'état des lieux et le fil du temps… Une mère poule n'y retrouverait peut-être pas ses poussins mais le staff tricolore (Lièvremont, Ntamack, Retière), lui, ne perd pas la boussole. D'autant qu'il connaît les exigences de performance attachées cette année à la compétition continentale. Il s'agit du troisième Tournoi pour le triumvirat et si le premier (3e au final) avait constitué un laboratoire (12 débutants), si le deuxième (toujours 3e) avait permis de mettre en place une « plate-forme » de travail intéressante, celui de 2010 doit affirmer une progression en termes de résultats.

L'équipe qui se rendra à Edimbourg dimanche chez des Ecossais dont on connaît la fièvre rythmique, la passion du ballon mais aussi le manque de puissance, est donc bien charpentée, très dense en milieu de terrain avec reconstitution de la paire de centre la plus lourde de l'histoire du rugby français (Déjà à l'œuvre l'an dernier face à Galles et l'Angleterre) : Jauzion (108kg)-Bastareaud (113kg).

Fall a bien mérité son aile droite, ce qui décale Rougerie, de retour après deux ans de blessures et de pénitence, à gauche où il n'a été titularisé que deux fois (Australie 2002, pendant 13 minutes, puis Canada 2004) sur ses 55 sélections… Il fallait bien une originalité…

Le droitier castrais Luc Ducalcon a, lui, repoussé le pilier le plus capé du rugby français, Sylvain Marconnet, sur le strapontin du 23e homme et peut donc envisager enfin sa première sélection.

Enfin, Bonnaire et son efficacité dans le jeu aérien ont renvoyé Picamoles et son rouleau-compresseur à la maison en compagnie de Maestri, Lapandry, Estebanez (On verra plus tard, notamment pour l'Italie), Malzieu (Encore un peu en retrait), Palisson (Il n'a pas résisté à la concurrence musclée de Marty) et Boyet (Resté jusqu'en fin de journée pour pallier un éventuel forfait de Trinh-Duc).

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L'équipe pour Murrayfield

Poitrenaud (Stade Toulousain); Fall (Bayonne), Bastareaud (Stade Français), Jauzion (Stade Toulousain), Rougerie (Clermont) (o) Trinh-Duc (Montpellier) (m) Parra (Clermont); Ouedraogo (Montpellier), Harinordoquy (Biarritz), Dusautoir (Stade Toulousain, cap.); Papé (Stade Français), Nallet (Racing-Métro); Mas (Perpignan), Servat (Stade Toulousain), Domingo (Clermont)

Remplaçants: Szarzewski (Stade Français), Ducalcon (Castres), Pierre (Clermont), Bonnaire (Clermont), Elissalde (Stade Toulousain), Marty (Perpignan), Clerc (Stade Toulousain), Marconnet (Stade Français)

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Publié le 08/02/2010 08:25 - Modifié le 08/02/2010 à 12:23 | De notre envoyé spécial, Philippe Lauga

Écosse-France : les défauts d'une première

Vincent Clerc englué dans les lignes écossaises. Photo AFP

Maintenant, il est plus facile de faire de cette équipe de France, un favori pour le Tournoi. Du moins dans les chiffres car elle va désormais recevoir trois fois à Saint-Denis. Après, il faut bien convenir qu'on ne pourra réellement juger de ses possibilités qu'après un test plus consistant. Car, si elle a mis beaucoup d'investissement pour monter le son dès l'entame de ce Tournoi, l'Ecosse n'était pas de nature à poser plus de problèmes… qu'elle n'en a posés.

Il est regrettable qu'Aurélien Rougerie se soit révélé le symbole malheureux de ce désir de hausser le volume. Le Clermontois avait tellement envie de fêter son retour qu'il s'est engagé sans concession sur les deux premières phases défensives ; la seconde lui étant fatale.

Une Mêlée conquérante…

Encore une fois, les Ecossais ont donc fait beaucoup de passes. Encore une fois, ils se sont donnés sans compter dans une débauche de jeu offensif. Mais encore une fois, ils n'ont que très peu franchi le rideau adverse. Et sont donc encore restés vierges dans la colonne essais des statistiques.

Leurs actions ont, tout de même, éprouvé les Français, obligés à beaucoup de courses, mais ces Ecossais ont un deuxième défaut, rédhibitoire : leur mêlée. Si le huit écossais a pu limiter les dégâts en première période, concédant tout de même une pénalité directe convertie par Parra (Low subissant face à Domingo dont il faut saluer l'éclosion), elle fut proprement détruite en deuxième mi-temps malgré la mansuétude de Nigel Owens.

Dominateurs dans ce secteur et toujours plein d'intentions, les Français ont, dès lors, maîtrisé ce match malgré deux alertes en première période. Tout d'abord, une passe de Jauzion interceptée occasionnant les trois premiers points écossais. Puis, une salve écossaise quand la défense française s'est trouvée en difficulté à l'intérieur de Trinh-Duc. Mais Beattie n'a pas pu ajuster sa passe à Cusiter à cinq mètres de la ligne.

La France ne fut pas toujours exempte de reproches dans ce secteur dans la mesure où Fall s'est fait « griller » deux fois en « un contre un » par Lamont ; la deuxième percée de l'ailier écossais étant à l'origine de la deuxième pénalité écossaise. D'un autre côté, la défense haute des Français a considérablement gêné les Ecossais. Et quand ceux-ci ont joué au pied, ils ont été contrés par Trinh-Duc à qui il manqua quelques centimètres pour inscrire un essai en contre.

… et deux essais rassurants

Mais il est plus rassurant et plus valorisant pour la France d'avoir marqué deux essais sur ses propres initiatives. Sur la première réalisation de Bastareaud, les Français ont œuvré avec intelligence en écartant le ballon du point chaud après plusieurs percussions des avants. Le deuxième essai, venu à temps refroidir les ardeurs locales, est également une œuvre collective. Sur une action grand large lancée par une énorme sautée de Jauzion, Harinordoquy a décalé Bastareaud à trente mètres de la ligne. La puissance du Parisien lui permit alors de faire la différence seul alors qu'il avait encore un soutien sur sa gauche.

Ce fut hélas presque tout pour cette rencontre qui nous laissa sur notre faim en deuxième mi-temps. Les Ecossais n'oublièrent pas d'être courageux et entreprenants. Mais les Français oublièrent eux d'être constants.

Quelques ballons perdus en touche n'ont pas permis aux Tricolores d'installer davantage leur rugby, de travailler à balles réelles. Ce qui, avant le test irlandais, aurait été plus sécurisant que les quelques petites séances d'entraînement de cette semaine à Marcoussis.

Il est évident que la France devra faire mieux samedi prochain face à l'Irlande. Vous savez constance, continuité, confiance… Mais cette victoire à Edimbourg peut lui servir de tremplin.

Ecosse 9 - France 18

MT: 6-15; 61 584 spectateurs; arbitre: Nigel Owens (Pays-de-Galles).

Vainqueurs: 2 E Bastareaud (15, 34); 1T (34) et 2 P (28, 44) Parra.

Vaincus: 3 P Paterson (10, 30, 52)

Evolution du score: 0-3, 5-3, 8-3, 8-6, 15-6/18-6, 18-9.

FRANCE: Poitrenaud; Fall, Bastareaud (Marty, 76), Jauzion, Rougerie (Clerc, 4) (o) Trinh-Duc (m) Parra (Michalak, 76); Ouedraogo, Harinordoquy, Dusautoir (cap. Bonnaire, 69); Papé (Pierre, 67), Nallet; Mas (Ducalcon, 45), Servat (Szarsewski, 51), Domingo.

ECOSSE: Paterson (Southwell, 52); T. Evans, M. Evans, Morrison, Lamont (o) Godman (Paterson, 52) (m) Cusiter; Barclay, Beattie, Brown; Kellock, Hines (Gray, 70); Low (Dickinson, 53, Low, 73), Ford (Lawson, 68), Dickinson (Jabobsen, 53).

La note du match: 11/20- Les hommes du match: Mathieu BASTAREAUD (France) et Sean LAMONT (Ecosse).

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Publié le 08/02/2010 08:34 | LaDepeche.fr

Écosse-France : Harinordoquy, Bastareaud, Domingo...

