Sécheresse automne 2011,

entre difficultés et solidarité

Publié le 26/11/2011 07:27 | R.R

Tarn : Un automne exceptionnellement doux

Thomas Noirot, prévisionniste à Météo France : «Une douceur automnale exceptionnelle./ Photo DDM,Jean-Marie Lamboley.

L'automne 2011 est doux et ça devrait encore continuer début décembre. La faute à l'influence du vent d'autan arrivant du Sud-ouest. Quant aux pluies, il manque 200 mm depuis le début de l'année.

Sur les écrans des prévisionnistes de Météo France, les courbes en attestent : la douceur automnale 2011 frise les records depuis 1976, date des premiers relevés.

« Nous vivons un automne exceptionnel, confirme le climatologue Thomas Noirot. Normalement sur Albi, la moyenne des températures maximales en octobre est de 20° et de 13° en novembre, cette année on a enregistré une moyenne de 22° en octobre et 17° en novembre ». Principale raison de cette douceur, l'air chaud qui arrive du Sud-ouest avec dans le Tarn l'influence du vent d'autan qui entre le 20 octobre et le 22 novembre a soufflé 28 jours sur 33, dont 24 à plus de 54 km/h, dans la région castraise. Pour ce qui concerne les températures minimales et hormis le seul jour de gel le 21 octobre, les 20 premiers jours de ce mois ont été conformes aux moyennes mais depuis la température est toujours restée au-dessus de la moyenne. La comparaison de Thomas Noirot est parlante : « L'automne qu'il a fait à Lacaune, correspond en fait à un automne albigeois normal ». Et cette douceur ne semble pas vouloir s'éloigner. « On peut envisager une autre période de douceur pour le début du mois de décembre », estime le climatologue.

200 mm de pluie en moins

Du côté de précipitations, « on est toujours très sec », constate Thomas Noirot qui ajoute : « Depuis le 1er septembre le soleil a brillé 540 heures au lieu de 460 heures en moyenne, alors qu'on enregistre un déficit de pluie d'environ 200 mm depuis le début de l'année, soit près de 30 % de moins qu'une année normale ». En fait, les pluies qui arrivaient du Sud, ont été arrêtées par le relief. Les relevés parlent : alors qu'il est tombé 650 mm d'eau à Fraysse-sur-Agout, il n'en tombait pour la même période que 188 mm à Lacaune et seulement 49 mm à Lavaur. À ceci, il convient d'ajouter les 45 jours du 1er avril au 15 mai où les températures se situaient au-dessus des normales et l'on se retrouve sur le plan de la sécheresse, avec une année 2011 comparable à 2006, jusqu'ici l'année la plus sèche. Depuis le 1er janvier il n'y a eu que 58 jours pluvieux, au lieu de 90, sur Albi. Un record. À Lacaune, il faut remonter à 1973 pour rencontrer une année aussi sèche avec un cumul de 860 mm. Autre record.

 

Publié le 24/11/2011 10:14 | Richard Bornia

Lavaur (81) : Les fissures de plus en plus nombreuses dans les maisons

La mairie recense actuellement les personnes qui auraient pu constater les dégâts sur leurs biens. /Photo DDM.

Les services municipaux de la ville sont régulièrement saisis par les propriétaires dont les habitations ont subi des dégradations : fissures, affaissement des sols notamment, liées aux mouvements de terrains qui font souvent suite à la sécheresse et à la réhydratation des sols. La mairie recense actuellement les personnes qui auraient pu constater les dégâts sur leurs biens, en vue d'engager une procédure de reconnaissance de l'état de catastrophe naturelle auprès de la préfecture du Tarn. Lavaur pourrait ainsi rejoindre les communes tarnaises qui ont été déjà reconnues en état de catastrophe naturelle. L'état de catastrophe naturelle permet d'activer la garantie des assurés contre les dégâts. Un printemps précoce, très sec et ensoleillé. Un été et un automne sec et chaud. Le manque de pluie inquiète bien sûr les météorologues et les agriculteurs. Mais tout comme les cultures, les maisons et immeubles pourraient aussi subir les conséquences de cette sécheresse.

Sols argileux

Le phénomène en cause, que les assureurs identifient sous la dénomination « d'aléa de retrait gonflement des sols argileux », est mal connu mais peut s'avérer coûteux pour les particuliers. Il s'agit d'un phénomène naturel qui touche essentiellement les maisons construites sur des sols argileux qui se tassent dès lors que les pluies se font rares et que le sol manque d'eau. Lorsqu'il y a un orage, l'eau fait gonfler le sol, créant des tensions sur les murs des maisons qui ne résistent pas et se fissurent.

 

Publié le 21/11/2011 08:56 | Jean-Michel Fabre

Lot : Eau, le déficit dure depuis 1 an dans le Lot

En octobre, le passage du tracteur sur une terre assoiffée, soulève des nuages de poussières./Photo DDM, Marc Salvet archives

Le déficit pluviométrique atteint encore près de 40 % en novembre, mois réputé pluvieux. Le comité de gestion de la ressource en eau qui tenait sa dernière réunion mercredi a fait un bilan de la saison, la plus chaude depuis 50 ans.

Le mois de novembre n'inversera pas la tendance. Avec peu de jours de pluie (du moins jusqu'à ce jour) il ne comblera pas un déficit pluviométrique installé depuis décembre 2010, excepté en juillet. Le bilan dressé mercredi, lors de la dernière réunion du comité de gestion de la ressource en eau (1) animée par Alain Toulec, directeur départemental du territoire, pointe un déficit pluviométrique de l'ordre de 35 à 40 % qui se retrouve d'un mois sur l'autre. L'autre élément marquant sur cette période est ce réchauffement des températures de 2° au dessus de la moyenne. Du jamais vu depuis un demi-siècle.

« La saison a été rude, commente Alain Toulec, 16 arrêtés d'interdiction d'irrigation ont été pris, le premier dès le début mai alors que les années précédentes, ces limitations de l'usage de l'eau n'intervenaient qu'en juillet ». Les premiers signes de faiblesses des cours d'eau apparurent sur le Quercy Blanc avec des à sec sur le Céou, le L'Emboulas, dans la région de Cazals, sur la Thèze et le secteur de Puy-L'Évêque. Le Célé résista mieux tout comme la Cère dans le Nord Lot.

« Dans l'observation régulière des cours d'eau, des marqueurs furent plus inquiétants que d'autres. Début juin, rappelle le directeur de la DDT, la rivière Lot était exceptionnellement basse. Avec un débit de moins de 15 m3/seconde, la navigation devenait délicate. En août, nous avons préparé un plan à mettre en place au cas où la situation s'aggraverait mais le Lot a pu être soutenu par les lâchers de barrages en amont ». Le comité surveilla, aussi, de très près les signes de faiblesse survenus sur des pompages alimentant en eau potable, la vallée du Célé et la partie Sud du Ségala.

« Notre rôle au sein du comité de gestion de la ressource en eau est d'essayer de concilier ce qui est parfois inconciliable ». Alain Toulec fait référence à la sauvegarde de l'économie agricole, au besoin d'eau pour la reconstitution des stocks de fourrage pour l'hiver ou pour des cultures comme le tabac ou le melon tout en préservant la biodiversité des rivières ». Le directeur départemental du territoire ajoute : « S'il y a des variétés moins gourmandes en eau, ils (les agriculteurs) le feront, mais on ne peut pas changer un système de culture d'un claquement de doigt ».

Tous sont conscients de l'impérieuse nécessité de constituer des réserves d'irrigation sous la forme de lacs ou de retenues. Mais là encore, pas de chance, le sous-sol lotois très karstique n'est pas des plus étanches. Le Directeur des territoires confirme cependant, l'avancée de quelques projets en Quercy Blanc qui pourraient se concrétiser dans les 3 ans.

 

Publié le 19/11/2011 03:52 | Recueilli par Th. J.

«Si l'élevage disparaît les paysages vont changer»

Jean-Paul Métailié, président du conseil scientifique du Parc national des Pyrénées./Photo PNP.

Jean-Paul Métailié, président du conseil scientifique du Parc national des Pyrénées, chercheur au CNRS, évoque l'évolution des paysages pyrénéens, thème des dernières journées scientifiques du PNP.

Comment ont évolué les paysages pyrénéens au cours de l'histoire ?

Actuellement, on a des éléments qui nous permettent de remonter l'histoire des paysages jusqu'à 6.000 ans avant notre ère, avec les premières traces de l'élevage agricole. Le défrichement, par le feu, du piémont et de la haute montagne a permis l'émergence des pâturages. à l'âge du bronze (1.500 ans avant J.-.C) apparaissent les grandes unités paysagères. C'est l'âge des métaux. Les villages s'implantent, le défrichement en altitude s'accroît. L'achèvement des paysages intervient au Moyen Âge. Dès cette époque, on a, à peu de choses près, les grandes unités paysagères d'aujourd'hui. Il y a plus de villages et une population plus dense qu'à l'heure actuelle. Ensuite, l'activité industrielle a impacté l'évolution des paysages. La métallurgie, l'exploitation des mines et du bois, pour en faire du charbon, ont un impact important. Dans la partie orientale des Pyrénées, la surexploitation des forêts participe à la disparition des sapins et des pins remplacés par des forêts de hêtres et de chênes. Vers la fin du XIXe, la métallurgie disparaît. Le reflux humain s'accentue tout au long du XXe siècle. On assiste aujourd'hui à une recolonisation de la forêt et à une diminution des pâturages.

C'est le cas partout ?

Il y a des contrastes. Dans le Pays basque surtout et le Béarn - ils concentrent la moitié des troupeaux de la chaîne - il n'y a pas de déprise. En Ariège, dans le Luchonnais et en Bigorre, il y a des secteurs à l'abandon car il y a moins de troupeaux. Dans les Pyrénées-Orientales, l'abandon et l'enfrichement ont gagné du terrain jusque dans les années « 70 ». Puis, de nouveaux éleveurs, bovins, ont réinvesti des pâturages.

Quel est l'impact du tourisme sur les paysages ?

L'implantation des stations de ski, qui ne sont pas exceptionnellement vastes, a un impact limité sur les paysages en comparaison des Alpes. En revanche, l'hydroélectricité a profondément modifié le paysage de la haute montagne, avec la construction de route d'accès, de grands barrages, de centrales et la formation de lacs.

Comment vont évoluer les paysages pyrénéens ?

Les glaciers vont disparaître. La plupart ont déjà disparu. Rappelons qu'en 2003, la sécheresse a détruit des peuplements de sapins dans les Pyrénées-Est. C'est une préfiguration de ce qui peut se passer dans les Pyrénées en cas de réchauffement climatique. Ensuite, les paysages sont liés à 6.000 ans d'élevage. L'hypothèse forte, c'est que s'il n'y a pas un maintien de l'élevage de montagne, tout va changer en bloc. On va avoir des zones à l'abandon, en friche. Les paysages de pâturages, de bocage seront menacés.

 

Publié le 17/11/2011 08:00 | Nelly Fualdes

Aveyron : Sécheresse, " S'adapter à cette nouvelle réalité"

Pierre Murret-Labarthe, entouré des élus et des membres de la FDSEA./Photo DDM

Le président de la Commission des calamités, Pierre Murret-Labarthe, était en Aveyron ce mardi 15 novembre, à l'invitation de la FDSEA, afin de mesurer l'ampleur de la sécheresse qui frappe le département.

