De l'épisode cévenol

au phénomène méditerranéen...

(Novembre 2011)

Publié le 05/11/2011 09:51 - Modifié à 09:59 | avec Agence

Intempéries : 11 départements du sud en alerte orange

Onze départements du sud de la France sont en alerte orange aujourd'hui pour cause de fortes pluies et d'orages : Les Pyrénées-Atlantiques, la Haute-Corse, la Corse-du-Sud, l'Ardèche, les Bouches-du-Rhône, le Gard, l'Hérault, la Haute-Loire, la Lozère, le Var et le Vaucluse. L'alerte orange a en revanche été levée pour l'Aveyron et la Drôme.

Dans la région, le Tarn, l'Aveyron et l'Hérault sont en vigilance orange "crue" en raison de la forte montée des eaux dans les fleuves de ces départements. Un homme est d'ailleurs toujours porté disparu dans l'Hérault où il aurait été emporté par la violence des flots. Le fleuve a atteint plus de 7 mètres par endroit, inondant les maisons, de Ganges. La situation s'est aggravée dans la nuit de jeudi à vendredi. Les routes sont coupées notamment près de la commune de Canet. Les pompiers, qui ont réalisé vendredi 78 interventions, ont dressé des barrages sur les routes départementales pour éviter que les automobilistes ne s'y aventurent et ne se retrouvent bloqués. De nombreux habitants se sont réveillés vendredi avec 20 cm d'eau au rez-de-chaussée de leurs maisons. Certains se sont donc réfugiés à l'étage. 230 foyers sont également privés d'électricité. Une cellule de crise a été mise en place dans l'Hérault.

Par ailleurs, Météo France met en garde sur les conditions de circulation routière qui pourraient être rendues difficiles, ainsi que sur quelques perturbations qui pourraient affecter les transports ferroviaires.

 

Publié le 05/11/2011 07:12 | P.-J. P.

Quand le Tarn se déchaîne

Ci-dessous à gauche : la route reliant Arthès à Ambialet (D 70 et D 700) sur la rive droite a été coupée à la circulation hier en fin de matinée. Elle ne sera pas rouverte avant ce soir. / Photos DDM, Emilie Cayre

La météo n'est pas à un paradoxe près. En pleine période de sécheresse, voilà que le Tarn déborde. Ce n'est pas les pluies qui ont arrosé le département qui en sont la cause… mais plutôt le déluge qui, depuis plusieurs jours, s'abat sur les Cévennes. La crue qui avait touché Millau dans la nuit de jeudi à vendredi s'est déplacée d'heure en heure sur le bassin moyen du Tarn, placé en vigilance orange depuis jeudi soir. Trébas, Ambialet, Saint-Juéry et Albi ont subi tour à tour la colère de la rivière. Sans causer, pour l'heure, de dégâts. Mais le pire a été un moment redouté. « À 5 heures du matin, nous avions des prévisions alarmistes faisant référence à des hauteurs d'eau d'il y a une vingtaine d'années, avec un risque important d'inondation d'habitations. En fin de matinée, les modèles ont été revus très sensiblement à la baisse », expliquait hier après-midi Xavier Dégrange. Le directeur de cabinet du préfet suivait minute par minute la situation depuis le centre opérationnel départemental (COD). Installé depuis midi, ce dispositif de veille était toujours activé hier soir puisque Météo France maintenait sa vigilance orange sur le bassin moyen du Tarn. L'inquiétude venait des nouvelles pluies observées sur le Sud-Aveyron. Quel effet auront-elles ? Les Tarnais qui vivent près de la rivière auront sans doute la réponse ce matin.

 

Publié le 05/11/2011 07:12 | P.-J. P.

Intempéries : aux Avalats (81), on ne s'en fait pas

«En 1953, le Tarn était monté jusque là», montre Guy Barthélémy», né aux Avalats. / Photo DDM, Emilie Cayre

Quand une alerte aux crues est lancée sur le Tarn, le hameau des Avalats, à Saint-Juéry, est le premier concerné. « Le Codis m'a appelé à 4 h 30. A 6 h 30, on a évacué tous les véhicules garés sur les berges ainsi que deux caravanes. Le bar-restaurant a mis son matériel à l'abri. Il y a aussi des familles avec des bébés qui vivent très près de la rivière. Par précaution, certaines ont déjà monté les meubles. C'est une situation à laquelle on est habitués ici », explique le maire, Jacques Lasserre. Les habitants des Avalats ne le contredisent pas. Cernés par les eaux, les riverains de la place Jean-Marcel-Blanc restent zen. « Il ne faut pas s'en faire. A quoi ça servirait ? Il vaut mieux avoir l'eau que la maladie dans la maison », confie Jean-Christophe Blanc. L'eau n'a jamais effrayé un plombier. Il est midi passé, les estomacs des Avalatois se réveillent.

« On a déjeuné sur la place ce matin et maintenant, on va y casser la croûte. » Parmi ceux qui habitent sur l'allée de la Nougarède, Jean-Christophe se désigne comme « le plus haut d'en bas ». Le plus haut qu'ait atteint le Tarn ici ? « C'était en 1982. L'eau était montée encore plus haut qu'en 1930, arrivant jusqu'au pied de l'église et elle avait atteint le toit du restaurant. » Ce vendredi, il est 12 h 15 et le Tarn a simplement recouvert ce que Guy Barthélémy désigne comme « la plus belle terrasse du Sud-Ouest ».

En face du bar-restaurant des Avalats, il y a cette maison. « Je suis né ici. Cette marque sur le mur, c'est mon père qui l'avait faite en 1953. Le Tarn était monté jusque là, alors vous comprenez qu'on ne s'inquiète pas aujourd'hui. En 1982, c'était autre chose. J'ai vu un poulailler passer dans la rivière en furie, avec les poules dedans, puis les cochons derrière. Quand ils ont franchi la chaussée, on n'a plus rien entendu. » Hier, heureusement, ni poules ni cochons dans les flots, mais des billes de bois d'une taille impressionnante emportées comme fétus de paille vers le Saut-du-Sabo.

 

Publié le 04/11/2011 08:45 - Modifié le 04/11/2011 à 13:46 | La Dépêche du Midi

Le Tarn en crue exceptionnelle à Millau (12)

Des routes inondées partout, dans plusieurs départements du Grand Sud./ photo F.Hébrard DL

Après avoir provoqué d'importantes inondations dans l'Hérault, les très fortes pluies qui se sont abattues hier en Lozère ont entraîné une crue exceptionnelle du Tarn. Le pic de cette crue était prévu, la nuit dernière, vers 4 heures du matin, à la hauteur de Millau dans l'Aveyron. La cote atteinte devait alors être de 7 m de haut. Peu avant, en Lozère, 80 personnes ont dû être évacuées dans la commune de Florac et les commerces de Sainte-Énimie étaient complètement engloutis sous 1,5 m d'eau. On craignait aussi des inondations dans le Tarn en fin de nuit. Quelques heures plus tôt, l'Hérault est sorti de son lit à Laroque, inondant cinq restaurants situés sur la RD 896 coupée à la circulation depuis Saint-Bauzille de Putois. Puis, petit à petit, les eaux troubles, brutalement descendues des serres cévenoles ont colonisé les rues basses, les places et le parking juste en face de la mairie, submergeant des véhicules. « L'eau a envahi le rez-de-chaussée des habitations mais c'est un phénomène habituel. Dans cette zone exposée, les gens habitent à l'étage » explique un des adjoints à la mairie de Laroque. De très fortes précipitations localisées sont à l'origine de cette montée des eaux de l' Hérault, au moins 200 mm par m2 depuis le début de l'épisode alors que les pluies devaient se poursuivre pendant toute la nuit pour atteindre vendredi soir le cumul astronomique de 400 mm au m2. « Nous redoutons le vendredi matin et la suite car d'autres précipitations sont attendues sur ce même bassin versant » expliquait-on hier soir en préfecture alors qu'un vent violent avec des rafales de plus de 100 km/h balayait la plaine et le littoral, déracinant les arbres et rendant ainsi la circulation infernale dans le périmètre de Montpellier. La préfecture a procédé à la suspension du ramassage scolaire dans les zones directement impactées par le déluge. Hier soir Méditerranée était en surcote à cause de ce vent de sud-est. Les autres départements ont été moins touchés par les intempéries. Dans les Pyrénées-Orientales, les sapeurs-pompiers ont dû intervenir pour mettre en sécurité cinq conducteurs qui avaient engagé, à tort, leur véhicule sur des chaussées submergées près de Perpignan.

Outre les départements de l'Hérault, de la Lozère, du Gard, de l'Aveyron, mais aussi les Bouches-du-Rhône et la Haute-Loire ont également été placés en alerte rouge jusqu'à 16 heures aujourd'hui, en raison de ces fortes précipitations et des risques de crues, a indiqué hier Météo France. Face aux menaces de débordements importants, le Tarn était particulièrement sous surveillance. Dans tous ces départements, de nombreux pompiers sont placés en alerte.

 

Publié le 05/11/2011 08:37 | La Dépêche du Midi

Millau : Alerte orange maintenue

La préfecture indiquait hier soir que Météo France maintenait un bulletin d'alerte orange pour pluies et inondations. Cette mise en garde est valable jusqu'à aujourd'hui 16 heures. Pour les cours d'eau, la décrue est effective dans le sud Aveyron, constate la préfecture. Et toutes les voies sont rouvertes à la circulation. Mais des pluies parfois orageuses ont repris et se sont parfois renforcées en soirée et en première partie de nuit, donnant de nouveau des cumuls parfois importants sur une large moitié est de l'Aveyron (surtout l'extrême sud-est).

Des pluies moins abondantes et généralisées sur l'ensemble du département sont ensuite tombées dans la nuit et la matinée. Un nouvel épisode pluvio-orageux est probable cet après-midi et cette nuit.

