Démographie 
de Midi-Pyrénées
(Analyse au 31 décembre 2010)

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Publié le 19/01/2011 10:52 - Modifié le 19/01/2011 à 11:29 | J.-M.D. et D. D.

Démographie : ruée vers le Grand Sud


Toujours plus nombreux / Photo DDM, Thierry Bordas

65,8 millions, c'est le nombre d'habitants sur le territoire national, selon des estimations de l'Insee publiées à partir du recensement officiel de 2008. Midi-Pyrénées progresse aussi, même si la natalité y est moins forte que la moyenne nationale.

Toujours plus nombreux ! Nous étions 2,43 millions d'habitants en Midi-Pyrénées en 1990. Vingt ans plus tard, nous nous comptons 2,87 millions. Une progression très nette qui confirme sans surprise l'attractivité d'une région portée d'abord par la vitalité démographique et économique de l'aire urbaine de Toulouse. La seule métropole régionale, qui a gagné près de 50 000 habitants en neuf ans (soit une hausse de 12,6 %), compte bien faire ex æquo avec Lyon pour se placer dans le trio de tête des villes françaises de plus de 200 000 habitants, après Paris et Marseille.

L'aire métropolitaine de Toulouse, par son expansion très caractéristique, interpelle l'Insee qui lui a consacré une étude. Pour l'institut de la statistique, cette aire se distingue, comme Grenoble, par une présence très élevée d'emplois relevant des «fonctions conception-recherche et prestations intellectuelles».

Nicolas Sarkozy rendant hommage à Airbus et ses salariés./ Photo DDM, Thierry Bordas

Les créations de postes dans les seuls domaines aéronautique et spatial (1 200 emplois de plus annoncés ces jours-ci à Airbus), confirment le lien étroit entre croissance démographique et dynamique économique. Les départements qui satellisent la Haute-Garonne sont ceux où la poussée de population est la plus sensible : + 16,1 % dans le Tarn-et-Garonne entre 1999 et 2009, 10,5 % en Ariège, quand les départements les plus éloignés, l'Aveyron ou les Hautes-Pyrénées, ne franchissent pas la barre des 5 %.

Pour l'heure, l'Insee n'évoque que des tendances nationales, et encore, à partir des données officielles de populations légales arrêtées à 2008. Pour le reste, il s'agit d'estimations basées sur des modèles mathématiques, pour lesquelles on a cependant peu de chance de se tromper. Déjà en décembre, l'Insee avait tenté de dessiner le paysage démographique de Midi-Pyrénées à l'horizon 2040.

Si on considère que les tendances récentes se maintiendront à l'horizon de trente ans, la population de Midi-Pyrénées devrait passer de 2,8 millions d'habitants en 2007 à 3,6 millions en 2040. Soit une croissance de 28 % qui placerait ainsi Midi-Pyrénées en tête des régions françaises avec le Languedoc-Roussillon. Malgré tout, cette croissance, très forte entre 1999 et 2007, ne restera qu'un souvenir. Selon les démographes, le solde naturel se détériorerait et l'apport migratoire, tout en restant fort, se tasserait lui aussi.

Il n'empêche, Tarn-et-Garonne et Haute-Garonne figureront toujours parmi les départements les plus dynamiques du pays. « Et le vieillissement, inéluctable comme partout en France, sera néanmoins atténué par l'arrivée de populations jeunes », précise l'Insee. Reste que les écarts de vieillissement entre départements continueront de se creuser. Le Lot deviendra le 2e département le plus âgé de France, pas très éloigné du Gers, des Hautes-Pyrénées et de l'Aveyron. J.-M.D.

Castres : Loïsa, tout premier bébé né à l'hôpital neuf du Pays d'Autan. / Photos DDM, Thierry Antoine.

Record européen de fécondité

L'indicateur conjoncturel de fécondité atteint son plus haut niveau en France depuis la fin du baby-boom, avec 2,01 enfants par femme. Fait d'autant plus remarquable que la fécondité diminue par exemple en Allemagne, en Autriche ou en Espagne.

Dans la région Midi-Pyrénées, selon l'Insee, le taux de natalité est légèrement inférieur à la moyenne nationale (11,2 pour mille contre 12,8 à l'échelle de la France). Deux départements cependant parmi les plus urbanisés se rapprochent des taux nationaux : il s'agit de la Haute-Garonne (12,6) et du Tarn-et-Garonne (12,3). Les autres, plus ruraux dans l'ensemble, oscillent entre 9 et 10 pour mille.