Imanol Harinordoquy. AFP

Thomas DOMINGO (14/20) : Ramassé, tonique, explosif en mêlée, il a mis son vis à vis Low, encore plus bas et, jusqu'au bout, s'est démené en défense malgré deux loupés dans l'axe.

William SERVAT (13/20) : son en-avant (37e) lui sera évidemment pardonné tant il a pesé en mêlée et gagné bien des mètres. Chère « chenillette »… Dimitri SZARZEWSKI (13/20) entré à la 51e s'est démultiplié en défense !

Nicolas MAS (12/20) : Il a immédiatement réduit Dickinson à un « mille-feuille » en mêlée ; dommage qu'il se soit montré un peu « court » défensivement à deux ou trois reprises. Au relais (46e) Luc DUCALCON (12/20) a enfin pu honorer sa première sélection et plutôt bien. Il a d'emblée trouvé la marche avant en mêlée et assuré deux/trois bons relais.

Lionel NALLET (13/20) : vigilant, actif, mobile, pousseur mais pas poussif, il fut le « papa » du cinq de devant.

Pascal PApé (12/20) : ardent au combat, plein foyer, il a beaucoup donné et laissé beaucoup de forces dans le transport du charbon… Remplacé par Julien PIERRE (66e) qui a rencontré quelques difficultés à trouver le rythme.

Thierry DUSAUTOIR (13/20) : monsieur « double-lame » n'a pas laissé beaucoup de poils sur les joues écossaises et Julien BONNAIRE entré tardivement à sa place (69e) n'a pas eu le temps de les voir repousser.

Imanol HARINORDOQUY (14/20) : incertain sur quelques ballons hauts (Un gain en touche quand même, 56e), il s'est largement racheté au niveau du sol, d'abord dans un rôle de fixateur puis de contestateur. Il est monté en régime au fil des minutes, multipliant les interventions précieuses.

Fulgence OUEDRAOGO (13/20) : il gagne en consistance et en résistance…

Morgan PARRA (8/20) : il a manqué de vivacité dans sa passe, de maîtrise dans ses gestes, de présence et de sang-froid derrière ses avants… Frédéric MICHALAK (72e) n'a pas eu le temps de s'immerger.

François TRINH-DUC (12/20) : concentré sur sa distribution, il a aussi commis quelques pêchés de gourmandise mais gêna beaucoup les attaquants écossais par sa défense en pointe.

Malheureux ROUGERIE (Deux plaquages spectaculaires en 2 minutes… Un poignet en l'air !) a rapidement laissé sa place à un Vincent CLERC (11/20) vigoureux mais encore en déficit de « tranchant ».

Yannick JAUZION (9/20) : des poussées poussives dans le dispositif adverse, une interception qui aurait pu coûter cher et quelques « ratés » en défense. Leurre décisif sur le premier essai pour dégager l'espace gagnant à Bastareaud.

Mathieu BASTAREAUD (15/20) : une force colossale en mouvement… Il a parfaitement manœuvré sur son deuxième essai et sa défense, parfois hétérodoxe, a pesé. David MARTY (72e) s'est à peine dégourdi les jambes.

Benjamin FALL (7/20) : cantonné à un rôle défensif frustrant, il a laissé trop d'espaces à ses rivaux et s'est fait « déposer » dans son couloir à trois reprises, y compris par le N°8 Beattie ! Maladroit sur les ballons offensifs hauts… Seul point positif : plaquage sacrificiel sur Beattie (64e)

Clément POITRNAUD (13/20) : attentif, sérieux, perspicace, il a initié et relayé (Deux passes sur un pas petit côté)… Un plaquage décisif sur Lamont (74e) en prime. J.-P. O.

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Publié le 13/02/2010 08:22 - Modifié le 13/02/2010 à 09:55 | De notre envoyé spécial, Philippe Lauga

France-Irlande : mettre la main sur le Tournoi des VI-nations

2e journée : France - Irlande

Marc Lièvremont et Vincent Clerc n'ont pas eu besoin des remarques irlandaises pour se motiver. Photo AFP

Ce match qu'on espère moins sulfureux que le France - Irlande de football, va permettre au vainqueur de jouer placé dans la quête du Grand Chelem ou de la première place.

Il est plutôt pas mal Keath Earls dans l'art de la provocation. En appelant à la vengeance irlandaise après la main de Thierry Henry, il a ajouté un peu de poivre vert à ce deuxième match du Tournoi. Mais ce n'était peut-être pas nécessaire.

D'abord parce que ce France-Irlande de rugby n'a aucune incidence sur la Coupe du monde de football et c'est donc dans leurs fauteuils que les footballeurs irlandais seront conviés à l'événement planétaire…

Ensuite, outre que l'ailier irlandais s'est peut-être mis une pression un peu trop grande pour sa première sélection, ce France-Irlande se suffit à lui-même en terme d'enjeu. Entre une équipe nantie d'un Grand Chelem 2009 restant sur douze matches sans défaite et une équipe de France qui ne cesse de rêver de série pour affirmer ses ambitions, il y aura forcément ce soir une nation qui dira adieu à ses rêves de Grand Chelem, et peut-être tout simplement de première place du Tournoi.

Cette rencontre qui, selon l'expression consacrée, peut ressembler à une finale avant la lettre (les deux équipes jouent trois fois à domicile durant ce Tournoi) va permettre à une des deux nations de mettre la main (pas celle d'Henry bien sûr…) sur le Tournoi, à trois journées de la fin.

Les deux équipes partagent à l'issue de leur première rencontre un sentiment de demi-mesure. Mais c'était sûrement davantage volontaire de la part des Irlandais face aux Italiens que des Français face aux Ecossais.

Dans chaque camp, on sait qu'il faudra obligatoirement monter le son lors de cette rencontre. L'Irlande part avec davantage de certitudes. Et pas grand monde n'ignore ses points forts. À commencer par la conquête et particulièrement la touche. L'arbitre midi-pyrénéen Romain Poite qui officiait lors d'Irlande - Italie souligne, en page suivante, la domination irlandaise sans partage dans ce secteur face à l'Italie. La longue tige Cullen, remplaçant de O'Callaghan a ainsi pris cinq des sept ballons volés à l'alignement italien. Pour Thierry Dusautoir, c'est même meilleur que l'alignement sud-africain et un certain Victor Matfield. C'est dire…

À partir de là, O'Gara et même Kearney, l'arrière, sont les rois de l'occupation. Et c'est en partie pour mieux couvrir ce fond de terrain que Palisson arrière de formation a été préféré à Malzieu, qui ne peut faire valoir que sa puissance d'ailier.

À travers la vidéo, le staff a beaucoup insisté également auprès de ses joueurs, sur la technique du plaquage à deux avec un des deux plaqueurs qui met suffisamment de temps pour se sortir et ralentir le mouvement.

On le voit la semaine française à Marcoussis a permis de beaucoup travailler sur l'adversaire alors que durant celle précédant l'Ecosse, le staff avait préféré se concentrer beaucoup plus sur son propre jeu. Ce qui nous donne à penser que, si chaque équipe s'évertue à annihiler les points forts de chacun, on ne parlera peut-être pas beaucoup de jeu…

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14/02/2010 | Mise à jour : 00:12 Vincent Armillon (Sport24.com)

La France broie du vert

La marée bleue déferle sur l'Irlande, pour un essai à la clé Crédits photo : Sport24

Malmenés durant 20 minutes, les Bleus ont ensuite largement dominés les Irlandais, notamment avec une charnière Parra-Trinh-Duc impériale qui a conduit son équipe à une large victoire (33-10).