Le conseil général mobilisé

Déluge de pluie, arbres sur la chaussée… Les services du conseil général étaient sur le pont, jeudi et hier dans la nuit. Des routes ont été fermées à la circulation, et le trafic a été fortement perturbé dans le sud Aveyron. Des déviations ont été mises en place selon un dispositif préétabli en cas d'intempéries de ce type. Les fortes pluies ont également provoqué des éboulements qui hier, étaient en cours de prise en charge. En ce qui concerne les transports scolaires, les circuits ont été adaptés. Deux services (Saint-Beauzély-Millau et Veyreau-Millau) ont néanmoins été annulés vendredi matin. Au vu des conditions météorologiques de ce week-end, le conseil général maintient son dispositif d'alerte.

 

Publié le 05/11/2011 07:08 | Christian Goutorbe

Un homme emporté par les flots dans l'Hérault

Les pompiers sont intervenus pour sauver trois personnes qui vivaient dans une caravane, et qui ont été surpris par la montée des eaux. Deux personnes ont été hélitreuillées et une troisième a disparu dans les flots./ Photo MaxPPP

Des pluies diluviennes se sont abattues sans discontinuer ces dernières heures dans plusieurs départements du Midi, dont l'Aveyron et le Tarn. Une personne est portée disparue dans l'Hérault et les dégâts s'annoncent importants.

Routes coupées, villages inondés, transports scolaires interrompus, habitants évacués en urgence devant la montée des flots boueux… Des pluies diluviennes se sont abattues, sans discontinuer ces dernières heures, sur plusieurs départements du Midi, dont neuf étaient encore placés hier soir en alerte orange par Météo France en raison d'un nouvel épisode pluvieux prévu dans la nuit. Dans l'Hérault, à Lézignan-la-Cèbe, des pompiers spécialisés sont intervenus hier matin pour hélitreuiller trois personnes vivant dans des caravanes et piégés par la brusque montée des eaux. L'un d'eux est porté disparu après avoir été aperçu, à l'aube, accroché à une branche au-dessus des eaux. Il serait tombé d'un arbre où il s'était réfugié. « On a potentiellement une victime des inondations, mais on continue les recherches », a déclaré un officier de communication au centre départemental de secours, même si les chances de le retrouver vivant s'amenuisaient au fil des heures.

Les pompiers ont également sauvé une famille de six Britanniques près de Pézenas, tandis que des plongeurs intervenaient à la mi-journée auprès d'un automobiliste réfugié sur le toit de sa voiture à Florensac (34) et pour évacuer une dame âgée coincée au premier étage de son domicile située près du Tarn. Le gros de la tempête s'est focalisé dans le Gard où deux communes ont été frappées jeudi dans la nuit par une mini-tornade, privant 14 000 foyers d'électricité. « On a relevé des cumuls compris entre 150 mm dans le Tarn et l'Aveyron, et jusqu'à 800 mm dans certains secteurs particulièrement touchés comme les Cévennes » a indiqué Météo France qui juge la situation toujours « préoccupante » et a maintenu le risque d'inondations jusqu'à dimanche matin. En effet, selon les prévisions, les précipitations devraient se poursuivre ce week-end. « On estime entre 30 et 50 mm l'apport supplémentaire des pluies dans l'Aveyron et le Tarn durant ces prochaines heures. » indiquait, hier soir, Météo France… Ces pluies, qui tombent sur des sols saturés d'eau, risquent de provoquer de nouvelles inondations. L'épisode orageux n'est pas terminé, même si la perturbation a perdu de sa violence.

Des rafales à 100 km/h

Outre la pluie, le vent a soufflé en violentes rafales, hier en fin de matinée, sur le littoral. Elles ont atteint par endroits jusqu'à 100 km/h. Si ces vitesses n'ont rien d'exceptionnel, elles ont cependant contribué à renforcer les risques d'inondations. En effet, poussée par ces bourrasques de Sud Est, face à la côte, la mer a débordé dans les zones basses, et, par contrecoup, fortement ralenti l'écoulement des eaux de pluie, renforçant de fait les risques d'inondation.

"Le courant a soulevé le bar, tordu les portes des frigos..."

Les restaurants de Laroque aux portes des Cévennes prés de Ganges (Hérault), sont tous logés à la même enseigne. Lorsque le fleuve est en crue, ils sont tous submergés comme ce vendredi avec une cote une six mètres. « A force on finit par s'habituer. On s'y fait et surtout on s'organise. Cette fois-ci, on a loué un camion pour débarrasser les frigos et les congélateurs. En 2006 avec une crue plus modeste nous avions perdu pour 6000 € de matériel plus la nourriture qui se trouvait à l'intérieur » explique Valérie, la patronne de l' Oasis qui a perdu une machine à laver les verres et un micro-onde place en hauteur, sur le bar. Juste à côté, au restaurant des trois arches, c'est le même ballet des raclettes et du jet d'eau pour enlever la boue en redoutant une hypothétique seconde alerte sérieuse programmée pour la nuit de vendredi à samedi. « Le courant a soulevé le bar, tordu les portes des compartiments réfrigérés. Nous avons perdu un congélateur. Les dégâts sont importants.

La question maintenant c'est de savoir comment les assurances vont nous indemniser. En nous installant ici, nous savions que nous étions exposés » explique Christine la patronne dépitée mais courageuse pour faire et refaire, en espérant que le fleuve ne ressortira pas de si tôt. « Le problème, c'est la succession des alertes. C'est inquiétant. On a finalement toujours peur. Cela donne le sentiment d'être toujours en danger » ajoute un de leurs voisins, de soixante-cinq ans qui a vécu au moins une douzaine de sorties automnales de l'Hérault en une trentaine d'années. La nuit dernière, Laroque a pu dormir un peu mieux. L'alerte avait été désamorcée en fin de journée. Les orages violents sont passés un peu plus loin.

 

Tour d'horizon

(Photos des jeudi 3 & vendredi 4 novembre 2011)

Le Tarn au Saut du Sabo - Saint-Juéry 81 (Photo : AlexDillon - meteo81.fr)

Codognan - Gard (Photo Samu30 - meteociel.fr)

Barrage de Veyrières - Ardèche (Photo PlugAndPray - infoclimat.fr)

L'Hérault à Saint-Thibéry - Hérault (Photo Sebaas - infoclimat.fr)

La Tave à Tresques - Gard (Photo mat30 - infoclimat.fr)

Le Tarn à Sainte-Enimie - Lozère (Photo Traker19 - infoclimat.fr)

Pézenas - Hérault (Photo Ch. Fortin - midilibre.fr)

Saint-Martin d'Ardèche (Photo M. Espaze - midilibre.fr)

Pont submersible d'Anduze - Gard (Photo P. Hunter - midilibre.fr)

Le littoral méditerranéen à Palavas - Hérault (Photo midilibre.fr)

Beaucaire - Gard (Photo J. Raymond - midilibre.fr)

L'Hérault à Laroque (Photo D. Quet - midilibre.fr)

Dans les Pyrénées-Orientales (Photo Rouhaut - lindependant.fr)

Montpellier sous la pluie - Hérault (Photo midilibre.fr)

Le Gard-Rhodanien sous les intempéries (Photo M.A. - midilibre.fr)

Le Gard-Rhodanien sous les intempéries (Photo M.A. - midilibre.fr)

Page réalisée avec ladepeche.fr et les sites indiqués

 

 

 

Infos du dimanche 6

Publié le 06/11/2011 07:27 - à 09:55 | Pierre Sauvey

Intempéries : Vigilance "innondations" maintenue en Haute-Garonne et en Ariège, un mort dans l'Hérault

De nombreuses routes sont restées inondées dans l' Hérault et la Lozère. Comme ici, près de Montagnac victime de la crue de l' Hérault./Photo Nelson CHarles

Inondations, routes coupées, coupures d'électricité: les pluies qui se sont abattues ces derniers jours sur la région menacent encore seize départements du sud de la France. Dans le Sud-Ouest, Météo France a étendu son alerte « orange» jusqu'à ce soir à la Haute-Garonne, les Hautes-Pyrénées, l'Ariège et les Alpes-Maritimes. Dans ce dernier département, environ 300 personnes ont été évacuées par précaution de leur domicile, hier matin. Même scénario dans le Var, aussi placé en vigilance orange. Plusieurs campings ont été évacués et douze membres de la communauté des gens du voyage qui s'étaient réfugiés sur le toit de leur caravane pour échapper à la montée des eaux ont été mis à l'abri par les pompiers.

Privés de courant

Ces dispositifs de sécurité ont été mis en place alors que les fortes pluies ont fait leur première victime, un Allemand d'une cinquantaine d'années, retrouvé mort dans l'Hérault.

En Haute-Corse, où il est tombé jusqu'à 200 mm d'eau, ce sont les équipes EDF qui se mobilisent. Près de 10 000 foyers étaient toujours privés d'électricité hier tandis que dans la Drôme et l'Ardèche 850 personnes attendaient encore le retour du courant.

Seul point positif, l'amélioration de la situation dans le Tarn et l'Aveyron. « L'épisode cévénol est terminé» affirmait hier Météo France qui continue toutefois de surveiller la zone car « il devrait tomber encore 60 à 100 mm de pluies». Si le risque de crue persiste il ne devrait pas entraîner de dommages significatifs. La préfecture de l'Aveyron a même annoncé hier midi que l'eau du robinet était à nouveau consommable. Dans les Bouches-du-Rhône, le Gard, l'Hérault et le Vaucluse en revanche le risque d'inondations était maintenu.

Déluge sur le Pays basque

Dans les Pyrénées-Atlantiques, les pompiers s'attendaient hier soir à vivre une nuit difficile, après une journée plutôt calme. « Nous avons eu une quarantaine d'interventions du côté d'Anglet et de Saint-Jean-de-Luz. La Nivelle et l'Adour sont un peu sortis de leur lit, mais heureusement les coefficients de marée étaient très faibles. Ensuite, les précipitations se sont calmées » confiait un officier des pompiers. Météo France prévoit jusqu'à 200 mm de pluies en 48h. De leur côté, les prévisionnistes d'Aquitaine Météo annoncent un cumul de 150 à 170 mm en vallée d'Aspe et en vallée d'Ossau, et de 90 à 110 mm dans le sud des landes et le pays basque. Des inondations sont à craindre au moment de la marée haute, à la mi-journée en pays basque. A ce moment-là, l'écoulement des différents cours d'eau, Adour, Nive et Nivelle sera bloqué par le flux marin, renforcé par des vents de nord-ouest pouvant souffler en rafales jusqu'à 55km/h.