« La plupart des décisions qui seront prises passeront par Paris, a expliqué en préambule de sa visite dans le département, Pierre Purret-Labarthe. Il était donc normal de venir sur le terrain à la rencontre des gens qui sont confrontés à la sécheresse pour voir ce que nous pouvons faire, non pour supprimer ces problèmes mais pour en réduire un peu les conséquences. » Le président de la Commission des calamités était en effet en Aveyron, ce mardi, répondant à l'invitation de la FDSEA inquiète du devenir des agriculteurs après la sécheresse de cet été.

Quatre visites de fermes ont ponctué cette journée, dont celle du GAEC Buffières à Belmont-sur-Rance. Là, les Cambon, père et fils, ont dû acheter 200 tonnes de fourrage pour leurs 53 vaches laitières et leurs 25 génisses. « Normalement, on n'achète pas du tout de fourrage, notre production suffit à nourrir toutes nos bêtes. Là, il faut produire 13 litres de lait par vache et par jour afin de couvrir le prix de la nourriture », indique Sébastien Cambon. « Il faut dire aussi, ajoute un de ses confrères, que le prix du fourrage a doublé depuis 2003, autre grande année de sécheresse ». La grange des Cambon, presque vide, est la preuve, s'il en était besoin, de l'ampleur de la sécheresse 2011. Un agriculteur désigne une botte : « Vous voyez cette botte ? C'est le produit de 8 hectares. »

Des solutions à trouver à moyen terme

Pour cette visite, les Cambon étaient entourés de nombreux agriculteurs FDSEA. Ils ont ensemble cherché des solutions envisageables sur le long terme pour réduire les conséquences de ces sécheresses, qui devraient revenir régulièrement dans les années à venir, selon les prévisions Météo France.

« Ici, non seulement la zone est particulièrement touchée par la sécheresse, mais en plus les agriculteurs n'ont accès qu'à de l'eau potable qu'ils paient au prix fort, même quand c'est juste pour laver les étables. Il faudrait un lac collectif pour permettre aux agriculteurs de s'approvisionner en eau à moindre coût », a suggéré Monique Aliès.

Les agriculteurs ont quant à eux évoqué une nécessaire évolution fourragère. « L'embêtant, c'est que les plantes qui résistent le mieux à la sécheresse sont celles qui résistent le moins au froid. Or, ici, nous avons les deux. Il faudrait donc que la recherche avance pour nous donner des plantes résistantes aux deux extrêmes, car un coup de main ponctuel ne suffit pas, il faut aussi penser à l'avenir », a expliqué Jacques Molières, président de la Chambre d'agriculture.

Le président de la commission des calamités a « pris acte » de toutes ces informations. Pour Pierre Murret-Labarthe, il faut agir vite : « Ce qui compte, ce sont les 10 prochaines années, pour lesquelles il faut prévoir des solutions, pas les 50. Le moment est venu pour redescendre des idéologies pour trouver des accords concrets entre agriculteurs, écologistes et pêcheurs. »

 

Publié le 16/11/2011 13:40 - Modifié le 16/11/2011 à 14:18 | © 2011 AFP

Climat : multiplication des événements extrêmes, préparez-vous !

Des vagues déferlent le 8 novembre 2011 sur Nice, dans le sud-est de la France / AFP

Face à la multiplication attendue des inondations, sécheresses ou vagues de chaleur dans les prochaines décennies pour cause de réchauffement, l'humanité doit déjà s'organiser, préconise un rapport d'experts qui doit être adopté vendredi.

Dans ce rapport, le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (Giec), l'organisation scientifique de référence dans le domaine, souligne que le réchauffement global va intensifier la fréquence et l'intensité des événements météorologiques extrêmes.

"Le type et la sévérité des effets (...) dépend non seulement des épisodes extrêmes eux-mêmes mais aussi de la vulnérabilité et de l'exposition", précise la version provisoire du "résumé pour décideurs" obtenue par l'AFP. Un résumé qui est discuté cette semaine en Ouganda, où le rapport définitif sera présenté vendredi.

Le message a été porté dès lundi au Forum des pays "climatiquement vulnérables" au Bangladesh par le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon: "Il existe beaucoup de remèdes rentables que les communautés et les pays peuvent prendre pour limiter l'impact des épisodes météorologiques extrêmes."

Au-delà d'un certain seuil, prévient néanmoins le rapport du Giec, les efforts pour s'adapter peuvent devenir insuffisants si les émissions de gaz à effet de serre, à l'origine du changement climatique, ne sont pas contenues.

Pour ce "rapport spécial", une contribution au prochain grand rapport sur l'état du climat attendu pour 2014, le Giec a pour la première fois associé science du climat et gestion des risques dans une même analyse.

Depuis le premier rapport du Giec, en 1990, ces communautés de recherche ont travaillé de façon indépendante. Une ségrégation qui a probablement constitué une erreur, selon plusieurs experts interrogés par l'AFP.

"Les spécialistes des catastrophes ont une expérience majeure qui devrait être une base essentielle pour l'adaptation au changement climatique", estime Tom Downing, à la tête d'une organisation réunissant des experts en adaptation, le Global Climate Adaptation Partnership à Oxford (Grande-Bretagne).

"C'est encourageant de voir le Giec faire avancer cette coopération", ajoute cet habitué du Giec.

"La science n'est cette fois qu'une pièce du puzzle. Les autres pièces ont à voir avec la capacité des gens à résister et à s'adapter", se félicite aussi Will Steffen, responsable de l'Institut sur le changement climatique de l'Australian National University.

Neville Nicholls, professeur à la Monash University de Melbourne et rédacteur purement scientifique, confirme que la coopération "nous a tous renforcés".

"Cela a permis aux scientifiques de se concentrer davantage sur ce dont ont besoin les experts du risque, et ces derniers ont une idée plus claire de ce que nous pouvons, ou ne pouvons pas, leur fournir", note-t-il.

Ce changement d'approche fait suite aux quelques erreurs qui avaient écorné la dernière grande publication du Giec, en 2007. La plupart d'entre elles, portant par exemple sur le rythme de fonte des glaciers de l'Himalaya, était due à cette coordination limitée entre les différentes communautés de contributeurs, reconnaissent certains membres.

Le rapport, tourné vers les solutions à mettre en oeuvre, identifie des actions simples et peu onéreuses, comme des systèmes d'alerte précoce dans les zones concernées par des vagues de chaleur ou des inondations.

Améliorer les règlements d'urbanisme ou les capacités de prévision peut aussi contribuer à sauver des vies dans les régions touchées par des cyclones.

Mais plus on attendra pour lancer de telles mesures, plus elles coûteront cher et perdront en efficacité, prévient aussi le rapport alors que de plus en plus de plans d'adaptation sont lancés à travers le monde pour faire face à cette météo de plus en plus capricieuse.

 

Publié le 15/11/2011 09:59 | Pierre Mazille.

Inquiétude sur les coteaux de Mirabel (82)

Le regard dubitatif des Pechverty père et fils et du maire de Mirabel (au centre) devant la façade fissurée.

Les argiles n'aiment pas la sécheresse. A Mirabel, les maisons souffrent. La commune n'est pourtant pas reconnue en état de catastrophe naturelle. Les propriétaires s'étonnent et s'inquiètent.

Mirabel….Un cloché au nom sucré dans une campagne automnale repeinte aux tons brûlants de l'automne. Perché sur une butte le long d'un itinéraire qui ne tombe pas sous le sens, entre Molières et Réalville, ce village de 1 000 âmes arbore des bâtiments entretenus, une propreté quasi helvétique. Ce matin-là pourtant, le paisible village offre un accueil paradoxal. Des hommes en arme sont postés autour de l'église. « On organise une battue aux pigeons », explique le maire, Jacques Pautric. Ce retraité de la banque qui œuvre désormais à plein-temps pour sa commune a cependant des soucis autrement plus gênants que les pigeons.

Les fissures de Notre-dame des- Misères

Sa commune vient d'être retoquée au titre de l'état de catastrophe naturelle (1) sur « les mouvements de terrains différentiels consécutifs à la sécheresse et à la réhydratation des sols » pour l'année 2010. Déception et inquiétude. « La commune avait pourtant été reconnue en état de catastrophe naturelle pour l'année 2009 où la situation était la même ».

La situation ? Jacques Pautric nous conduit sur le vaste territoire de sa commune à travers une campagne superbement vallonnée. En route, l'élu confie qu'il vient de fermer l'église Notre-Dame des Misères (XIIe siècle) dont les fissures récemment apparues, menacent la sécurité. Nous sommes là dans le vif du sujet. Les fissures ne menacent pas que le précieux lieu de culte posté à l'entrée du village. Les maisons d'habitation subissent le même sort.

Depuis 150 ans, la maison n'avait jamais bougé

Chemin de Roume, chez les Pechverpy, il n'est pas besoin de loupe pour constater l'étendue des dégâts. « Cette maison à 150 ans, prévient Gilbert, le père. Elle n'avait jamais bougé jusqu'à maintenant ». Armé d'un opinel, le retraité glisse la lame dans l'une des fentes qui barre la façade récemment crépie. Huit centimètres d'inox pénètrent le mur. La fissure est large de plusieurs millimètres. « C'est sûr, les sécheresses sont plus longues qu'avant. On n'a jamais vu ça ». Gilbert Pechverty se tait puis reprend : « Le plus inquiétant c'est quand il va se remettre à pleuvoir. Là ça va travailler ». Ces longues fissures verticales barrant le mur de terre cuite épais de 45 centimètres et reposant sur des fondations profondes de 80 centimètres, sont récentes. « Depuis 4 ou 5 ans, on voyait des microfissures mais on n'y faisait pas attention. Ca s'est vraiment accéléré ces derniers mois. J'ai peur qu'on ait des surprises bientôt ».

La lame s'enfonce sur 12 centimètres dans la fente

Chez Daniel Pradel, route de Sibade, la maison construite en 1998 affiche le même mal. Autour de la maison, les bordures se sont affaissées. À l'intérieur, des fissures barrent la montée d'escalier vers l'étage. « Quand c'était à l'extérieur je surveillais en me disant que c'était pas grave. Mais maintenant les fissures sont à l'intérieur ». Chez Daniel Pradel aussi, le test du couteau est éloquent. Inquiétant aussi. La lame s'enfonçe de 12 centimètres dans le mur porteur. « Ca m'inquiète vraiment. Je suis ça à la loupe et avec mon pied à coulisses ». Daniel Pradel attribue le phénomène à la sécheresse des derniers mois pour ne pas dire des dernières années. Son pluviomètre qu'il surveille quotidiennement lui révèle que depuis le début 2011, il n'est tombé que 10 mm par mois en moyenne. Pour preuve de ce dérèglement climatique, le maire et son administré évoquent les champignons qui n'ont plus de saison, les aigrettes « que l'on ne voyait pas avant », « une sorte de micro climat qui nous prive de pluie »…Ces nouvelles fissures feront elles aussi l'objet d'un dossier de reconnaissance de catastrophe naturelle… mais au titre de l'année 2011.

