Grand Sud :

Marchands ambulants

Publié le 29/08/2010 03:47 | La Dépêche du Midi

Auzat (09) : Conférence sur les colporteurs

Mardi, une conférence sur les colporteurs et les marchands ambulants, une spécificité du village de Suc, sera donnée à la maison des patrimoines dès 21 heures. Le colportage était une activité typique des espaces montagnards et frontaliers. C'est à partir de 1850 et jusqu'en 1940 que de nombreux habitants du village de Suc se sont adonnés au colportage. La conférence dira quelle population sucatelle le pratiquait.

Le colporteur ou marchand ambulant sillonnait la montagne de façon saisonnière pour partir à la rencontre de clients afin de leur proposer ses marchandises. Mais quelles étaient ces marchandises ? Comment se les procurait-il ? Et comment les transportait-il ? Yvan Crouzet (ariégeois d'origine), ethnologue, vous expliquera les différences qui existent entre « mercier », « colporteur », « chinaïres », ces marchands ambulants qui parcouraient des centaines de kilomètres, sur de nombreuses zones géographiques. Il vous parlera de ce métier aujourd'hui disparu en France, mais qui existe encore dans certains pays.

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Publié le 16/05/2010 08:26 | La Dépêche du Midi

Gourdon (46) : Le boucher prend la tournée

Benoît Joutet, devant son camion magasin

Dans les années 50/60, les marchands ambulants, épiciers, bouchers, boulangers, poissonniers étaient nombreux à sillonner les campagnes. Peu à peu, ils ont disparu. Mais aujourd'hui, avec la nécessité du service à la personne, cette activité connaît un nouvel essor. Benoît Joutet, artisan boucher, vient récemment de créer une tournée.

Quel est votre parcours ?

Fils d'artisan boucher, je suis titulaire d'un C.A.P., et j'ai été désigné meilleur apprenti en 1998 ; ensuite, j'ai travaillé en grandes surfaces, et en magasins. J'ai joué également au rugby, à Gourdon XV pendant plusieurs années.

Pourquoi et comment aimez- vous votre métier ?

Le métier de boucher demande de la technicité, et de la passion. De la technicité, car le savoir faire est indispensable pour bien servir et conseiller les clients, et je donne des cours à l'école des métiers de Cahors ; et de la passion, car la viande est une matière noble, douce, sensuelle, plaisante à travailler. Ma préférence va vers la race limousine, pour la qualité et le goût de sa viande.

Quel est votre projet ?

J'ai le sentiment qu'il y a une réelle demande pour un service de livraison à domicile. Aussi, et c'est une création, avec mon camion magasin, j'ai récemment commencé à faire les tournées. Mon aire d'activité concerne toutes les communes du Pays Bourian. Je stationne sur la place des villages, des hameaux, et devant les maisons, à la demande des clients.

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Publié le 19/03/2011 03:50 | A.P

Issus (31) : Le retour de l'épicerie ambulante

Le nouveau rendez-vous du mardi après-midi, sur la place du village./ Photo DDM

La demande était récurrente : « Une épicerie au village, ce serait bien… ». La bonne nouvelle est tombée dans le dernier bulletin municipal, et le premier rendez-vous pris dans la foulée ! Comme prévu, le mardi 8 mars pour la première fois, l'épicier ambulant s'est installé sur la place du village, de 15 heures à 15 h 30. Et comme prévu, les clientes, ravies de la mise en place de ce service très attendu, étaient bien présentes au rendez-vous. Il est vrai que le camion vert prairie « De Prés en Vallées » n'a rien à envier aux épiceries de village que l'on a pu connaître, il y a bien des années. Un achalandage varié, des produits d'une rare fraîcheur et des prix plus que raisonnables : voilà le constat qu'ont pu faire les premières clientes issussiennes venues cabas sous le bras, malgré le vent qui sévissait cet après-midi là. « Et en plus, le Monsieur est charmant », s'exclamaient Marie-Thérèse et Marcelle, ravies d'avoir fait leurs courses à deux pas de chez elles.

Olivier Gallot, originaire d'Auterive, arpente ainsi les villages des coteaux, depuis près deux ans. Issus fait donc dorénavant partie de sa tournée. « La demande était grandissante, explique-t-on du côté de la mairie. Pas facile par les temps qui courent, mais voilà… ! » Vivement le mardi !

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Publié le 10/11/2010 08:51 | Céline Samperez-Bedos

L'épicier ambulant au salut de Sault (11)

Guy Toustou et ses premières clientes de la tournée du mardi, à Mazuby : Rose Fontvieille (à droite) et Marie-Rose Bareilla/Photos DDM, Léa Donnat

Depuis 14 ans, Guy Toustou ravitaille les communes et les hameaux isolés du pays de Sault à bord de son épicerie ambulante. Nous l'avons suivi une journée. Premier volet de cette épopée montagnarde.

On ne s'aventure pas en pays de Sault sans un minimum de précautions. Guy Toustou en sait quelque chose. L'hiver, l'épicier ne se déplace jamais sans sa paire de bottes en caoutchouc, une pelle, une veste supplémentaire, des pantalons de rechange et ses chaînes « achetées sur internet ». Rien à voir avec les anciens modèles « qui te mettaient comme une pelhe » parce qu'il fallait se coucher sous le camion pour les fixer. Ces chaînes-là sont quasiment révolutionnaires : « Elles se mettent presque toutes seules ! ». En ce début du mois de novembre, la neige a déjà fait une brève apparition sur le plateau. Du grésil aussitôt fondu. Pas de quoi fouetter un chat. Les gros flocons immaculés, le paysage plongé dans la ouate : « Moi j'aime ça ! C'est si beau », dit notre hôte. Même au cœur de l'hiver lorsque le verglas s'en mêle sur les petites routes qui jouent au yo-yo dans la montagne, d'Espezel à Counozouls ? Même. « Et de toutes façons, là-haut, elles m'attendent les mamies ! », rigole-t-il.

À l'assaut de la montagne, Guy Toustou ne craint ni les coups de froid, ni les coups du sort. « Je n'ai jamais manqué une seule fois ! », claironne-t-il. Salarié de la SARL Petit Louis basée à Espezel, il ravitaille, depuis 14 ans, les villages et les hameaux perchés du piémont pyrénéen, quatre fois par semaine. D'un naturel accort, il met dans sa mission toute sa bonhomie et sa générosité. À 8 heures, la journée démarre par un immuable rituel : l'approvisionnement du camion. Avant de nous embarquer à ses côtés et de partir en tournée, on l'a rejoint à ce moment plus crucial qu'il n'y parait. Car outre les fruits et légumes, le fromage à la coupe, la charcutaille, les bonbons, et autres détergents, Guy Toustou fait parfois office de pharmacien et de banquier pour rendre service à l'un ou l'autre de ses clients. L'épicerie ambulante est née voici vingt ans. Olivier Pech, patron de la SARL Petit Louis a souhaité poursuivre l'activité créée par son frère, à sa mort. « Il y avait une demande sur le plateau. L'idée, aussi, c'était de développer l'affaire, de trouver un autre débouché commercial. Mais aujourd'hui, vous savez, à part l'été, il n'y a plus grand monde là-haut. L'épicerie ambulante, c'est du lien social et on n'est pas aidé par les pouvoirs publics pour le maintenir », raconte le père Pech, alias le restaurateur Petit Louis, incontournable figure du pays de Sault. « Pendant un moment, on vendait aussi des sandalettes et des blouses. On a arrêté. Maintenant, on ne fait plus que de l'alimentaire », souligne Guy Toustou. L'été, le pays revit : les résidences secondaires familiales retrouvent leurs occupants. À l'automne, les chasseurs affluent les weeks-ends. L'hiver, les derniers habitants (les plus jeunes ont la soixantaine) font figure de résistants.