Le point dimanche matin

Les intempéries menacent encore six départements du sud de la France dimanche, selon Météo-France. Dans son bulletin émis en début de matinée, Météo-France maintient la vigilance orange "inondations" pour les Alpes-Maritimes, le Var, l'Ariège, la Haute-Garonne, les Pyrénées-Atlantiques et les Hautes-Pyrénées. L'alerte devrait durer jusque dans l'après-midi sur les départements du Sud-Est et dans la soirée pour ceux du Sud-Ouest.

L'alerte vigilance orange "submersion" a été levée en Corse où le fort vent qui soufflait samedi soir "s'atténue rapidement" selon les services de Météo-France. Des submersions sur les parties basses ou vulnérables du littoral corse et dans le Var et les Alpes-Maritimes sont cependant possibles.

Les zones les plus pluvieuses sont la moitié est du Var et sud des Alpes-Maritimes ainsi que les reliefs du Bearn. Météo-France a levé dans la nuit les alertes orange "inondations" pour la Corse, les Bouches-du-Rhône, le Vaucluse, l'Hérault, le Gard et la Lozère.

Le corps d'un homme emporté vendredi par les inondations dans l'Hérault a été découvert samedi matin. Il s'agit sans doute d'un Allemand sans domicile fixe de 51 ans disparu vendredi à Lézignan, a dit à Reuters Nicolas Honoré, directeur de cabinet du préfet. Quelques 600 personnes ont été évacuées préventivement sur le littoral et dans les terres dans les Alpes-Maritimes, près de Cannes et Grasse, a indiqué la préfecture.

Dans le Var, les pompiers ont réalisé samedi une centaine d'interventions, en majorité entre Roquebrune-sur-Argens et les Arcs, dans le nord-est du département, dans une zone déjà touchée par les inondations de juin 2010 qui avaient fait 23 morts et deux disparus. Des hélicoptères sont mobilisés pour suivre l'évolution des cours d'eau et sont intervenus samedi matin à Roquebrune-sur-Argens pour hélitreuiller 12 personnes, dont deux enfants, appartenant à la communauté des gens du voyage. Ils avaient trouvé refuge sur les toits de leurs caravanes pour échapper à la montée des eaux.

 

Publié le 06/11/2011 03:47 | La Dépêche du Midi

Aveyron : La décrue est en cours mais la vigilance reste de mise

Hier, à 18 heures, à Saint-Affrique, le niveau de la Sorgues montait à nouveau. Depuis jeudi soir, le parking des grèves est fermé à tout stationnement./ Photo DDM, B. G.

Depuis ce samedi matin, la vigilance « orange » pour les crues est levée sur le département. Mais la prudence reste de mise avec une montée des eaux prévue sur le Saint-Affricain.

L'essentiel

Initialement prévue jusqu'à hier, 16 heures, l'alerte « orange » de Météo-France pour les crues a finalement été levée, ce samedi, vers 16 heures. Pour autant, les intempéries qui, depuis jeudi soir, ont causé d'importantes montées des eaux dans le sud-Aveyron, notamment sur Millau, ne sont pas terminées.

Car la prudence reste de mise pour le service de prévision des crues (SPC) sur le bassin Tarn-Lot qui, hier, peu avant 17 heures, annonçait une vigilance « jaune » sur les rivières Tarn, Dourdou, Sorgue et Rance, ainsi que sur le Lot et la Truyère pour le nord-Aveyron. Même si la tendance pour les prochaines heures était « à l'étale », une surveillance particulière était en cours pour les trois rivières coulant près de Saint-Affrique.

Le service de prévision des crues s'attendait, en effet, à une montée des eaux du Dourdou à Vabres-l'Abbaye, avec un pic à 1,60 m sur les coups de 18 heures, ce samedi. La Sorgues, elle, atteignait 2,56 m, hier, à 16 heures, à Saint-Félix-de-Sorgues. En outre, le SPC indiquait un « risque rapide » de montée des eaux « à la moindre précipitation significative ».

Or, pour ce dimanche, Météo-France n'annonce pas franchement le retour du beau temps…

 

Publié le 06/11/2011 à 07:11 | Gauvain Peleau-Barreyre

Un bateau ivre sur sur le Tarn

L'embarcation a été remorquée sur la base nautique de Saint-Nicolas samedi matin./ Photo DDM, G. P. -B.

Les fortes précipitations qui ont touché les départements voisins ne devaient pas venir faire une incursion trop importante en Tarn-et-Garonne. Mais le Tarn a néanmoins ressenti les effets des masses d'eau qui se sont déversées dans son lit. Pas de débordements, mais les équipes de secours et les forces de l'ordre du secteur ont fait la chasse à un bateau ivre dans la nuit de vendredi à samedi.

Il était un peu plus de 2 heures quand les riverains du Tarn ont aperçu une embarcation, lumière allumée, filer sur les eaux. La navigation étant restreinte, ils ont appelé les pompiers et les gendarmes de la communauté de brigades de Moissac. Rejoints par le PSIG de Castelsarrasin, ils sont arrivés rapidement sur les lieux. Mais les hommes n'ont pu que constater les faits : une barge de chantier a rompu ses amarres et est en train de dériver. Le fort courant qui animait la rivière a donc trimballé la barge de son point d'ancrage au pont Cacor jusqu'à la fin de sa course près de l'écluse du petit Bézy.

Sur le site élaboré par le ministère de l'écologie, les données mises en ligne sur la hauteur du Tarn montrent une hausse régulière du niveau des eaux entre le vendredi 4 novembre à 20 heures et le samedi 5 à 2 h 15, passant de 2,46 m à 2,82 m.

Elle heurte une pile du pont Napoléon

Une variation du niveau de l'eau qui a quand même fait parcourir un trajet de 8 kilomètres à la barge. Sur son chemin, elle a percuté une pile du pont Napoléon. Les services techniques de la ville se sont rendus sur place hier matin mais n'ont constaté aucun dégât.

Cette barge de chantier de 20 mètres de long est la propriété des établissements François à Golfech. Elle était utilisée pour ramasser les embâcles, c'est-à-dire l'accumulation de débris de bois près des ponts sur le Tarn.

C'est au petit matin du samedi que Michel François est venu récupérer son bien. Avec l'aide de membres du club de voile de la base nautique de Saint-Nicolas-de-la-Grave, la barge a été remorquée dans les eaux plus calmes de la base. « Nous allons la laisser là pour le week-end, a indiqué Michel François, puis nous la remonterons par le canal la semaine prochaine. » Une mésaventure qui est survenue à la fin de la saison de travail pour l'entrepreneur qui devait regagner le canal prochainement.

Tornade à Anduze - Gard (Photo midilibre.fr)

Route inondée dans l'Aude (Photo midilibre.fr)

Montpellier sous les eaux (Photo midilibre.fr)

Route coupée dans l'Hérault (Photo DL)

Intempéries : du sud-est au sud-ouest

Infos du lundi 7

Publié le 07/11/2011 07:55 | Christian Goutorbe

Le Sud-Ouest toujours sous la menace des eaux

 Une route inondée du côté de Saint-Pé-de- Bigorre ( 3)./photos DDM, Top Su

Les fortes pluies qui se sont abattues sur la région ces dernières 48 heures ont entraîné des crues et des inondations. Hier soir, le Gers, les Landes, les Hautes-Pyrénées et les Pyrénées-Atlantiques étaient toujours placés en vigilance orange par Météo France.

194 mm en 48 heures. Le Pays Basque et surtout le Béarn ont subi ce week-end des cumuls de pluie exceptionnels selon Météo France : 194 mm à Laruns, 167 mm à Urdos ou 128 mm à Oloron Saint-Marie. Ces précipitations ont logiquement provoqué des crues particulièrement importantes et même la plus forte depuis octobre 1992 pour le gave d'Oloron. Après l'alerte orange aux précipitations jusqu'à 18 heures hier soir, l'alerte orange aux inondations est donc maintenue jusqu'à 10 heures ce matin, pour les gaves, l'Adour et la Nive. À Orthez, le gave d'Oloron était hier soir à seulement 50 cm de sa crue de référence de 1992, après être passé de 3 m de hauteur à 8,6 mètres en trois jours ! « Heureusement nous n'avons pas d'importants dégâts à déplorer et sur le plan humain, seul un adolescent de 14 ans a dû être hélitreuillé, coincé au bord du gave de Pau, à Lagord,hier en début d'après-midi » constatait hier soir Véronique Bordenave, porte-parole de la préfecture des Pyrénées-Atlantiques. Les pompiers ont dû intervenir à près de 120 reprises pour des inondations de caves ou quelques évacuations, comme celles du camping d'Ustarritz ou d'une aire stationnement avec une demi-douzaine de caravanes à Saint-Jean-Pied-de-Port. L'usine de meubles Gurea à Saint-Martin-d'Arossa et la Fonderie Messier à Arudy ont été inondées et sont aujourd'hui en chômage technique. De nombreuses routes ont été coupées, notamment entre Pau et Lourdes, ou entre Mourenx et Lacq, de même que la montée à La Pierre Saint-Martin, et les cols d'Aubisque et de Marie-Blanque. Les crues se déplaçaient hier soir vers l'aval, et notamment vers l'Adour maritime, avec un risque maximal en Pays Basque littoral vers 2 h 30 la nuit dernière avec la marée haute. À Tarbes dans les Hautes-Pyrénées, l'Adour a atteint 1,6 m, un niveau proche des 1,8 m de sa crue de référence de 1996. Et pour cause : dans ce département aussi Météo France a enregistré des précipitations record. 198 mm hier matin à Salles-Argelès notamment. Mais aucune catastrophe majeure n'a eu lieu. Le gave de Pau n'a pas débordé et seuls quelques caves et garages ont été inondés. Les pompiers sont intervenus une quinzaine de fois dans l'ensemble du département.