Le ciel n'est pas encore tombé sur la tête des Mirabelais. Mais les maisons souffrent.

 

Publié le 15/11/2011 13:46 | La Dépêche du Midi

Toulouse : Le beau temps ne fait pas que des heureux

Les vendeurs de marrons grillés espèrent le retour du froid/Photo DDM, L. Barthe

Hier 20°, aujourd'hui 17, depuis plusieurs semaines l'incroyable douceur des températures n'a échappé à personne. Les promeneurs sont ravis et les terrasses de café ne désemplissent pas. Rien ne presse : avec un temps pareil, s'attarder quelques heures dehors est agréable.

Pourtant, les températures de cette mi-novembre ne sont pas douces pour tout le monde. « Le facteur climatique a toujours un impact sur les ventes. Là, il est négatif, et avec ces périodes de crises depuis 2008, l'effet est doublé », explique Marc Fridman, président de la chambre départementale de l'habillement de la Haute-Garonne. Un manteau, une paire de bottes : les prix dépassent souvent la centaine d'euros. Se vêtir l'hiver représente un certain budget et avec ce climat, les gens retardent l'échéance, grevant le chiffre d'affaires des boutiquiers. De fait, ces derniers ont dû s'adapter : les collections hiver cohabitent avec les petits pulls et autres T-shirts pas encore remisés.

Difficile, en revanche, de faire avec ce temps quand on vend des marrons et châtaignes grillés. Éric Ferriol, vendeur ambulant depuis cinq ans, attend l'arrivée de températures plus fraîches pour dynamiser son commerce. « Heureusement, pas mal de gens aiment manger des marrons quel que soit le temps », relativise-t-il. Mais, entre la sécheresse qui a impacté les récoltes de châtaignes et des températures qui n'incitent pas à la consommation, le climat n'est pas tendre avec ce marché. Le retour du froid, attendu pour lundi, sera chaudement accueilli. Jennifer Matas

 

Publié le 03/11/2011 09:08 | Pierre Challier

Adour : Les pibales en voie de disparition

Jeune pêcheur, Olivier Azarete a relevé un pibalou vide de pibales mardi soir, pour l'ouverture./ Photo DDM P.C.

La pêche à la pibale est ouverte depuis le 1er novembre sur l'Adour. Inquiets, les pêcheurs assistent à un effondrement des stocks directement lié à la dégradation du milieu.

Dix minutes, cela suffit pour se faire une idée… Olivier Azarete relève donc son « pibalou ». Bilan ? à part quelques feuilles mortes au fond de son filet à mailles ultrafines… zéro. Aucune pibale au rendez-vous. Certes, le représentant des pêcheurs professionnels de l'Adour ne s'attendait pas à un miracle pour un premier jour. Mais comment ne pas y voir un mauvais augure ?

Mardi 1er novembre, entre Josse et Saint-Jean - de-Marsacq dans les Landes… Lumières rouges et vertes signalant les bateaux ancrés de loin en loin au milieu du fleuve… La pêche à la civelle, l'alevin d'anguilleconnu sous le nom de pibale, est officiellement ouverte ce soir. Et sans trop y croire, les professionnels sont donc sortis à l'heure où la marée haute remonte les pibales et l'eau douce loin en amont de l'estuaire. « Mais on ne prend plus grand-chose. Même les braconniers ont disparu », constate Olivier. Vous dire… De fait, révolues à jamais sans doute, ces dizaines de tonnes d'alevins qui se pêchaient il y a un peu plus de 30 ans. « Et ce n'est pas la faute aux pêcheurs. Regardez la trace de l'eau sur les berges, c'était 1 m plus haut, avant. Non seulement il y a la sécheresse, mais on continue à pomper pour irriguer. Les pibales n'ont juste plus accès aux zones humides où elles grandissaient et ces zones-là disparaissent au surplus. Quant à la qualité de l'eau, c'est dramatique. L'anguille « jaune » est interdite de pêche à cause des PCB, des traces de pyralène dans la rivière » résume Olivier.

Qui, l'an passé, n'a pêché que 43 kg de pibales… et partagera avec ses derniers collègues un quota provisoire de 1,2 tonne sur l'Adour, jusqu'au 8 décembre, prises dont l'essentiel servira au repeuplement des rivières européennes.

L'avenir de l'anguille, espèce autrefois pléthorique classée même « nuisible » jusqu'en 1986 ? « Je suis assez pessimiste » confirme Patrick Prouzet, chercheur à l'Ifremer, spécialiste des poissons migrateurs, à Anglet. Qui dédouane lui aussi les pêcheurs. Car « la responsabilité est collective, l'affaire de chaque citoyen », explique-t-il, comme le triomphe des intérêts particuliers a engendré une approche à œillères des rivières.

Agriculture, hydroélectricité, industrie : « depuis 40 ans, chacun voit midi à sa porte. » On a chenalisé les estuaires, construit ou semé en zone inondable avant de fermer ces zones par des clapets étanches, laissé certaines centrales turbiner les anguilles à la dévalaison et les bloquer à lamontaison, rien fait de sérieux contre les pollueurs… « et aujourd'hui, plus 50 % des zones qui servaient de nourriceries à l'espèce ont disparu » constate le chercheur. Sans que cette « fuite en avant » ne se ralentisse… De chaque côté du bateau rentrant vide, l'ombre des arbres défile comme un crêpe noir sur des eaux mourantes…

 

Publié le 01/11/2011 07:52 | S. R.

Toulouse : Vacances de Toussaint au balcon

Un temps doux propice à la flânerie hier sur les berges de la Garonne./Photo DDM, Xavier de Fenoyl

Les vacances scolaires se poursuivent avec un temps quasi-idéal. Après cette journée de Toussaint un peu plus nuageuse, ce sera le retour d'une douceur printanière.

Déjeuner en terrasse en petit pull une veille de Toussaint, voilà qui est inhabituel à Toulouse où on a dépassé hier les 22 degrés au plus beau de la journée. Cette douceur printanière est un bonus dont de nombreux citadins ont su profiter. En ce lundi aux airs de samedi, il y avait beaucoup de promeneurs en ville, au Jardin des Plantes, sur les bords de Garonne, sur les places et aux terrasses des cafés. Quasiment pas de circulation par contre sur les rocades. Le temps était ralenti, invitant à la flânerie.

Cet été indien à rallonge réjouit tout le monde, sauf peut-être les jardiniers. « La sécheresse n'engage pas à entreprendre des travaux de jardinage, observe Sophie Emerit, directrice de Jardiland, route d'Espagne. Normalement c'est la période de plantation des bulbes, des haies et des fruitiers. Mais les gens ne s'y risquent pas, le sol est trop dur. Ils achètent surtout des plantes d'intérieur, des chrysanthèmes et des fleurs de jardinières comme les mini-cyclamens, les pensées, les bruyères… On est en décalage total avec la saison. On continue même à vendre quelques salons de jardin ».

Aujourd'hui les prévisionnistes de Météo France annoncent le retour des nuages, quelques gouttes de pluie à l'ouest et des températures un peu plus fraîches, autour de 16/17 degrés. On devrait se rapprocher du fameux « temps de Toussaint » du dicton. Mais rien de catastrophique car mercredi et jeudi il fera à nouveau très doux, avec plus de 23 degrés, et un peu de vent d'autan. Attention aux rhumes !

 

Publié le 29/10/2011 13:48 | Jean-Luc Garcia

Lot : Les paysans vivent "un vrai désastre agricole"

Des agriculteurs du secteur d'Eauze-Saint Amand (32) ont organisé un convoi de bottes de paille destinées à certaines zones sinistrées par la sécheresse /Photo DDM, J.P.Q.

95 % de la paille mise à disposition des exploitants lotois, par des céréaliers des départements voisins, ont été livrés pour aider les agriculteurs. Mais la situation reste très préoccupante. L'association « Lot Sécheresse » chère à Hervé Gauzin reste active sur le front d'un désastre annoncé.

Les agriculteurs ont mille et une raisons d'afficher la tête des mauvais jours en cette période qui n'annonce rien de bon pour les mois à venir.

Et ce n'est pas la pluie tombée ces dernières heures sur certains secteurs du Lot qui va leur donner des raisons d'espérer.

« Dans certaines exploitations on observe une perte fourragère allant de 40 % à 80 %. C'est énorme ! », s'alarme Jacques Bex, président de la Chambre d'agriculture du Lot, qui a tenu à faire un point de la situation hier à Cahors.

« L'absence de fourrage n'a pas été réellement compensée par des matières premières. Les éleveurs ont été contraints d'acheter du fourrage en masse. L'Espagne a fourni de la luzerne et de la paille. Ces grosses dépenses ont placé de nombreux éleveurs dans le rouge. Ils ont de gros problèmes de trésorerie », déplore-t-il.

Le coût de la sécheresse persistante est évalué, pour chaque éleveur, entre 15 000 et

20 000 euros. La production de viande (bovine notamment) en subit directement les conséquences.

Pour lutter contre cette situation périlleuse que le Lot n'avait pas vécue depuis 50 ans, des agriculteurs commandent encore maintenant de la paille à des prix plus élevés que ceux pratiqués durant l'été.

« Trop tard pour semer »

« Il manque 300 millimètres d'eau par rapport aux précipitations attendues durant la même période. Nous avons traversé 69 jours sans pluies significatives a des périodes cruciales pour les semis. Désormais, il est trop tard pour semer, car le froid arrive », détaille à son tour Christophe Canal, secrétaire général de la FDSEA du Lot (Fédération départementale des syndicats d'exploitants agricoles). Devant un tel désastre agricole, les agriculteurs en souffrance ont constitué des dossiers de calamité agricole. 2 200 dossiers ont été déposés dans le Lot. Pour l'instant, 1 500 d'entre eux rentrent dans les critères d'attributions d'aides. Mais celles-ci seront maigres (autour de 2 000 €) par rapport aux pertes subies. Une enveloppe de 300 millions d'euros au titre de l'exonération de la TNFB (Taxe sur le foncier non bâti) a été débloquée par l'état en faveur des agriculteurs. « Cela correspond à des sommes variant de 15 € à 80 € pour les exploitants. C'est scandaleux », lâche Christophe Canal qui pousse ici un coup de gueule retentissant amplifié par le mot de la fin de Jacques Bex : « Nous vivons un vrai désastre agricole ».

 

Publié le 28/10/2011 13:53 | J.-Ph. Laulan

Montauban : L'eau potable sous haute surveillance

Le département connaît une sècheresse accrue à l'approche de l'hiver

A l'heure où la municipalité montalbanaise se penchait, hier en fin d'après-midi, sur l'attribution du futur marché de l'assainissement et de la distribution de l'eau potable (page 23), la situation dans le département de ce précieux élément est toujours placée sous haute surveillance. Il est vrai qu'il y a quelques jours de cela à peine, les pouvoirs publics avaient envisagé de solliciter EDF afin de procéder à d'éventuels lâchers d'eau ceci pour contrecarrer les méfaits de la sécheresse persistante.Pour l'heure, deux arrêtés préfectoraux sont toujours actifs. Le premier concerne précisément l'eau potable et court jusqu'au 31 octobre prochain et si le remplissage des piscines n'est plus trop d'actualité, le lavage des voitures ou l'arrosage des légumes du jardin familial sont pris en compte par ce texte et soumis à réglementation. Le second arrêté porte sur l'irrigation en général et sur le bassin de l'Aveyron en particulier. Il est actif jusqu'au 30 novembre. « En ce qui concerne l'irrigation lorsqu'on prend un arrêté, il abroge automatiquement le précédent » précise Claude Chochon adjoint au chef de service de l'eau à la DDT et plus spécialement chargé de la police de l'eau.