France-Irlande : 33-10

France :

Essais : Servat (27e), Jauzion (32e), Poitrenaud (59e)

Transformations : Parra (28e, 33e, 60e)

Pénalités : Parra (18e, 69e)

Drops : Parra (63e), Michalak (78e)

Irlande :

Essai : D. Wallace (64e)

Transformation : O'Gara (65e)

Pénalité : O'Gara (30e)

Le début de la rencontre était rythmé et plaisant, mais les Bleus étaient un peu sur le reculoir, à l'image de ces trois ballons perdus en touche face à l'alignement irlandais, ce qui permettait aux visiteurs de camper dans la moitié de terrain tricolore. D'Arcy, qui prenait Poitrenaud de vitesse, croyait même marquer entre les perches, mais un drôle de rebond l'empêchait de se saisir du ballon. Dans la foulée, Harinordoquy enclenchait un superbe contre qui se terminait avec un plaquage sans ballon de Healy sur Trinh-Duc qui lui valait un carton jaune et permettait à Parra d'ouvrir la marque (3-0, 18e). En supériorité numérique, les Bleus décidaient de ne pas tenter une pénalité facile pour imposer une épreuve de force avec huit mêlées consécutives ! Un choix payant avec à la clé un essai de Servat au pied du poteau, aussitôt transformé par Parra (10-0, 27e). O'Gara passait bien une pénalité, mais suite à une percée de Bastareaud et un regroupement près de la ligne, Trinh-Duc adressait une merveille de passe sautée pour Jauzion qui marquait un deuxième essai transformé par Parra (17-3, 32e). L'Irlande poussait fort durant les dernières minutes, mais il y avait toujours un Tricolore pour plaquer et préserver l'en-but inviolé.

Quelques minutes après la reprise Clerc contrait un ballon et était repris à un mètre de la ligne, avec un petit en-avant qui sauvait les visiteurs (45e). Plus embêtant, l'ailier tricolore était touché à la cheville et devait céder sa place à Marty. Ce poste est maudit en équipe de France en ce moment avec quatre blessés en deux matches ! Cela n'empêchait pas Trinh-Duc de continuer à malmener la défense avec des percées magnifiques au cœur des lignes vertes, tandis que Malzieu était repris in extremis après un beau mouvement sur l'aile (49e). Acculée dans sa moitié de terrain, l'Irlande finissait par craquer avec du jeu au large et une passe de Bastareaud pour Poitrenaud qui marquait en coin (61e), avant que Parra, dans un grand jour, passe un drop magnifique dans la foulée (27-3, 63e). Un petit relâchement permettait aux Irlandais de sauver l'honneur avec un essai de David Wallace transformé par O'Gara (27-10, 65e), mais Parra, après avoir touché le poteau, remettait la machine en route sur pénalité (30-10, 69e). Le dernier rush des visiteurs ne changeait pas grand chose à l'affaire et c'est même Michalak, fraîchement entré en jeu, qui inscrivait les derniers points sur un joli drop (33-10, 78e) pour une victoire superbe et peut-être bien la plus belle de l'ère Lièvremont.

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Publié le 26/02/2010 09:07 | Philippe Lauga

Galles-France : objectif Grand Chelem

Poussez-vous M.Lee Byrne semble dire Mathieu Bastareaud. Photo AFP

Pour dégager la route du Grand Chelem, les Français devront s'imposer une deuxième fois à l'extérieur. Et pour surmonter l'obstacle rouge, les Bleus devront une nouvelle fois imposer leur puissance.

Qu'il est lourd le costume de favori. À peine a-t-il renversé le camion irlandais (vainqueur du Grand Chelem 2009) qui restait sur douze matches consécutifs sans défaite, qu'on demande à ce XV de France de maîtriser l'imprévisible XV du Poireau, qui n'est autre que le vainqueur du Grand Chelem 2008. Rien moins que ça pour une équipe de France dont on attend désespérément qu'elle remporte pour la première fois de l'ère Lièvremont - qui débuta après la Coupe du monde - un troisième succès consécutif.

Dès lors, une victoire ce soir au Millennium de Cardiff, pourrait constituer un coup double : mettre fin à la malédiction (cinq séries de… deux victoires) et se projeter vers un Grand Chelem avec en suivant deux réceptions au Stade de France (l'Italie puis l'Angleterre).

C'est beau comme projet. C'est raisonnable aussi face à un XV gallois roi du rebondissement, à l'image de sa fin de match contre l'Ecosse. Une équipe capable de monter très haut sur certaines séquences mais également de rouler à l'ordinaire à l'image de sa tournée d'automne et de son ouverture du Tournoi en Angleterre. Une équipe - nous l'avons dit - amputée de cinq joueurs dans son pack. Des absences qui ont obligé Warren Gatland à un petit remaniement : repositionnement hasardeux du deuxième ligne Jonathan Thomas en troisième ligne pour remplacer Andy Powell qui s'était proclamé numéro un de la brigade motorisée des voiturettes de golf.

En terme d'absences, le XV de France a donné lui aussi plus que de raison depuis l'entame de la compétition. Jusque-là, son rendement n'a pas été affecté. C'est aussi la force de cette équipe au réservoir intéressant.

À l'aube de cette troisième levée, il reste toutefois quelques inconnues autres que la dangereuse imprévisibilité des Gallois à partir de leur énorme volume de jeu.

Questions autour de la touche

Avec en premier lieu, cette touche française qui a déjà cédé six ballons sur ses lancers lors des deux premiers matches. Beaucoup trop pour devenir un ténor mondial. Un déficit qui gêne évidemment l'équipe de France dans ses ambitions de prendre - par le biais de ses bulldozers Jauzion et Bastareaud -, le centre du terrain après des touches directes.

Il y a ensuite, toujours en conquête, cet arbitrage à craindre en mêlées fermées, dans un secteur que les Français dominent largement jusque-là. M. Kaplan n'est pas réputé pour sanctionner une mêlée dominée mais plutôt pour son penchant à renvoyer les deux équipes dos à dos…

Mais parce que l'équipe de France est prévenue et qu'elle démontre à chaque sortie des facultés d'adaptation propres à résoudre les difficultés, les feux semblent au vert dans cette étape galloise, la dernière à l'extérieur sur la route du Grand Chelem.

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Publié le 27/02/2010 09:14 | Philippe Lauga

Troisième victoire pour les Bleus :
La route du Grand Chelem est dégagée,
mais quelle frayeur !

Clément Poitrenaud à la lutte avec Lee Byrne reçoit un coup de... main de Julien Malzieu. Photo AFP

Cette fois, ça y est. La France a vaincu la malédiction des trois victoires consécutives. La date est à ce point bien choisie qu'elle ouvre à ces Bleus des perspectives de Grand Chelem avec désormais deux rencontres à disputer à domicile face à l'Italie puis l'Angleterre. Ce dernier rendez-vous constituera peut-être la finale du Tournoi si les Anglais accomplissent à leur tour un sans-faute jusque-là.

Mais de cette troisième levée, on gardera en mémoire une grande frayeur liée à la remontée au score des Gallois alors que les Français semblaient s'orienter vers un succès des plus faciles à la pause (20-0). Car, décidément, ces Dragons semblent issus d'un film d'horreur. Ils ne meurent jamais. Coupez leur la tête et ils continuent à avancer. Mais dommage pour eux qu'ils attendent qu'elle soit coupée pour qu'ils commencent à avancer…

Les Français ont cru avoir crucifié les Gallois sur deux interceptions en début et en fin de première mi-temps. Deux réalisations signées Palisson et Trinh-Duc qui, plus que leurs exploits personnels, soulignaient alors l'organisation défensive des Bleus et son pendant depuis de nombreux matches maintenant, la discipline. Pour exemple, sur l'essai du Montpelliérain dont on peut saluer la chanson de gestes, c'est la défense de Jauzion sur Shane Williams qui se révèle le geste primordial de l'action.

Durant cette première période, les Français n'ont pas été pénalisés une seule fois dans le jeu ; le seul coup de sifflet de M. Kaplan s'élevant sous le toit fermé du Millennium pour sanctionner les hommes de Lièvremont est intervenu sur une mêlée. Plutôt paradoxal également dans la mesure où les hommes de Dusautoir ont encore dominé ce secteur de jeu durant la première période à l'image de celle qui marqua les Rouges sur une mêlée que les Gallois avaient… demandée.

À la pause, la domination française était telle qu'elle en demeurait presque suspecte ; leur hôte se révélant une proie trop facile.

C'est alors que la physionomie de la rencontre changea complètement. Les Français refusant de jouer ont redonné trop de ballons au pied qui ont profité aux Gallois. Signe supplémentaire que les Bleus étaient sortis du match, cette pluie de pénalités qui s'est abattue sur les Bleus : quatre pénalités encaissées en moins de six minutes.