Accalmie pour aujourd'hui

Bonne nouvelle, dès aujourd'hui les pluies diluviennes qui se sont abattues ces derniers jours sur le Sud de la France vont nettement baisser. Dans le Sud-Ouest, Météo France ne prévoit plus qu'un temps couvert et des averses éparses. En Ariège, dans la Haute-Garonne, les Hautes-Pyrénées et les Pyrénées-Atlantiques, il doit tomber 2 à 5 mm d'eau en moyenne et jusqu'à 10 mm en montagne. « Un temps gris et humide » qui signe la fin de l'épisode pluvieux des dernières 48 heures Le retour du beau temps est prévu pour vendredi selon Météo France qui annonce des températures avoisinant les 20 degrés le week-end prochain.

Le fleuve Hérault en crue / Photo DDM-AFP

En Languedoc, une lente décrue s'amorce

Le Languedoc est sorti très lentement hier de la crise météorologique qui a entraîné de fortes inondations dans les départements de l'Hérault et de la Lozère, directement alimentée par les reliefs des Cévennes qui ont reçu des cumuls de précipitations exceptionnelles en trois jours. Les observateurs parlent de plus de 800 mm à Valleraugue au pied du Mont Aigoual. Et de nombreux secteurs ont reçu plus de 300 mm, y compris dans la journée de samedi, journée très arrosée au Plan (93 mm) au-dessus de Lodève (Hérault) et 73 mm sur l'agglomération de Montpellier. « Il faut remonter aux années quarante pour retrouver un événement météo de cette ampleur. Compte tenu de l'importance des précipitations et des inondations, le bilan humain peut-être qualifié de satisfaisant » explique Alix Roumagnac le PDG de Predict la société d'ingénierie de prévisions des inondations qui estime avoir déclenché plus de 300 plans communaux de sauvegarde permettant d'agir avant la montée des eaux.

Hier, le niveau du fleuve Hérault, dans lequel un SDF allemand est mort noyé, est remonté à plus de 4,5 mètres à Montagnac et au seuil de débordement sur les quais d'Agde. Plus au nord, le Tarn avait amorcé hier sa décrue avec des niveaux d'eau normaux hier en fin de journée : cote 1,80 m à Florac (5,5 m au pic de crue), cote 3 m à Montbrun (7,5 m au pic), 2,5 m à Millau (6,4 m dans la nuit du 3 au 4 novembre). Les prévisionnistes envisagent ce lundi comme une transition avant de nouvelles pluies.

Un camion de pompier renversé à Auribeau-sur-Siagne, dans le Sud-Est de la France, le 6 novembre 2011.

Dans le sud-est : 16 000 personnes évacuées

La situation s'est un peu améliorée hier dans le sud-est de la France où les fortes pluies ont tué trois personnes durant le week-end. Un couple de retraités a été retrouvé mort intoxiqué au monoxyde de carbone dans le Var alors qu'il tentait de faire fonctionner une moto-pompe alimentée par un groupe électrogène pour vider sa cave inondée. Résultat, les Alpes-Maritimes, le Var et les Alpes-de-Haute-Provence étaient toujours en alerte orange crue hier après-midi.

Dans le Var, où il est tombé en trois jours l'équivalent de plus de trois mois de précipitations, plusieurs cours d'eau, tels que le Carami à Brignoles et l'Argens dans le nord-est du département, sont sortis de leur lit. Conséquence, un millier de pompiers, de gendarmes et de policiers ont été mobilisés. Durant le week-end au moins 1 600 personnes ont été évacuées et hier après-midi plus de 11 500 foyers étaient toujours privés d'électricité. Météo France a prolongé l'alerte vigilance « orange » jusqu'à cet après-midi. Dans les Alpes-Maritimes, 700 personnes ont dû, elles aussi, quitter leur domicile. De nombreuses routes du réseau secondaire ont été coupées et le trafic TER reliant Cannes (Alpes-Maritimes) et Les Arcs-Draguignan (Var) a été interrompu. En Corse la situation est lentement revenue à la normale. Point positif : à Corte dans le centre de l'île, l'eau potable doit être rétablie ce matin. Mille foyers étaient cependant encore privés d'électricité hier au nord-est de l'île.

 

Publié le 07/11/2011 07:50 | Cyrille Marqué

Hautes-Pyrénées : Des précipitations record

Il ne faisait pas bon se promener sur le Caminadour, dimanche matin, vers le quai de l'Adour : les berges de l'Adour ont été inondées et le niveau de l'Adour est monté jusqu'à 1,60 m./Photo Laurent Dard.
 

Il est tombé énormément de pluie sur le département placé en vigilance orange depuis samedi soir, et notamment sur la région d'Argelès et le Val d'Azun. L'Adour à Tarbes et à Bagnères et le gave de Pau à Saint-Pé sont montés à un niveau élevé mais n'ont pas engendré d'inondations significatives.

198 mm d'eau en 24 heures ! C'est la pluviométrie record enregistrée hier matin sur la commune de Salles-Argelès. C'est dans le secteur d'Argelès-Gazost et du Val d'Azun que les précipitations ont été les plus importantes dans le département des Hautes-Pyrénées placé en vigilance orange depuis samedi soir.

Depuis le début de l'épisode pluvieux, au cours des dernières 40 heures, il est tombé 152 mm à Arbéost, 122 mm à Argelès-Gazost et 121 mm à Lourdes.

Mais le gave de Pau n'a pas débordé. Seule la route d'accès à la base de loisirs Hautes-Pyrénées Sport Nature à Saint-Pé-de-Bigorre a été submergée par l'eau et coupée par sécurité. De la même façon, la route départementale 937 entre Saint-Pé-de-Bigorre et les grottes de Bétharram a été partiellement coupée.

L'Adour en crue à Tarbes et à Bagnères-de-Bigorre

À Tarbes, l'Adour est monté jusqu'à 1,60 m, pas loin de sa crue de référence de décembre 1996 (1,80 m) et a inondé le Caminadour, au niveau du quai de l'Adour.

À Bagnères-de-Bigorre, le niveau de l'Adour a culminé à 1,23 m, au-dessus de ses crues de référence du 16 décembre 1981 (1,15 m) et du 17 avril 2007 (1,22 m) mais encore loin de la crue historique du 3 février 1952 (1,50 m).

Caves et garages inondés

Les cours d'eau n'ont pas débordé mais quelques caves et garages souterrains ont été inondés par l'accumulation d'eau ces dernières heures. Les pompiers sont intervenus à une quinzaine de reprises sur l'ensemble du département, notamment à Tarbes, Lourdes, Argelès, Bagnères, et sur les quais de la gare SNCF à Tournay. Deux conducteurs ont perdu le contrôle de leur véhicule, notamment en raison des intempéries, sur l'autoroute et à Monlong, près de Galan. Mais aucune victime n'est à déplorer.

La neige est également tombée en abondance en montagne, à partir de 2.200 m d'altitude : 60 cm sur le massif de l'Ardiden, 70 cm au pic du Midi. La pluie devait faiblir hier soir et au cours de la nuit et devrait s'arrêter aujourd'hui dans le courant de la journée. Météo France prévoit le retour d'un temps plus calme avec quelques éclaircies à partir de mardi.

Des matchs annulés

Une dizaine de matchs ont été annulés pour terrain inondé. Le derby tant attendu par les supporters de foot féminin entre Barbazan-Debat et Sarrancolin n'a pas eu lieu. Les intempéries ont contraint le comité Armagnac-Bigorre de rugby à reporter les rencontres à Argelès-Gazost et à Ger, près de Lourdes.

 

Publié le 07/11/2011 08:10 | L.G.

Foix (09) : Le slalom régional de kayak annulé à cause de la pluie

Seuls quelques téméraires ont affronté le flot tumultueux. La compétition a été annulée./ Photo DDM, Phil No.

La mort dans l'âme, Max Maynadier et son équipe ont décidé d'annuler hier matin le slalom régional de kayak, en raison de la hausse du débit de l'Ariège.

Hier matin, seuls quelques téméraires (et d'un bon niveau technique) ont mis leurs bateaux à l'eau, sur le site du Rebech, pour affronter les eaux de plus en plus agitées de l'Ariège. Vers midi, ils n'étaient plus qu'une poignée, le débit de la rivière ayant encore augmenté, et le flot commençant à devenir dangereux.

« Le débit est passé de 25 m3 par seconde samedi soir, à 60 m3 par seconde ce matin, détaille Philippe Calmette, membre du club fuxéen de canoë-kayak et organisateur de la compétition. On attend, d'après EDF, environ 90 m 3 par seconde cet après-midi. Il n'était pas possible de continuer dans ces conditions ».

En effet, la compétition risquait de « de ne pas être équitable, reprend le président du club Max Maynadier. Les variations du débit faussent les chronos. Les résultats risquaient de ne pas être validés. Nous avons aussi en tête la sécurité des concurrents, qui auraient pu être confrontés à des branches emportées par le courant ».

La décision a été difficile à prendre, mais le staff a donc décidé d'annuler la compétition et de renvoyer chez eux les concurrents, pour certains venus de loin. Trois cents bateaux étaient inscrits pour ce slalom régional. Les compétiteurs arrivaient de Catalogne, du Pays Basque, et même de Savoie. On trouvait parmi eux une équipe néo-zélandaise, en stage à Pau. « C'est compliqué d'organiser une telle épreuve, mais c'est encore plus difficile de l'annuler », soupire Max Maynadier.

Prochains rendez-vous importants pour le club : le championnat de France de national 1, qui réunira à la fin du mois d'avril les 150 meilleurs spécialistes français du slalom. Foix accueillera deux manches de cette compétition. Dans le même temps aura lieu la première manche de la coupe des Pyrénées, organisée pour la première fois dans notre ville.

Le chiffre : 300 bateaux > Inscrits pour l'épreuve. Les compétiteurs ont été obligés de rebrousser chemin.

La seconde annulation en dix ans

Déjà, il y a une dizaine d'année, le club fuxéen de canoë-kayak avait été contraint d'annuler une compétition, pour des raisons similaires: «C'était au mois de juin, et les pluies s'étaient mêlées aux eaux de la fonte des neiges», se souvient l'un des dirigeants du club, Philippe Calmette. «Ce jour-là, le débit avait fortement augmenté, passant à 250 m3 par seconde», explique-t-il. Le débit habituel de l'Ariège est dix fois moindre. Et les compétitions peuvent être assurées jusqu'à 110 m3 par seconde.

