Cèpes : Automne 2010
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3 novembre 2010 09h57 | Par florence moreau (sudouest.fr)
Entre ramasseurs et propriétaires,
c'est la guerre des champignons
"Le ton monte très vite", confirment les gendarmes. A l'automne, les bois déchaînent souvent les passions entre propriétaires et ramasseurs de champignons. Comme lundi à Carcans.
L'automne en Gironde. La lumière rasante, l'air qui se rafraîchit, les feuilles roussies et rougies, les promenades en forêt odorante à la rencontre de la nature et… la cueillette des champignons. Une image d'Épinal bucolique hélas battue en brèche par les faits, tant cèpes, morilles et autres girolles déchaînent les passions.
Lundi encore à Carcans (lire ici), un gendarme appelé au secours a été blessé par le 4x4 d'un propriétaire qui venait de chasser une famille de ramasseurs de champignons en les menaçant et en rayant leur véhicule. Cet homme de 51 ans a été placé en garde à vue hier. Il a plaidé coupable et a été remis en liberté.
Cueillette réglementée
Le sujet reste sensible et les accrochages voire les débordements fréquents. Car chacun semble persuadé de son bon droit. Dans une brochure éditée en direction du grand public (1), l'Office national des forêts rappelle les références réglementaires en matière de cueillette de champignons, tirées des codes civil, de l'environnement et forestier. « La forêt est une propriété privée, qu'elle appartienne à l'État, à une collectivité ou à un propriétaire privé. » Et : « Le propriétaire a droit à la jouissance paisible de son bien. » « Ramasser ou emporter des champignons, fruits, semences ou produits des forêts sans autorisation du propriétaire est puni d'une amende de 150 euros (contravention de deuxième classe). Lorsque le volume prélevé est supérieur à 5 litres, l'amende encourue peut s'élever à 750 voire 1 500 euros. »
« Le ton monte très vite »
Les gendarmes, les policiers, les agents assermentés, notamment de l'ONF, de l'Office national de la chasse et de la faune sauvage, du Conseil supérieur de la pêche et des gardes particuliers sont habilités à constater les infractions.
« Nous intervenons principalement à la demande de propriétaires pour des violations de propriété », explique un officier de gendarmerie du groupement de la Gironde. « Les ramasseurs n'acceptent pas facilement les remontrances. Et le ton monte très vite, ce qui donne lieu à des comportements excessifs. Nous constatons aussi des violences ou dégradations commises par des propriétaires excédés. »
« On l'a toujours fait »
Coups de fusil en l'air pour faire déguerpir les intrus, insultes, arme brandie pour intimider, pneus crevés surtout si les véhicules viennent de départements limitrophes, voitures rayés, conversations qui en viennent aux mains… Certes, certains propriétaires - c'est le cas dans les forêts domaniales - tolèrent des cueillettes raisonnées et raisonnables, uniquement pour les besoins domestiques.
Mais il demeure préférable de se renseigner. « On l'a toujours fait », défend Odette pour qui les bois qu'elle visite sont un peu « ses bois ». La cueillette des champignons est pour elle un plaisir qui remonte à l'enfance. Une sortie en nature ludique et revigorante. La perspective de conserves et de repas gastronomiques en famille.
« C'est le problème », observe Henri Sabarot, président de l'Office national de la chasse et de la faune sauvage et maire de Carcans où s'est produit l'incident de lundi. « Dans la tête de beaucoup, la forêt est un bien commun, plus qu'un champ ou des vignes. » À Carcans, le plus gros propriétaire est… la commune. « Je n'ai rien réglementé. Quelqu'un qui ramasse un panier pour sa consommation personnelle, cela fait partie de la coutume. À condition d'avoir la pudeur de ne pas cueillir les champignons à proximité des habitations, au pied du chêne de celui qui le regarde pousser ! »
Alain, propriétaire en Sud-Gironde s'est résolu à poser des pancartes interdisant la cueillette de champignons. Sans grand succès. Sa propriété est traversée par un chemin de randonnée dont il a volontiers permis le tracé. « À condition que les gens ne pénètrent pas dans la forêt. »
Il en avait assez de croiser des promeneurs enfoncés dans ses bois, les paniers gorgés de cèpes dont il ne profitait pas. Il avoue avoir déjà cherché à effrayer des ramasseurs. « Ça devient du vol à la fin ! » Il parle aussi de massacre et d'invasion. Le vocabulaire est volontairement belliqueux, mais traduit le fait qu'il est entré en guerre. Notamment contre les « cueilleurs professionnels », le ramassage industriel. « Ils ont dénaturé l'innocence et la légèreté de ce moment d'automne en en faisant une activité lucrative. »
(1) « La cueillette des végétaux dans les milieux naturels ».