Le chiffre : 828 000 bébés > Record. 2010 est une des années record par le nombre de bébés. 828 000 ! autant qu'en 2006 et 2008. Et si la fécondité augmente, c'est essentiellement grâce aux femmes de plus de 30 ans. Un foyer compte en moyenne 2,01 enfants.

La phrase : « Au cours de la dernière décennie, la région Midi-Pyrénées apparaît comme attractive, mais elle le doit à l'excédent du flux migratoire ».

Place du Capitole./Photo DDM Michel Viala

Robert Marconis, géographe, professeur à l'Université de Toulouse II

Toulouse bientôt troisième ville de l'Hexagone ?

Toulouse devancera-t-elle bientôt Lyon ? Lors du dernier recensement réalisé en 2008 auprès des populations municipales de plus de 200 000 habitants par l'Insee, Toulouse était la quatrième ville de France derrière Paris, Marseille et Lyon.

Avec 439 553 habitants, la ville avait fait un bond en avant de 12,6 % et engrangé pas moins de 49 203 personnes de plus. Avec ses 474 946 habitants, Lyon n'était plus très loin. De là à penser qu'elle serait rapidement devancée, il n'y a qu'un pas que les spécialistes de l'Insee ne veulent pas franchir.

« On fait des statistiques, pas de la prospective. Les villes ont des vies, leurs courbes font des hauts et des bas », explique Jean-Denis Birot, responsable au sein de l'Insee du recensement de la population sur la Haute-Garonne.

Beaucoup de cités sont actuellement en cours de construction, à Borderouge par exemple. Elles combleront le manque de densité de la population toulousaine. « Ce n'est pas terrible d'avoir des maisons individuelles toujours plus loin du centre. Cela finit par générer du trafic routier et cause des problèmes d'espace », note Jean-Philippe Grouthier, le directeur régional de l'Insee.

« Mais, ensuite ? On est incapable de dire ce qui peut se passer. Dire qu'on mettra 20 ans pour rattraper et dépasser la population lyonnaise, c'est impossible », lâche, amusé, Jean-Denis Birot.

Le responsable du recensement est formel : il y a des baisses cycliques. « Une famille achète une maison et a, par exemple, deux enfants. Au fil du temps, les enfants quittent la famille. Les parents vieillissent et s'ils sont propriétaires, ils ne vendent pas la maison de suite. Ils passent de quatre personnes à deux… C'est un peu partout pareil. L'Union connaît actuellement ce phénomène avec une légère baisse », détaille le directeur régional de l'Insee, Jean-Philippe Grouthier.

Impossible donc d'affirmer, avec exactitude, quand Toulouse doublera Lyon pour monter sur la troisième marche du podium.

Maison de la petite enfance (Lectoure - 32 ) : goûter diététique pour les enfants, qui apprécient./Photo DDM, Ysabel.

La France des bébés

Pour la première fois, la population française dépasse 65 millions d'habitants, dont 63,1 millions en métropole (selon des chiffres encore provisoires). En cinquante ans, l'Hexagone a gagné 20 millions de personnes.

France, deuxième pays.

La France est le 2e pays le plus peuplé en Europe derrière l'Allemagne où la population décroît (81,8 millions d'habitants) et devant la Grande-Bretagne et l'Italie.

Excédent de naissances.

La population française a augmenté l'an passé au même rythme que les trois années précédentes. Entre 2010 et 2011, il y a eu en France 358 000 personnes de plus, le solde naturel étant estimé à 283 000 personnes. L'excédent des naissances sur les décès reste le principal moteur de la croissance démographique.

Forte fécondité des plus de 30 ans.

L'an passé, on a fêté l'arrivée de 828 000 bébés, malgré la crise. C'est autant qu'en 2006 et 2008, années record parmi ces vingt-cinq dernières années. Le meilleur « crû » reste 1 980 et 1981 avec, à chaque fois, plus de 800 000 naissances. Si cette fécondité a progressé en 2010, c'est grâce aux femmes âgées de 35 ans et plus.

On accouche plus tard.

Pour la première fois en France, l'âge moyen de la maternité atteint la barre des 30 ans. C'est trois ans de plus qu'en 1982. Il faut remonter à l'Après-guerre pour constater des naissances tardives en nombre aussi important.

Date de mariage retardée.