Deux réussites de Stephen Jones ont alors donné un peu de puissance au feu gallois en même temps qu'elles attisaient le doute dans les têtes françaises.

Soudainement transfigurés, les Gallois marquèrent un essai en bout de ligne par Halfpenny relançant complètement le match.

Tout le peuple gallois crut alors que son équipe allait refaire le coup de l'Ecosse. D'autant que les Français étaient obligés de jouer à quatorze à la suite de l'exclusion temporaire de Parra sur la même action.

Heureusement, les Français parvinrent à revenir dans le camp adverse et à inscrire deux pénalités. Deux réussites d'autant plus importantes que le Dragon gallois, toujours vivant, courait toujours aussi vite à la fin à l'image de cet essai de Shane Williams se jouant tour à tour de Chabal, Parra et Palisson.

La France s'en est finalement sortie. Mais elle aurait été impardonnable dans le cas contraire.

Pays de Galles 20 - France 26

M.T. : 20-0. Arbitre: M. Kaplan (Afrique du sud). 80 000 spectateurs.

Vainqueurs: 2 E (Palisson, 6), Trinh-Duc (39). 2 T, 3 P (20, 26, 78) Parra. 1 P (71) Michalak.

Vaincus: 2 E Halfpenny (62) et S. Williams (80). 2 T, 2 P (4-, 49) S. Jones.

Evolution du score: 7-0; 10-0; 13-0; 20-0/20-3; 20-6; 20-13; 23-13; 26-13; 26-20.

PAYS-DE- GALLES: Byrne; Halfpenny, Hook, Roberts, S. Williams; (o) S. Jones, (m) Rees; M. Williams, R. Jones, J. Thomas; D. Jones, Davies; A. Jones (Charteris, 25), Davies; A. Jones, Bennett, P. James.

FRANCE: Poitrenaud (Palisson, 78); Malzieu, Bastareaud (Marty, 69), Jauzion, Palisson (Andreu, 78); (o) Trinh-Duc (Michalak, 63), (m) Parra; Bonnaire (Lapandry, 69), Harinordoquy (Bonnaire, 69), Dusautoir (cap); Pierre (Chabal, 62), Nallet; Mas, Servat (Szarzewski, 51), Domingo (Poux, 55).

Excl. temp.: Parra (62).

Rempl. temp.: Szarzewski par Servat (69 à 72)

Les hommes du match: Yannick JAUZION et Stephen JONES.

La note du match: 11/20.

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Publié le 27/02/2010 09:17 | LaDepeche.fr

Galles-France : Ils ont dit...


Marc Lièvremont. « J'ai le sentiment qu'on est sortis du match et peut-être même avant la fin de la première mi-temps… À la pause, on a trouvé un vestiaire très excité, tout le monde parlait et on a perdu notre cohérence, à tous les niveaux. Très vite, ça a été une sorte de calvaire, cette deuxième mi-temps. On a vu le spectre du match Galles-Ecosse apparaître jusqu'à ce final incroyable. On est heureux mais on est partagé, entre le bonheur de cette troisième victoire qui nous offre des perspectives sur la fin du Tournoi et puis une forme de soulagement, d'incompréhension aussi dans la façon dont on a complètement perdu pied en deuxième mi-temps. Ce soir, il n'y a que la victoire qu'on peut retenir. Elle nous suffit amplement. »

Thierry DUSAUTOIR. « On est passé de justesse. ça montre qu'on a encore pas mal de travail à accomplir… Qu'on a dû aller la chercher loin cette victoire. On est évidemment satisfait et ça fait du bien. (sur l'exclusion temporaire de Parra) : L'arbitre met le jaune car il considère que le plaqueur a mis la main sur le ballon, et que c'est un acte d'antijeu »

Clément POITRENAUD. « On sait que cet arbitre favorise toujours l'équipe qui avance, qui tient le ballon et ça s'est vérifié aujourd'hui encore. Finalement on a quand même été costaud car ça n'a pas été simple. On est toujours dans notre plan de marche ».

Imanol HARINORDOQUY. « On a joué contre une grande équipe. Le score est flatteur pour nous à la mi-temps. Les deux pénalités qu'on marque en seconde mi-temps nous font gagner le match, sans quoi les carottes étaient cuites. On a su rester mobilisés. Ils ont joué le coup à merveille, avec des coups de pied par-dessus et un jeu au pied offensif de pression. Il reste du travail mais il y a de belles choses à faire. »

Mathieu BASTAREAUD. « En deuxième mi-temps, on s'est mis en mode « survie » ! On va deux fois chez eux, on marque deux pénalités… C'est le seul point positif de la mi-temps. C'était dur, il faut se satisfaire de la victoire. Ce match va nous remettre sur terre. On est conscient qu'il y a beaucoup de travail à faire ».

Warren GATLAND (Entraîneur gallois). « Je suis fier de notre seconde période, mais Il va bien falloir que l'on arrête de presser sur le bouton « autodestruction » ! Si l'on n'avait pas fait ces erreurs, offert ces essais, on gagnait ce match. On a fait des erreurs dans des moments importants. À la mi-temps, on a identifié quelques points faibles… Les Français ne nous ont jamais vraiment menacés… Ils marquent sur deux interceptions, mettent quatre pénalités mais n'entrent jamais vraiment dans nos 22. Je crois quand même que cette équipe va réussir le Grand Chelem désormais. »

Shane WILLIAMS. « Ce début de match nous laisse un sentiment de déjà-vu… C'est très décevant. Parfois, on est puni quand on essaye de jouer. Ces deux interceptions nous ont compliqués la tâche. Il nous a encore fallu courir après le score… »

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Publié le 14/03/2010 07:53 | De notre envoyé spécial, Philippe Lauga

Le Grand Chelem passe par l'Italie

François Trinh-Duc devra alterner pour surprendre la défense italienne. Photo AFP

C'est curieux cette amnésie partielle. Au début du Tournoi, les Français s'étaient fixé comme objectif de gagner le Tournoi. Pour montrer que cette équipe avait bel et bien grandi. Et certains s'étaient même laissés aller à parler de Grand Chelem. Aujourd'hui, à deux tours de la fin, plus personne ne veut en parler. C'est un fantasme de journalistes. Alors, cette semaine, à Marcoussis, les Bleus ont beaucoup versé dans le célèbre « match après match ». Dont acte. Parlons donc de demi-finale avant la finale samedi prochain contre l'Angleterre.

Voilà donc l'Italie - dix ans de Tournoi, aucune victoire contre les Français - en ligne de mire. Et comme la première victoire italienne finira bien par arriver un jour, les hommes de Thierry Dusautoir n'ont pas envie d'en être.

Alors pour éviter l'accident, ils conjuguent le verbe méfier au présent et au futur, et stigmatisent les dangers des autres Bleus. Légitime.

Les dangers ? Ils se résument à la conquête et principalement la mêlée ont tous répété les Tricolores. Ce qui explique que Marc Lièvremont n'ait pas cédé à la tentation de faire souffler sa première ligne. Les Italiens, eux, versent davantage dans le réalisme à l'image du centre italien Gonzalo Canale : « Nous comme n'importe quel match, on y va naturellement pour gagner. Mais il faut être réaliste, il y a une marge de potentiel et de niveau entre les deux équipes. »

On a vu lors de la tournée d'automne, face aux Samoa, que la France savait désormais se rendre les matches faciles face à des équipes supposées plus faibles. Dans un tel cas de figure, l'entame est cruciale : ne pas laisser l'équipe adverse s'accrocher à un quelconque espoir. C'est ce qui s'était passé l'an dernier à Rome. Salvatore Perugini s'en souvient : « On avait pris deux essais en cinq minutes à la fin de la première demi-heure. Cela avait tué le match. Le but aujourd'hui, c'est de rester dans le match le plus longtemps possible. » Et le but avoué des Français, c'est de se mettre à l'abri le plus tôt possible avant d'opérer un coaching important très tôt en deuxième période dans l'optique de… la finale. Pour cela, on attend un peu plus de choses offensivement pour faire oublier que les deux derniers essais bleus furent inscrits sur des interceptions, mettant en valeur la défense. Voilà un cahier des charges finalement bien rempli, nécessitant beaucoup de concentration. C'est peut-être, pour cette raison, que les Bleus n'ont pas accepté la proposition du staff d'aller dîner en ville jeudi soir, préférant rester à Marcoussis. Concentrés sur ce qu'ils appellent le piège italien.