Le quadra, papa poule de deux gamins de 11 et 13 ans, avale 400 kilomètres par semaine, au volant de son épicerie ambulante. « Et 400 km en montagne, c'est 2 000 km en plaine ». Les freins du camion sont mis à rude épreuve sur l'étroit ruban de bitume où les éboulis rocheux, les chutes de pierre et les nids de poule sont d'une banalité confondante. Le commerçant a trouvé la parade : un dispositif de freinage électrique, soit « deux gros aimants posés sur le cardan » reliés via un câble à une commande manuelle qu'il actionne depuis le tableau de bord. Et c'est diablement efficace ! Nous y reviendrons, demain…

Le chiffre : 4 tournées > sur le plateau. Guy Toustou part ravitailler les petites communes isolées les mardis, jeudis, vendredis et samedis. La tournée du mardi est la plus longue, celle du samedi, la plus dense en termes de fréquentation de clientèle.

« A la base, je suis menusier' mais j'ai travaillé à la scierie avant l'épicerie. Je ne pourrais pas tenir dans la boutique. Il me faut bouger !» Guy Toustou

«Un nouveau laboratoire en germe»

Maisons closes, rares habitants : ce qui frappe sur le plateau, c'est l'abandon. Même s'il constate la décrue de la démographie et les effets d'une désertification cruelle, l'ethnologue et photographe Jean-Pierre Piniès reste optimiste sur le devenir de cet étonnant pays. En 1975, il fit partie de la cohorte de chercheurs, historiens, médecins, préhistoriens et autres linguistes venus participer à une enquête globale initiée par Jacques Ruffié et Jean Guilaine. Pourquoi Sault ? « Parce que la civilisation traditionnelle était en train de finir, sauf là. Ce pays était un extraordinaire laboratoire », se souvient le vice-président du GARAE (groupe audois de recherche et d'animation ethnographique). Inchangées depuis le Moyen-Age, certaines techniques agricoles subsistaient. Itou pour la tradition orale solidement implantée et incarnée par le grand conteur Pierre Pous. « Et puis, il y avait une forme de sociabilité dans l'entraide, dans l'organisation quotidienne ». Cette société brille aujourd'hui de ses derniers feux. Mais n'a pas dit son dernier mot : « Quelque chose de nouveau va se faire, que nous ne verrons sans doute pas. Il a fallu quatre à cinq siècles pour que se bâtisse ce qui s'achève, alors… », sourit-il. Son regard se porte sur les « nouveaux néo-ruraux, moins portés par l'idéologie de la vie en communauté que la première vague issue de mai 68 ». Ces « nouveaux » pensent leur rapport à l'agriculture à l'aune de l'écologie et de ses enjeux. « Et cela redeviendra un laboratoire formidable. Pour le moment, tout ceci est en germe », analyse-t-il. Il voit dans la forêt qui a regagné du terrain des potentialités agricoles : de nouveaux paysages comme de nouveaux horizons à conquérir. « Très peu de fils ont repris les exploitations et c'est vrai qu'aujourd'hui, ce sont les derniers autochtones qui vivent dans ce pays. Une génération a manqué mais je crois que ce sont les petits-fils et les arrières petits-fils, très attachés à leurs racines qui reviendront dessiner le nouveau visage du pays de Sault ». C. S.-B.

« Entre gestes et mémoire »

« Chez eux tout, au-delà de la monotonie et de la trivialité du quotidien, tout est harmonieux, car tous les gestes, y compris les plus simples, même au moment des plus grands efforts, s'éloignent de la brutalité ou de la force exhibée pour elle-même et composent les figures d'un ballet, à la limite du perceptible, qui ordonne les formes et donne sa saveur au bon déroulement des heures et des jours », peut-on lire dans l'ouvrage de Jean-Pierre Piniès qu'il aussi abondamment et soigneusement documenté. Les images déroulent un rythme hors du temps, agricole et pastoral.

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Publié le 11/11/2010 09:24 | Céline Samperez-Bedos

Escouloubre (11) : « Je ne peux pas les laisser seuls là-haut »

L'épicier ambulant de Sault

Deuxième et dernier volet en compagnie de Guy Toustou, l'épicier itinérant que nous avons suivi lors de sa tournée du mardi au pays de Sault.

Tut ! Tuuuuut! ça, c'est le coup de klaxon intempestif et répété de Guy Toustou qui signale son arrivée. La pluie a laissé la place au soleil. Sur la petite route qui serpente dans la forêt, le bitume détrempé prend feu : les frondaisons rougeoyantes d'automne se mirent sur la chaussée. Lentement mais sûrement, la camionnette de l'épicier prend de la hauteur. La roche prédomine maintenant. « On est dans une zone où il y a des chutes de pierre en permanence ! », prévient-il. Premières maisons groupées comme une nichée. Nous voici à Mazuby. Savante manœuvre pour garer l'épicerie sur roues, puis l'ouvrir sur le flanc pour déplier le rayon des fruits et légumes. Il n'y a pas long à attendre. Du fond d'une ruelle, bonnet vissé sur la tête et panier de ménagère au bras, surgit Rose. « Ah ! C'est ma chérie ! Si elle avait quarante ans de moins, je l'épouserais ! », taquine Guy, malice au coin de l'œil. Rose Fontvieille, 82 ans, rigole de bon cœur. « Moi, je prends tout ici. Tant qu'il viendra, ça nous ira bien. Il maintient le rural. De toute façon, je n'ai pas de voiture », confie cette fidèle cliente. Il y eut bien un restaurant qui faisait office d'épicerie dans le village. Fermé après la guerre. Et 200 habitants dans les années 30, la moitié dans les années 50, 22 aujourd'hui. Partout dans les villages du pays, la plupart des bâtisses sont des résidences secondaires familiales repeuplées aux beaux jours.