Un homme se marie en moyenne à 29,8 ans. En dix ans, l'âge du mariage a reculé de deux ans. L'an passé, 195 000 Pacs ont été conclus (+13% en un an).

Hausse de l'espérance de vie.

Certes, on le savait déjà, mais pas à ce point. Selon l'Insee, l'espérance de vie aurait progressé de quatre mois en 2010. Les femmes vivent en moyenne jusqu'à 84,4 ans, les hommes jusqu'à 76,7 ans.

Un citoyen sur six âgé de + 65 ans.

Espérance de vie et avancée en âge des baby-boomers exigent… La population continue de vieillir. L'âge moyen des Français dépasse 40 ans (37 ans voilà 20 ans). Les personnes de 65 ans ou plus représentent 16,8 %. C'est en Allemagne que le poids des seniors pèse le plus lourd.

Expert : Robert Marconis, géographe, professeur à l'Université du Mirail.

La région forte de ses arrivants

Notre région bénéficie-t-elle de cette embellie démographique ?

Pour l'instant, on ne dispose que de chiffres nationaux. Pour la région, ce sont des études qui datent de 2009. Pour la France, l'originalité est que l'on observe un très bon taux de fécondité, qui nous propulse au premier rang européen avec l'Irlande. Le moteur, c'est l'excédent naturel, la balance entre les naissances et les décès ; l'apport migratoire est secondaire. Dans ce tableau, la région Midi-Pyrénées apparaît comme attractive, mais avec une croissance qui est due à l'excédent migratoire, c'est-à-dire par l'apport de populations venues d'autres régions ou de l'étranger.

C'est donc l'inverse de ce qui se passe en France ?

En Midi-Pyrénées, on trouve une population vieillie, et l'excédent naturel est très inférieur à celui du reste de la France. Midi-Pyrénées se peuple avec les autres régions de France, et l'étranger. Elle vient au second rang dans ce mouvement migratoire, juste derrière Languedoc-Roussillon, et juste devant l'Aquitaine. Il ne s'agit pas seulement de retraités qui viennent dans le Sud, mais de personnes actives souvent de haut niveau social…

Alors ce mouvement migratoire profite-t-il seulement à l'aire urbaine toulousaine ou à l'ensemble des départements de Midi-Pyrénées ?

On note une forte prépondérance de l'aire urbaine toulousaine, qui creuse l'écart avec les autres départements. La croissance qui est liée aux échanges avec les autres régions de France se fait essentiellement au profit de cette aire urbaine de Toulouse, avec notamment ces actifs de haut niveau. L'aire de Toulouse ne « pompe » pas dans la région, des habitants d'Albi ou des Pyrénées, par exemple, mais bien des gens qui viennent d'autres régions de France ou de l'étranger. On peut dire que la grande aire urbaine de Toulouse joue dans la cour des grands. Recueilli par D. D.

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Publié le 08/12/2010 10:13 - Modifié le 08/12/2010 à 12:12 | J.-M.D.

D'ici 2040, 800 000 habitants de plus en Midi-Pyrénées


Les enjeux du développement démographique annoncé dans les trente prochaines années sont immenses, d'autant que ce développement s'accompagnera d'un vieillissement de la population. /Photo DDM.

Une croissance démographique qui se confirme, même si on n'échappera pas à un tassement progressif du fait du vieillissement. L'enquête de l'Insee est riche d'enseignements.

Si les tendances se confirment, nous serons donc 71 millions d'habitants en 2040 sur le sol métropolitain, soit 15 % de plus qu'en 2007 (date du dernier recensement définitif). L'enquête de l'Insee publiée hier témoigne de fortes disparités selon les régions françaises. Les projections de l'Institut national le disent : le Sud et l'Ouest de la France devraient continuer de dégager une forte attractivité, tandis que le Nord et l'Est connaîtront une croissance très faible. Les territoires gagnants seront clairement ceux de la façade Atlantique avec l'Aquitaine qui gagnera 23 % d'habitants en trente ans, la Bretagne (24 %) et les Pays de la Loire (26 %).

Dans ce tour de France des régions, Midi-Pyrénées cultive tous les superlatifs. Certes, nous n'échapperons pas au phénomène de tassement progressif de la population du fait surtout du vieillissement, mais nous conserverons malgré tout une certaine vitalité démographique. De 2,8 millions d'habitants en 2007, nous passerons à 3,3 millions en 2040, soit une hausse de 28 %. Midi-Pyrénées se placerait ainsi en tête des régions françaises avec le Languedoc-Roussillon.