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14/03/2010 | Mise à jour : 18:36 Florian Egly (Sport24.com)

Du travail bien fait

Marc Andreu, félicité par Thierry Dusautoir, et les Bleus ont renversé sur leur passage des Italiens limités Crédits photo : DPPI

Le XV de France a surclassé l'Italie (46-20) dimanche au Stade de France. Le Tournoi quasiment dans la poche, les Bleus auront l'occasion de valider le Grand Chelem samedi prochain face à l'Angleterre.

France-Italie 46-20

France

Essais : Harinordoquy (6e), Marty (17e, 25e), Andreu (51e), Jauzion (56e), Lapandry (64e)

Transformations : Parra (7e, 18e, 52e, 57e, 65e)

Pénalités : Parra (11e, 42e)

Italie

Essais : Del Fava (67e), Canavosio (72e)

Transformations : Mi. Bergamasco (68e, 73e)

Pénalités : Mi. Bergamasco (36e, 44e)

L'Italie, c'est fait ! A une semaine du Crunch, le XV de France a survolé avec la manière l'obstacle italien, jamais autant dominé dans le Tournoi que dimanche après-midi au Stade de France. Le staff tricolore s'était échiné pendant la semaine à se prémunir contre tout risque d'excès de confiance. Une entame consistante pouvait aider à emballer un match poliment considéré comme piège. Sérieux, les Bleus se chargeaient ainsi de mettre le moral des Italiens à zéro dès les premières minutes. Un drop manqué de Trinh-Duc d'entrée donnait le ton (1ère). Parra emboîtait le pas en offrant un caviar à Harinordoquy (7-0, 6e). Tout le monde s'y mettait, les avants, les arrières, proposant un jeu enlevé qui allait beaucoup trop vite pour des Italiens totalement dépassés. En retard sur Andreu, Garcia était sanctionné d'un carton jaune que la Squadra payait chèrement (15e). En dix minutes, Marty fêtait son retour comme titulaire par un doublé, que ce soit dans l'intervalle (17-0, 17e) ou en coin (22-0, 25e). Il n'y avait qu'une seule équipe sur le terrain (78 % de possession de balle après 20 minutes). D'où un petit relâchement compréhensible qui permettait à Mirco Bergamasco de débloquer le compteur transalpin (22-3, 36e), même si Poitrenaud n'était pas loin du quatrième essai (33e).

Les Bleus regagnaient donc les vestiaires avec 19 points d'avance, soit presqu'autant qu'au Pays de Galles deux semaines auparavant (0-20). Se souvenant de la suite, les Tricolores ne commettaient pas deux fois la même erreur. Parra passait une pénalité dès la reprise (25-3, 42e), à laquelle répondait Mirco Bergamasco (25-6, 44e). Si le jeu français, moins ordonné, avait perdu en cohésion en fin de première période, Andreu remettait de l'ordre dans la maison. Pour sa première titularisation, l'ailier castrais concluait un superbe lancement de jeu de Trinh-Duc derrière une mêlée (32-6, 51e) puis servait Jauzion pour le cinquième essai français (39-6, 57e). La valse des changements n'entamait pas la physionomie de la rencontre. Lapandry, profitant d'un service de Malzieu, participait lui aussi à la fête (46-6, 65e). Le match plié, l'Italie sauvait l'honneur par l'intermédiaire de Del Fava (46-13, 67e) puis Canavosio (46-20, 73e). Les Bleus échouaient anecdotiquement à inscrire un septième essai en fin de match. Disposant d'une large avance sur l'Irlande, leur seul concurrent pour la victoire finale, les hommes de Marc Lièvremont ont le droit, maintenant, de penser à un 9e Grand Chelem.

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Publié le 15/03/2010 10:42 | J.-P. O.

France-Italie : Poitrenaud, Harinordoquy, Andreu tierce majeure.

Imanol Harinordoquy de tous les combats... Photo AFP

Thomas DOMINGO (13/20) : aucun problème en mêlée avec l'ex-soi-disant meilleur pilier droit du monde qu'il a manœuvré à sa guise. Une activité intelligemment canalisée et une évasion spectaculaire plein axe (10e)…

William SERVAT (13/20) : fiabilité, conquête, fiabilité… Dimitri SZARZEWSKI (10/20) entré à la mi-temps aura surtout commis un énorme péché de gourmandise (77e) en voulant inscrire « son » essai (Qu'il n'a pas marqué) alors qu'il avait trois partenaires démarqués !

Nicolas MAS (12/20) : l'écrou universel de la mêlée tricolore n'a pas bronché.

Julien PIERRE (12/20) : un roc !

Lionel NALLET (13/20) : un cap !

Thierry DUSAUTOIR (11/20) : pas assez dur pour lui… N'a pas pu effectuer la passe décisive pour Servat dès la première minute ; en-avant (13e) ; « scotché » par Gower (46e)… Il a laissé (58e) le jeune Alexandre LAPANDRY en finir, prendre du plaisir et marquer son essai.

Imanol HARINORDOQUY (15/20) : très gros volume de jeu. En exergue : excellent soutien de Parra pour le premier essai ; fixation impeccable pour le deuxième de Marty ; autoritaire sur les ballons hauts ; intercepte consécutivement deux lancers italiens en touche (31e).

Julien BONNAIRE (11/20) : du solide et du sobre.

Morgan PARRA (12/20) : une belle différence pour le premier essai et encore un excellent pourcentage dans les tirs au but mais ensuite en déficit dans l'accélération des transformations de jeu. Passé en 10 (58e), il a joué comme deuxième 9…

François TRINH DUC (11/20) : encore des figues et du raisin… Distribution correcte et défense sérieuse mais drop foiré (1re), touche directe (28e), plaquage manqué (29e) et toujours ce petit manque de clarté dans ses intentions… Dimitri YACHVILI au relais (58e) a eu du mal à trouver ses marques.

Alexis PALISSON (9/20) : il s'est beaucoup investi, mais après une passe… à l'adversaire (2e) il a trop souvent « cassé » le jeu de ligne français en s'enlisant dans des un-contre-un aléatoires et son passage à l'arrière fut un calvaire (Se laisse manœuvrer sur le premier essai italien et se fait « griller » sur pieds pour le second).

Yannick JAUZION (13/20) : le pivot et le tempo… risateur de la ligne de trois-quarts. Passe sautée décisive à l'adresse de Marty (18e), transmission instantanée pour Harinordoquy et la deuxième réalisation de Marty (26e), il est même parvenu jusqu'à l'essai à bout de jambes et du bout des doigts (57e)… Pour Mathieu BASTAREAUD (70e) une charge a suffi… Nous voilà rassuré sur son état de santé.

David MARTY (13/20) : son implication et son opportunisme ont fait merveille. Après avoir profité d'une montée défensive trop en pointe de Canale (18e), il s'est retrouvé à point nommé en position d'ailier pour son 2e essai et aurait mérité d'en inscrire un 3e (44e) lorsqu'il reprit un coup de pied à suivre gagnant car il n'était pas hors-jeu !

Marc ANDREU (15/20) : malgré le fait de se retrouver dans le couloir droit qui n'est pas le sien, ce qui ne lui a pas permis, à une ou deux reprises, de venir rechercher des appuis offensifs à son intérieur, il a fait parler la poudre (comment aurait-il pu en être autrement ?). Il a aussi profité de deux super-leurres (Jauzion-Marty) pour s'ouvrir la porte de son premier essai en bleu avant de renvoyer l'ascenseur en libérant superbement Jauzion sur une belle passe après plaquage.