« Il faut même que je lui remplisse le chèque ! », s'exclame l'épicier sous le regard complice de Rose. « C'est comme une grande famille ! », poursuit le commerçant. Ici, une vieille dame qui lui tend son porte-monnaie ou sa liste de provisions. Là, il raccompagne une autre habituée sur le pas de sa porte en lui trimballant son panier bien garni. Et toujours un mot gentil, un sourire. La fois d'avant, il a même livré des chrysanthèmes. Son métier ? Une mission. « Je ne peux pas les laisser seuls là-haut ». L'inverse est vrai aussi. « Ses petites mamies » lui offrent des gâteaux faits maison. À Mazuby, avant de filer vers Aunat, on a sacrifié au rite de la pause chez Antoine et Marie-Rose Bareilla. Sur la table, un pot de café fumant et des madeleines en rond sur une assiette.

Table gargantuesque

Et ce mardi, comme tous les mardis de tournée, quand l'estomac gargouille sur le coup d'une heure, Françoise Petit, maîtresse femme qui cache sa tendresse sous un caractère bien trempé ouvre grand sa porte et sa table gargantuesque à Escouloubre. Pâté de sanglier, soupe gratinée, bœuf en sauce, pâtes de coings parfumées… Dans le temps, cette Quillannaise qui a suivi son éleveur de mari, aujourd'hui retraité, tenait un restaurant dans le village. Elle mitonnait des plats, tout ce qu'il faut de bon et roboratif, pour les ouvriers, les artisans et autres gars de l'EDF qui bossaient dans le coin. Le restau a fermé. Les artisans ont suivi le mouvement et quitté le plateau. Pas Françoise, 60 ans, ni Roger, 67 ans, son époux, pompier bénévole rangé du camion rouge. « Dans le temps, il y avait quinze pompiers ici », se souvient l'ancien éleveur d'une quarantaine de gasconnes. Les paysans se comptent aujourd'hui sur les doigts de la main : trois sur la commune.

À Escouloubre-les-Bains, la route serpente au fin fond de la vallée, près de la Bruyante et de l'Aude qui partagent le même lit. Une odeur de soufre. L'eau chaude surgit de la roche. Les anciens hôtels thermaux ont fermé leurs portes depuis belle lurette. La camionnette fait halte deux fois. Dont une à la sortie, devant la maison de poupée de Josette Drevon, 65 ans, emmitouflée dans une robe en laine qui n'en finit pas et d'une longue écharpe turquoise. Elle n'a qu'une bicyclette pour ses déplacements. Et des doigts de fée qu'elle emploie à broder, peindre et tricoter. « Je suis sans voiture, sans rien, sans mari. S'il ne venait pas, je serais marron ! C'est mon épicier, mon kiné ! », s'amuse-t-elle, rapport à cette fois où il lui a massé ses épaules endolories par un torticolis tenace. « Josette, la prochaine fois, j'aurai un de ces pâtés de tête… Tu m'en diras des nouvelles ! »

Le chiffre : 100 km > de tournée. C'est, à quelque chose près, le nombre de kilomètres parcourus par Guy Toustou, lors de sa tournée du mardi, d'Espezel à Counozouls avec arrêts à Mazuby, Aunat, la Bessède-de-Sault, Escouloubre-les-Bains, Escouloubre, Le Bousquet, Buillac et Counozouls.

« Je me suis lancé dans cette activité complémentaire de ma boucherie à Axat. ça diminue un peu chaque année. C'est la fidélité qui nous maintient » Yves Tissandier, boucher itinérant croisé à Escouloubre.

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Publié le 04/04/2010 13:28 - Modifié le 06/07/2010 à 15:01 | E.P

Toulouse : Une épicerie ambulante au plus près des habitants

Olivier Gallot en tournée dans la cité./Photo DDM.

Depuis la fermeture de la supérette d'Ancely, il y a maintenant deux ans, les deux associations Rester Vivre aux Arènes-Romaines (REVA-CSF) et l'Association pour la Défense de l'Environnement et les Qualité de la Vie aux Arènes Romaines (ADEQVAAR), prenant en compte les souhaits de nombre d'habitants de la cité Ancely et de Casselardit. Ces associations sont intervenues auprès de la Société des Chalets et des pouvoirs publics, ainsi qu'auprès de diverses enseignes de supérettes, pour qu'un magasin d'alimentation rouvre dans les locaux laissés vides.

Devant les obstacles rencontrés pour aboutir et pour répondre à de nombreuses demandes, contact a été pris avec un épicier ambulant, Olivier Gallot qui, depuis le 6 janvier dernier, sillonne la cité Ancely chaque mercredi.Des petits groupes se forment autour du camion vert, taillent une bavette, passent commande pour le prochain passage. Il s'agit de ceux et celles qui ne peuvent plus conduire, les plus âgés, en particulier, mais aussi plus jeunes qui ont envie de retrouver le contact avec le commerçant, le conseil, le commerce de proximité, la convivialité.

A l'heure où il est question de rétablir le commerce de proximité, les associations d'Ancely prennent des initiatives.

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Publié le 01/02/2010 03:50 | La Dépêche du Midi

Lézat-sur-Lèze (09) : L'épicerie vient à votre porte

Angèle Yzard apprécie la dernière acquisition de Claude Guerrero.

Combien sont-ils encore à sillonner les départementales, les petites routes sinueuses avec leur camion magasin et à servir la population la plus isolée ? Claude Guerrero est l'un d'eux avec un territoire en étoile autour de Lézat, dans le Volvestre, dans le terrefort, chaque jour 80 km et une cinquantaine de clients au moins. Deux coups de klaxon, l'épicerie ambulante se range tant bien que mal devant une ferme, une villa ou un hameau à une heure précise, un jour précis. Claude Guerrero déroule alors les trois marches et fixe la rampe, les premiers clients sont déjà là et commencent leurs emplettes en papotant. Depuis quatorze ans, il avale les kilomètres et a investi dernièrement dans un autre camion, plus grand, où le client peut faire ses courses à l'intérieur, au chaud, comme dans n'importe quel autre magasin. Angèle Yzard, une fidèle, qui habite à Massabrac, est ravie : « Avec ce froid, c'est sûr, c'est mieux et on reste plus longtemps et puis il y a plus de choses. »

Aussi, Claude aime le service et ne rechigne pas à porter le panier chez une personne âgée et à le lui poser sur la table avec le sourire. « J'aime le contact. C'est ma famille, je les connais tous maintenant ! »

Claude, qui ne doit surtout pas manquer ses rendez-vous, propose dans la plus pure tradition le nécessaire au quotidien à l'alimentation générale.

Et dans un secteur rural comme celui-ci, où les gens sont nés avec le goût du terroir, la qualité des produits frais, fruits et légumes, charcuterie, viande, est primordiale. « Ah ! pour ça, il ne faut pas se tromper et je tiens absolument à choisir les meilleurs fournisseurs. » C'est que tous les jours, à 6 heures, il réceptionne le frais, charge les rayons et débute sa tournée vers 9 heures. Quand la boucle est bouclée, la nuit est tombée. C'est ainsi que Claude, six jours sur sept, est attendu partout comme le Messie.

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Publié le 16/11/2009 03:51 | J.-M.T.