A Montauban ,vit presque un quart de la population du département /Photo DDM, archives.

Plus étonnant, cette étude statistique nous surprend par la très forte progression du Tarn-et-Garonne qui prendrait ainsi la tête des départements avec une population accrue de 40 % en trente ans ! De même, la Haute-Garonne resterait un des départements les plus jeunes de France, passant du 14e rang national au 9e rang, et même au 6e rang des départements de province.

À l'inverse, le Lot resterait le plus âgé de France après la Creuse. À l'échéance 2040, la moyenne d'âge des Lotois serait de 50 ans, soit huit ans de plus que les Haut-Garonnais. Des aînés qu'on retrouve toujours plus nombreux aussi dans le Gers, l'Aveyron et les Hautes-Pyrénées !

Constat moins réjouissant encore, le solde naturel annuel (différence entre les naissances et les décès) devrait diminuer progressivement pour devenir négatif en fin de période. De toute façon, sans surprise, toutes les régions vont vieillir, en particulier la Corse qui pourrait ravir au Limousin la place de région la plus vieille, avec un âge moyen de 48,9 ans. Les retraités sont nombreux à vouloir passer leurs vieux jours dans l'île de Beauté, avant même le Languedoc-Roussillon ou Midi-Pyrénées où l'âge moyen se rapproche peu à peu de la barre des 45 ans.

L'étude exhaustive de l'Insee constitue un bon document de base de nature à guider les politiques publiques en matière d'accueil des populations et d'aménagement du territoire. Les projections confirment que, si vieillissement il y a, Midi-Pyrénées continuera malgré tout d'attirer les jeunes. C'est la plus belle promesse en l'avenir.

Chalabre (11) : Les 100 ans fleuris de Pauline /Photo DDM

Expert : Jean-Philippe Grouthier, directeur régional de l'Insee.

« Un vieillissement inéluctable »

Le Tarn-et-Garonne deviendrait le département français à la plus forte croissance démographique. Comment l'expliquer ?

L'essentiel des échanges migratoires de ce département se fait avec la Haute-Garonne. L'expansion démographique du Tarn-et-Garonne est la traduction du « débordement » de la grande agglomération toulousaine sur les zones voisines. On touche du doigt l'aspect « projection » de cette enquête qui doit permettre de mieux prendre conscience des évolutions démographiques récentes et à venir. On projette 800 000 nouveaux habitants entre 2007 et 2040. Il faudra bien les mettre quelque part, définir de nouvelles zones d'habitat dans le sens d'un équilibrage géographique. La question de la répartition spatiale est un des enjeux des politiques publiques.

L'Insee évoque un tassement de l'apport migratoire d'ici 2 040. Les mouvements de population étant liées aussi à la mobilité de l'emploi, faut-il lire dans vos projections une stagnation de la croissance économique régionale ?

Nous n'avons bâti aucune hypothèse d'ordre économique. Nous n'avons pas de boule de cristal et ne pouvons donc dire si l'attractivité régionale reste intimement liée à son dynamisme économique. Ce qui joue dans la contraction des migrations, c'est le vieillissement de la population. Passé 60 ou 65 ans, les gens ne bougent presque plus. Il faut rappeler qu'entre 1999 et 2007, l'afflux de population a été très fort en Midi-Pyrénées. Le solde migratoire a contribué à une progression de 1,1 % par an, qui passera à 0,6 % entre 2030 et 2040. Mais ce niveau sera parmi les plus élevés de France.

Le vieillissement de la région est inéluctable ?

Aucun scénario ne le remet en cause. La part des 60 ans et plus passera de 24 % en 2007 à 33 % en 2040. L'âge moyen de la région de 41 ans actuellement à 44,8 ans dans trente ans. J.-M.D.

Dans le domaine de la santé, les prochains mois verront la naissance de nouveaux lieux de soins./Photo DDM illustration Thierry Bordas

Création de richesses

Un tel accroissement démographique aura évidemment des conséquences importantes sur le tissu économique. « C'est une chance formidable pour notre région, s'exclame Jean-Louis Chauzy (président du CESR). Cette nouvelle population, ce sont des emplois, donc de la création de richesse. »

L'objectif sera d'harmoniser ce développement sur tout l'espace régional afin que la métropole toulousaine n'en soit pas la seule bénéficiaire. Les secteurs clés que sont l'aéronautique et l'espace, l'agriculture/agroalimentaire bénéficieront de cet apport de main-d'œuvre, mais d'autres secteurs tireront leur épingle du jeu.