Un terrible mois d'octobre

Cette surveillance constante et prolongée sur tout ce qui touche à ce précieux élément naturel qu'est l'eau s'explique par une sécheresse d'arrière saison qui n'en finit plus de durer. « Depuis 2005 que je m'occupe de ce service, précise Claude Chochon, je n'ai jamais rencontré un mois d'octobre aussi sec. Il y a une personne dans notre service qui est quasiment mobilisée à mi-temps pour effectuer des contrôles réguliers. Au mois d'octobre, c'est quasiment du jamais vu. » De fait, lors des années précédentes, la saison reliée à une possible sécheresse débutait en juin pour se terminer, grosso modo, à la fin septembre. Cette année, elle a débuté dans le courant de mai et n'est pas encore terminée. Et même si les pluies ont été présentes au mois de juillet notamment, depuis la fin août elles n'ont fait des apparitions que trop sporadiques. « C'est vrai qu'il n'y a pas eu depuis plusieurs semaines maintenant des pluies véritablement significatives. On est arrivé à des débits très faibles notamment sur le bassin de l'Aveyron. Cette crise liée à la sécheresse va quasiment courir jusqu'à l'entrée de l'hiver avec des conséquences dans le domaine agricole très, très importantes. Nous avons connu une année totalement atypique. »

 

Publié le 27/10/2011 07:56 | La Dépêche du Midi

Saint-Céré (46) : Situation préoccupante pour la Dordogne

La Bave à Saint-Céré ! un mibnce filet d'au qui n'alimente pratiquement plus la Dordogne qu'elle rejoint, 6 km en aval

Nous l'avions déjà récemment indiqué, le Ségala Lotois est en sécheresse sévère. On attendait les pluies. Elles sont venues mais trop faiblement. Même si les légers coups d'eau semblent faire illusion, le manque d'eau est crucial notamment pour le éleveurs, nombreux sur ce territoire.

Pratiquement tous les cours d'eau, ruisseaux, rus et sources sont taris. Il en est de même pour les affluents de la Dordogne lotoise. Depuis maintenant le début de l'été, sa situation est devenue préoccupante. À fond de Cère et fond de Bave, les eaux sont encore plus basses qu'aux plus forts des étiages de fin d'été. Un arrêté de la préfecture en date du mercredi 29 juin impose des restrictions concernant les prélèvements d'eau sur la Bave pour l'irrigation agricole et les usages non prioritaires : l'arrosage des pelouses, le remplissage des piscines et le lavage des voitures.

Ces derniers jours, la Bave, tout juste remise en eau après de gros travaux d'assainissement, arrive aux débits des plus basses eaux, pire qu'à la fin août. Sans pluie dans jours venir, la rivière qui affiche un débit inférieur à son niveau d'alerte de 0,45 m3/s puisque le 19 octobre il était mesuré à la station du Martinet à 0,399 m3 par seconde, après être passé bien en deçà du débit de crise le 3 octobre, avec des débits inférieurs à 0,18m3 par seconde, a déjà atteint son niveau de crise.

Elle a rejoint en cela les nombreux affluents de la Dordogne, qui y sont déjà, à savoir la Diège, la Corrèze, la Donne, la Tude, la Lizonne, la Vézère, l'Auvézère, le Céou et l'Isle. Par ailleurs, les taux de remplissage de la chaîne de barrages sur la Cère et sur la Maronne ne sont déjà plus que de 40 à 60 %. Malgré l'arrêt de l'arrosage agricole , pour ce début d'automne, l'optimisme n'est pas de mise.

 

Publié le 27/10/2011 07:42 | R.R.

Tarn : Sécheresse, "C'est pire qu'en 2003"

Visite de terrain de la délégation agricole, ici chez Pierre Cluzel (à gauche) pour le canton de Villefranche../ Photo DDM,Jean-Marie Lamboley.

« Et par rapport à 2003 ?» La réponse fusa : « C'est pire ! En 2003, il avait plu plus tôt, la récolte des céréales avait été bonne. Cette année, ce qui nous achève, c'est la sécheresse de septembre. Ceux qui ont semé ne voient rien pointer et les semis qui ont réussi à lever vont devoir affronter les premières gelées. L'année 2012 ne s'annonce pas bien ». Cet échange entre Jean-Jacques Condomines, représentant la direction départementale des territoires (DDT) et un groupe d'éleveurs du canton de Villefranche-d'Albigeois, résume à lui seul les difficultés qu'affrontent les éleveurs tarnais frappés depuis le printemps par la sécheresse. Hier dans le département, de Saint-Christophe à Verdalle, de Cadix à Rouairoux, douze visites d'exploitations agricoles ont été visitées par une délégation représentative du monde agricole (1). Il s'agissait de prendre le pouls de la campagne tarnaise afin de graduer les dégâts causés par la sécheresse et d'envisager les conséquences inévitables qu'elle va entraîner pour l'année à venir. Ce que craint Jean-Claude Huc, président de la FDSEA : « Les éleveurs ont épuisé leurs stocks de réserve, ils repartent à zéro pour 2012, aujourd'hui la situation est très préoccupante, demain elle sera pire encore ».

Synthèse en novembre

Car derrière ces visites c'est une affaire de gros sous qui est en jeu. Selon le niveau de calamité plus ou moins fort, dépendra la hauteur de l'aide que l'État ne fera pas l'économie d'accorder. Pour l'heure l'éligibilité à l'aide est arbitrairement fixée par l'État à 30 % de pertes sur les fourrages et 13 % de pertes sur l'exploitation. Les visites effectuées hier montrent que les pertes en fourrage sont comprises entre 50 % et 55 %. « On espère pouvoir arriver à ce cap pour l'ensemble des éleveurs, souligne le syndicaliste, même s'il reconnaît que dans le Sud du département les pertes sont moins importantes ».

La synthèse des visites de terrain sera faite entre le 10 et le 15 novembre à la préfecture. Tous les dossiers doivent être bouclés le 20 novembre afin d'être examinés par la commission nationale sécheresse qui se tiendra à Paris le 15 décembre. À l'issue de cette réunion, les agriculteurs tarnais sauront si le département est éligible aux aides de calamité agricole. « Ce sera comme d'habitude, on n'aura pas grand-chose et en plus en retard », commentait-on à mots couverts hier sur les hauteurs de Villefranche-d'Albigeois, loin d'être verdoyantes.

État via la DDT, chambre d'agriculture, syndicats agricoles, MSA, banques, assureurs

Le chiffre : 62 Pertes > Récoltes. C'est en pourcentage la baisse des récoltes de fourrage (78 %) et d'ensilage (37 %) enregistrée cette année par l'éleveur Pierre Cluzel par rapport à l'année dernière. Son cheptel se compose de 88 vaches de race limousine et d'une vingtaine de génisses. Qu'il faut bien nourrir.

 

Publié le 24/10/2011 08:46 | R. R.

Tarn : Sécheresse, l'inquiétude des éleveurs grandit

Francis Prat (à gauche) et Gérard Frayssinet dans la stabulation libre de l'éleveur tanusien./Photo DDM, M.A.

Dure année pour les éleveurs du département, confrontés à une terrible sécheresse. L'État a promis des aides. Plus de 700 demandes d'indemnisation ont été déposées. Moins de la moitié sont pour l'instant honorées.

La sécheresse se poursuit, c'est indéniable. Elle dure depuis le printemps et ce ne sont pas les maigres dix jours de précipitations irrégulières de la mi-juillet qui ont vraiment arrangé les choses, même si elles ont contribué à ne pas les aggraver. Face à cette situation et à la grogne qui monte des campagnes, le gouvernement a réagi. En fixant des règles : 30 % de pertes sur les cultures en fourrage et 13 % de pertes sur l'exploitation, donnent droit à une indemnité au titre de la calamité agricole. La direction départementale des territoires (DDT) a enregistré 763 dossiers de demande d'aide, 297 ont été éligibles et chacun de ses exploitants, en majorité situés au Nord de la rive droite du Tarn, a reçu en moyenne la somme de 2 300€. « Ceux qui ont fait leur déclaration via internet, précise-t-on à la DDT, ont été indemnisés vers le 15 septembre; ceux qui l'ont faite sur papier l'ont été la semaine dernière ».

Une aide financière minime

Ces propos ne sont pas vraiment partagés par Francis Prat, éleveur de bovins à Tanus. Fin juin, à l'issue de la récolte de la première coupe, il enregistrait une baisse de 50 % sur l'ensilage et de 40 % sur le fourrage. Pour compenser ce manque il avait dû acheter six tonnes d'aliments et cinquante tonnes de paille. « Nous avons droit à une aide financière minime dont nous ne connaissons pas le montant exact, précise-t-il. En outre, ajoute l'éleveur, certains exploitants qui sont admissibles à cette aide l'ont touchée, d'autre pas ».

Gérard Frayssinet, responsable syndical de la FDSEA pour le canton de Pampelonne renchérit : « Il vaudrait mieux que les aides soient liées aux hectares de prairies en herbe et au nombre d'UGB (unité gros bovins) et que l'on arrête de nous parler de pourcentages ». Le syndicaliste poursuit : « Si en 2012, nous sommes au même stade que maintenant, on sera encore plus mal. C'est pour cela que nous demandons aussi le report en fin d'échéancier de toutes les annuités confondues, celles qui touchent l'élevage et l'achat de matériel ».

Et ce n'est visiblement pas le dégrèvement foncier sur les propriétés non bâties, pour les agriculteurs victimes de la sécheresse, qui va calmer les campagnes : « Encore une compensation minime, regrette Gérard Frayssinet, on ne nous rembourse que 15 % de la taxe, soit quelques malheureux euros ». Et Francis Prat de conclure en évoquant 2012 : « La future récolte pour l'enfourragement pose déjà problème car on ne pourra jamais refaire les stocks que l'on avait avant, certains collègues n'ont même pas pu faire l'implantation des herbages ». Dans les campagnes, on redoute avant tout une nouvelle année de sécheresse. Et la solidarité paysanne ne pourra indéfiniment combler les déficits.