 

07/11/2011, 07 h 00 | PIERRE BRUYNOOGHE | midilibre.fr

Languedoc-Roussillon : Intempéries, du jamais vu en région depuis 1940

Spectacle de désolation suite à la mini tornade qui a balayé les Cévennes gardoises. (A. TINAHONES)

Le Languedoc sort d’une tempête comme il en a peu connu, dit Météo France. D’autres pluies d’ici jeudi.

La tempête que viennent d’essuyer les Méridionaux fut en tous points "remarquable", estime Météo France. "Elle l’était par sa durée, par la zone qu’elle couvrait du Languedoc à la Corse et par la présence de très forts cumuls de pluie", observaient hier ses spécialistes de la station interrégionale d’Aix-en-Provence.

Constat partagé par la société Predict Services, installée à Castelnau-le-Lez (Hérault), spécialisée dans la gestion du risque inondations. "Nous venons de traverser un événement majeur en terme de cumuls, de zones touchées et de durée. Pour trouver l’équivalent, il faut remonter à 1940", notait hier Alix Roumagnac, son dirigeant.

Météo France fera aujourd’hui un bilan complet sur l’épisode cévenol qui s’est déclenché mercredi et fut suivi d’orages méditerranéens, violents, dont les derniers ont tonné sur le Var hier.

Un événement bien anticipé

Le Languedoc-Roussillon a eu sa part. Avant l’arrivée de ce dernier épisode cévenol, il y eut de précédentes alertes. Ainsi, au total, la région a reçu le ciel sur la tête pendant une bonne dizaine de jours. Avec, par endroits, des tombereaux d’eau comme dans le secteur de l’Aigoual où il est tombé près de 800 mm depuis mercredi et à peu près autant les cinq jours précédents. Sur certaines zones, les cumuls enregistrés ont, semble-t-il, dépassé ceux de l’année 2002, tristement célèbre dans la mémoire des Gardois.

Côté bilan humain, un mort est à déplorer, dont le corps a été repêché samedi dans l’Hérault à quelques mètres de la caravane où il vivait à Montagnac. Cela aurait pu être pire. Mais l’événement a été bien anticipé. "À l’évidence, il y a un changement d’état d’esprit. Les élus s’activent pour prévenir leur population et mettre en sécurité. De plus, les gens font attention", analysait Alix Roumagnac.

Pour les jours à venir, le temps sera maussade, avec des alternances de pluies, et ce jusqu’à mercredi, dit Météo France, car "la dépression reste bien calée" sur le Sud-Est.

 

Dimanche 6 novembre 2011 à 16h34 | SudOuest.fr

Intempéries : l'épisode pluvieux localisé sur le Sud-Ouest

Les Landes, le Gers et les Pyrénées-Atlantiques sont toujours en vigilance orange

A Ustaritz, un axe inondé (photo AFP Gaizka Iroz)

L'épisode pluvieux est désormais localisé sur le Sud-Ouest. Les Pyrénées-Atlantiques, la Haute-Garonne, les Hautes-Pyrénées et l'Ariège sont en vigilance orange pour pluies et inondations.

Les Landes et le Gers ont eux aussi été placés en alerte orange par Météo France en raison des crues.

Actuellement, les pluies sont toujours généralisées et d'intensité assez forte, indique Météo France. Au cours des 6 dernières heures, il est tombé généralement entre 10 et 30 mm (litres/m²), mais parfois jusqu'à 40 à 60 mm sur le relief, notamment du Béarn à l'ouest de la Bigorre (Beost, Lescun), et sur le relief Ariégeois.

Au cours des dernières 40 heures (c'est-à-dire depuis le début de l'épisode pluvieux), on a relevé en général 30 à 50 mm dès les premiers contreforts, 80 à 100 mm sur le Pays Basque, le Béarn et l'ouest de la Bigorre , localement en Ariège (80mm à La-Bastide-de-Sérou), souvent 100 à 120 mm près du relief (jusqu'à 128mm à Oloron-Sainte-Marie), avec des maxima de 120 à 200 mm (194 mm à Laruns, 167 mm à Urdos, 164 mm à Sainte Engrace, 156 mm à Lescun, 152 mm à Arbeost.

"Le long des Pyrénées, les pluies sont toujours généralisées et d'intensité assez forte", précise Météo France.

"Sur la chaîne pyrénéenne, l'atténuation progressive des précipitations est envisagée pour ce soir, d'ici là on attend encore entre 20 et 30 mm supplémentaires, localement 40 mm sur le relief", prévoit l'organisme.

"La limite pluie/neige remonte ce soir vers 2.000 m puis 2.200 m la nuit prochaine, une fonte partielle de la neige fraîche tombée ces dernières 48 heures entre 1.800 et 2.200 m est donc envisageable", met-il également en garde.

 

06h00 | Mis à jour 07h18 | Par AFP | sudouest.fr

Inondations : le Sud-Ouest encore en alerte

Hier, à Saint-Jean-Pied-de-Port (64), la Nive atteignait un niveau inquiétant. Photo afp

Scènes de désolation ce week-end dans le sud-est de la France, et particulièrement dans le Var et les Alpes-Maritimes. Des pluies diluviennes qui paraissent ne jamais laisser de répit aux habitants impuissants ; les gyrophares et sirènes des secours en route pour des milliers d'interventions ; des rivières qui sortent de leur lit et battent la campagne ; des réseaux d'assainissement qui saturent ; l'eau qui monte et dévale les rues, remplit les caves ; des inondations qui réveillent le souvenir de juin 2010 ; des routes gorgées d'eau, impraticables ; des sinistrés apeurés évacués, extraits de leurs voitures ou habitations qui prenaient l'eau, hélitreuillés au besoin ; des coupures d'électricité, des locaux communaux offrant un hébergement de fortune pour parer au plus pressé…

Le bilan de ces fortes pluies et inondations est certes matériel, mais aussi humain puisque trois personnes sont décédées. Dans le Var, deux personnes âgées, un couple, sont mortes intoxiquées au monoxyde de carbone dans la nuit de samedi à hier, dans une cave de Bagnols-en-Forêt alors qu'elles s'activaient autour d'une motopompe alimentée par un groupe électrogène pour vider leur cave inondée. Et, samedi, un SDF allemand avait été retrouvé mort au bord de l'Hérault, après avoir été emporté la veille par les eaux du fleuve en crue.

Dans les Pyrénées-Atlantiques, au barrage de Sainte-Engrâce, hier, l'eau passait par dessus la digue (Photo Marcel Bedaxagar)

Landes et Pyrénées-Atlantiques, toujours en vigilance Orange

A travers un communiqué ce matin, Bison Futé rappelle que les département des Pyrénées-Atlantiques et des Landes sont placés en vigilance "ORANGE" pour des risques de crue et d’inondation. Les averses de pluie rendent les chaussées glissantes, réduisez votre vitesse, et augmentez les distances de sécurité.

Hier, l'« épisode pluvieux durable » s'est déplacé, et c'était au tour du Sud-Ouest d'être touché sans toutefois connaître d'événement dramatique. Une atténuation des pluies a été constatée sur la chaîne pyrénéenne. Toutes les vigilances orange « pluie-inondation » - les Pyrénées-Atlantiques étaient concernées - ont été levées. Ce sont désormais les crues qui sont redoutées et, hier soir, les cours d'eau des Pyrénées-Atlantiques (Adour, gaves de Pau et d'Oloron, Saison, Nive), les Landes (Adour) et le Gers (Adour) restaient sous surveillance et ont été maintenus en vigilance orange « crues ».

Retour au calme

Dans les Landes, la tendance hier soir était à la décrue. Au Pays basque, la journée d'hier a été bien moins agitée que celle de samedi pour les pompiers, notamment ceux d'Anglet. Deux entreprises, Bricomarché à Hasparren et Gurea à Saint-Martin-d'Arrossa, ont cependant subi des dégâts des eaux liés aux intempéries.

Car 170 mm d'eau en moyenne sont tombés sur les Pyrénées-Atlantiques ce week-end. Soit en quarante-huit heures l'équivalent des précipitations pour l'ensemble du mois de novembre ! Les secours n'ont pas chômé et ont effectué quelque 120 interventions. La plus notable concerne l'hélitreuillage d'un adolescent de 14 ans à Lagor, entre Orthez et Pau, hier en début d'après-midi. Surpris par la montée des eaux, il s'est retrouvé coincé au bord du gave de Pau. Il était venu voir ses chevaux, pour lesquels il s'inquiétait.

Plus au sud, dans la vallée d'Ossau, un véhicule qui a tenté de forcer le passage d'une route inondée a été sauvé in extremis des flots, tandis qu'un motard a été blessé dans une chute près de Saint-Jean-Pied-de-Port.

À Auterrive, tout près de Salies-de-Béarn, un troupeau de chèvres s'est retrouvé isolé sur une île : 21 animaux ont été sauvés par les pompiers, mais 15 ont été emportées par le courant. Hier soir, des routes et cols étaient encore coupés, du chômage technique était à prévoir, comme à la fonderie Messier, située à Arudy, les transports scolaires étaient en attente du point de situation de ce matin. Autre motif d'inquiétude : un risque de submersion de la voie ferrée à Lestelle-Bétharram sur la ligne de chemin de fer Pau-Lourdes.

Alerte inondations et crues à la Billère.(Photo SO - Suire Thierry)

Page réalisée à partir des sites ladepeche.fr / midilibre.fr / sudouest.fr

Le Tarn à Montauban / Photo DDM



 

Intempéries : des secteurs sinistrés, des familles endeuillées

Infos du mardi 8

Publié le 08/11/2011 08:21 | P.G.

Gaillac (81) : Un record depuis la crue de 2003

Le quai Saint-Jacques, comme le Tarn, a retrouvé un peu de calme après la foule des curieux du week-end venus voir la montée des eaux.