Midi-Pyrénées mise ainsi sur l'industrie (la chimie par exemple) et sur le tourisme. Inconvénient de l'essor économique attendu, une pression accrue sur le foncier (terres agricoles) et sur les réserves énergétiques. « Il faudra faire très attention à l'eau, ajoute Jean-Louis Chauzy. Cette ressource sera rapidement insuffisante et il faut d'ores et déjà s'y préparer. »

Une santé de proximité

3,6 millions d'habitants à soigner en 2040 : l'enjeu sanitaire est considérable. Avec l'arrivée aux grands âges des générations nombreuses nées entre 1945 et 1975, le vieillissement de la population va s'accélérer. L'offre de soins devra évidemment s'adapter et surtout jouer la carte de la proximité : développement de la médecine de premier recours (généralistes) et des soins à domicile. Mais surtout, il faudra maintenir les structures décentralisées : impossible pour tous de venir se soigner sur Toulouse… La stratégie hospitalière devra donc faire sa révolution, et aller à l'inverse de l'actuelle politique de désengagement des territoires. Les jeunes couples venant s'installer en Midi-Pyrénées auront besoin de maternités, ceux qui viennent s'y installer pour leurs vieux jours auront besoin d'infirmières, de maisons de retraites, etc., de surcroît, là où les mètres carré sont les moins chers, loin des grandes villes. La carte médicale devra donc obligatoirement être revue…

Tournefeuille, Zone des Quéfets : 147 logements à venir / Photo DR.

Loger tout le monde

Le secteur du BTP a de beaux jours devant lui… L'accroissement de la population est un phénomène auquel est soumise la région Midi-Pyrénées depuis de nombreuses années. Toulouse est au cœur de ce mouvement : la ville est dynamique, offre de l'emploi, de la formation… Cette attraction a provoqué un étalement de la métropole et une explosion du coût du logement. Ce phénomène va encore s'amplifier : c'est le risque du « toujours plus », au détriment des terres agricoles et de l'environnement. Mais l'étalement urbain (autour des axes routiers) a ses limites et de nouveaux modèles sont peut-être à inventer, avec de l'habitat plus dense, collectif mais à visage humain. Toulouse aimante certes, mais rejette aussi les habitants. On rentre dans Midi-Pyrénées via sa capitale mais beaucoup rejoignent ensuite une autre ville, un autre département. Les villes moyennes et plus petites récupéreront donc de la population. Sébastien Bouchereau

L'asphyxie menace

L'arrivée de 800 000 habitants dans les trente prochaines années a de quoi faire peur, surtout dans l'agglomération toulousaine, soumise à d'importants embouteillages. Le réseau risque à moyen terme d'être totalement saturé, avec des centres villes asphyxiés par les gaz d'échappement, avec plus de pollution, plus d'accidents, etc. La qualité de vie va en pâtir. En terme d'infrastructures routières, le défi est considérable (les Midi-Pyrénéens possèdent déjà 1,8 voiture par foyer !). La Région a anticipé et des routes seront refaites (deux fois deux-voies d'Auch, axe Albi-Rodez…). Mais l'oxygène viendra surtout des transports en commun. Un plan rail a été heureusement mis en place pour conforter le train régional (TER) avec le doublement de voies entre Toulouse et Saint-Sulpice, d'où arrivent les flux de Castres, Brive et Millau. Plus de population induit plus de voyageurs et le TGV Toulouse-Bordeaux-Paris trouvera toute sa raison d'être, ainsi que son nécessaire prolongement sur Narbonne.

Population - Le chiffre : 800 000 habitants > De plus en 2040. En trente ans, la région Midi-Pyrénées passerait de 2,8 millions d'habitants à 3,6 millions en 2040. Selon l'Insee, c'est ce qui se produirait si les tendances démographiques récentes se prolongeaient.

La phrase : « À l'horizon 2040, la population du Grand Sud devrait connaître une croissance toujours forte, mais qui devrait toutefois se tasser. » Françoise Bouesse, chercheur à l'Insee Midi-Pyrénées

Montauban : Avant de déguster les coques, le public a savouré le spectacle de la troupe lyrique de Thierry Thézan./ Photo DDM, Chantal Longo.