Si les champignons vous intéressent, ne manquez pas de visiter le petit bois du blog du CEMA (Cercle d'études mycologiques en Aquitaine), ouvert à tous, ramasseurs et propriétaires : http://cemachampi.blogs.sudouest.fr/
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Publié le 22/10/2010 03:53 - Modifié le 22/10/2010 à 07:05 | LaDepeche.fr
Gardouch : un cèpe de 2 kg !
Alain Maurel et son beau spécimen de 2 kg./Photo DDM, L. G.
Pendant la trêve hebdomadaire de la chasse au lièvre, Alain Maurel est allé tenter sa chance dans les sous-bois de la Montagne Noire près de Saissac pour y glaner quelques spécimens charnus de la famille des boletacées. Après quelques foulées avisées, l'ami Alain apercevait le bolet à tête-de-nègre qui s'offrait à lui large comme un béret basque. Ferme et généreusement constitué, le « mammouth » affichait 2 kg sur la balance. Toute la technique du classement, du rangement et de la manutention propre au magasinier d'expérience qu'est Alain Maurel sera un atout de poids pour manipuler le beau basidiomycète. Quand on sait que la réglementation autorise seulement 3 kg de cèpes par personne, avec ce prototype, les poches du champignonneur étaient quasiment pleines !
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11/10/2010 Michel COROIR (saintponsdethomieres.blogs.midilibre.com/)
Demander à la lune...
des cèpes et des giroles
Le jour n'était pas encore levé samedi matin sur Saint-Pons-de-Thomières que déjà plusieurs clients sont passés à la boulangerie. Au café du coin, un petit noir réparateur a été pris à la hâte. Déjà, sur la petite route sinueuse en direction de La Salvetat-sur-Agout, les phares tentaient de percer l'obscurité et surtout le brouillard automnal, de plus en plus épais en approchant du col du Cabarétou, à quelque 950 m d'altitude. C'est sûr, dès potron-minet, il va y avoir du monde dans les forêts du Somail où la saison des champignons vient de débuter.
Arrivant tout juste de Lézignan-les-Corbières, Agnès et ses amis de Gruissan viennent de quitter leur voiture. « N'étant pas de la région on ne connaît pas très bien les coins. C'est plutôt le hasard qui nous guide, surtout aujourd'hui avec une visibilité très réduite. » Prudents, ils ont d'ailleurs emporté une boussole et les trois ramasseurs restent à portée de voix pour éviter de s'égarer. Une bonne heure plus tard, un cèpe semble toujours bien seul au fond du panier. « En plus il est vieux et il n'y aura pas grand-chose à en tirer. »
En fait, la saison ne s'annonce pas sous les meilleurs auspices. Les orages du 15 août n'ont pas été au rendez-vous. Les pluies de ces derniers jours n'ont pas été suffisantes, et le sol des sous-bois est à peine mouillé. Il ne faut donc pas s'attendre à une année exceptionnelle « comme ce fut le cas en 2007 et 2008 avec une sortie qui ne s'était interrompue qu'avec l'arrivée des premiers froids de novembre », commente Michel Ribot dans sa boutique de produits agricoles.
Paradoxalement, il se dit dans la région d'Anglès que les bonnes années à champignons coïncident avec les bonnes récoltes de miel. Et cette année, les abeilles ont été particulièrement productrices. Et puis il y a ces coulemelles, en forme de parasol, qui se ramassent en quantité depuis plusieurs jours. Elles annoncent en général...la fin de saison.