 

Publié le 21/10/2011 10:13 | La Dépêche du Midi

Ginals (82) : 18 tonnes de foin solidaire sont arrivées

Le chargement du foin est parti hier matin, des Hautes-Pyrénées./DDM

7 h 30 hier. Il fait froid et encore nuit à Arcizac-ez-Angles, près de Lourdes, dans les Hautes-Pyrénées. Au cœur du brouillard qui enveloppe sa ferme, Daniel Tarbes, agriculteur, président cantonal de la Fdsea, glisse une carte de visite dans les filets d'une boule de foin. «Pour la traçabilité de ce geste de solidarité», jette-t-il. Car dans la cour de sa ferme, un énorme semi-remorque prend en charge le fourrage destiné à venir en aide aux agriculteurs de Tarn-et-Garonne victimes de la sécheresse. Le chargement est arrivé à 14 heures, chez Marcelle Obscur, à Ginals. «On a collecté des boules auprès d'une dizaine de paysans du secteur Lourdes-Est, explique Daniel Tarbes. Aujourd'hui, on a chargé 62 balles pour cette première livraison, soit 18 tonnes de fourrage. On a encore de la matière pour deux autres voyages puisque les paysans de Lourdes-Ouest s'accrochent à notre action.» Une action bénévole et généreuse soutenue par la Cuma départementale. «Chaque agriculteur solidaire a été invité à fournir gratuitement des balles de foin en fonction de ses possibilités», explique Martine Bustamante, animatrice Fdsea.

En période de pénurie de foin due à la sécheresse, tout est bon à prendre. Les agriculteurs de Tarn-et-Garonne vivent une période très difficile. «Ni en 1976 ni en 2003, notre région n'avait autant souffert, indique Alain Iches, responsable bovin Fdsea 82. De mémoire d'anciens, la nature se rétablissait et les agriculteurs retombaient sur leurs productions avec des pluies au bon moment.» Cette année, tout est grillé «et les semailles d'automne n'ont pas pu se faire en septembre et ne le seront pas puisque, ce matin, il a gelé». Lorsqu'Alain a appris le geste solidaire de ses amis Pyrénéens, quelle joie! «Nous sommes un département d'élevage bovin lait et bovin viande, les bêtes restent dehors, mais cette sécheresse nous obligera à nourrir nos animaux neuf à dix mois sur l'année, nourriture accompagnée de compléments alimentaires.» La menace de décapitalisation plane sur certains agriculteurs, jusqu'à abandonner la filière et à se tourner vers les céréales. «Acheter du fourrage devient trop lourd pour une exploitation. Les revenus sont trop fragiles pour insister.»

Une autre livraison est prévue aujourd'hui, à Espinas.

 

Publié le 18/10/2011 08:40 | Dominique Delpiroux

Sécheresse : La campagne crève de soif

À côté d'Albi, les jeunes arbres sont en train de crever sous l'effet de la sécheresse. / Photo DDM, Émilie Cayre.

La pluviométrie ne cesse d'être déficitaire depuis le début de l'année sur la région, et en plus il fait chaud. Voilà qui met en grande difficulté les agriculteurs, et surtout les éleveurs.

Dans le Sud Aveyron, le Rougier n'a jamais aussi bien porté son nom. Il est sec comme un coup de trique, brûlant comme l'enfer.

« Notre récolte est de 30 % de ce qu'elle est une année ordinaire, confie Matthieu Bernat, à Camarès. Un de mes voisins qui a la cinquantaine, m'assure que c'est la pire année qu'il a connue. Les feuilles tombent des arbres. L'autre jour, à la chasse, on voyait à travers les buissons : ils perdent leur feuillage. Et là-haut, du côté de la Montagne Noire, on a vu se tarir des sources qu'on avait toujours vu couler de mémoire d'homme ! »

Cet été indien, pour les citadins, c'est le rêve. Le 2 octobre dernier, on battait un record de température avec 31° à Blagnac. Et depuis, on peut toujours manger dehors dans la banlieue toulousaine ou aux terrasses des restaurants.

Mais côté campagne, c'est une sévère sécheresse que les agriculteurs sont en train de subir.

En septembre, tous les départements, mais surtout le Lot, l'Aude et la Corrèze ont connu des déficits en eau catastrophiques (25 à 50 % des normales, voir seulement 10 % dans le nord du Tarn-et-Garonne). Le mois d'octobre a démarré dans des conditions similaires, et hier, le cumul ne représentait au mieux que 18 % du mois entier, au pire… 1 % ! Une sécheresse à contretemps qui se déchaîne à l'automne.

« C'est tout le nord de la région qui est concerné, explique Jean-Louis Cazaubon, le président de la Chambre régionale d'Agriculture. L'Aveyron, le Lot, le Tarn, le Tarn-et-Garonne... Cela fait plaisir aux maïsiculteurs, qui ne dépenseront pas de fuel pour sécher les grains, mais pour tous les éleveurs, c'est un sérieux problème. Ce sont les zones à herbe et les céréales à paille qui sont les plus touchées. Les troupeaux n'ont plus que des paillassons ! »

L'Aveyron est un des départements les plus touchés.

« Les pluies de juillet ont permis à l'herbe de pousser et aux animaux de manger un peu, dans le nord du département. Mais dans les Causses et les Rougiers, c'est catastrophique. » déplore le président de la FDSEA Dominique Fayel.

Les agriculteurs ont bien tenté de rattraper le manque d'herbe en retournant les prés et en semant en toute hâte du fourrage.

« Mais comme il n'a pas plu, il n'y a pas eu de levée, constate Matthieu Bernat. Et nous sommes bientôt en novembre, il va y avoir bientôt les gelées ! »

Jean-Louis Cazaubon martèle : « Il faut absolument revoir notre politique de réserves d'eau au niveau régional. Un agriculteur qui peut arroser deux ou trois fois en période de sécheresse sauve sa récolte ! Il vaut toujours mieux ça que de se retourner vers les compagnies d'assurances !

L'étiage le plus faible depuis 44 ans

« C'est une situation qui n'est pas facile et une année vraiment curieuse ! » observe Bernard Leroy, au Syndicat Mixte d'Études et d'Aménagement de la Garonne, le Smeag. Cet organisme est chargé de veiller à la bonne santé de Dame Garonne, et notamment que son débit reste suffisamment important. Si la Garonne est trop basse, elle est en grand danger, notamment en cas de pollution, qui pourrait détruire faune et flore.

Or, depuis le mois de septembre, le Smeag organise le soutien d'étiage : 10 mètres cubes par seconde venant des barrages d'EDF sont déversés dans la Garonne…

« Nous approchons des records absolus de débits les plus faibles en octobre, assure Bernard Leroy. Il y a à peu près deux fois moins d'eau dans la Garonne qu'une année normale.

Ainsi, à Toulouse, il coule à peu près 100 m3 par seconde sous le Pont Neuf au mois d'octobre. On en est actuellement à 47 m3, mais y compris les 10 m3 du soutien d'étiage ! »

C'est encore plus frappant à Lamagistère, où il passe actuellement 70 m3 sous les ponts, alors que le débit normal tourne autour de 180 m3 !

« C'est le chiffre le plus faible depuis 44 ans, indique Bernard Leroy. Non seulement la Garonne est basse, mais les rivières du Massif Central, Tarn, Aveyron, sont elles aussi très faibles. »

Le Smeag est chargé du soutien d'étiage jusqu'au premier novembre. Après ce sera au préfet de décider s'il faut continuer d'ouvrir les vannes des barrages EDF. Heureusement, grâce aux pluies de cet été, les réserves sont encore copieuses, il reste environ 40 % du stock d'eau disponible avant l'hiver.

« S'il fait un coup de froid, alors, les barrages seront obligés de turbiner pour produire du courant, et cela alimentera nos rivières », ajoute Bernard Leroy.

Pour se consoler aussi, les températures fraîches du matin sont bonnes pour la Garonne qui maintient ainsi un meilleur niveau d'oxygène que pendant l'été où elle devient un bouillon de culture.

Le chiffre : 3°c de plus que les normales saisonnières > au mois d'octobre. pour ce qui concerne les températures maximales. 31°c , le 2 octobre à Toulouse sont un record absolu depuis 1947 !

« 2011 est vraiment une année bizarre. Ce mois d'octobre connaît des records jamais encore observés » Bernard Leroy, chargé de mission au Smeag.

 

Publié le 16/10/2011 03:48 | La Dépêche du Midi

Lot & Garonne : Septembre torride

Le jardin Jayan permet aux Agenais de profiter au maximum des derniers jours de beau temps./archives

Les cumuls de pluies relevés pour ce mois de septembre sur les points de mesures du département sont compris entre 9 mm à Monsempron-Libos et plus de 80 mm à Aiguillon.

Les pluies sont donc très disparates, fortement déficitaires sur une grande partie du département mais normales voire excédentaires sur une zone de l'Albret allant de Mézin à Xaintrailles où les orages ont donné de fortes précipitations.

Le déficit est généralement de 50 à 60 % mais atteint 70 % à 80 % sur le Fumélois. Ce manque d'eau accentue la sécheresse qui sévit depuis plusieurs mois.

Les données enregistrées montrent que la forte chaleur ressentie était bien réelle puisque les moyennes les températures minimales dépassent de deux degrés les normales.

De même, les moyennes des températures maximales frôlent les records et sont supérieures de 3 à 4° aux normales. On note à Agen, onze jours où le thermomètre a dépassé les 30 degrés alors que la valeur moyenne pour septembre est de deux jours et ce record égale celui de 1985.

Le maximum de la période a été enregistré le 10 septembre avec 35,2 °C à Agen, 35,5 °C à Douzains.

Les températures minimales persistent au-dessus des normales quotidiennes sauf les 6, 7 et du 20 au 23 où lors de ces petits matins frais, le mercure est descendu sous la barre des 10°.

En revanche le 11, il faisait encore plus de 20 degrés à Agen au lever du jour.

 

Publié le 15/10/2011 09:00 | Jean-Michel Fabre

Lot : L'année la plus sèche depuis 50 ans

L'année la plus sèche depuis 50 ans

Depuis le début du mois, il n'est tombé que 4,2 mm d'eau. Le temps sec dure depuis des semaines et des mois. Selon Météo-France Gourdon, 2011 , dans le Lot, bat tous les records et s'affirme comme la plus sèche depuis 1961.

Le menu météo servi depuis maintenant plus d'un mois ne varie pas : léger brouillard le matin, ciel d'azur sans le moindre panache blanc ensuite. La pluviométrie se situe au plus bas de l'échelle avec 12 mm relevés à Gourdon en septembre et seulement 4,2 mm depuis le 1er octobre. Une goutte d'eau. L'impression de sécheresse exceptionnelle par sa durée que les Lotois peuvent ressentir se confirme dans les chiffres. Technicien à la station de Météo-France Gourdon, M. Piquemal a étudié les relevés depuis la création de la station en 1961 et fait le comparatif avec la situation actuelle : « 2011 bat tous les records, c'est l'année la plus sèche depuis un demi-siècle. Depuis le 1er janvier et jusqu'au 13 octobre, il est tombé à Gourdon 394 mm d'eau, c'est le plus faible cumul de pluie enregistré chez nous, le précédent record remonte à 2005 avec 528 mm ». La température est à l'unisson avec 15° en moyenne plaçant là-encore 2011 parmi les années les plus chaudes depuis cinquante ans.

L'été en automne qui enchante les touristes de l'arrière-saison, fait souffrir les cours d'eau. « Dans le Sud Quercy et la partie Ouest, le manque d'eau est sévère, des coins sont à sec » indique Patrice Jaubert, le directeur de la Fédération des association de pêche. Le Céou est dans le rouge, comme la Sourdoire, un affluent de la Dordogne, la Sagne près de Cabrerets, le Vert, le bassin de la Thèze. Mais malgré des débits faibles, le poisson parvient à s'adapter au milieu, Patrice Jaubert donne l'exemple de truites dans la Bave qui attendent des jours meilleurs en se mettant à l'abri dans une eau fraîche.