Le Tarn-et-Garonne, plus forte progression

C'est un des constats les plus remarquables de l'étude de l'Insee, même si, une fois de plus, il s'agit de « projections » et non de « prévisions, insiste Jean-Philippe Grouthier, le directeur régional Midi-Pyrénées. Selon l'Institut national, le Tarn-et-Garonne serait le département métropolitain à la plus forte croissance démographique entre 2007 et 2040 (+40%), devant la Vendée et la Haute-Garonne (35 %). Une projection dont se félicite le président du conseil général de Tarn-et-Garonne, Jean-Michel Baylet : « Ces chiffres sont révélateurs de l'efficacité des politiques attractives et d'aménagement que nous conduisons dans notre département. Et ils nous encouragent à les poursuivre… » Le Tarn-et-Garonne supplanterait ainsi l'Aveyron en devenant le 3e département de Midi-Pyrénées derrière la Haute-Garonne et le Tarn. On retrouve dans cet « engouement » démographique le poids de l'aire toulousaine qui a repoussé toujours plus loin les frontières périurbaines. L'« Atlas de l'aire urbaine de Toulouse » publié en 2002 sous l'égide de l'Insee et de l'AUAT (Agence d'urbanisme et d'aménagement du territoire) donnait déjà la tendance avec une population moyenne de 240 habitants par km2, soit une densité quatre fois supérieure à celle de Midi-Pyrénées.

Ce chiffre n'a cessé de progresser le long des axes routiers (A61 vers Carcassonne, RN 124 vers Auch, A 68 vers Albi…) Désenclavé avant tous les autres, profitant de sa situation de carrefour routier, le département a vu sa population augmenter fortement depuis une trentaine d'années. Cette croissance s'est accélérée au cours des années récentes. Déjà, entre 1999 et 2005, le département gagnait 2 600 habitants par an. Qui sont les nouveaux habitants ? Des salariés qui travaillent dans la métropole toulousaine ou dans les PME de l'agglomération montalbanaise (logistique, agroalimentaire, sous-traitance aéronautique, services…). Le prix du m2 moindre qu'à Toulouse a favorisé cette expansion sur des communes comme Saint-Porquier, Finhan, Bessens, Grisolles, Pompignan, Montbartier… Et l'arrivée du TGV et sa nouvelle gare à l'horizon 2020 devraient influencer encore la courbe démographique.

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Publié le 07/12/2010 15:11 - Modifié le 07/12/2010 à 15:44 | LaDepeche.fr

Midi-Pyrénées : nous serons plus de 3,5 millions en 2040


Taux de croissance démographique annuel par région entre 2007 et 2040. ©IGN-INSEE 2010.

L'Institut national de la statistique et des études économiques (INSEE) a dévoilé aujourd'hui une étude sur la démographie française en 2040.

Selon cette étude, la région Midi-Pyrénées devrait compter 3, 596 millions d'habitants en 2040. Nous étions 2,811 millions en 2007. Soit une augmentation de 27,9 %. Au total, la France devrait être peuplée de 73 millions d'âmes.

Selon les chiffres de l'INSEE, la population de l'Hexagone devrait continuer à se concentrer vers le Sud et l'Ouest. Les régions du Nord-Est verront, elles, une stagnation voire un abaissement du nombre d'habitants.

Contrairement à ce qu'il s'est passé entre 1990 et 2007, ce sont les migrations interrégionales davantage que le solde naturel (naissances - décès) qui façonneront les dynamiques démographiques régionales.

Le rapport explique également que les différences d'augmentation de la population diminueront. Les régions, comme Midi-Pyrénées, qui auront un taux d'accroissement de la population compris entre 22 et 28 %, en possèdent un deux fois supérieur sur la période précédente (1990-2007).

Une France plus vieille
Toujours selon l'étude, le vieillissement touchera toutes les régions. L'âge moyen en France passera de 39,1 ans en 2007 à 43,6 ans en 2040. En Île-de-France et Nord-Pas-de-Calais, les régions les plus jeunes en 2007 devraient le rester. Le vieillissement devrait être contenu en Midi-Pyrénées, comme en Rhône-Alpes.

Le nombre de personnes âgées de 60 ans ou plus devrait augmenter de 67 %, passant de 13,5 millions en 2007 à 22,6 millions en 2040. En revanche la population des moins de 20 ans ne devrait progresser que de 4 %, alors que les 20-59 ans devrait voir leur nombre baisser de 1%.
La région Midi-Pyrénées est celle dans laquelle la population des moins de 20 ans augmenterait le plus (+ 13 %).
 