Alors à qui se fier ? Peut-être à...la lune. Une croyance populaire lui accorde en effet des vertus particulières. Or la nouvelle lune est arrivée. Alors patience, les champignons vont peut être suivre et tous les espoirs sont permis pour le prochain week-end.
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Publié le 09/10/2010 09:15 | Thierry Jouve.
Toujours pas de cèpes dans les Pyrénées
Sur les étals, des cèpes de Corrèze, du Cantal, de Lozère, du Puy-de-Dôme, mais pas des Pyrénées./Photo Joël Boyé.
« Ceux qui vous disent qu'il y a des cèpes dans les Pyrénées sont des menteurs. Il n'y en a pas cette année », confie Gérard Destarac, primeur. Au marché Marcadieu, sur les points de vente du rond-point de Lourdes, sur ceux d'Adé, on ne trouve que des cèpes du Cantal, de Corrèze, Lozère et du Puy-de-Dôme. Selon la qualité et la fraîcheur des champignons, les prix oscillent de 9 € à 24 € le kilo pour du cèpe premier choix.
« Ce sont des prix corrects. à 1 € près, c'était le même prix sur le marché de Lannemezan », confie Sylvette, venue acheter des cèpes avec deux copines afin de faire une omelette.
Sur un étal voisin, une autre cliente hésite puis nous livre comment choisir un cèpe : « Il faut qu'il ait la queue bien dure ». Ses copines opinent du chef et ajoutent : « Il doit avoir une belle couleur marron et être bien blanc en dessous ».
La sécheresse pointée du doigt
L'absence de cèpes dans les Pyrénées ne semble pas générer une flambée des prix. « Car il y a peu de demande ». Nicolas, vendeur installé au rond-point de Lourdes, se montre pessimiste quant à la sortie de cèpes dans les Pyrénées. « S'il continue à ne pas pleuvoir, ils ne sortiront pas. » Gérard Destarac, partage cet avis. « D'habitude, il y a des cèpes dès début septembre, mais c'est la 4e année consécutive où il n'y en a quasiment pas. Chaque année, cela se confirme de plus en plus. En 20 ans, la quantité de cèpes a été divisée par 5 ou 6 ».
La faute au réchauffement climatique ? « Le cèpe n'aime pas les bouleversements climatiques. Il préfère les périodes de chaleur marquées, suivies de périodes de pluie marquées. Dès lors que l'on a, comme cette année, une météo chaotique, avec un régime alterné de sécheresse, de froid, de pluie, cela ne favorise pas la pousse de cèpes », explique Robert Cazenave, de l'Association mycologique de Bigorre.
« Il y a eu une petite pousse en août, en montagne, avec des tête-de-nègre et des cèpes de Bordeaux… Avec la pluie, on pensait que ça allait arriver, mais il va falloir encore patienter. Cela peut encore démarrer, à condition qu'il ne fasse pas trop froid. En ce moment, on trouve, en prairies, des rosés des prés et des coulemelles blanches. C'est parfois un signe qu'il va y avoir des cèpes sous 8 à 10 jours », confie Robert Cazenave.
Le mycologue rappelle les conditions pour que les cèpes sortent : « Il faut que l'on ait un terrain chaud qui reçoive de la pluie. Mais, contrairement à ce que les gens croient, la pousse n'intervient pas le lendemain de la pluie, mais 10, voire 15 jours après. Il faut que ça se prépare dans le sol ».
C'est, pour l'heure, un automne sans cèpes dans les Pyrénées où l'absence d'eau ne favorise pas la pousse. Sur les marchés, on ne trouve que des cèpes du Cantal, de Lozère, de Corrèze ou du Puy-de-Dôme.
Le chiffre : 24€ le kilo> De cèpes premier choix. Mais les prix démarrent à 9€, avec une prix moyen à 16€ le kilo sur les marchés.