La sécheresse de septembre et d'octobre marque l'agriculture surtout sur les secteurs Causses et Ségala. Ce sont les cultures fourragères et les semis d'automne comme le colza qui en font les frais. Un souci de plus pour les éleveurs car ces plantations doivent nourrir les troupeaux l'année prochaine.

Des arrosages comme en août

« La fréquence des arrosages se rapproche de celle d'un mois d'août » constate Jean-Luc Combelles, maraîcher à Hortisyl Cahors. « Avec cette chaleur, la plante travaille et consomme plus ». Pour ses plants de fleurs , il pratique l'arrosage localisé, du goutte à goutte, économe en eau.

 

Publié le 13/10/2011 08:40 | B.G.

Montauban : La sécheresse menace le golf des Aiguillons

Pierre Vanoni montre le niveau extrêtement bas des lacs du golf des Aiguillons. /Photo DDM, Chantal Longo.

Depuis le début de semaine, l'eau est réservée aux usages prioritaires dans tout le département. Déjà malme nés ar la sécheresse depuis le début del'état, comment les golfs s'organisent avec ces nouvelles restrictions.

Non, vous ne rêvez pas. En plein automne, le préfet a durci les restrictions d'eau potable sur tout le département. L'arrêté publié en début de semaine (lire notre édition de mardi) interdit jusqu'au 31 octobre le lavage des voitures en dehors des stations spécialisées, la mise à niveau des piscines de 8 heures à 20 heures, l'arrosage des espaces verts publics et privés, des jardins d'agrément et des espaces sportifs de toute nature aux mêmes horaires.

Réserves d'eau très tendues

Déjà soumis à des chartes sur la consommation d'eau, les parcours de golf sont bien évidemment concernés par les nouvelles restrictions. Depuis le début de l'été, ils sont aussi touchés par la sécheresse. A l'image du golf des Aiguillons à Montauban, où le gazon a viré au jaune : « Nous avons pourtant plusieurs lacs pour arroser le golf. Mais cette année, la situation de ces réserves en eau est très tendue. Le niveau des lacs qui sont alimentés par les nappes est extrêmement bas. Je n'avais pas connu cela depuis une douzaine d'années. Heureusement, les nuits sont maintenant un peu plus fraîches et limitent l'évaporation. A partir de maintenant, on garde le peu d'eau que l'on a pour essayer de sauver les zones de départ et les greens. On ne sait pas comment on va tenir. Pour le reste du parcours, c'est moins agréable à l'œil mais c'est parfaitement entretenu pour jouer et se faire plaisir », explique Pierre Vanoni, le propriétaire de ce golf qui se prépare à accueillir dimanche une grande compétition départementale.

Le golf de 18 trous de l'Estang est, lui, toujours en chantier pour une ouverture prévue au printemps prochain à Montauban. Actuellement, c'est la phase d'engazonnement. « Nous n'avons pas de problème. Nous récupérons les eaux usées et traitées pa la station d'épuration. On ne puise pas dans la nappe phréatique », explique un responsable.

 

Publié le 12/10/2011 09:41 | J.M.

Saint-Martory (31) : Sécheresse, les agriculteurs sur le champ de la solidarité

Trois camions ont été remplis hier par les adhérents de l'ACVA de Salies./Photo DDM

À la campagne on a appris à se serrer les coudes comme le démontre l'opération mise sur pied par les agriculteurs du canton de Salies-du-Salat. Hier, à la mi-journée, à l'initiative de l'ACVA (association cantonale de vulgarisation agricole) un convoi de 70 tonnes de foin est parti de Saint-Martory pour Saint-Chely-d'Apcher (Lozère) à destination d'éleveurs qui ont été mis en grande difficulté par la sécheresse du printemps. « Nous avons choisi huit éleveurs qui ont été repérés par la cellule agriculteurs en difficulté de la chambre d'agriculture de la Lozère et certains d'entre eux ont déjà été obligés de décapitaliser en vendant une partie de leur troupeau. À la demande de l'ACVA de Salies, cette aide a été ciblée à ceux qui en avaient le plus besoin, sur la même commune pour faciliter l'acheminement du foin » indique Charline Bouchet, conseillère agricole qui s'est investie dans cette opération.

Victimes de la sécheresse exceptionnelle du printemps, les agriculteurs de cette région n'ont pu faire qu'une seule coupe de foin cette saison au lieu des trois coupes attendues. Et cette pénurie presque généralisée en France, a entraîné une flambée du prix du foin de plus de 50 %.

70 tonnes de foin soit 4 500 euros

Ayant pu faire une récolte à part entière et laisser leurs troupeaux dans les pâtures, les agriculteurs de Salies ont décidé d'agir pour aider leurs collègues sinistrés. « Nous avons demandé aux soixante agriculteurs de chez nous d'offrir chacun entre une et trois balles de foin sans bien sûr avoir à toucher à leurs stocks pour l'hiver. Ils ont répondu favorablement et ce matin nous avons chargé plus de deux cents balles pour les envoyer en Lozère » constate Patrick Pintat président de l'ACVA. Ce bel acte d'entraide d'une valeur estimée à 4 500 €, fait des émules puisque dans les jours qui viennent il est prévu qu'un autre convoi parte vers la Lozère chargé de foin offert cette fois par l'ACVA d'Aurignac.

 

Publié le 10/10/2011 08:10 | Christian Goutorbe

Languedoc : Alerte rouge sur le front des incendies

Depuis quatre jours les sapeurs pompiers luttent contre le feu./ AFP

Quelque 300 hectares de forêts ou de garrigue ont été détruits ce week-end dans l'Hérault. Un secteur où la sécheresse crée des conditions « épouvantables ».

Depuis quatre jours de vent violent, les pompiers du Languedoc-Roussillon sont sur le pied de guerre pour mater les très nombreux départs de feu. Pour le seul département de l'Hérault, plus de 130 allumages ont été répertoriés depuis jeudi générant la disparition de plus de 300 hectares de garrigue ou de forêt. Une équipe de surveillance devait rester toute la nuit sur les lieux de l'incendie ayant touché dans l'après-midi les communes Saint-Pargoire, Villeveyrac, Montagnac et Saint-Pons-de-Mauchiens, et qui a dévasté quelque 150 hectares de garrigue mais n'a touché aucune habitation.

A Vendres, à l'ouest de Béziers, un autre départ de feu, qui menaçait vers 22 h 30 plusieurs campings, a nécessité l'évacuation d'une cinquantaine de personnes.

« Nous sommes dans une situation particulièrement difficile. Le risque est à peu près du même niveau qu'au mois d'août avec une végétation très sèche faute de précipitations. Mais nous n'avons pas les mêmes effectifs pour lutter puisque les saisonniers ne sont plus là », explique un des responsables du service départemental d'incendie et de secours (SDIS).

Avions de reconnaissance

Pour repérer au plus vite les départs de feu, les pompiers ont réarmé huit tours de guet. Ils font tourner en permanence les petits avions de reconnaissance. Hier l'un d'entre eux, un monomoteur Morane a dû se poser en catastrophe sur une route déserte à Cazouls-Les-Béziers. La veille, un appareil du même type a été totalement détruit dans un incendie consécutivement à un atterrissage d'urgence dans un champ près de Pouzols (notre édition d'hier). Le pilote, indemne a eu juste le temps de quitter le poste de pilotage avant l'embrasement.

La situation d'urgence est exactement la même dans les Pyrénées-Orientales où les pompiers ont dû intervenir hier à trois reprises en zone périurbaine à Rivesaltes, Pia et Perpignan pour éviter le pire. Les écobuages sauvages et inconscients, plus les gestes de pyromanes, sont montrés du doigt.

 

Publié le 08/10/2011 10:21 | Propos recueillis par M. Nogier

Gourdon (46) : 2011, une année exceptionnelle

La station météo de Gourdon.

En attendant la pluie, pour remplir les ruisseaux (voir notre édition d'hier) nous avons rencontré Jean-Michel Piquemal responsable de la station météo de Gourdon pour faire le point sur la synthèse du mois de janvier à ce mois de septembre très ensoleillé.

Que peut-on dire sur les moyennes de cette année 2011 ?

Cette année a été à l'inverse de la moyenne en général, c'est-à-dire que l'hiver dernier fut très sec, le printemps encore plus, et juillet pluvieux. Cet automne commence par un mois de septembre qui n'est pas loin des records de sécheresse. Cela n'a pas satisfait les agriculteurs car le printemps où il doit y avoir la recharge en eau a été très sec et cela n'a pas satisfait les touristes puisque le mois de juillet a été presque automnal (c'est le seul mois excédentaire en eau depuis le début de l'année)

Est-ce une année exceptionnelle ?

Effectivement, du 1er janvier au 30 septembre, depuis 50 ans de mesure, on est au plus bas pour les précipitations. C'est un record 390 mm d'eau au total quand la moyenne sur Gourdon est de 653 mm. On a dépassé le record de l'année 1976 qui était de 393 mm. En température, on est aussi sur des records puisque l'année se situe dans les 4 à 5 années les plus chaudes sur les 50 dernières années. Il n'y a jamais eu autant de soleil qu'au mois de mai, mois qui est d'habitude le plus pluvieux sur notre région. Ce mois de juillet reste le moins ensoleillé des 20 dernières années.

Quelles sont les tendances pour les années à venir ?

Depuis les années 90, on a une tendance qui se dessine nettement : celle du réchauffement même si ce n'est pas régulier (2010 a été une des années les plus froides depuis 20 ans). Depuis un siècle, on remarque une montée des températures de 1° et sur ce qui est attendu on estime une hausse de 2 à 5°. Pour les précipitations, il y aurait un axe avec une évolution des pluies qui seraient plus nombreuses dans le nord de la France et une tendance à plus de sécheresse dans le sud mais ceci.

À la station météo de Gourdon les relevés se font quotidiennement, voir à chaque heure. Tout y est enregistré mais hélas, en 2013, la station va fermer ses portes.

 

Publié le 07/10/2011 09:44 | La Dépêche du Midi

Gourdon (46) : Sécheresse, "la situation peut devenir dramatique"

Roger Leguevaques garde pêche à Gourdon.

Roger Leguevaques, garde-pêche de Gourdon depuis plus de 10 ans constate avec inquiétude que la source antique qui passe sous la chapelle de Notre-Dame des Neiges ne coule plus. Beaucoup de petits ruisseaux autour de Gourdon comme le Bléou et le Céou sont à sec.

« C'est pire qu'en 2003 car on a la sécheresse depuis le mois d'avril et les pluies de cet été n'ont réussi qu'à maintenir les niveaux existants puis au mois d'août la sécheresse est revenue et s'il ne pleut pas beaucoup dans les semaines à venir cela va devenir dramatique. Nous avons fait des pêches électriques pour sauver les poissons. Nous avons sauvé 1500 truites. On les a mises dans des portions de ruisseau où il restait encore de l'eau.

On surveille quotidiennement car ces portions sont en train de s'assécher » explique le garde-pêche.