Ce lundi, comme tous les matins, les anciens du quai Saint-Jacques font leur petite balade au bord du Tarn. Au calme, après un week-end agité.

La montée du Tarn après les fortes pluies enregistrées sur le parcours amont de la rivière avait attiré les foules. Dès vendredi, les curieux se rendaient sur place pour examiner la situation. Du pont Saint-Michel ou sur le quai, les Gaillacois sont venus en famille s'ébaudir devant le spectacle impressionnant de la rivière.

« C'est vrai que le niveau du Tarn n'avait jamais été aussi haut depuis la crue de 2003 », reconnaît José-Gabriel Iguiniz, le président de l'association de quartier du quai Saint-Jacques. L'homme en connaît un rayon sur l'histoire de la rivière et ses aléas depuis des décennies. Comme ses voisins et amis qui hier matin, y allaient tous de leur petit commentaire. L'escalier qui descend jusqu'au lit de la rivière est le révélateur de la montée des eaux. Vendredi, il ne restait plus que deux marches d'escalier à découvert. C'est là que la police municipale s'est installée pour surveiller le niveau d'eau. Notamment après le lâcher du barrage de Rivières en fin de journée.

Par mesure de précaution, les habitants avaient été prévenus qu'il était préférable de déplacer les voitures en stationnement. Mais la rivière est restée sage. « En 2003, l'eau est montée jusqu'au 1er étage des maisons mais la plus forte inondation s'est déroulée en mars 1930. » À l'époque, le barrage n'existait pas encore.

Le niveau de la rivière n'est pas encore à son niveau habituel. Il est encore impossible d'évaluer les dégâts sur les aménagements du quai que la commune a réalisé durant l'été. Une réunion des services techniques doit se tenir ce matin sur le sujet. Avant d'entamer la deuxième phase du chantier. Il y aura en tout cas du bois à dégager. « Avant, les habitants s'en occupaient eux-mêmes. Ce bois servait à se chauffer », se remémorent les anciens.

 

Publié le 08/11/2011 07:58 - Modifié à 15:16 | Pauline Croquet

Toulouse : En ville, la Garonne est montée à 2,70m

Les quais de La Daurade ont été submergés hier./Photo DDM, Xavier de Fenoyl

Spectacle insolite et effrayant à la fois hier après-midi sur les berges de la Garonne à Toulouse. Ou ce qu'il en restait. Les badauds du pont Neuf et du pont Saint-Pierre ont cherché des yeux les quais de La Daurade, submergés. Avec un niveau de 2,50 mètres à 13 heures, la Garonne venait lécher les contreforts rouge brique. Les chauffeurs de bus du Cours Dillon, eux, se sont amusés à voir la péniche du club de ski nautique voisin complètement envahie par les eaux. Et même si celle-ci était déjà en train de couler car en manque de rénovation, elle frisait, ici, le spectacle du radeau de la Méduse. Le fleuve marron foncé charriait d'énormes troncs d'arbres mais aussi quelques objets non identifiés plutôt volumineux.

En deux jours, la Garonne, au point de mesure du Pont-Neuf, est montée progressivement de 80 cm à 2,70 mètres (hier à 16 h 30). Et avec un premier mètre dépassé, impossible pour les capitaines de naviguer sur le fleuve. Toulouse croisière qui s'occupe du tourisme fluvial a décidé quand même de faire un pied de nez à la Garonne en organisant des visites jeudi sur les canaux qui restent navigables.

« Le niveau maximum est atteint, la Garonne ne montera pas plus », assure Hilaire Doumenc, responsable de la prévision des crues à la DREAL, avant d'ajouter : « Nous sommes en vigilance jaune c'est-à-dire en risque de crue ou de montée rapide des eaux mais sans danger pour les biens ou les personnes. » Avec un débit de 1 600 mètres cubes par seconde, le fleuve a grimpé de 15 cm par heure. Il faudra plus de temps pour que les eaux ne redescendent, la décrue étant prévue de 10 cm par heure.

Aucune inquiétude à avoir. Cependant, la montée des eaux fait des remous et perturbe parfois ceux qui restent à quai. Ainsi, l'exposition consacrée à Claude Nougaro à l'espace Bazacle (quai Saint-Pierre) dès aujourd'hui, a dû être reportée.

Assez prudents pour la mairie

Régine Lange, adjointe au maire en charge du développement durable, estime que la prévention des risques et inondations en ville est suffisante. « Notre dispositif est très au point. Les risques sur Toulouse sont calculés sur la base de la crue la plus forte. Par ailleurs, nous menons un entretien continu des 16 kilomètres de digues en ville. Depuis janvier, une convention entre la Ville et l'État établit un cofinancement de cet entretien. Plus de 16 millions d'euros vont être engagés dans ce plan digues. »

 

Publié le 08/11/2011 07:41 - Modifié le 08/11/2011 à 10:53 | J.M.

Foix : L'ancien maire Guy Destrem se serait noyé dans l'Arget

La nouvelle s'est répandue hier matin comme une traînée de poudre dans la vallée de la Barguillère et a été largement commentée par les habitants, incrédules : Guy Destrem a disparu de chez lui, dimanche soir. Dans la soirée, une autre nouvelle tombait : un corps qui pourrait être celui de l'élu serrois allait être repêché dans l'Arget à Foix, au niveau du pont proche de la CPAM.

Hier, en début de matinée, les allées et venues des véhicules de gendarmerie et des pompiers n'étaient pas passées inaperçues de la population entre Saint-Pierre-de-Rivière et Serres -sur-Arget. De plus, les gendarmes, commandés par le capitaine Gay, faisaient du porte à porte dans les maisons des hameaux de la Mouline et de la Coupière, à la recherche du moindre indice. Aurait-on vu le disparu ou remarqué quelque chose de suspect ? Hier matin, les premières recherches étaient lancées par la communauté de brigades Foix-La Bastide-de-Sérou avec le soutien des pompiers fuxéens. Deux chiens de recherche, l'un des gendarmes, l'autre des pompiers, avaient été également mis à contribution. L'hélicoptère de Toulouse avait été également sollicité, mais n'avait pu décoller, étant donné les mauvaises conditions atmosphériques que nous connaissons depuis deux jours. Les gendarmes n'écartaient aucune hypothèse, mais celle qui prévalait, hier matin, c'était celle d'une chute accidentelle dans l'Arget, qui coule à quelques mètres à peine de la maison de Guy Destrem.

La rivière, très grossie par les pluies, roulait des eaux limoneuses. Le disparu avait-t-il voulu se rendre compte du danger potentiel d'une crue qui pourrait atteindre la maison ? Un malaise, une glissade, on pouvait tout imaginer. Les gendarmes et les pompiers ont tout examiné ; les barrages ont été passés au peigne fin jusqu'au lac de Labarre, comme les berges de l'Ariège. La puissance du courant et les eaux très fortement teintées gênaient considérablement la tâche des chercheurs, mais c'est ainsi qu'un pompier a découvert le corps, retenu par une souche d'arbre à l'aval du pont. Y aurait-il une autre hypothèse ? Une chemise appartenant au disparu aurait été retrouvée à l'extérieur de la maison. Une agression ? Pour quelle raison ? Les enquêteurs demanderont sans doute une autopsie pour faire la lumière sur les causes de ce drame. De nombreux amis étaient présents, hier matin, pour réconforter son épouse et sa fille ; et hier soir, sur le pont de l'Arget, le président du conseil général était présent, visiblement touché par cette disparition, celle d'un homme qui a marqué l'Ariège.

 

Publié le 08/11/2011 08:39 - Modifié le 08/11/2011 à 11:27 | Thomas Lage

Ariège : moins graves que l'on croyait

L'Arize est sortie elle aussi de son lit à Durban-sur-Arize./DDM F. Demai.

L'Ariège,comme une douzaine d'autres départements, n'a pas été épargnée par les fortes pluies de ces trois derniers jours.

Malgré tout, les dégâts restent infimes.

Plus de 48 heures Pendant deux jours et deux nuits, la pluie n'a cessé de tomber sur l'Ariège. A l'image des événements dans le sud -est de la France, notre département a subi les caprices de la météo.

Si bien que toute la journée d'hier, l'Ariège s'est retrouvé en alerte orange, tant le risque de crues était présent.

Mais alors que depuis hier après-midi l'amélioration est perceptible et le ciel bleu de nouveau presque visible, on peut s'apercevoir que les événements se sont montrés en dessous des prévisions. Malgré tout, le niveau de précipitations est élevé : 50 mm en plaine, 80 à 100 mm sur le piémont, avec un record à 223 mm relevé à Aulus. Après la sécheresse de septembre, les pluies de ces dernières 48 heures rappellent que l'Ariège reste un département « aquatique ».

 

Publié le 08/11/2011 09:24 | La Dépêche du Midi

Saint-Girons (09) : Piégés par les eaux

Suite aux fortes pluies du week-end, le niveau du Salat et ses affluents montait fortement. Hier, au matin, les pompiers saint-gironnais intervenaient pour porter secours à plusieurs usagers de la route en difficulté. D'abord à 6 h 57, sur la RD 3, deux automobilistes coincés sur la rive droite du Salat entre Lacourt et Saint-Girons étaient extraits de leurs véhicules, qui étaient ensuite amarrés. Puis, à 7 h 18, en aval du village de Lacave, sur la RD 134, à la limite avec le département de la Haute-Garonne, c'est le conducteur d'un autobus de transport scolaire, ainsi que deux enfants, bloqués par l'inondation de la chaussée, que les pompiers sortaient de cette situation bien embarrassante. Suite à cet épisode pluvieux, les routes longeant ou accédant à la rive droite du Salat étaient donc interdites à la circulation en plusieurs endroits : Lacave, Roquelaure, quai de Saint-Lizier, pont du Nert./Photo DDM, Jean-Marie Raffanel.

 

Publié le 08/11/2011 08:18 | Christian Vignes

Hautes-Pyrénées : L'accalmie est là

L'Adour, très gros ce week-end, devrait retrouver son cours normal dans le sjours à venir. / Photo DDM, L. Dard.