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Publié le 08/10/2010 03:52 | LaDepeche.fr
Aveyron : Marché, quelques cèpes
Quelques cèpes, vendus au prix de 20 € le kilo, hier, sur le marché. Mais ils n'avaient pas été cueillis dans les bois du Rouergue. Ils provenaient des terres du Gévaudan, en Lozère (notre photo), ou des frontières entre le nord du Lot et le Cantal. Pour les spécialistes, des poussées devraient intervenir dans les jours à venir par chez nous. Elles sont attendues avec impatience par les chercheurs de champignons.
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7 octobre 2010 09h41 | Par pierre-manuel réault (sudouest.fr)
Cèpes : la cueillette miraculeuse chez Maxime, périgourdin
Maxime possède à Saint-Médard-d'Excideuil (Dordogne) une parcelle où ces champignons poussent à pleins paniers. Hier, des spécialistes lui ont rendu visite.
Saint-Médard-d'Excideuil (Dordogne), sur la petite parcelle de Maxime, il suffit de se baisser pour ramasser les cèpes qui poussent par dizaines. Des spécialistes sont venus pour tenter d'éclaircir ce mystère (photo jean-christophe sounalet)
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D'abord, à Saint-Médard-d'Excideuil, emprunter un petit chemin goudronné dont il est prudent de taire le nom. Abandonner là son automobile et montrer patte blanche au maître des lieux, Maxime Meynard, puis pénétrer avec précaution dans la châtaigneraie. Avancer à pas de velours, les yeux scrutant le sol avec une attention particulière pour éviter d'écraser les cèpes qui, sur cette parcelle miraculeuse, poussent chaque semaine à pleins paniers.
Un lieu étonnant, exceptionnel, qui, hier, accueillait d'éminents spécialistes originaires de France, mais aussi d'Espagne et du Portugal, qui vendredi participeront à une rencontre internationale organisée dans le cadre du projet Micosylva (lire ci-dessous).
Jusqu'à 520 kg de cèpes
Autour d'un beau cèpe dont la circonférence dépasse la tête d'un nourrisson, forestiers et mycologues s'interrogent forcément sur les raisons d'une telle poussée. Blasé, Maxime, qui a en vu beaucoup d'autres, leur révèle que le 24 septembre, alors qu'ailleurs les ramasseurs de champignons désespéraient de dénicher le moindre bouchon dans les forêts bien trop sèches du Périgord, il a récolté en quelques minutes et sans trop chercher la bagatelle de 24 kg de cèpes. Et comme on en est aux confidences, il souligne qu'en 2009 il a collecté durant la saison 520 kg de cèpes sur son terrain dont la surface ne dépasse pourtant guère 1,7 hectare.
« Certains croient qu'il y a un truc pour faire pousser les champignons. Mais moi, je n'en sais rien, ce que je peux assurer, c'est que s'il en existe un je ne le connais pas. » Quoi qu'il en soit, Maxime et sa femme, Marie-Louise, qui ont exercé jusqu'à la retraite la profession d'agriculteur, ont fait une bonne affaire en achetant cette terre en 1964. « Il s'agissait d'un bois de chênes et de châtaigniers qu'on a fait arracher en 1975 pour faire pousser des céréales. Mais le maïs, ici, ça a été une catastrophe, alors on a planté des châtaigniers. » Un choix qui s'est révélé judicieux.
Les déboires de Maxime
Pendant un temps, Maxime n'a pourtant rien vu pousser de particulier sur sa parcelle. « Elle était accessible à tout le monde, alors n'importe qui pouvait venir se servir sans m'en avertir, analyse Maxime. Ils ont dû bien en profiter. Ce n'est qu'en 2001 qu'un jour, en me promenant, j'ai découvert que le terrain était couvert de cèpes. Il y en avait partout, j'ai même pu remplir le coffre mais aussi les sièges arrières de mon automobile. »
Depuis, Maxime a pris la précaution de clôturer son bien. Il s'est aussi organisé pour valoriser son trésor. Avec sa femme, même en période de pénurie de champignons, ils sont pratiquement les seuls à réaliser deux récoltes par semaine et à proposer leurs cèpes 100 % périgordins sur le marché de Périgueux. Une exception qui a failli leur jouer un mauvais tour. Certains ont un temps colporté le bruit qu'ils importaient leurs champignons de Roumanie.