Pour lui, la situation s'aggrave d'année en année car les périodes de sécheresse ne duraient que peu de temps maintenant elles s'étendent sur plusieurs mois et cela a pour conséquence de détruire aussi la flore et les « petites bêtes » du milieu aquatique qui servent aussi à la nourriture des poissons.

« Il faudra plusieurs années pour régénérer le milieu et notre association de pêche et de protection du milieu aquatique de Gourdon (AAPPMA) et son président André Montbertrand devront faire un effort considérable pour rempoissonner ». Le rêve de Roger Leguevaques : de la pluie en quantité suffisante pour les jours à venir et que ses concitoyens prennent conscience de la valeur de l 'eau.

 

Publié le 04/10/2011 09:28 | Jean-Michel Fabre

Cahors : Les bienfaits de l'été en automne

Une famille de Suisses-Allemands aborde le ponton de Vers, hier en début d'après-midi. / Photo DDM, Marc Salvet

Les professionnels du tourisme se frottent les mains. Avec la météo exceptionnelle, les activités nautiques se poursuivent, des gîtes se remplissent, les hôtels accueillent une clientèle de proximité venue de Toulouse ou Bordeaux.

La météo lorsqu'elle n'est que grand soleil et ciel bleu, agit comme une cure d'optimisme. Le département du Lot qui jouit d'une arrière-saison exceptionnelle, est devenu lieu de villégiature pour toute une clientèle urbaine désireuse de prolonger l'été. « Ils s'informent de la météo prévue par la fin de semaine puis téléphonent le mercredi pour réserver ». Éric Viven le propriétaire de l'hôtel Saint-Cirq bâti face au célèbre site, accueille cette clientèle de passage arrivée de Toulouse, Bordeaux ou Clermont-Ferrand. « Ils sont à moins de 3 heures du Lot et n'hésitent pas à se décider à la dernière minute. »

Les professionnels du tourisme comparent ces deux premiers jours d'octobre à un week-end de pleine saison. Du monde dans les gîtes, des clients dans les hôtels, et des loueurs de bateaux ravis. Michel Aimar à Quercy-Land Souillac est catégorique : « J'exerce depuis 1974, c'est la première fois qu'on travaille autant à cette période ». Dimanche, sur la rivière Dordogne, 84 personnes ont utilisé ses canoës pour se balader au fil de l'eau. « Ils viennent pour les bateaux et le vélo ».

Le Lot calme comme un canal, un autre effet du beau temps, a laissé les mariniers voguer librement. « D'avril à aujourd'hui, le niveau de la rivière n'a pas bougé, du jamais vu depuis le lancement de la navigation en 1990 », note Sylvain Baboulène (Babou marine). Les deux dernières semaines de septembre, au lieu des 6 locations de house-boat habituelles, le loueur cadurcien est passé à 16 auprès d'une clientèle étrangère, Australiens, Espagnols, Italiens.

L'ambiance estivale est confirmée par les statistiques de Météo France Gourdon. « En septembre, il y a eu 220 heures d'ensoleillement contre 191 en moyenne, soit 29 heures de soleil en plus ».

Le technicien de Météo France souligne les températures exceptionnellement chaudes : « Il y a eu 20 jours à plus de 25° et 8 jours à 30°. Nous arrivons à des écarts sensibles de 3° au-dessus de la normale, avec une moyenne de 20,1° contre 17,2° pour un mois de septembre habituel ».

La sécheresse est forte, le cumul de déficit atteint 80 %. Gourdon a vécu le 3e mois de septembre le plus sec depuis l'ouverture de la station météo en 1961 : 12,4 mm contre 75 mm. Avec les feux de broussailles, c'est le revers de l'été indien.

 

Publié le 01/10/2011 03:50 | F.L.

Blajan (31) : L'eau coule à nouveau dans la Seygouade

La Seygouade coule enfin depuis que les Coteaux de Gascogne ont lâché la vanne de Boudrac./ Photo DDM

Depuis la fin du mois d'août, la Seygouade était à sec. Cette rivière qui prend sa source sur le plateau de Lannemezan, se jette dans la Save, en aval des gorges de Lespugue.

Depuis quelques jours, elle coule à nouveau, suite à un lâcher d'eau récemment effectué par la Compagnie d'Aménagement des Coteaux de Gascogne. Rappelons que le système Neste permet de garantir entre autres la salubrité des rivières en été, en automne et en hiver.

Le président de la société de pêche de Boulogne, Didier Valats en est bien conscient : « Depuis plusieurs années, nous ne procédons pas à un alevinage de la Seygouade, car nous connaissons ce problème. Nous élevons nos estivaux dès le mois de mars dans les bassins de Nizors que nous prête généreusement Madame Martin. Quand ils deviennent des truitelles, nous en lâchons environ 2500 dès l'automne dans la Save, la Gesse, la Bernesse et la Nère, mais pas la Seygouade. C'est bien dommage car c'était une excellente rivière, même si l'on peut y reprendre des truites au printemps. »

Interrogé au téléphone, Monsieur Godet, le responsable de l'agence des Coteaux de Gascogne de Castelnau-Magnoac, dont dépend la gestion des rivières, rappelle qu'il est « hors de question pour nous de laisser une rivière à sec. Tous les préleveurs, notamment les syndicats du Plateau ainsi que celui des Hauts- Coteaux de Boulogne, ont signé un contrat d'eau avec notre compagnie, qui garantit, en fonction du lit des rivières, un débit maximum et un débit minimum respectant les contraintes de l'environnement. La Seygouade est alimentée à partir d'une vanne située à Boudrac, quand on nous signale un débit insuffisant, nous le vérifions d'abord, puis nous ouvrons la vanne si nécessaire ».

Dans le cas présent, il semblerait que personne n'avait signalé l'état de sécheresse de cet affluent de la Save, ce qui expliquerait cette catastrophe écologique. Les pêcheurs de première catégorie ont rangé leurs cannes depuis la fermeture, mais ils savent bien que tout l'écosystème aquatique est détruit pour très longtemps. Comme le président Didier Valats, ils espèrent que désormais la Seygouade coulera durablement de nouveaux jours paisibles.

 

Publié le 29/09/2011 08:49 | La Dépêche du Midi

Salviac (46) : La fontaine victime de la sécheresse

De mémoire de Salviacois, c'est la première fois que la fontaine séculaire du centre du village s'assèche naturellement.

La fontaine du centre du village, proche de la place Cambornac, participe encore à la vie du village, même si les animaux ne viennent plus se désaltérer à l'abreuvoir, qui a d'ailleurs disparu. Reste la fontaine circulaire, qui sert souvent d'image de marque au village, comme l'hôtel de ville et l'octroi. Elle sert essentiellement aux touristes, qui s'y rafraichissent, et aux riverains, qui y puisent de quoi arroser leurs plantations de fleurs. Une fontaine sans histoire qui coule depuis plusieurs siècles. Dans les archives du conseil municipal, on trouve en 1905 une délibération pour le remplacement de la pompe à bras «pour que les villageois puissent venir alimenter leur domicile en eau » et des cartes postales de la même époque montrent des femmes portant une bassine d'eau sur la tête. Or, depuis deux jours, la fontaine ne coule plus.

De l'avis du maire, Jean-Pierre Cabanel, s'appuyant sur son expérience et les témoignages des plus anciens riverains, c'est la première fois de mémoire de Salviacois qu'un pareil incident se produit. Tout au plus, la source qui alimente la fontaine avait-elle dû être détournée le temps de travaux à l'office de tourisme, il y a une dizaine d'années; mais, les travaux terminés, la source avait retrouvé son chemin habituel.

Il s'agit donc bien d'une conséquence funeste de la sécheresse actuelle, qui a également presque asséché le ruisseau de Pâque qui traverse le bourg. Le Céou à Pontcarral est sec depuis plusieurs semaines. Heureusement, la Sogedo a confirmé qu'il n'y a, pour l'instant, aucune inquiétude à avoir sur l'alimentation en eau potable qui ne vient pas du même endroit que l'eau alimentant la fontaine. Il ne reste donc qu'à attendre la pluie.

 

Publié le 29/09/2011 07:41 | M.-Ch. Bessou

Manque d'eau : "terre brûlée" dans le sud Aveyron

Si l'Aubrac reste vert, la sécheresse sévit, plus au sud, comme ici à Séverac-le-Château. /Photo DDM, Céline Grousset

Une terre totalement aride dans le sud Aveyron, c'est ce qu'ont pu constater, de visu et in situ, les quelques élus et des membres de la DDT conviés, avant-hier, entre Brousse-le-Château et Broquiès par la FSDEA. Une sorte de « piqûre de rappel » afin que chacun puisse intervenir auprès des ministères concernés pour témoigner de la situation préoccupante vécue par les agriculteurs et demander ainsi des aides plus conséquentes.

« Cette sécheresse risque de faire mal jusqu'à la saison prochaine », s'inquiète Jean-Pierre Verlaguet, secrétaire général de la FDSEA. Même si, autour de Rodez, les paysages ont reverdi, les pluies de juillet semblent n'avoir eu aucune incidence plus au sud. « Elles ont même contribué à dégrader l'état du sol et à le brûler. » Et, en ce mois de septembre, « cette sécheresse qui continue à sévir nous met dans l'embarras pour l'année à venir car les prairies ont tellement souffert qu'on ne sait pas si on doit ressemer ou pas », s'interroge le même.

La station météo de Millau-Soulobre n'a enregistré que 200 millimètres d'eau depuis le 1er janvier alors qu'habituellement, à cette époque de l'année, il devrait en être tombé deux fois plus.

« Nous sommes largement en deçà de la moyenne des dix dernières années. Ce déficit de pluviométrie fait très mal. Il n'y a plus aucune réserve, la situation est très sérieuse ».

La FDSEA tire donc la sonnette d'alarme.

2400 dossiers sécheresse instruits

La zone sinistrée s'étend sur le sud Aveyron, le Lévézou et le bas-Quercy. Le niveau de perte a été arrêté à 30 % et les agriculteurs ont été indemnisés à hauteur de 1 000 € par exploitation alors qu'ils ont acheté environ 6 000 € de fourrage n'étant même pas certain d'arriver avec ça jusqu'au printemps prochain. « Nous demandons une indemnisation à hauteur de 60 %. Le fond calamité est abondé pour moitié par les agriculteurs, c'est normal que cela nous revienne. »

 

Publié le 29/09/2011 07:40 | J.M.

Rodez : L'été joue les prolongations

Ce début d'automne est doux mais on ne bat pas de records de chaleur. Et gare au retour de bâton avec des températures saisonnières dès la semaine prochaine./Photo DDM

L'été indien que nous vivons actuellement va se prolonger jusqu'au milieu de la semaine prochaine. Mais dès lors, attention à un retour des températures de saison avec le choc de 10 degrés de moins d'un coup.

Contrairement à ce que l'on pourrait penser, la douceur que nous vivons actuellement ne bat pas de records de chaleur. Par exemple, avant-hier, la température à Rodez était certes à 10 degrés au-dessus des normales avec 26,8°, mais on est loin du record de 1987 (34,4°). Idem à Millau avec 30,9° mesurés contre 34,1 en septembre 1987.

Mais mine de rien, on vit quand même un septembre particulièrement doux avec une moyenne de 18,8° sur le mois, à rapprocher des records de septembre 1987 (19,7°) ou 1985 (19,1°).