Clément POITRENAUD (16/20) : comme quoi le sérieux ne brime pas l'inspiration, il la bonifie… D'abord concentré sur son placement et son jeu au pied, il fut ensuite le premier attaquant décisif de l'équipe : marque-relance avec double-crochet et feinte de passe pour libérére Andreu (15e), parfait sous un ballon haut et transmission avant de passer par le sol (23e), relance qui initie le deuxième essai de Marty (26e), intervention tranchante avec prolongement parfait sur Bonnaire (46e), impeccable sous ballon haut. Voilà qui doit lui donner confiance et lui montrer la voie à suivre.

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Publié le 20/03/2010 22:41 - Modifié le 21/03/2010 à 10:41 | © 2010 AFP

Tournoi des 6 nations : la France bat l'Angleterre et réussit son 9e Grand Chelem

Le capitaine Thierry Dusautoir et l'équipe de France de rugby vainqueurs le 20 mars 2010 de l'Angleterre au stade de France Franck Fife AFP

Le XV de France, héroïque en défense, a remporté le Tournoi des six nations de rugby et réalisé le neuvième Grand Chelem de son histoire en battant (12-10) l'Angleterre au terme d'une partie intense et indécise jusqu'à son terme, samedi au Stade de France.

Le XV de France était déjà assuré de remporter le Tournoi avant même le coup d'envoi grâce à la victoire de l'Ecosse en Irlande, qui écartait définitivement le tenant du titre irlandais de la victoire finale.

Avec cette victoire "à l'anglaise", sans essai côté français et sous la pluie battante, avec un drop de Trinh-Duc et trois pénalités de Morgan Parra, la France réussit son neuvième Grand Chelem dans le Tournoi, le troisième depuis l'élargissement à six nations avec l'admission de l'Italie en 2000.

Son dernier sans-faute remontait à 2004, sous la direction de Bernard Laporte. Il s'agit du premier titre remporté par les Français depuis la prise de fonctions de Marc Lièvremont en 2007.

Son équipe avait successivement battu l'Ecosse (18-9), l'Irlande (33-10), le pays de Galles (26-20) et l'Italie (46-20) avant de conclure, comme en 2004, contre l'"ennemi juré" anglais.

De French flair, il fut rarement question dans ce "crunch". Le contentieux franco-anglais était trop fort, avec, comme ultimes rebondissements d'une rivalité centenaire, la demi-finale du Mondial-2007 perdue (9-14) à Saint-Denis par l'équipe de Bernard Laporte, ou encore la gifle (10-34) reçue l'an passé à Twickenham par les hommes de Lièvremont.

Paradoxalement, comme pour chasser leur fameux "complexe anglais", les Français prirent le XV de la Rose à son propre jeu: défense, mêlée, défense.

Après l'ouverture du score sur un drop de François Trinh-Duc, ils laissaient un trou béant sur le renvoi et l'occasion aux Anglais d'inscrire l'unique essai de cette partie sur un surnombre conclu par le virevoltant arrière Ben Foden, et transformé par l'ouvreur Toby Flood.

Rarement les "Bleus" eurent l'occasion d'envoyer la balle à l'aile. Aussi se concentrèrent-ils sur les fameux "fondamentaux". Le demi de mêlée Morgan Parra convertissait trois tentatives de pénalité sur quatre en récompense de la domination outrageuse de sa mêlée, qui accusait pourtant cinquante kilos de moins sur la balance.

Les Français menaient donc 12 à 7 à la pause. Maigre avance. Crispés, multipliant les en-avants comme signe d'une nervosité évidente, ils s'apprêtaient à souffrir le martyre et à défendre parfois miraculeusement leur ligne, comme sur ce coup de pied par dessus de l'ailier Chris Ashton rattrappé in extremis par Clément Poitrenaud.

Mathieu Bastareaud, passé à côté de son duel avec Mike Tindall, cédait sa place à David Marty. L'atmopshère devenait irrespirable sur le banc français quand Jonny Wilkinson, à peine entré en jeu, ramenait les Anglais à deux points sur une pénalité offerte par une défense française aux abois.

Mais les "Bleus" tenaient leur maigre succès. Après la sortie sur blessure d'Imanol Harinordoquy, ils manquaient pourtant l'occasion de reprendre de l'avance sur une mêlée aux vingt-deux mètres adverses.

Une percée de Malzieu, qui venait de remplacer Marc Andreu, amenait une dernière pénalité française. Pour clore en beauté leur Tournoi, les Français résumaient le match sur une dernière balle volée dans un regroupement, libérant les 80.066 spectateurs du Stade de France.

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Publié le 21/03/2010 07:20 - Modifié le 21/03/2010 à 11:05 | J.-P. O.

Grand Chelem : la preuve par neuf !

Neuvième Grand Chelem pour le XV de France. Photos AFP

Il y a du neuf dans le paysage rugbystique mondial. Un neuvième Grand Chelem dans l'histoire du rugby français qui permet à cette équipe de prendre une nouvelle dimension dans le rugby mondial. Ce septième succès (en huit rencontres cette saison) place assurément l'équipe de France dans le Top 3 mondial. Ce dernier succès dans l'édition 2010 face aux Anglais prend d'autant plus de valeur que l'ennemi intime avait l'épée aiguisée comme jamais depuis le début du Tournoi afin de briser les rêves français. Car la guerre annoncée par les Anglais a bien eu lieu. Ces derniers ont mis un engagement terrible durant toute la rencontre même si la première victime fut anglaise ; Simon Shaw devant quitter le terrain l'épaule en vrac au terme du premier quart d'heure. La pluie et la couleur (blanche) de l'adversaire semblaient pourtant de mauvais présages quand les Anglais ont tiré les premiers sur un essai superbe pour la fluidité dans le jeu de ligne.

La défense tient le choc

Menés au score, les Français ont su serrer les rangs et s'appuyer sur leur point fort cette saison : cette mêlée qui prit l'ascendant sur sa rivale et fut directement (mêlées effondrées) à l'origine des deux pénalités transformées par Parra qui donnèrent cinq points d'avance aux Français à la pause. Mais dans le panier, il y a comme de bien entendu la défense des Bleus. Peu avant la mi-temps, les Anglais ont infligé une séance de percussions qui aurait pu faire craquer tout autre défense. Pas celle des Bleus qui prit sur cette action un ascendant moral très important puisque le mouvement se termina par une pénalité en faveur des Français.

Si l'engagement physique n'a pas faibli en seconde période, elle a cependant altéré la lucidité anglaise. Les Blancs ont en effet manqué deux occasions énormes qui auraient pu anéantir les rêves de Grand Chelem. C'est tout d'abord, peu après la reprise, Ashton (privilégiant un jeu au pied par-dessus) qui oublia Foden dans un deux contre un dont on pensait qu'il se révélerait décisif. Ce fut ensuite Cueto qui perça le premier rideau mais qui oublia ensuite le surnombre sur l'extérieur. Les Français ont eu assurément chaud sur ces deux actions. Et jusqu'au bout, ils durent défendre leur précieux bout de gras. Car, comme pour mieux faire douter les tricolores, Martin Johnson fit rentrer Jonny Wilkinson tout en laissant Flood sur le terrain, ce dernier glissant au centre. La star anglaise glaça le Stade de France quand il réussit une pénalité difficile de plus de quarante mètres. La menace anglaise était plus que jamais d'actualité. Heureusement, à dix minutes du terme, une grossière erreur de Ashton (touche rapidement jouée pas droite) permit aux Français de réinvestir le camp anglais et de remettre la mêlée en marche pour faire tourner la pendule du Stade de France. Une dernière salve anglaise, un dernier frisson, puis ces Bleus entraient à leur tour dans l'histoire et pouvaient revêtir un tee-shirt spécialement conçu pour l'occasion.

Fiche Technique

France 12 - Angleterre 10

M.-T. : 12-7; 80. 066 spectateurs; arbitre: M. Lawrence (Nouvelle-Zélande)

Vainqueurs: 1 D Trinh-Duc (3); 3 P Parra (19, 24, 34) .

Vaincus: 1 E Foden (6); 1 T Flood.