C'est fini… L'épisode pluvieux de ce week-end est terminé. Un épisode qui a davantage été marqué par la persistance des pluies plutôt que par leur intensité. « Il a plu, quasiment sans discontinuer, pendant près de 60 heures », résume une météorologiste de la station Météo France d'Ossun. « De fait, même si les pluies n'ont pas été violentes, les cumuls sont assez remarquables. Ainsi, à Tarbes, nous avons relevé 47,5 mm d'eau samedi et 25,6 mm dimanche. Mais les chutes les plus importantes ont eu lieu dans le secteur de Saint-Pé-de-Bigorre et Arbéost, où on a relevé, de vendredi à dimanche, un cumul de 173 mm de pluie. Pour situer, il est tombé en trois jours plus que dans tout un mois, puisque la moyenne des précipitations pour un mois d'octobre est, dans ce secteur, de l'ordre de 100 mm. »

Mais cet épisode est maintenant terminé, même si de petites pluies fines peuvent persister localement. En tout cas, la décrue générale est amorcée sur l'ensemble du réseau.

Et elle devrait se poursuivre puisque la fin de semaine promet d'être douce et très ensoleillée, avec des maximales aux alentours de 20° tout le week-end prochain, malgré une petite perturbation peu active, qui devrait traverser la Bigorre dans la matinée de jeudi.

60 centimètres de neige

Il a neigé tout ce week-end en altitude, mais seulement au-dessus de 1.900 m, localement un peu plus bas samedi, mais le redoux dominical l'a rapidement fait fondre. Mais les cumuls de neige sont assez faibles : il est tombé exactement 66 centimètres au plus haut, à la station de mesure de l'Ardiden. Pas encore de quoi skier…

 

Publié le 07/11/2011 20:05 - Modifié à 12:36 | © 2011 AFP

Le Var repasse en alerte orange fortes pluies

Des animaux au milieu d'un champ inondé le 7 novembre 2011 à Roquebrune-sur-Argens Boris Horvat AFP

Le Var, seul département restant en vigilance orange crue du fait d'un risque d'inondations dans la basse vallée de l'Argens, repasse mardi à partir de 16H en vigilance orange orages et fortes pluies en raison d'un nouvel "épisode pluvieux assez intense", indique Météo France.

L'alerte orages et fortes pluies débute mardi à 16H, sa fin étant prévue mercredi à 10H, précise l'organisme.

Selon Météo France, de fortes pluies orageuses sont attendues sur le Var mardi après-midi et dans la nuit de mardi à mercredi.

"Ces orages pourront s'accompagner de fortes intensités proches de 30 à 40 mm/h", selon la même source. "Le cumul de pluies supplémentaires attendues pour cet épisode est de 60 à 80 mm, localement 120 mm sur le littoral, le proche littoral et l'est du département", ajoute l'organisme.

Les vents d'est qui se renforcent sur le Var constituent un "facteur aggravant", pouvant atteindre 80 km/h sur la côte avec des rafales à 100 ou 120 km/h. Dans l'intérieur des terres, les rafales devraient atteindre 80 à 90 km/h.

 

Publié le 07/11/2011 20:05 - Modifié le 08 à 13:36 | © 2011 AFP

Vigilance orange "crue" dans le Var, 350 personnes évacuées

Des sauveteurs secourent des personnes sinistrées à Roquebrune-sur-Argens, le 7 novembre 2011 Boris Horvat AFP

Le préfet du Var a décidé mardi de lancer une nouvelle évacuation préventive de 350 personnes à Fréjus en raison de la remontée du niveau du Reyran, le département restant en alerte orange "crue" après des intempéries qui ont déjà fait cinq morts en France.

Le Var devait également repasser en vigilance orange orages à partir de mardi 16H et jusqu'à mercredi 10H, a indiqué Météo France: de fortes pluies orageuses devaient s'abattre sur le département mardi après-midi et dans la nuit de mardi à mercredi, aggravées par des vents d'est qui se renforcent.

A Fréjus, une évacuation préventive de résidents a eu lieu dans le secteur du Pigeonnier, a précisé la préfecture. Ce quartier avait déjà été évacué préventivement dimanche soir.

Au total les intempéries des derniers jours ont fait cinq morts. Samedi, un SDF allemand de 51 ans avait été retrouvé mort au bord de l'Hérault, après avoir été emporté la veille par les eaux du fleuve en crue. Dans la nuit de samedi à dimanche, un couple de personnes âgées était mort intoxiqué au monoxyde de carbone dans une cave à Bagnols-en-Forêt (Var) alors qu'il s'activait autour d'une moto-pompe pour vider sa cave inondée.

En Ariège, un sexagénaire porté disparu a été retrouvé mort lundi soir sur un îlot de l'Arget en crue, tout près de Foix. Il était allé dimanche surveiller le débit de la rivière en crue.

Une femme d'une cinquantaine d'années a en outre été emportée lundi matin par les flots de la Têt près de Perpignan alors qu'elle tentait d'emprunter un passage à gué fermé en raison des crues. Son corps a été retrouvé mardi à 11h00 à 150 m en aval, selon la gendarmerie.

Par ailleurs depuis jeudi, quatre cadavres de personnes non identifiées ont été rejetés sur des plages varoises par la mer secouée par une tempête de vent d'Est. Les gendarmes explorent, entre autres, la piste de corps qui auraient dérivé depuis l'Italie, portés par les courants ligures.

Dans le Var, près de 480 foyers restaient privés d'électricité mardi dans l'est du département.

A Barjols, Brue-Auriac, Cabasse, Seillons-Source-d'Argens et une partie du Muy, des problèmes d'approvisionnement en eau potable ont conduit les municipalités à mettre en place un dispositif de distribution de bouteilles.

L'attention des secours se portait par ailleurs sur le secteur de Grimaud et Cogolin.

Selon la préfecture, depuis mardi à deux heures du matin, il est tombé de 50 à 70 mm sur le secteur de Grimaud, Cogolin et Collobrières, 50 mm sur la presqu'île de Giens et 30 mm sur le reste de la côte.

Conséquences de ce nouvel épisode pluvieux : la Giscle dans le secteur de Cogolin, Grimaud et le golfe de Saint-Tropez a débordé et le niveau du Gapeau est à la hausse, à la limite du niveau jaune. Le Riautor a également débordé au niveau du Luc où un hélicoptère de la Sécurité civile est intervenu mardi matin pour hélitreuiller un automobiliste en difficulté.

La vigilance est également requise pour les cours d'eau de La Môle, l'Aille dans le secteur de Vidauban et la Narturby au Muy.

L'Argens en revanche est rentré dans son lit, après avoir inondé de vastes zones, et son niveau, à la baisse, était de 4,40 m à 06H00 en dépit de 10 à 20 mm de précipitations.

Sur le littoral, la préfecture maritime de la Méditerranée appelle à la prudence en mer après avoir coordonné, "malgré les nombreux appels à la vigilance", "une dizaine d'opérations de sauvetage impliquant des kitesurfeurs sur les côtes méditerranéennes", qui "se sont heureusement bien terminées".

Dans les Alpes-Maritimes, la route du bord de mer entre Antibes et Villeneuve-Loubet était coupée mardi dans les deux sens en raison d'un coup de mer.

 

08/11/2011, 06 h 00 | YAN BARRY | midilibre.fr

Gard : Un épisode cévenol exceptionnel

Survol des Gardon en hélicoptère vendredi dernier. (Photo STÉPHANE BARBIER)

Les épisodes pluvio-orageux de la semaine dernière feront date et seront étudiés de très près par les services de Météo France. C’est la première analyse livrée hier par le délégué départemental Stéphane Roos. "Nous comptons une dizaine de mécanismes qui entraînent un épisode pluvio-orageux. La semaine dernière, on en a eu un florilège, soit quatre ou cinq. Parfois à des endroits rapprochés, on a pu avoir deux phénomènes différents. C’est très rare !" Selon Météo France, ce genre d’épisode cévenol a été relevé il y a quinze ans.

Les hauteurs de précipitations ont également donné le vertige. Ainsi, le climatologue du centre départemental de Météo France a relevé, pour la semaine du 1er au 6 novembre, 211 millimètres à Nîmes "où il a davantage plu à l’Ouest qu’à l’Est", selon la Ville, 138 mm à Aigues-Mortes, 405 mm à Saint-Jean-du-Gard, 160 mm dans le Sommiérois, entre 150 et 250 mm dans le bassin alésien, 302 mm à Générargues, 214 mm à Chusclan.

Les cumuls les plus importants ont été enregistrés sur les hauteurs cévenoles avec le chiffre astronomique de 936 mm à Valleraugue, qui a essuyé 380 mm en 24 heures pour la seule journée du 3 novembre (et 30 cm d’eau dans plusieurs commerces inondés). A l’Aigoual, 559 mm ont été relevés la semaine dernière, 560 mm à Génolhac sur les pentes du Mont Lozère, 450 mm à La Grand-Combe, les communes gardoises les plus arrosées.

Grâce à l’accalmie d’hier, la décrue des cours d’eau s’est bien amorcée avant un nouvel épisode pluvieux attendu dès aujourd’hui "avec des précipitations bien en dessous de ce qu’on a connu ces derniers jours", avoue-t-on à Météo France. Les orages de demain et jeudi prévus sur le littoral n’ont pas de quoi inquiéter les prévisionnistes. Ouf !

 

Le 8/11/2011 à 12h33 par Laure Moysset | lindependant.fr

Néfiach (66) : Le corps de la femme emportée par la Têt retrouvé ce matin

Dès l'alerte donnée, les gens du village se sont rassemblés aux abords du passage à gué. © Photos Philippe Rouah

Mise à jour 12h30 : Le corps de la femme emportée hier par la Têt a été retrouvé en fin de matinée à une centaine de mètre du passage à gué où elle a été emportée par les eaux.