La préoccupation du moment viendrait plutôt du côté des précipitations. Le sud du département est particulièrement touché avec seulement 16 mm de chutes de pluies du côté de Millau et des gorges du Tarn, soit un déficit pluvieux de… 80 % ! La situation n'est guère plus brillante du côté de Rodez, du Villefranchois ou encore de l'Aubrac, où le déficit atteint les 50 %, avec seulement 40 mm de pluie tombés durant ce mois de septembre. Le record de sécheresse remonte à 1985 avec 1,6 mm à Rodez et 9 mm à Millau.

Mais cette année est tout de même celle d'un record : celui de l'absence de pluies dans le sud Aveyron depuis le 1er janvier, avec seulement 250 mm.

Le beau temps actuel devrait durer jusqu'au milieu de la semaine prochaine. On est en train de vivre le mois de juillet qu'on aurait dû avoir. En cause, le stationnement d'un anticyclone persistant sur l'Europe de l'ouest.

Mais attention au grand retour de bâton. Après ces quelques jours d'été offerts par le ciel, on va retrouver des températures de saison, soit une chute programmée de quelque 10° du mercure. Aucune pluie conséquente n'est prévue hormis, peut-être, quelques ondées passagères.

La conclusion de Météo France est que, paradoxalement, nous ne vivons pas un mois de septembre remarquable, même s'il est particulièrement doux.

 

Publié le 28/09/2011 17:07 | © 2011 AFP

Un mois de septembre parmi les plus chauds depuis 1900

A Paris, au Trocadéro, le 10 septembre 2011 Miguel Medina AFP/Archives

Le mois de septembre 2011, exceptionnellement estival surtout dans la deuxième quinzaine, devrait figurer parmi les dix mois de septembre les plus chauds depuis le début du XXe siècle, après une période fraîche et pluvieuse cet été.

Le beau temps de cette fin septembre, avec beaucoup de soleil et des températures maximales supérieures aux normales saisonnières, devrait se maintenir jusqu'en milieu de semaine prochaine, selon les prévisions de Météo France, qui ne prévoit pas de pluie avant le 5 octobre.

Fait remarquable, le mois de septembre devrait, cette année, être plus chaud que le mois de juillet, qui était le plus frais depuis 30 ans et fortement pluvieux, dans le Nord comme à Marseille.

Même si, souligne Jérôme Lecou, prévisionniste à Météo France, l'anomalie sur l'ensemble de 2011 est plutôt à chercher du côté du mois de juillet, car "au final, c'est plutôt le caractère doux qui domine très largement depuis le début de l'année".

Les températures au cours du mois devraient dépasser de 2°C les moyennes pour un mois de septembre. "Ce sera probablement le septième ou le huitième mois de septembre le plus chaud depuis le début du XXe siècle, et en tous cas dans les dix plus chauds", analyse Jérôme Lecou.

Par comparaison, le mois de septembre le plus chaud du XXe siècle avait été observé en 1949, avec une température supérieure de 3,2°C à la normale.

Depuis, parmi les mois de septembre les plus chauds, figurent ceux de 1991, 1999 et 2006.

8 degrés au-dessus des normes

En outre, cette année, les températures sont particulièrement remarquables à la fin du mois, avec par exemple des températures maximales supérieures de 4 à 8 degrés aux normales saisonnières mercredi après-midi.

Il faut remonter à 1985 pour trouver un phénomène similaire : l'année 1985 avait vu de fortes chaleurs dans la deuxième quinzaine de septembre et au début octobre, avec par exemple 30°C à Orléans et 28°C à Paris le 1er octobre.

Corollaire des températures élevées, le mois de septembre est aussi très ensoleillé et sec.

"On avait eu un premier semestre marqué par une sécheresse, puis une accalmie pendant la période de juillet-début août. Mais on a à nouveau un mois de septembre qui est particulièrement sec", indique Jérôme Lecou.

"On a enchaîné un début d'année qui a été particulièrement doux, un printemps extrêmement chaud et une période au coeur de l'été, entre le 15 juillet et le 15 août, qui a été très fraîche. Mais ça a été quasiment la seule période très fraîche de l'année", ajoute le prévisionniste.

Pour lui, les mois de septembre chauds et secs ont tendance à revenir ces quinze dernières années, un phénomène qui "correspond toujours à des situations de fin d'été" où "l'anticyclone qui vient généralement de la région des Açores" vient "se positionner sur la France", bloquant "toute entrée de perturbations".

Des mois de septembre chauds et secs qui ne sont pas sans lien avec le réchauffement climatique pour le prévisionniste, même s'il juge que les causes sont "difficiles à établir".

"Si on prend isolément le mois de septembre, on peut pas faire de lien par exemple avec le changement climatique", car on peut remonter très loin dans l'histoire et trouver des mois de septembre chauds et secs, analyse-t-il. "Mais dans la perspective du changement climatique, c'est quand même cohérent d'avoir des étés peut-être plus longs et plus secs".

 

Publié le 20/09/2011 09:29 | La Dépêche du Midi

Molières (82) : Sécheresse et pluviosité contrariantes

Affluence dans la salle Pyramide, en fin de matinée.

Démarrée timidement dimanche, dans la fraîcheur matinale, la fréquentation de l'annuel comice agricole cantonal a connu son pic d'affluence en fin de matinée. Les exposants agriculteurs étaient bien au rendez-vous, toujours nombreux à présenter de belles productions locales. C'est ainsi que les visiteurs ont pu admirer des présentations artistiques de fruits et de légumes. Melons, raisins, pommes, pêches, pruneaux, fraises, tomates, ail, courgettes, poivrons, cucurbitacées en tout genre se disputaient la vedette avec d'autres produits gourmands, tels que miel, croustades et produits de la transformation des canards. Sur les Promenades, bovins, caprins, équidés et autres animaux à plumes ou à poils séduisaient les regards. On a relevé, cette année, la présence de la Société d'aviculture d'Occitanie exposant des dizaines de volatiles de basse-cour: cette association montalbanaise s'évertue à maintenir à flot certaines espèces menacées de disparition! Côté vieux métiers, le travail du maréchal-ferrant notamment a connu un beau succès. Enfin, les matériels agricoles (les pompes Mispouillé notamment), les voitures d'occasion, la vingtaine de vieux tracteurs, interpellaient la curiosité des visiteurs. à suivre.

Une année agricole en demi-teinte

L'inauguration officielle a eu lieu vers 11 heures. De nombreux élus départementaux, cantonaux ou communaux ont sillonné le comice, guidés par Dominique Issolan, président depuis de très nombreuses années de cette manifestation. Ils étaient accompagnés de différents responsables syndicaux agricoles, de représentants de la chambre d'agriculture, du Crédit agricole, etc. Un micro-trottoir effectué auprès de quelques agriculteurs faisait ressortir que l'année 2011 pouvait être, globalement et localement, qualifiée de moyenne. Elle a été marquée par la sécheresse du mois d'avril qui a gêné la pousse des fourrages et des semis, tandis que la pluviosité de juillet entravait notamment la production melonnière. La situation des éleveurs laitiers s'est améliorée par rapport a un passé tout récent mais cette amélioration est pressentie comme fragile. De même pour le secteur des céréales qui connaît une embellie plus conjoncturelle que structurelle. Le marché bovin viande a recouvré, ces derniers temps, une certaine activité, concernant surtout les animaux de qualité. Enfin, côté fruits, le marasme a été total pour les producteurs de prunes, celles-ci n'ont même pas été ramassées!

 

Publié le 18/09/2011 10:05 | La Dépêche du Midi

Tarn : Nouvelles restrictions sur les cours d'eau

/ Photo DDM, Jean-Marie Lamboley.

Les averses annoncées pour ce dimanche ne modifieront pas ce constat: en cette fin d'été chaude, la sécheresse marque encore durement le département. Les éleveurs en savent quelque chose. Pour les producteurs de grandes cultures qui ont encore besoin d'irriguer, l'heure est à la gestion la plus économe possible des ressources en eau. Ainsi, depuis ce jeudi 15 septembre, la préfecture a pris de nouvelles mesures concernant les bassins du Bernazobre et du Cérou, avec 3 jours et demi d'interdiction de prélèvements sur ces rivières et leurs affluents. Sur cinq autres rivières, l'Assou, l'Agros, l'En Guibbaud, le Tescou et le Bagas, l'interdiction totale de prélèvements est maintenue.

Enfin, quatre communes sont toujours sous le coup de mesures de limitation de l'usage domestique de l'eau: à Escoussens, Navès, Saïx et Sémalens, sont interdits le remplissage complet des piscines (ainsi que le remplissage diurne pour leur remise à niveau), le lavage des véhicules en dehors d'une station de lavage, le nettoyage des terrasses et façades ne faisant pas l'objet de travaux, l'arrosage des pelouses et espaces verts et l'arrosage diurne des potagers.

 

Publié le 16/09/2011 08:22 | Thomas Belet

Débit minimum pour la Garonne

Depuis le 27 août, le débit de la Garonne est à son niveau d'étiage, un mois plus tard que d'habitude grâce aux pluies des mois de l'été. Des lâchers d'eau sont mis en place depuis les barrages ariégeois pour maintenir un débit seuil fixé à 48 m3.s-1.

Un niveau bas de la Garonne n'est pas nécessairement un marqueur alarmant. Si depuis une quinzaine de jours, le syndicat mixte d'études et d'aménagements de la Garonne (Sméag) a déclenché son plan « soutien d'étiage » du fleuve (libération d'eau des bassins de retenue lorsque le débit de la Garonne est trop faible), cette mesure intervient un mois plus tard que d'ordinaire.

Au printemps, la menace d'une sécheresse planait sur le bassin Adour-Garonne mais les précipitations de l'été ont permis de l'éviter. « Cette année, nous avons peu utilisé nos réserves en eau et nous disposons de réserves importantes, notamment dans les principales retenues d'Ariège, d'Izourt, Gnioure, Soulcem et Laparan » éclaire Sylvain Macé, chargé de missions auprès de la Sméag.

En 2008, une convention signée entre l'État, la Sméag, Électricité de France et l'Agence de l'eau Adour-Garonne a permis de fixer le seuil de soutien d'étiage à 48 m 3.s-1 après le 15 septembre, et à 52 m3.s-1 avant cette date. « Le mois de septembre correspond au mois le plus faible du débit de la Garonne, car l'effet de la fonte des neiges disparaît et les pluies de l'automne n'ont pas encore démarré » précise Sylvain Macé, « c'est un phénomène naturel ». Lorsque le débit passe en dessous de ce seuil, des lâchers d'eau sont déclenchés pour maintenir la Garonne à un niveau stable. Les prévisions météorologiques des prochains jours annoncent un temps assez sec après un week-end qualifié de pluvieux mais Sylvain Macé assure qu'à cette période de l'année « les besoins en eau pour l'irrigation sont minimes ». La crainte d'une sécheresse est écartée, pour l'instant.

L'été a été sec et la terre a souffert./ Photo DDM, archives.

Page réalisée à partir du site ladepeche.fr

L'aide d'urgence de 300 000 € destinée aux éleveurs annoncée par le conseil général du Lot & Garonne alimente une polémique./Photo archives J.-L. P.

 

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