Evolution du score: 3-0, 3-7, 6-7, 9-7, 12-7/12-10

FRANCE: Poitrenaud; Andreu (Malzieu, 73), Bastareaud (Marty, 50), Jauzion, Palisson (o) Trinh-Duc (m) Parra; Bonnaire (Lapandry, 59), Harinordoquy (Bonnaire, 59), Dusautoir; Pierre (Chabal, 59), Nallet; Mas, Servat (Szarzewski, 53), Domingo (Poux, 55)

ANGLETERRE: Foden; Cueto, Tindall (Tait, 53), Flutey (Flood, 61), Ashton (o) Flood (Wilkinson, 61)(m) Care; Moody (cap), Easter, Worsley (Haskell, 64); Deacon, Shaw (Palmer, 15); Cole (Wilson, mi-temps, Cole, 64), Hartley (Thompson, mi-temps), Payne (Wilson, 64).

La note du match: 14/20- L'homme du match: Nicolas MAS (France).

Ils ont dit :

Marc Lièvremont : « Je ressens de la fierté. Le moins qu'on puisse dire c'est qu'on n'a pas maîtrisé grand-chose ce soir. Je ne sais pas si c'est la peur de gagner. Il a fallu tout un état d'esprit remarquable des joueurs… Beaucoup de courage, certainement pas mal de chance aussi. On a vu une très belle équipe anglaise qui a pas mal maîtrisé le match ».

Thierry Dusautoir : « Voilà, on l'a fait, on a gagné, on a fait le Grand Chelem, donc on peut être fiers de nous. Honnêtement, je pense qu'on a été meilleurs que l'Angleterre ce soir. Mais il fallait aller chercher autre chose pour gagner, plus de pragmatisme. Sous la pluie, avec toute cette pression, on a bien réagi. Pour une fois, les Anglais ne nous ont pas battus sur un match important et dans ces conditions-là. (Après l'essai anglais) on ne leur a pas laissé le temps d'en profiter… On s'est installé tout de suite dans leur camp et on a remis la pression petit à petit. Grâce à notre mêlée, on a pu remonter le score. Cet essai, quand même, on leur donne un petit peu. On a une montée défensive hasardeuse. ».

Morgan Parra : « On courait après ça. On savait qu'aujourd'hui, ça allait être très dur. Ca l'a été. En plus les conditions climatiques ne n ous ont pas aidés. Mais c'est gagné, c'est fait ! ».

Sébastien Chabal : « C'est que du bonheur. Je savoure vraiment parce que c'était très compliqué. Je crois que ce groupe, on ne l'oubliera pas. »

Nicolas Mas : « C'est un travail de deux mois ensemble, ça porte ses fruits. On savait que ça allait être très dur, ils l'avaient dit qu'ils voulaient nous gâcher la fête... Le public nous a vraiment aidés ».

Mathieu Bastareaud : « Il n'y a pas de mots. Il n'y a pas si longtemps, j'étais au fond du trou. Je m'étais promis à moi, à ma famille, à mes amis, de revenir. J'avais promis à ma mère, d'un jour marquer l'histoire. Et voilà. Faut pas s'arrêter là. Il y a eu un peu d'appréhension au tout début pour mon retour, c'est normal, vu les conditions dans lesquelles j'ai quitté cette équipe. Mes coéquipiers m'ont pardonné, et j'ai essayé, sur le terrain, de le leur rendre ».

Ben Foden (arrière de l'Angleterre) : « Nous avons eu une opportunité de montrer un peu de rugby et de faire douter les Français. Malheureusement, cela ne s'est pas totalement concrétisé. »

Martin Johnson (entraîneur de l'Angleterre) : « L'équipe n'a pas été transformée. Je dis depuis le début que si nous arrivons à mettre à exécution tout ce que nous voulons faire, tout est là. Ces occasions au large, elles ont été là tout le Tournoi. Mais on ne les a pas prises et en parler quand on perd n'est pas agréable. Les joueurs ont montré un cœur fantastique. Nous avons fait des erreurs, mais dans ces conditions, c'est normal. L'état d'esprit a été formidable et certains garçons ont gagné en maturité. »

Lewis Moody (3e ligne et capitaine de l'Angleterre) : « Il y a évidemment du progrès mais cela reste une déception. On a fait un bon match, dommage qu'on ne l'ait pas concrétisé. Mais il faut rendre hommage à la France qui a été l'équipe la plus régulière du Tournoi et mérite son titre. Je suis fier des garçons sur ce qu'ils ont montré aujourd'hui. Ils se sont battus comme des chiffonniers. »

Les chiffres du match :

Possession du ballon

France: 27'12'' (12'55''+14'17'')

Angleterre: 24'31'' (9'41''+14'50'')

Occupation du terrain adverse

France: 45'22'' (12'55''+18'45'')

Angleterre: 42'31'' (15'52''+26'39'')

Mêlées.- France: 8 ; Angleterre: 5

Touches.- France: 12 gains, 2 pertes ; Angleterre: 13 gains, 3 pertes

Pénalités concédées

France: 6 ; Angleterre: 10

Plaquages.- France: 11 manqués sur 95 (89% d'efficacité) ; Angleterre: 14 manqués sur 90 (86% d'efficacité)

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Le tableau d'honneur :

Meilleure attaque: France (135 points marqués)

Meilleure défense: France (69 points encaissés)

Plus grand nombre d'essais marqués: France (13)

Plus petit nombre d'essais marqués: Ecosse (3)

Plus grand nombre d'essais encaissés: Italie (12)

Plus petit nombre d'essais encaissés: Angleterre (5)

Meilleur réalisateur: Stephen Jones (Galles, 63pts)

Meilleur marqueur d'essais: Keith Earls (IRL/3), Tommy Bowe (IRL/3)

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France-Angleterre : Les joueurs au crible.



Thomas DOMINGO (14/20) :
Défenseur et lutteur acharné, il a rapidement déstabilisé son vis à vis en mêlée malgré les commandements trop décomposés de M. Lawrence.

William SERVAT (13/20) : des difficultés à trouver la bonne longueur d'onde en touche mais il a pratiqué avec bonheur la multiplication des plaquages. SZARZEWSKI (53e) a ensuite donné son corps à la patrie comme les petits copains. Un « gros » en-avant (58e).

Nicolas MAS (18/20) : Le tortionnaire de la mêlée anglaise qu'il a souvent partagé en deux, supplicié et manœuvré dans tous les sens comme à la 62e notamment, au plus fort de la pression, pour offrir un peu d'espace et de champ à Bonnaire… Il ne faut pas s'y tromper, c'est lui qui a permis au XV de France de gagner le match, hier soir. C'est le triomphe de l'obscur et de tous les obscurs, abonnés à l'ingratitude, qui l'ont précédé à ce poste.

Julien PIERRE (14/20) : du cran et une impressionnante présence défensive.

Lionel NALLET (15/20) : un engagement de tous les instants, un combattant sans rate, ni état d'âme parfois emporté par son superbe élan (Deux pénalités). Le soutien parfait et indispensable de Mas en mêlée.

Thierry DUSAUTOIR (13/20) : le nez dans le charbon de la mine au mépris de tous les coups de grisou. Des plaquages décisifs en deuxième période.

Imanol HARINORDOQUY (17/20) : le deuxième héros après (avec) Mas ! Inlassable au labeur comme au ballon, dans l'axe comme ailleurs. On a pu penser, parfois, qu'il y avait deux ou trois Harinordoquy dans la marmite.

Julien BONNAIRE (14/20) : L'impeccable pendant et complément de Dusautoir. Puis N°8 sagace.

Morgan PARRA (12/20) : beaucoup de cœur chez ce précieux buteur, brave défenseur. Mais il a encore manqué de sang-froid et a rendu beaucoup trop de ballons au pied, comme cette énormité de la 55e alors que les Français avaient enfin réinvesti les 22m anglais !

François TRINH DUC (14/20) : Dans ce contexte étouffant, pluvieux avec une ligne défensive anglaise vorace, il a su trier les ballons et soigner son jeu au pied. Long, précis, judicieux il a pesé dans la balance (Superbes touches aux 2e, 14e, 25e et drop, 4e).

Alexis PALISSON (10/20) : des difficultés à trouver ballons et espaces dans des conditions toujours très précaires. Il a perdu sa lucidité en deuxième période (Touche de pénalité manquée et, en suivant, réception « foirée », 63e ce qui a remis les Anglais dans le sens de la marche).