Odos (65) : Un épicier ambulant dans nos rues

L'épicier à votre porte tous les jeudis. Demandez-lui d'où vient le nom de son commerce ? Photo J.-M.T.

Bonne impression qui fait chaud au cœur, on se croirait revenu au siècle dernier : un épicier ambulant sillonne les rues et les places du village, depuis début octobre.

Nous avons rencontré l'homme dans son magasin sur roues. L'épicerie Lorenzo est implantée à Bordères-sur-l'Echez. Elle a été sollicitée par la mairie pour faire une tournée le jeudi matin. Dans la plupart des villages desservis, soit une dizaine, l'activité fonctionne bien. À Odos, alors que la tournée n'a qu'un petit mois d'ancienneté « ça commence à bien marcher. Pour le moment, nous dit M. Tastet, je ne rencontre que des habitués, surtout des personnes âgées, mais j'espère élargir ma clientèle. Actuellement, j'effectue quatre haltes et je suis optimiste pour le long terme. Je ne peux pas m'aligner sur les prix des gros supermarchés, mais j'essaie d'avoir des prix raisonnables par rapport à des petites structures comme la mienne ». Vous trouverez, désormais à votre porte, tous les jeudis, tout l'alimentaire, sauf la viande. Profitez-en, le service est sympathique, efficace et le petit commerce ainsi protégé.

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Publié le 23/06/2009 04:37 | Patricia Lagaillarde.

Bordères (65) : Georges a créé son épicerie ambulante

Georges Tastet est un homme «heureux», avec pleins de projets en tête. Photo DDM, Patricia Lagaillarde.

Depuis le 8 février, Georges Tastet est épicier ambulant. Avec son camion-épicerie, il sillonne les villages de Bordères-sur-l'Echez, Oursbelille, Lagarde, Gayan, Andrest, Bours, Siarrouy, Aurensan, Sarniguet, avec coup de Klaxon par-ci ; halte sur la place par-là. Cette installation lui a pris du temps, un an, ayant eu beaucoup de mal à trouver le financement.

« Je travaillais dans une société de Villecomtal et j'ai été licencié économique il y a quelque dix ans », indique ce maçon de formation. Il alterne alors les périodes de chômage et d'intérim. « L'intérim c'est pas mal, mais on ne peut pas faire de projets », observe-t-il. Habitant Bordères depuis tout jeune, où il joue même au rugby, il voit que la commune ne possède pas d'épicerie. « Au départ, je voulais en ouvrir une mais pour des raisons politiques, ça n'a pas pu se faire. J'ai été très déçu car même l'enseigne que je devais représenter m'avait assuré qu'il n'y avait aucun souci. L'idée d'une épicerie ambulante, j'y pensais mais ne savais pas trop comment faire », raconte Georges Tastet. Alors qu'il est demandeur d'emploi, on lui parle du Crepi 65 (Club régional des entreprises pour l'insertion).

« Dans un premier temps, nous l'avons orienté sur des emplois qui n'ont pas abouti. Nous l'avons alors aidé à créer cette activité », indique Ghislaine Taffary, directrice du Crepi 65.

La grosse difficulté a été de trouver le financement. « Les banques semblaient intéressées. On me disait ''votre projet est super'' mais deux jours après, on ne me suivait plus. Ma propre banque m'a reçu cinq minutes : la personne a survolé mon dossier pour dire ''ça ne m'intéresse pas », dit-il. Sauf à la BNP où « M. Rodriguez a cru en mon projet et m'a fait confiance. J'ai vécu des moments difficiles, parfois prêt à arrêter, mais mon épouse Nadine m'a soutenu, encore aujourd'hui en s'occupant de la gestion », avoue-t-il.

Pour informer de cette nouvelle activité, il va voir les maires ou envoie un courrier, fait de la pub. Trois mois après, Georges Tastet respire le bonheur : « Je fais beaucoup d'heures mais je suis content. ça me fait évoluer, moi qui suis assez timide et je ne pensais pas que ça pouvait marcher si vite », confie-t-il. Et il a plein d'idées pour développer son activité : « Je veux développer les services : créer un site internet pour que les gens puissent commander. Il faudrait que je trouve quelqu'un qui m'aide à le créer [un appel est donc lancé].

Je voudrais travailler avec les associations sportives, culturelles… en faisant leurs achats lorsqu'elles organisent des manifestations ou soirées ; avec les aides sociales par le biais de bons d'achat, les Restos du cœur… Je voudrais aller de plus en plus vers le frais en vendant les produits des producteurs locaux[second appel lancé »] , développer un service de livraison à domicile… », énumère-t-il. Aujourd'hui, il n'oublie pas « ceux qui m'ont aidé, Mme Taffary, MM. Tarissan, Rodriguez, toutes les municipalités et en particulier celle de Bordères, sans qui je n'aurais pu y arriver ».

«Je fais beaucoup d'heures mais je suis content. ça me fait évoluer, moi qui suis assez timide.» Georges Tastet

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Publié le 05/02/2009 04:36 | Isabelle Sanchez.

Bordères (65) : Un épicier ambulant.

Georges et ses enfants, Laura et Enzo, devant le camion-épicerie. Photo Isabelle Sanchez.

«Epicerie Laurenzo » est inscrit en grosses lettres sur son camion blanc qu'il va conduire, à partir de dimanche, à la rencontre des clients de Bordères et des communes environnantes. Mais l'épicier ne s'appelle pas Laurenzo, non, il s'appelle Georges Tastet et ce jeune père de famille de 39 ans a choisi de baptiser ainsi son nouvel outil de travail du nom de ses enfants : Laura et Enzo !

Ancien joueur du CAB (école de rugby), il fut aussi ailier au sein de l'OBRC, dont il est maintenant dirigeant et éducateur des cadets de l'Entente Adour-Echez ; Nadine, son épouse, est la dévouée secrétaire de l'OBRC depuis de nombreuses années et elle soutient son mari dans ce projet de commerce ambulant pour lequel ils ont consacré, ces derniers mois, toute leur énergie.

Après un licenciement économique et quelques années de travail en intérim, Georges, comme de nombreux Borderais, a bien senti le besoin de commerce de proximité dans notre commune et alentours.

Des démarches personnelles, des rencontres, des échecs, surtout auprès des banques, enfin, il rencontre M. Rodriguez, de BNP Paribas, qui croit en son projet et l'aide à acquérir son camion, qu'il va chercher à Saint-Etienne. Dans les communes environnantes, il va à la rencontre des maires ; pour leur grande majorité, l'autorisation ne pose aucun problème ; d'autres se font attendre…

Enfin prêt, ce dimanche 8 février, il démarrera son activité, sur le marché de Bordères.

Sur son étal : épicerie traditionnelle, pain (de chez Cabaloué), charcuterie artisanale (Nathalie Despert) ; en projet, fruits et légumes, journaux et aussi la livraison à domicile… « J'ai plein d'idées en tête », nous avoue Georges, qui aimerait travailler avec des petits producteurs.