Au-delà de ces petites histoires, la parcelle de Maxime intrigue les spécialistes qui n'en finissent pas de photographier et sonder la terre pour découvrir le secret de la parcelle qui ne reçoit aucun traitement particulier, même pas un arrosage, à l'exception d'un coup de gyrobroyeur deux fois par an.
Certains avancent l'idée que le type de sol et ses matières organiques favoriseraient ici sa saturation en eau et donc la fructification. Mais il ne s'agit encore que d'une hypothèse. Une chose paraît cependant certaine au comité scientifique de Micosylva : des techniques forestières peuvent favoriser la pousse des cèpes. Ce qui ouvre des perspectives dans notre département qui, à terme, pourrait mettre en place un mode de gestion des forêts intégrant la prise en compte du cèpe qui reste, faut-il le souligner, l'un des meilleurs ambassadeurs de la gastronomie périgordine.
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Publié le 06/10/2010 14:04 | LaDepeche.fr
Carcassonne : Les 10 commandements des privés
Les champignons ne se ramassent pas à la pelle./ Photo DDM, Archives.
Les champignons ne se cueillent pas dans n'importe quelles conditions. C'est le sens de l'information que diffusent les forestiers privés de France. Face à une multiplication d'incidents ces dernières années sur des territoires privés, ces derniers tiennent à faire savoir que des règles existent dans la fréquentation des domaines forestiers et ce qui en dépend, en particulier la cueillet des champignons. Ils ne parlent pas d'un guide de bonne conduite mais de dix commandements parmi lesquels il faut retenir: ramasser juste ce qu'il faut pour sa consommation familiale; demander l'autorisation aux propriétaires; se garder de pénétrer dans les semais et les plantations; cueillir avec précaution; s'informer sur les champignons comestibles aurpès d'un pharmacien; respecter les lieux, les animaux, les clôtures et la flore; ne pas laisser de détritus et ne pas faire de feu; etc.
Il faut aussi savoir que la cueillette des champignons peut être règlementée par arrêté préfectoral. Les ramasseurs doivent donc s'informer en mairie ou en préfecture sur l'existence éventuelle de ces arrêtés.
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Publié le 05/10/2010 11:33 | LaDepeche.fr
Saint-Cirgues : Bouquet de cèpes
9 cèpes ont poussé sur le même pied./ Photo DDM.
Un chercheur de champignons a eu l'agréable surprise de découvrir le 25 septembre, sur la commune de Saint-Cirgues, un cèpe dont le pied du champignon avait un diamètre de 15 centimètres, et sur lequel autour de celui-ci, d'autres cèpes avaient poussé, accolés ensemble. Un total de 9 cèpes et un poids de 1 kg environ !
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Publié le 05/10/2010 08:38 - Modifié le 05/10/2010 à 10:51 | Bernard-Hugues Saint-Paul
A Sousceyrac, les champignons sont réservés aux habitants
Les champignons appartiennent au propriétaire du terrain qui peut interdire ou limiter la cueillette./DDM.
Face au fort afflux de chercheurs de champignons dans sa forêt, Sousceyrac rappelle son arrêté de 1991, limitant la cueillette aux seuls habitants et contribuables sousceyracois.
«Avant que les gens en arrivent aux mains ou aux pneus crevés, je préfère rappeler que la cueillette des champignons est réglementée dans la forêt communale de Sousceyrac », souligne Francis Laborie, maire de cette commune de 950 habitants, après des incidents verbaux survenus, vendredi, entre ramasseurs locaux et extérieurs.Car, face aux caprices du temps et du champignon, il semble que, actuellement, seul le nord-est du Lot voit l'éclosion des bolets convoités. Depuis des lustres, les 250 hectares de la forêt communale de Sousceyrac font figure d'Eldorado pour les gourmets amateurs de cèpes.