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Publié le 03/01/2009 08:35 - Modifié le 06/01/2009 à 18:58 | LaDepeche.fr

Languedoc-Roussillon, Midi-Pyrénées, Aquitaine :
une forte progression de population

Languedoc-Roussillon, Midi-Pyrénées et Aquitaine forment le podium
des régions françaises ayant connu la plus forte progression de population entre 1999 et 2006.


Paysages préservés, patrimoine et douceur de vivre donnent envie de venir s'installer chez nous. Photo DDM, Sébastien Lapeyrère 

Languedoc-Roussillon, Midi-Pyrénées, Aquitaine. Voici, dans l'ordre, le trio des régions qui ont connu la plus forte progression démographique entre 1999 et 2006 (hors Corse et Dom-Tom), selon les derniers chiffres du recensement, publiés cette semaine au Journal officiel. Notre Grand Sud, avec sa douceur de vivre, son soleil, ses métropoles attractives, ses universités, ses entreprises de pointe, et surtout ses deux littoraux (Atlantique et Méditerranée) connaît un fort accroissement démographique, dû en grande partie aux flux migratoires.

Languedoc-Roussillon, avec une population en hausse de +10,39 % sur 7 ans est la seule région de France métropolitaine à dépasser la dizaine de points. Midi-Pyrénées (+8,82%) et Aquitaine (+7,27%) tirent également la moyenne française (+4,98%) vers le haut. De 1999 à 2006, l'Hexagone a ainsi gagné trois millions d'habitants, pour s'établir à 63 185 925 habitants.

Sur le marché de Mazamet /Photo DDM G.L

Un département de plus pour la région

En 1846, les huit départements qui composent Midi-Pyrénées aujourd'hui, comptaient près de 2,7 millions d'habitants. Ce pic historique a été dépassé (2 776 822). Soit 200 000 citoyens de plus en 7 ans. Du jamais vu. Comme si un département supplémentaire avait été greffé.

Et pourtant, la région n'a pas cédé à la mode française du baby -boom des années 2000. Le nombre de naissances dépasse timidement celui des décès (+2 800 par an). C'est encore l'installation de populations issues d'autres régions, ou d'autres pays, qui dope la démographie. Le mouvement s'est accéléré brutalement. Depuis 1999, le solde annuel entre ceux qui arrivent et ceux qui partent n'est plus de 17 000 mais de 26 500. L'équivalent d'une ville moyenne supplémentaire chaque année.

C'est évidemment aussi le cas du Languedoc-Roussillon, où les nouveaux migrants sont à 50 % des retraités, concentrés en grande partie sur l'arrondissement de Narbonne.

En Aquitaine, c'est également le littoral qui attire en priorité les nouveaux habitants. En témoignent les croissances à deux chiffres du bassin d'Arcachon et de l'agglomération Bayonne-Anglet-Biarritz.

Une seule région, en métropole, a vu le nombre de ses habitants baisser entre 1999 et 2006 : la Champagne-Ardenne, à -0,26 %. Les régions du Centre et du Nord connaissent pour leur part une augmentation très limitée, proche de la stagnation.

Tous ces chiffres vont être étudiés à la loupe par la classe politique, puisqu'ils vont servir de base au redécoupage électoral promis par Nicolas Sarkozy. O.A.

Les supporters du Stade Toulousain place du Capitole / Photo DDM/Michel Viala

La Haute-Garonne, département le plus dynamique de France

De tous les départements français, c'est la Haute-Garonne qui a connu la plus forte progression de population par an entre 1999 et 2007 : +1,6 %. Une preuve supplémentaire de la forte attractivité toulousaine. Car la surface est vite délimitée : il faut tracer un grand cercle autour de Toulouse englobant les communes situées jusqu'à une heure de la métropole. L'aire urbaine n'en finit plus de repousser ses frontières. Première, deuxième, troisième couronne, la métropole attire même au-delà du département.

À cela, plusieurs raisons. Une université attirant la plus forte population étudiante de France hors Paris, des entreprises de pointe (notamment dans l'aéronautique et la recherche), et bien sûr une douceur de vivre liée à l'héliotropisme et au cheminement de la Garonne et du Canal du Midi à travers la ville. Oh Toulouuuuuse !