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Publié le 13/02/2009 04:42 - Modifié le 06/07/2010 à 14:56 | La Dépêche du Midi

Auterive (31) : «De prés en vallées» : le retour de l'épicier ambulant

Olivier Gallot va lancer, dans quelques semaines, «De prés en vallées», l'épicerie ambulante. DDM

Il manque à bon nombre d'entre vous, que vous soyez isolés en campagne ou que vous habitiez dans un village déserté par les commerces.

Il était le lien avec ce qui se passait en ville, celui que l'on voyait une fois par semaine, que l'on attendait et que l'on reconnaissait à son coup de klaxon .

L'épicier ambulant, temps révolu ?

Justement non. Lien social, lieu de rencontre , l'épicier ambulant apporte un service au-delà du simple approvisionnement alimentaire.

L'achalandage est là, qu'il soit à la retraite ou à la maison, éloigné du premier commerce...

Olivier Gallot a fait une étude de marché, contacté les maires des communes concernées , étudié le terrain et, finalement, décidé de se lancer.

Travailleur à domicile dans le dessin en bâtiment, il a souhaité élargir sa vie professionnelle à d'autres horizons. Il est en cours de création d' une épicerie ambulante: « De prés en vallées »porte bien son nom. D'Auterive à Lagardelle, en passant par Puydaniel, Montgeard, Renneville, Montpézat, Olivier compte bien sillonner les chemins des cantons d'Auterive, Cintegabelle, Nailloux , Carbonne mais aussi l'Ariège ...

« On parle de désertification des campagnes et de l'isolement de ses habitants. Les activités sont désertées par les commerçants, mais les habitants, eux, sont toujours là.

C'est après une remise en question professionnelle, une étude de marché et de terrain que j'ai décidé cette reconversion. Je souhaite aller à contre-courant de ces idées et j'ai décidé d'aller au devant de ces populations, leur apporter un service certes alimentaire mais qui leur permet également de garder un lien social.

C'est ainsi, que dans quelques semaines, le beau camion aux couleurs de la nature sillonnera vos rues et chemins avec ses fruits et légumes, ses produits laitiers, ses viandes et autres produits ménagers. Toute une gamme d'articles de première nécessité mais aussi de qualité avec par exemple la salaison de l'Ariège.

Les tournées et itinéraires se feront en fonction des besoins et des demandes.

Le retour de l'épicier ambulant va donner un peu de fraîcheur à des hameaux , villages ou quartiers désertés par les commerces. Plus besoin de prendre la voiture pour des courses d'appoint, elles vont arriver directement chez vous.

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Publié le 05/09/2007 10:12 - Modifié le 04/10/2007 à 15:54 | La Dépêche du Midi

Tarn : Les services à domicile ont la côte

Épicier ambulant (Photo d'illustration indépendante de l'article : ouest-france)

Il n'y a pas que les coiffeurs à domicile. Maintenant, les services de proximité touchent tous les secteurs. Et ça marche.

Ils ont compris que le fait d'aller au-devant de leur clientèle pouvait apporter un plus. Le service de proximité, en ville ou dans les campagnes, crée des liens. De Roland, l'épicier qui se lève à 4 h 30 pour livrer ses clients dans les campagnes, au toilettage en self-service et au gardiennage d'animaux à domicile, en passant par des repas livrés sur le lieu de travail, ces nouveaux commerçants répondent à un véritable besoin. Voici leur histoire parmi tant d'autres, l'histoire d'hommes et de femmes pleins d'idées. Patrice Scoccia

L'épicier qui vous veut du bien

Dans son ancienne vie, il vendait des voitures. Maintenant, il conduit son camion épicerie dans les petites communes du grand albigeois. Une nouvelle vie que Roland Commere ne regrette pas. Même s'il faut se lever à 4 h 30 tous les matins pour desservir sa clientèle. Ce nouveau commerçant ambulant de 50 ans a repris il y a 15 mois la tradition des commerces itinérants.

« J'ai repris l'affaire d'un épicier qui tournait depuis plus de 20 ans. J'ai racheté la tournée et sa clientèle », confie Roland Commere. Les choses n'ont pas été simples au début pour retrouver la trace de certains clients du côté de Labastide-Gabausse, Mailloc, ou Poulan-Pouzols. 150 à 180 km tous les jours au départ de Fayssac pour faire du porte à porte et non du marché.

« On m'appelle du lundi au vendredi, ajoute-t-il, et je livre à domicile de l'épicerie, des fruits et légumes, des produits laitiers, un peu de mercerie. Le camion est équipé comme un véritable magasin. En plus petit ! »

La notion de service de proximité ne s'arrête bien sûr pas là. L'épicier ambulant sert aussi de confident auprès des personnes âgées qui ne se déplacent plus en ville. Il renseigne et rend service. Une lettre à poster, une bouteille de gaz à changer, une ampoule. Ça fait partie du métier. » Contact: tel 06 72 15 90 99.

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Publié le 28/02/2003 | La Dépêche du Midi

Grand Sud : Le commerce ambulant tient bon

Charcutier ambulant (Photo d'illustration indépendante de l'article)

Des fourgons sillonnent encore les campagnes de la région Un service indispensable à la survie du milieu rural

« Dans certains villages, je m'arrête à plusieurs endroits. Parfois même, je déplace le camion de 50 mètres, à peine...». Mais Jérôme Gaston, charcutier à Montesquieu-Volvestre (31), est l'indulgence même : « Ce sont des personnes âgées. Elles ont l'habitude. Alors...» Si ça, ce n'est pas la proximité...! Nous sommes à la lisière de la Haute-Garonne et de l'Ariège. Le vent a décapsulé les Pyrénées dont les dents aiguës mordent les nuages. Cet autan noir méchant s'engouffre par moments dans les ruelles de La Bastide de Besplas. C'est là, devant la fontaine et la Poste que Jérôme Gaston a rangé son camion blanc. Trois chiens crevards veulent jouer les premiers clients, et font leurs grands yeux affamés. Il en est ainsi chaque mercredi, à 9 heures 15 pétante. Comme un coquillage, l'auvent s'ouvre sur une rangée de pâtés et de fritons, sur une ribambelle de saucisses qui ballottent en chœur. « Mon frère et moi, nous avons repris cette charcuterie de Montesquieu Volvestre il y a 15 ans. Le matin, il reste au magasin, et moi, je fais cette tournée....»

PLUS AUCUN COMMERCE

L'après-midi, Jérôme prépare des kilomètres de saucisses, et confectionne de délicieux pâtés. Pas trop en hiver, quand même...

«Les gens tuent le cochon, à cette période. C'est une coutume qui se perd un peu, mais pour nous, cela se remarque quand même...»

