Le Moulin des Seigneurs autrefois

S'il a toujours attiré les objectifs des photographes, il existe par contre peu de documents publiés le concernant. En voici une petite sélection...

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Le cliché ci-dessus constitue l'une de plus anciennes photographies de Graulhet : elle remonte à la fin du IIème Empire (environ 1870).

Elle représente le bas de la Place du Jourdain, au départ de la côte du Château desservant le Tivoli. Au second plan, derrière le Pont Vieux, se détachent les tourelles d'ardoise du Moulin des Seigneurs...

(Histoire et Images du Pays Graulhétois)

(Plan de Graulhet avant la Révolution)

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Une vie de Moulin

Du Moulin du Seigneur à la mégisserie Bonsirven (1957 - 1988), en passant par le moulin de la ville et en attendant une nouvelle affectation par la Communauté de Communes (qui en est propriétaire), voici quelques images sur l'évolution de cet emblématique moulin graulhétois, le plus imposant de tous les moulins installés sur le Dadou.

Si l'on en juge d'après l'estampe qui le représente pour la première fois, il daterait au moins du XVIème siècle ; et nous n'avons pas d'informations le concernant jusqu'en 1758 où le seigneur de Graulhet, Philippe Emmanuel de Crussol, adjoignit au moulin à blé un "moulin à foulons" équipé de deux "martinets" (sortes de marteaux-pilons) servant à apprêter les ratines, tissus de laine épaisse cardée.

Cent ans plus tard, en 1858, Hippolyte Pinel maire de Graulhet, a installé une filature à côté du moulin à farine. Alors qu'il appartenait à Alexandre Albigot, propriétaire du château de Crins, il fut victime d'un incendie en 1878. Après reconstruction il redevint filature entre 1891 et 1898. Mais, peut-être pour le suppléer en période de basses eaux, dès 1891 Jauzion l'avait équipé d'un martinet à vapeur.

Il retrouve sa vocation essentielle de moulin à farine en 1900 avec Louis Viaule. Cependant, en 1911, on y installa un "lissoir" de mégisserie, et il faudra attendre 1920 pour que la famille Malacan redonne la priorité à la minoterie... jusqu'en 1940. Il s'est alors reposé une quinzaine d'années.

Enfin en 1956, Jean Bonsirven (dit le Papéou) et son associé Jean Aspe y créent leur prospère maroquinerie jusqu'au jour où ils décident de fabriquer sur place les peaux dont ils ont besoin. Cela durera jusqu'en 1988, même si en 1961 s'effondre la tour gauche, la plus opposée au courant du Dadou.

La côte du moulin est courte mais raide et l'accès au bâtiment n'est pas toujours aisé aux camions qui alimentent l'usine en peaux brutes. La marche arrière est presque obligatoire.

Trop souvent les crues du Dadou (sur la photo celle de 1992 qui recouvre même la chaussée) inondent le rez de chaussée de l'entreprise et obligent les occupants à de pénibles transferts de peaux ou de machines. Alliées aux siècles elles ont eu raison de trois tours sur quatre, sans compter la tourelle entre les deux arches.

Même le barrage régulateur de Razisse (1955) ne le protège pas toujours des dégâts dus aux inondations. On comprend dès lors facilement l'abandon des bâtiments par les diverses industries qui l'animèrent pendant des siècles.

Mais cette double vocation meunière et mégissière est inscrite dans l'architecture de la vieille bâtisse : le moulin au ras de l'eau avec deux arches et les séchoirs en trois galetas superposés au-dessus.

D'ailleurs sa longue carrière est une curieuse alternance ou concordance entre la meunerie, le textile et la mégisserie.

(Texte de Gabriel Rouyre - Arc en Ciel N° 115)

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Le faubourg Saint-Jean existait certainement au XIIIème siècle puisqu'à cette époque un pont y fut construit.

Le Moulin des Seigneurs, flanqué de ses six tourelles aiguës, tout en continuant la mouture des céréales, fut appelé un certain temps à triturer des grains de sumac, tannage dont l'industrie locale faisait un grand usage.

(Histoire et Images du Pays Graulhétois)

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Dévolu aux activités industrielles utilisant la force hydraulique, le quartier de Saint-Jean se développa autour du Moulin du Seigneur dont les origines remontent au XIIème siècle. Du splendide édifice figurant sur des gravures et photographies du siècle dernier (XIXème, ndlr), il ne reste plus qu'un bâtiment délabré et mutilé.

En effet, sur les quatre tourelles qui cantonnaient chaque angle du moulin, une seule a survécu aux incendies, inondations et remaniements successifs. Les élégantes fenêtres ont de même fait place à de lugubres ouvertures de séchoir à claire-voie.

N'en déplaise à certains, ce qui est advenu à ce pauvre moulin est malheureusement significatif de ce que l'on a pu faire à Graulhet en matière de sauvegarde du patrimoine pendant des décennies...

(Guide de découverte du Tarn - Vert Azur)

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(Graulhet son Dadou ses mégisseries - Albert et Suzanne Cathalau)




 
 



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