Aude : seniors gymnastes /Photo DDM, Sylvie Leclercq

Aude : 85% d'augmentation pour certains villages

La livraison des recensements complémentaires 2 007 de l'Insee a fait valoir une augmentation conséquente de la population pour vingt communes audoises. On ne peut pas parler de progression record, eu égard aux chiffres surprenants enregistrés ailleurs dans la région. Cent communes des cinq départements languedociens ont eu recours au recensement complémentaire pour mesurer leur évolution démographique. Quatre communes se distinguent tout particulièrement : Belarga et Margon dans l'Hérault et Saint-Hippolyte-de-Montaigu et Liouc dans le Gard connaissent un accroissement de plus de 60 %. La palme revient à Saint-Hippolyte qui dépasse la barre des 85 %. Pour 61 communes, le taux est supérieur à 30 %. Les nouveaux arrivants viennent du Nord, de la région parisienne mais aussi de l'Europe du Nord. Lavalette qui profite de la proximité géographique de Carcassonne a eu tôt fait de remplir ses 44 logements supplémentaires. Ce sont aussi des retraités parisiens, des Anglais, des Allemands, des Belges ou des Irlandais qui sont venus s'installer dans le village. À Villasavary, la municipalité a misé sur l'opération de réhabilitation du cœur du village pour attirer de nouveaux venus. Bingo ! Le village compte aujourd'hui 1886 habitants contre 1 156 (soit + 30,5 %).

« Nous sommes situés entre les deux bretelles de l'autoroute de Bram et Castelnaudary, à proximité du bassin toulousain. Et puis nous avons tous les services. Cela a joué », constate le maire Jacques Danjou.

L'impact sur les communes

Si ces nouvelles données ne font que confirmer les tendances démographiques déjà mises au jour par l'Insee dans ses estimations publiées chaque année depuis 1999, leur valeur désormais légale est particulièrement importante pour les 36 685 communes françaises.

« Quelques 350 dispositions législatives ou réglementaires font référence à la notion de population, régissant et organisant la vie des communes (finances, organisation et taille du conseil municipal, fonction publique territoriale) ou des structures intercommunales », a précisé l'institut de statistiques.

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Publié le 10/09/2004 | www.midipresse.fr

Insee : la population active de Midi-Pyrénées en 2015 en croissance mais vieillissante... et concentrée sur Toulouse.

Dans un club de travailleurs retraités / Photo DDM MF

L'Insee s'est livré à un exercice de projection des ressources en main d'oeuvre sur Midi-Pyrénées à l'horizon 2015. La plupart des régions métropolitaines verront leurs ressources en main d'oeuvre diminuer dès 2006/2007. En revanche - comme le souligne la nouvelle directrice régionale Magalie Demotes-Mainard - Midi-Pyrénées à l'instard des 5 autres régions se démarquera par une poursuite de la croissance de sa population active. Celle-ci croîtrait jusqu'en 2012 pour se stabiliser. Elle serait en 2015 supérieure de 5,3% à celle de 1999. Le taux serait de 12,7% en Languedoc-Roussillon, plus fort taux de croissance et 2,3% en AquitaineTrois facteurs expliquent la tendance : le vieillissement de la population active sous l'effet du recul de l'âge de cessation d'activité, l'accroissement de l'activité féminine et la poursuite de flux migratoires, qui profitent généralement aux régions du sud.

Selon les hypothèses retenues les taux d'activité féminins progresseraient surtout entre 40 et 60 ans. La part des femmes dans la population active passerait de 46% en 1999 à 47,5% en 2015. A la même date un actif sur 4 serait âgé de plus de 50 ans contre 19% en 1999. Les quinquagénaires seront alors plus nom-breux que les actifs de moins de 30 ans, qui représenteront 21,4% de la population active contre 23,2 en 1999.Dans son étude, l'Insee note l'accentuation du déséquilibre territorial au sein de la région. En effet, la croissance de la population active se localiserait essentiellement sur la zone d'emploi de Toulouse, où elle atteindrait + 23% entre 1999 et 2015. Et en dehors des zones d'emplois de Foix, Pamiers, Montauban, Cahors et le nord du Lot, Saint-Girons, épargnées par leur positionnement géographique, les autres zones enregistreraient une baisse de leurs main d'oeuvre qui pourrait dépasser les 10%. Toulouse concentrerait alors la moitié des actifs de la région.

Page réalisée à partir du site ladepeche.fr

 

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