Campagne sur Arize, Sabarat, Montbrun Bocage, Rieux, et le marché de Daumazan, à chaque jour ses villages, à chaque jour ses routes étroites, ses places de l'église et ses habitués. À commencer par la postière. Elle vient acheter un bout de saucisse. Elle a vu se fermer la petite épicerie qui voisinait la Poste. Elle constate qu'il n'y a plus aucun commerce au village.

« Et la Poste n'est plus ouverte que le matin » explique-t-elle.

« Le jour où il n'y a plus de tournée, on est foutu ! » s'exclame, sans nuance, Jean Raymond. 80 ans, mais l'air du Volvestre conserve. « Autrefois, ici, il y avait deux ou trois bistrots, l'épicerie, les boulangers, le coiffeur ! Eh, il n'y a même plus de curé ! », déplore-t-il en désignant le presbytère où autrefois, un abbé bien connu dans le coin avait hébergé Jacques Brel.

Avec précaution, Marinette s'est approchée du camion. Dur d'affronter l'hiver à son âge. Le vent lui a collé un gros rhume. Ses grands yeux bleus scannent les cuisses de canards, les jambons, les andouilles croulant en majesté dans le bac réfrigérant.

« Bien sûr, il y a beaucoup de personnes âgées, reconnaît Jérôme. Mais, le samedi et le dimanche, la clientèle est différente. Il y a beaucoup plus de Toulousains. » En fait, des urbains qui sont venus s'installer à la campagne, à 60 kilomètres de la métropole. Jérôme les a vus s'installer, petit à petit, occuper les maisons délaissées, qui se vendent comme des petits pains... En attendant, devant fritons et vol-au-vent, entre Marinette et Jean l'occitan prend le pas sur le français. Quand on parle de mangeaille, c'est bien plus savoureux en patois. Dominique DELPIROUX.

Dans le vieux tube Citröen...

La vente de village en village est vieille comme le commerce. Mais les marchands ont reçu un sacré coup de pouce de la technologie lorsque les usines Citroën ont sorti, après la guerre, le fameux Tube. Une récente publicité nous rappelle que ce véhicule fut longtemps utilisé par la police. Mais, non content d'être panier à salade, il fut aussi garde-manger à boucherie, frigo à poissonnerie, étal à épicerie, dans les campagnes françaises.

Evidemment, avec sa tôle ondulée et son avant grognon, il avait l'air d'un bidon ambulant. Mais le tube était pratique, à traction avant, ce qui donne un avantage inestimable sur les chemins de terre, et offrait un plancher tout plat : énorme confort pour le commerçant qui pouvait se tenir debout dans l'engin. Pour les nostalgiques, il faut savoir que le dernier des tubes Citroën est sorti des chaînes d'Aulnay le 14 décembre 1981.

Boulangerie : « Indispensable en milieu rural »

Le commerce ambulant le plus fréquent reste celui du boulanger. Mais pour René Salut, le président du syndicat des artisans boulangers de la Haute-Garonne, et grand défenseur de l'artisanat, il est important de faire une distinction. « Personnellement, je suis contre le portage de la boulangerie au centre ville. Tout simplement parce que cela revient à se faire concurrence mutuellement. On en arrive à des situations impensables : tel boulanger de Croix-Daurade qui vient faire sa tournée aux Minimes, alors que tel boulanger des Minimes vient faire sa tournée à Croix-Daurade. En couronne urbaine, les jeunes veulent de moins en moins faire de tournée : tant mieux ».

En revanche, René Salut reconnaît qu'en zone rurale, c'est un service indispensable.

« Aujourd'hui, il faut environ 800 personnes pour qu'une boulangerie soit viable. En campagne, la tournée devient obligatoire. Même si elle ne fait pas gagner grand-chose à l'artisan. C'est un service de première nécessité. Il a toujours existé, et je ne vois pas comment il pourrait disparaître. »

A la campagne, le boulanger fait aussi un peu office d'épicier. Il vend du sucre, de l'huile, quelques boites de conserve pour dépanner ses clients. Ou bien livre La Dépêche le dimanche comme Jérôme Gaston, le charcutier de Montesquieu-Volvestre.

« Et nos boulangers se plaignent parce que les tournées sont de plus en plus longues pour vendre de moins en moins de pain. »

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Publié le 09/05/2009 04:42 | La Dépêche du Midi

Roquefort (32) : Un commerce de proximité au village

Un service de proximité pour les Roquelorois. DDM.

Gérard Larroudé est le président des bouchers, charcutiers et traiteurs du Gers. Inquiet du peu de bouchers sur certains secteurs, il a décidé d'organiser des tournées. : Lavardens, Ordan-Larroque, Valence. Depuis quelque temps, ce commerce ambulant s'installe aussi à Roquefort, tous les jeudis, de 8 h 30 à 10 heures. Gérard Larroudé a embauché Jean-Pierre Biffi, un artisan boucher. Il a participé en 2008, au concours national de présentation de vitrines, et obtenu le 1er prix régional.

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Publié le 21/04/2010 10:38 | La Dépêche du Midi

Moncrabeau (47) : Daniel, boucher-charcutier le vendredi

Opération sourire et bonne humeur pour Daniel, le nouveau boucher.

Nouvel étal le vendredi sur la place centrale du village moncrabelais avec Daniel Eutrope, boucher charcutier-traiteur qui est venu rejoindre Karine, la marchande des quatre saisons.

Daniel a répondu favorablement à la demande de la municipalité qui souhaite étoffer ce petit marché avec de nouveaux commerçants ambulants. Vendredi, il ne cachait pas sa satisfaction de voir que les habitants se pressaient devant son camion. Des atouts naturels avec sa verve, sa bonne humeur et son sourire n'ont pas laissé insensible la clientèle.

Indispensable aussi la qualité des produits qu'il présente. Pas de problème, notre homme aime son métier. Profession qu'il n'a jamais quittée avec un apprentissage débuté en 1979. « C'est en 1996, après avoir fait mes armes chez plusieurs patrons, que j'ai décidé de créer mon propre commerce que j'exerce actuellement dans une boucherie sur la commune de Sos ».

Traçabilité du bétail

Atout supplémentaire pour la clientèle : la traçabilité du bétail : « Je suis également éleveur. Je possède deux taureaux, un de race normande et un de race blonde pour la reproduction. Mon bétail pacage en liberté sur des prairies qui m'appartiennent ou que des particuliers mettent à ma disposition. Les veaux sont élevés sous la mère. Je me rends régulièrement à l'abattoir de Condom pour l'abattage de mon bétail. Je confectionne aussi ma charcuterie : saucisses, boudins, pâtés… ainsi que des plats cuisinés toujours à partir d'animaux que j'élève ou que j'achète sur pieds ».

Journées bien remplies pour cet artisan. « Je reviendrai, l'accueil est chaleureux, les clients m'ont fait confiance en passant commande d'un vendredi sur l'autre. Je souhaite ne pas les décevoir et être à leur écoute ». Opération qui satisfait autant la population que l'artisan à qui l'on ne peut que souhaiter une bonne réussite.