Il était environ 8 h 30 quand un homme, d'environ 45 ans, son fils de 12 ans, et sa compagne, d'une cinquantaine d'années, domiciliés à Bélesta se rendaient à pied à Néfiach. Selon les premiers éléments, ils accompagnaient le petit garçon jusqu'à un institut de rééducation pour les jeunes enfants. Arrivés à hauteur de la route traversant la Têt, reliant Corneilla-la-Rivière jusqu'au centre du village de Néfiach, la chaussée était recouverte par la rivière déchaînée par les intempéries de ces derniers jours et la montée des eaux enregistrée depuis dimanche midi. Pourtant, malgré le danger, et ceux qui, selon les témoignages, auraient tenté de les dissuader, la famille a décidé de s'y aventurer...

Il plonge pour tenter de la secourir

Le père aurait alors pris l'enfant sur ses épaules, suivant sa concubine. Il aura suffi de quelques secondes. La compagne a été brutalement emportée par les eaux et a disparu dans les tourbillons et le tumulte. Le petit garçon effrayé a sauté des épaules de son père et a regagné la terre ferme partant en courant. Indemne. Le père s'est, lui, aussitôt déshabillé et a plongé pour tenter désespérément de porter secours à son amie. C'est à ce moment-là qu'un cri s'est fait entendre. Un habitant qui était venu scruter le niveau de l'eau a aperçu la scène, s'est précipité à la mairie pour donner l'alerte. Des employés municipaux ont accouru, tandis que les pompiers et les services de gendarmerie étaient dépêchés sur les lieux, et ont réussi à récupérer le père. Sain et sauf, mais extrêmement choqué tout comme son fils. Tous deux ont été recueillis, puis évacués vers l'hôpital de Perpignan afin d'être pris en charge psychologiquement.

Des conditions très dangereuses

Dans un même temps, des moyens importants étaient engagés pour retrouver la disparue. Les militaires ont procédé à des fouilles sur les berges. Des plongeurs ont été appelés pour sonder la Têt et braver le courant, dans des conditions très périlleuses. De même, l'hélicoptère Dragon 66 de la sécurité civile qui a effectué plusieurs survols de la rivière, épiant le moindre recoin. En vain... En début d'après-midi, les recherches ont été interrompues temporairement au vu du danger généré par un débit trop élevé des eaux. Les vannes du barrage de Vinça ont d'ailleurs été fermées pour faire baisser le niveau de la rivière. En fin d'après-midi, une vingtaine de militaires étaient toujours mobilisés pour reprendre et poursuivre le quadrillage du secteur au sol jusqu'à la nuit noire. La malheureuse gisait à une centaine de mètre du lieu du drame.

 

06h00 | Mis à jour 07h35 | Jean-Jacques Nicomette sudouest.fr

Béarn : après le déluge, les éboulements en montagne

Les pluies tombées ce week-end ont mis à mal plusieurs routes de montagne.

La route de la Pierre-Saint-Martin ensevelie. Photo DAVID Le Déodic

Lundi, après les trombes d'eau tombées pendant quarante-huit heures sur le département, la situation est redevenue normale dans les Pyrénées-Atlantiques. L'alerte vigilance orange, qui avait été déclenchée en raison des pluies, était levée depuis la veille.

Les rivières Adour et Saison, ainsi que le gave d'Oloron, gonflées par les précipitations, ont également amorcé leur décrue. Il était temps. Dans la seule commune de Laruns, 208 litres d'eau par mètre carré sont tombés au cours du week-end.

Plusieurs routes, recouvertes d'amas de terre et de cailloux, sont toutefois restées fermées à la circulation dans les secteurs de montagne. En vallée d'Ossau par exemple, où la montée au col de Marie-Blanque, réputé pour les habitudes qu'y a prises le Tour de France, était interdite hier. Ou encore entre Castet et Aste-Béon, où les chutes de roches sont fréquentes.

Les éboulements les plus spectaculaires sont survenus dans la vallée d'Aspe. Miné par les nombreuses sources que la pluie a fait apparaître, le sol argileux très meuble qui recouvre les flancs de la montagne s'est effondré par endroits.

Coupés du monde

Cela a été le cas à Osse-en-Aspe, où un itinéraire touristique menant à la station de la Pierre-Saint-Martin a été coupé. Un éboulement d'autant plus gênant que cet axe est également utilisé pour l'exploitation de la forêt d'Issaux, l'une des plus importantes du département.

Quelques kilomètres plus loin, des glissements de terrain, longs de plusieurs centaines de mètres, ont aussi été constatés sur la route menant au col d'Ichère, de part et d'autre d'un hameau où habitent une trentaine de personnes.

Certains éboulements ont été provoqués par la chute de troncs d'arbres déracinés venus encombrer le lit des torrents et constituer des embâcles aux effets redoutables. L'eau, chargée d'innombrables gravats, a alors dévalé les pentes pour submerger la chaussée.

Des travaux de déblaiement ont été engagés par les services du Conseil général. Compte tenu de l'ampleur de la tâche, il a fallu attendre la fin de journée, hier, pour voir l'une des routes menant au hameau d'Ichère, coupé du monde, commencer à être dégagée.

À la nuit tombée, la D 132, qui relie Arette à la Pierre-Saint-Martin, restait elle aussi coupée : effondrée sur plusieurs mètres et recouverte un peu plus loin par des masses de bois, de boue et de cailloux. Les engins de travaux publics ne cessaient de s'y activer.

 

06h00 | Mis à jour 07h39 | JEAN-JACQUES NICOMETTE | sudouest.fr

Après le déluge, les éboulements : un hameau du Béarn était coupé du monde

Ravinées par l'eau de pluie, les pentes dévalent sur les routes. Inéluctable.

Entre Lourdios et Ichère, le torrent a tout emporté ( Le Deodic David)

A Osse-en-Aspe, on a toujours pris l'habitude d'écouter les anciens. C'est la raison pour laquelle, lorsqu'il a reçu sur son téléphone portable un message de la préfecture qui l'alertait de risques d'inondations, Pierre Isson, son maire n'a pas été surpris. Et il a tout de suite su où aller jeter un œil, pour vérifier les dangers présentés par la montée des eaux.

Traversée par le Larricq, un torrent dont la colère peut s'avérer redoutable, sa commune n'a pas oublié la « crue du siècle » survenue en 1976. Le gave avait « mangé » - c'est-à-dire arraché - la terre qui recouvrait les trois quarts du terrain de sport, mais aussi celle de surfaces agricoles.

Des dégâts que le village a mis très longtemps à réparer. « Grâce à des apports de terre, on a réussi à regagner des terres sur le gave. Mais surtout, un travail intelligent a été mené par les entreprises chargées de la protection des berges. »

« Elles ont recueilli les arbres déracinés qui étaient charriés par le torrent en provenance de la haute vallée. Elles les ont placés, branches emmêlées le long des berges, puis recouverts d'enrochements, en observant une pente douce. »

Des terrains très meubles

Ces travaux, soutenus par le Conseil général, ont été complétés par une amélioration de l'écoulement du gave d'Aspe. « Ses berges ont été nettoyées par les communes. Même si cette tache incombe normalement aux propriétaires riverains. En raison des travaux de la déviation, le pont d'Osse, qui possédait plusieurs piles, a aussi été refait. Les embâcles ne s'y accumuslent plus. »

Reste le problème posé par les routes, et les éboulements qu'elles peuvent subir en cas de fortes pluies. « Des dizaines de sources, habituellement taries, apparaissent sur les flancs de la montagne. Elles ravinent le sol qui est constitué de terrains argileux très meubles. On retrouve également ce problème lorsque d'importantes fontes de neige se produisent, avec un vent du sud qui adoucit les températures. »

Le travail de sape effectué par l'eau, qui se charge de boue, de roches et de troncs, est alors très efficace. Des tonnes de gravats peuvent être déplacées comme une boule sur un tapis de billard. Sans parler des dégâts provoqués aux routes par le courant qui dévale les pentes.

Pierre Isson - qui a vu ce week-end la route menant d'Osse à La Pierre-Saint-Martin être recouverte par une masse argileuse de dizaines de tonnes en veut pour preuve les ravines creusées quelques centaines de mètres plus bas dans la chaussée. Comme si d'énormes griffes avaient labouré la chaussée. Spectaculaire.

Mais rien qui n'impressionne pour autant les gens du pays. « On a l'habitude, et on connaît les endroits où cela se produit. Parce que, ici, de tout temps, l'homme a su observer la nature. »

Le hameau d'Ichère coupé du monde

Coupé du monde depuis dimanche, le hameau a dû attendre l'arrivée des engins de déblaiement.

« Il nous reste un peu de confit et du pain. » Jean-Pierre Chourrout-Pourtalet, le maire de Sarrance, gardait le sens de l'humour en évoquant la situation dans laquelle s'est retrouvée ce week-end la trentaine de personnes, lui compris, qui habite le hameau d'Ichère.

Bloqués par les éboulements survenus sur les routes, de part et d'autre de ce quartier, les habitants n'ont pu commencer à entrevoir leur « libération » qu'hier, en fin de journée.

Du côté de Sarrance, un flanc de montagne rongé par la pluie s'est en effet décroché au niveau du quartier Serrote. La terre, qui a tout emporté sur son passage, a dévalé la pente sur quelques centaines de mètres. « Dimanche, lors que je suis parti traire mes vaches, je me suis aperçu que la route menant au col avait été recouverte, ainsi que le chemin d'accès à ma ferme. J'ai dégagé ce dernier en une heure avec mon tracteur » raconte Alain Pauly, un agriculteur.

Même scénario à l'Est où des troncs d'arbres déracinés sont tombés dans le lit du torrent qui passe sous la route menant à Ichère. Bouché par les embâcles, l'aqueduc n'a plus laissé l'eau s'écouler. Le torrent est donc monté sur la chaussée. Tout en charriant avec lui des tonnes de bois et de terre.

Pressés de toutes parts, les services du Conseil général ont fait appel à une entreprise privée. Hier soir, ses engins étaient encore à l'œuvre. Quant aux habitants du hameau, qui avaient toujours de l'électricité et pouvaient se servir de leurs portables, ils ont dû prendre leur mal en patience.

Page réalisée à partir des sites ladepeche.fr / midilibre.fr / lindependant.fr / sudouest.fr

Élévation du niveau de la garonne à Toulouse, à la suite des épisodes pluvieux du weekend - Auteur : ©DDM - XAVIER DE FENOYL


 

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