Yannick JAUZION (12/20) : défenseur assidu.

Mathieu BASTAREAUD (12/20) : surveillé de près, il n'a jamais pu franchir mais sa présence physique fut importante

en milieu de terrain. Sorti trop tôt selon nous… MARTY (50e) a amené ses jambes (Trouée à la 57e… il oublie Poitrenaud à sa droite) mais c'était du plomb qu'il fallait encore sous la mitraille.

Marc ANDREU (13/20) : gonflé, courageux, audacieux, le Castrais ne s'est pas laissé intimider. Surpris par Ashton en début de rencontre, il a réussi ensuite quelques prouesses (belle récupération/Coup de pied d'occupation, 26e ; magnifique sous ballon haut, 51e).

Clément POITRENAUD (15/20) : dans la continuité de ses dernières prestations. Mentalement bien plus fort qu'avant. Contre le coup de pied à suivre d'Ashton (9e), réceptionne magnifiquement sous la « grêle » anglaise et la pluie parisienne (15e, 35e), sauve devant Ashton (49e), plaquage décisif sur Cueto (61e), il fut aussi sérieux et précis sur ses remontées de balle.

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Publié le 22/03/2010 09:45 | Philippe Lauga

La mêlée : César du meilleur rôle

Elle a brisé toutes ses rivales.

Une mêlée, un bloc mélange de froideur et d'engagement. Photos AFP

Dans les vestiaires du Stade de France, chacun a joué sa partition musicale pour fêter ce 9e Grand Chelem. Dans ce joyeux tumulte, Thomas Domingo a choisi « La boiteuse », sa préférée. Celle qui s'en va au marché, tortillant du c…, des fesses et du derrière. Soit tout le contraire de la mêlée française qui d'un bout à l'autre du Tournoi, a suivi le même chemin, à savoir tout droit.

La première impression était la bonne au Stadium de Toulouse face à des Boks concassés. On louait alors le talent d'un pilier gauche nommé Fabien Barcella. Et quand à l'orée du Tournoi, le Valencien a déclaré forfait, une pointe d'inquiétude est apparue. Elle a vite disparu en même temps que Thomas Domingo a éclos. Le pilier clermontois est l'un des meilleurs joueurs du Tournoi (lire ci-dessous). Il reconnaît avoir « progressé sur la durée du Tournoi. Sur le vice. Sur tous les aspects un peu malins de la mêlée, sur les entrées un peu litigieuses. Sur ce match, l'arbitre nous avait prévenus de sa fermeté sur les commandements. Avant le Tournoi, dans la même situation, j'aurais quand même foncé dedans. Là, j'ai eu un peu plus de maîtrise et ce sont les Anglais qui ont été pénalisés. » On appelle cela l'expérience.

La performance de la mêlée française est d'autant notable qu'elle a eu différentes sortes de mêlées à affronter. À chaque fois, elle a su contourner et résoudre le problème. De quoi « tirer un bilan positif » pour William Servat : « La mêlée, c'est toujours le symbole d'un collectif. Cette mêlée traduit l'ambiance qu'il y a dans ce groupe : une grosse solidarité, une grosse implication et une énorme dose d'humilité ». Mais pour le talonneur toulousain, rien n'est jamais acquis : « A chacune de nos sorties, tout peut-être remis en cause. On peut très vite redescendre sur terre en Afrique du sud. »

Le troisième larron de cette première ligne qui a débuté tous les matches a tout simplement été élu homme du match samedi soir. Dans une précédente édition, nous soulignions sa saison internationale la plus régulière. Nicolas Mas a confirmé : « Cela fait un petit moment qu'on disait que la France n'avait pas de mêlée. On commence à avoir du vécu ensemble et c'est important pour la force d'une mêlée. »

Ce mélange de froideur et d'engagement que cultive Didier Retière.

Les chelemards

170 joueurs français ont réussi au moins un Grand Chelem à ce jour.

- Quatre : Pelous et Magne: 1997, 1998, 2002, 2004

- Trois Galthié: 1997, 1998, 2002. Harinordoquy, Michalak, Marconnet: 2002, 2004, 2010

- Deux : Rives, Bertranne, Imbernon, Paparemborde: 1977, 1981. Berbizier, Blanco: 1981, 1987. Sadourny, Glas, Lamaison, Castaignède, Aucagne, Benetton, Tournaire, Dal Maso, Califano: 1997, 1998. Garbajosa, Brouzet, Ibanez: 1998, 2002. Dominici, Th. Lièvremont: 1998, 2004. Bru, Crenca, De Villiers, Auradou, Betsen,Traille, Brusque: 2002, 2004. Clerc, Jauzion, Poitrenaud, Yachvili, Bonnaire, Papé, Servat: 2004, 2010.

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Publié le 22/03/2010 09:50 | P.L.

XV de France : Parra-Trinh-Duc, deux gamins au volant

Le XV de France a-t-il trouvé sa charnière idéale à 17 mois du Mondial ?

Parra - Trinh-Duc : un seul lien, le jeu. Photos AFP

Pour piloter un aussi lourd convoi, on penserait plutôt à des chauffeurs un peu plus expérimentés. Mais les aléas du voyage (blessures, fourchettes, retards et maux divers) ont amené le boss à leur faire confiance. Malgré quelques écarts mais sans tôle froissée, la conduite accompagnée semble porter ses fruits pour Morgan Parra, 21 ans et François Trinh-Duc, 23 ans qui sortent, mine de rien, grands vainqueurs de cet hiver 2010.

En deux occasions au moins, face à l'Irlande, et samedi soir au cœur de ce dramatique France-Angleterre, l'ouvreur de Montpellier a montré l'étendue prometteuse de son répertoire. Il faudra bien sûr, peaufiner, réguler, améliorer, mais le numéro dix de ce neuvième Grand Chelem semble partir pour la suite avec un bagage plus qu'intéressant. Dans des conditions devenues plus difficiles encore que prévu, sous la pluie et la grêle anglaise, l'ouvreur héraultais n'a pu tripoter la balle comme il aime tant. Mais son jeu au pied a largement contribué au succès des Bleus. D'abord grâce à un drop étonnant (si utile à l'arrivée…), puis un bouquet de déplacements et chandelles alternées du meilleur effet. Quelques-uns de ses dégagements, précis et généreux ont fait du bien, beaucoup de bien à l'équipe lorsqu'elle courait dangereusement au bord du vide.

APRES ONZE CHARNIERES DIFFERENTES, CINQ FOIS LA MEME

À côté de lui, Parra poursuit ses classes. Cette victoire importante dans le Tournoi ne peut que lui donner encore plus de confiance (il n'en manque pourtant pas). Les déboires de Dupuy viennent de lui offrir un hiver entier au « soleil » de la vitrine tricolore. Si c'est une surprise pour certains, pas pour Lièvremont qui lui a donné les clés alors qu'il sortait des juniors. Le Lorrain de Clermont ne peut pas être crédité de notes maximum en raison de choix parfois discutables ou de précipitations, mais, rappelons-le, il est encore très jeune et dispose d'une marge de progression importante. Deux atouts maîtres dans son jeu : son autorité naturelle, sa façon de s'imposer derrière le pack et bien sûr ses coups de pied. Les petits par-dessus la défense (une fois ou deux on s'en serait bien passé), et les gros, au but. Après un échec, c'est lui qui a fait le score dans la folle nuit dyonisienne (quand « Wilko » a passé son immense but sous les huées minables du public français, on était bien content de recompter les trois cibles atteintes avant la pause par le jeune buteur). « Ils ont joué comme des Français et nous à l'Anglaise », s'excusait presque Parra une fois la mission accomplie. Ces quatre-vingts minutes (Yachvili n'a pas été invité) au purgatoire (le paradis était derrière la porte) représentent des tonnes d'expérience pour l'apprenti patron. Dupuy va avoir l'occasion de revenir, mais Parra a changé de statut. À lui d'imposer sa jeunesse.

Après onze charnières différentes en moins de deux ans, les responsables de la sélection nationale ont voyagé tout le tournoi avec la même paire. La période d'essai vient peut-être de s'éteindre.

Articles & Photos : La Dépêche du Midi / Sport 24

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