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Publié le 05/11/2008 19:21 | La Dépêche du Midi

Saint-Cirgues (46) : Le fromager ambulant, Jean-Marc Teyssédou, passe la main

Claudine Varetz successeur de Jean-Marc Teyssédou. Claudine Varetz successeur de Jean-Marc Teyssédou.

Une transition tout en douceur… C'est ce que souhaitait Jean-Marc Teyssédou du hameau de Cavanié, sympathique commerçant ambulant fromager-crémier lorsqu'il quitterait son métier pour la retraite, après avoir parcouru pendant 30 années nos villages ou se rendre sur les foires et marchés.

Il n'a pas tout à fait ses 60 ans, bien qu'en tout il ait travaillé dans le métier du fromage durant 41 ans, et malgré un brin de nostalgie pour cette profession, il vient de trouver un successeur en la personne de Claudine Varetz.

Bouchère de métier, cette personne avec son mari et ses deux enfants, ont quitté la région de Lille (Nord) d'où ils sont originaires et habitent depuis une paire d'années la commune voisine à Lauresses.

Ils ont su s'intégrer et très vite retrouvés du travail, elle chez un traiteur à près de 85 km aller/retour et lui comme plombier chauffagiste. L'opportunité, lui a permis de rencontrer Jean-Marc qui voulait se retirer de la vie active, et c'est ainsi que Claudine a pris la relève. Pendant les premiers mois, Jean-Marc lui a fait connaître toutes ses tournées, les marchés et foires et sa nombreuse clientèle, qui espérons-le, lui sera aussi fidèle.

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Publié le 05/12/2010 09:47 | Vincent Vidal

Tarn : Le boulanger des âmes seules

Serge Devaur en tournée dans la campagne tarnaise malgré le brouillard matinal. / Photo DDM

Le brouillard n'a rien cédé. Humide et froid, ce jeudi matin donne envie de rester l'œil clos et le corps chaud sous une couette. Le repos du guerrier, Serge Devaur y goûte peu. Depuis 33 ans, il tient sa petite boulangerie à Valderiès, accompagné de sa femme Danièle, qui s'occupe de la pâtisserie et de la boutique. Le travail, il connaît depuis l'âge de 14 ans. Il pourrait s'arrêter, profiter. Mais sa drogue, sa raison de lève-tôt , c'est son pain quotidien, sa tournée dans les petits villages des communes environnantes. « J'adore mes clients, discuter avec eux, parler de tout et de rien. » Et des clients, il en a. « Une bonne centaine pour ce jeudi matin.» Pas le temps aux palabres. Il faut partir , démarrer le camion flambant neuf , direction Valence. À peine parti, à peine arrêté. Une ferme, des chiens, des canards et le propriétaire des lieux, M. Mathieux qui vit seul avec sa mère. « Ah, ce boulanger, si on ne l'avait pas ... On serait obligé de descendre à Albi chercher le pain. Et bien moi, je n'ai pas envie d'aller à Albi. Son pain est bon, sa compagnie est sympathique. C'est simple, je lui interdis de prendre la retraite » commente dans un éclat de rire , l'agriculteur, canard gras et gros pains à la main. À quelques lieux de là, une autre ferme, un isolement plus grand. M. Pezouls, au bruit du klaxon, sort porte-monnaie à la main.

« Je fais quoi sans lui »

« Monsieur Devaur, heureusement qu'il est là. J'ai 90 ans. Prendre la voiture en cette période de l'année, cela me peine. Avoir le pain, deux fois par semaine devant chez moi, c'est parfait. Pourvu que ça dure. Sinon, je fais quoi sans lui ?» Serge Devaur sourit timidement aux compliments. Allez, on continue. Une maison puis une autre, un ancien gendarme, un traiteur charcutier, un couple de retraités agricoles qui vit avec leur fils. Déjà 10 heures. Le camion s'enfonce dans les petits chemins de traverses, direction Ligots. À l'entrée du bourg ,Yvette Roquefeuil. Son boulanger, elle l'attend avec impatience. « J'aime parler avec lui. On discute des dernières nouvelles du coin, des gens, de la terre, du jardin, de la chasse, du temps qui passe .» «De tout oui, mais pas de politique » réplique Serge Devaur. Yvette sourit : « Et surtout, son pain est bon. Au contraire des baguettes industrielles, il ne sèche pas, garde sa saveur plusieurs jours. » Une petite fierté teinte l'œil de Serge. Le vent froid coupe la conversation. Yvette rentre au chaud, rejoindre son mari, mineur à la retraite. Encore quelques clients dans le bourg puis direction la commune de Crespin. Une grosse descente, une cote ardue et c'est de nouveau le coup de klaxon. « Ici, plusieurs fois, je me suis mis dans le fossé avec la neige ou le gel. Heureusement, il y a toujours un agriculteur avec son tracteur pour me dégager.» Le couple Cévènes confirme les faits. Il faut dire qu'en trente ans de tournée, il en a à raconter, des anecdotes. De l'aide à une femme enceinte tombée dans l'escalier, au dépannage de personnes retraitées dont la maison subissait une forte inondation. Il connaît toutes les familles, toutes les peines, toutes les joies.

« L'exode rural me fait mal»

Le camion prend dès lors la direction du lieu-dit «La cavalerie». Des fermes, des chiens, des vaches et beaucoup de retraités, comme M.Jany qui vit avec son fils. « Sans Serge, ce sera difficile » avoue-t-elle. «Il faudrait descendre sur Tanus pour avoir du pain».Le discours est partout le même. «On a besoin de lui. Il faut qu'il reste». 11 h20. Un dernier pain à remettre un peu plus loin à un ancien gendarme de 75 ans, qui se rappelle au bon souvenir d'une Tunisie chaude et idyllique.Il y a enfin madameVigouroux à Layrebourg, qui regrette « le bon temps des fermes où les générations vivaient ensemble, où les pièces crépitaient de cris d'enfants. » « C'est fini tout ça. Ici, on vit de plein fouet l'exode rural. Les fermes et les maisons ferment les unes après les autres » renchérit Serge, en soupirant . La suite: les mêmes isolements, brisés par le klaxon, les mêmes mots gentils accompagnant le pain, que ce soit à Lacapelle-Pinet, Tréban où sur le chemin du retour vers Valdériès. Il est 13h30. Fin de tournée. Un peu de repos et l'éternel voyageur reprendra son camion pour une autre tournée, dès l'après-midi. La fatigue est là. « Par instant, c'est dur. Mais il me suffit de penser à mes clients, pour que l'envie revienne ». Serge n'est pas prêt à arrêter. Il aime trop cela. Même s'il est le dernier des Mohicans, qu'il ne reste que quelques clients, il continuera la vocation de sa vie. Etre le boulanger des âmes seules.

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Publié le 30/09/2010 10:05 | La Dépêche du Midi

Serres-sur-Arget (09) : Des tournées jusqu'à quand ?

Le sourire de la boulangère Laurence Degraves est manifestement contagieux./Photo DDM.

Certains se souviennent de l'époque où le passage du boulanger rythmait la vie des hameaux. Dès qu'on entendait le klaxon (qu'on ne confondait pas avec celui du boucher ou de l'épicier !), on se précipitait vers le point de vente pour arriver avant que ne se forme une longue file d'attente. On en profitait pour se raconter les potins et prendre des nouvelles des uns et des autres. On ne vivait pas l'œil rivé sur la montre, du moins pour ceux qui en avaient une… Etrangement, et alors que tant de formes de commerce n'ont pas survécu aux révolutions successives qu'ont été les grandes surfaces, le hard discount et les achats en ligne, le boulanger fait toujours ses tournées, du moins en Barguillère.

Jean-Marc Mégardon fabrique son pain à La Coupière mais le vend aussi à Saint-Pierre. Il assure deux tournées sur la vallée : l'une part de Saint-Pierre-de-dessus et dessert tout le versant d'en face jusqu'à Cazals pendant plus de trois heures, trois fois par semaine ; l'autre, plus modeste, le conduit deux fois par semaine à Serres, Darnac et Prat-de-Lux. Il met aussi un peu d'épicerie de base dans son camion. « Ce n'est plus ce que c'était, nous dit-il. Il y a seulement sept ou huit ans, les tournées représentaient 20 à 30 % de mon chiffre d'affaires ; nous sommes tombés de moitié. On va continuer, mais il ne faudrait pas que ça baisse encore car pour nous c'est beaucoup de frais entre une employée mobilisée, le carburant et l'entretien d'un véhicule. »

On sait que les personnes ne disposant pas d'une voiture sont très attachées à ce type de commerce qui va vers elles quand elles ne peuvent pas aller à lui. D'autant que le pain transporté sur place ne coûte que quelques centimes d'euros de plus qu'à la boulangerie. Mais sans doute faudrait-il que d'autres viennent à leur rescousse, même si elles n'y sont pas contraintes pour l'instant, pour que ce précieux service de proximité ne périclite pas après tant d'autres.

Voilà, en tout cas, un sujet qui mérite réflexion.

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Publié le 20/08/2011 10:28 | La Dépêche du Midi

Berriac (11) : Bonne retraite « Jacquou »

Notre "regretté" boulanger./Photo DDM

Depuis de longues années, nous nous étions habitués à celui-ci, toujours fidèle au poste été comme hiver et de plus hypersympa, nous guettions tous les matins avec impatience ses coups de klaxons nous prévenant de son passage imminent. Eh oui, Jacquou, notre boulanger itinérant au volant de sa camionnette remplie de baguettes croustillantes à souhait, de viennoiseries et gâteaux, en aura fait saliver plus d'un. Hélas! pour nous et tant mieux pour lui, depuis samedi dernier notre ami « Barbichette » a quitté son habit de boulanger pour enfin prendre une retraite bien méritée, qui l'eût cru, on lui donnerait tout juste quarante ans ! Aujourd'hui, nous voilà donc « orphelins » de notre vendeur de pains, nous te regretterons et espérons que de temps en temps tu viendras nous faire un petit coucou, mais pour ceci nous avons confiance. Il ne reste plus qu'à te souhaiter une bonne et longue retraite, enfin tu vas pouvoir t'adonner à tes passions, pêche, jardinage…

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Publié le 22/10/2008 12:09 | Pierre Sauvey

Bordeaux : Le boulanger offre son pain aux plus démunis

Ali Coskun offre tous les jours son pain à ceux qui n'en ont pas. Photo DDM, Pierre Sauvey.

Tous les jours, dans le quartier Saint-Michel, Ali tend sa panière à ceux qui ont faim.

«Mon métier est de faire du pain pour nourrir les hommes. Je ne supporte pas que certains n'aient rien à manger, alors je leur en donne », dit simplement Ali Coskun.

Tous les matins, ce boulanger turc installé à Lormont (Gironde) vient distribuer sa production chez des restaurateurs et des épiciers du quartier Saint-Michel de Bordeaux. Et pendant que ses aides livrent ses clients, lui, donne gratuitement des pains aux démunis.

La scène est étrange et ne dure que quelques minutes.

Ali gare sa petite camionnette entre le Pont de pierre et le cours Victor Hugo. En une poignée de secondes deux bonnes dizaines de grands-pères marocains, de turcs, de roumains, mais aussi de jeunes mamans françaises avec leur bébé dans les bras arrivent comme de nulle part, et se massent en demi-cercle autour de la portière ouverte. Pratiquement aucun mot, ni même un sourire n'est échangé, mais Ali plonge la main dans une panière et donne à chacun de ceux qui tendent la main vers lui. Seuls les regards disent la reconnaissance.

Dès que tous sont servis, sans perdre un instant, Ali se remet au volant et reprend sa tournée. A quelques centaines de mètres de là, il s'arrête à nouveau, pour de nouveaux clients et pour de nouveaux dons. Dans un français approximatif, il assure que ce qu'il fait n'est pas grand-chose.

« C'est du pain qui me reste de la veille » , s'excuse-t-il presque. « Ça nous fait beaucoup de bien », confie un vieil homme qui attendait avec une petite poche en plastique. Il ajoute qu'il vient tous les jours, et que ça l'aide vraiment à vivre. Ali regrette simplement que de plus en plus de démunis aient besoin de ses bons petits pains offerts simplement par humanité.

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Publié le 05/05/2010 07:52 | La Dépêche du Midi

Un boulanger condamné pour "usage abusif" du klaxon lors de ses tournées

Un boulanger condamné pour "usage abusif" du klaxon lors de ses tournées

Un boulanger a été condamné lundi par la cour d'appel de Versailles à 150 € d'amende pour « usage abusif » de son avertisseur lors de ses tournées de distribution de pain après la plainte en 2007 d'un couple de Méry-sur-Oise (Val-d'Oise). La cour a légèrement allégé le montant de l'amende prononcée en 2009 par le juge de proximité de Pontoise, qui avait condamné le commerçant à 200 € d'amende, et l'a relaxé des faits de trouble à la tranquillité du voisinage.

Le boulanger avait repris un commerce à Nesles-la-Vallée (Val-d'Oise) en 2005 et poursuivait la tournée effectuée dans les environs depuis 1996 par son prédécesseur. Il utilisait alors de manière répétée son avertisseur aux heures matinales.

Après avoir sollicité l'intervention du syndic de leur copropriété et du maire de Méry-sur-Oise auprès du commerçant, un couple avait entamé une procédure pour tapage diurne en 2007.

Le juge de Versailles souligne dans son arrêt que le plaignant « n'a jamais eu l'intention d'empêcher Monsieur P. de réaliser sa tournée de distribution ». Se disant l'objet de « railleries », le couple a depuis été contraint de vendre son pavillon et de déménager. La cour d'appel a confirmé la somme de 500 € au titre des dommages et intérêts alloués aux victimes.

Page réalisée à partir du site ladepeche.fr

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