Confrontée à l'afflux automnal, la commune de Souceyrac a pris deux arrêtés de réglementation : le premier en 1987 pour interdire l'accès des véhicules dans les chemins de sa forêt ; le deuxième en 1991 pour instaurer un permis de récolte réservée aux habitants et plus largement aux contribuables s'acquittant d'un impôt dans la commune. C'est une carte gratuite, faite en mairie et sans limitation de volume à ramasser.
20 € le kilo
« Concernant le premier arrêté qui n'était pas respecté, nous avons installé, il y a deux ans, des barrières empêchant l'accès des véhicules aux chemins.
Devant les incidents de vendredi, nous avons demandé à la gendarmerie de faire respecter l'arrêté de 1991. On tolère le ramassage familial pour la consommation personnelle mais, vendredi, samedi et dimanche, il y avait tous les jours plus de 40 voitures du Lot, du Cantal, de l'Aveyron. Quand les gens déboulent et répondent aux habitants faisant remarquer que la cueillette est réglementée, qu'ils s'en moquent et les agressent verbalement, cela ne peut pas continuer. Surtout lorsque que ces cèpes sont ensuite vendus sur les marchés à 15 € ou 20 € le kilo », poursuit Francis Laborie, pour qui le problème réside avant tout dans l'intérêt économique de certains ramasseurs : « Si le prix du kilo de champignon était à 1 € ou 50 centimes d'euro, on n'aurait pas ces problèmes et tout se passerait bien entre cueilleurs ».
Hormis chez les Sousceyracois, l'arrêté de 1991 ne fait pas que des heureux chez les chercheurs de champignons. Le texte n'a pourtant jamais été l'objet d'aucun recours judiciaire.
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Publié le 02/10/2010 09:42 | Benoît Quaireau
Rodez : Les champignons restent terrés
L'Aveyron compterait près de 2 200 espèces de champignons. L'alternance et le contraste « pluie-chaleur » peu marqués expliquent en partie la pénurie./Photo DDM.
En ce début octobre, les champignons ont du mal à pointer le bout de leur museau. En cause : un déficit de pluie et de chaleur. Les amateurs de poêlées garnies attendront.
En ce début octobre, ventre gargouillant et papilles en éveil, que diriez-vous d'une bonne poêlée de cèpes crépitante, aux petits oignons, bien aillés et persillés, à déguster avec un petit coup de rouge de Marcillac, devant la cheminée ? Tracez donc votre chemin, sous l'air de « Promenons-nous sous les bois », panier sous le bras, à la rencontre des sentiers parfumés, sous-bois, zones humides, bords de ruisseaux, ou coins reculés de l'Aubrac ou de Bouloc, propices à la cueillette des champignons…
Armez-vous de patience ! Et cherchez bien ! Car, après un « printemps assez bon avec les morilles notamment », cèpes de Bordeaux, d'été, des pins, pleurotes, babissous dans les Causses, faux-mousserons, girolles, coulemelles, trompettes de la mort, oronges… ne courent pas la nature ces temps-ci. La faute à « la longue sécheresse d'été et de septembre, et au manque d'eau », qui ne donnent pas le coup de pouce à la pousse.
Décalage climatique
« On ne trouve pas grand-chose ! Durant quatre jours, fin septembre, j'ai assisté à un congrès mycologique en Lozère, site pourtant réputé. Nous avons récolté moins de 10 cèpes… Avec les dernières pluies, la poussée pourrait se produire d'ici quelques jours… », pronostique, sans grande conviction, Jean-Louis Menos, président de l'AMBA (association mycologique et botanique de l'Aveyron, 80 membres) depuis 1996.
Alternance et contraste « pluie-chaleur » ne sont pas assez marqués. La recette : une « température chaude et agrémentée de fortes précipitations, pour provoquer un stress hydrique au mycélium, "racine" du végétal ». Et plop ! Le chapeau pointe son museau. Le froid a aussi parfois des effets bénéfiques.
« L'an passé, déjà, cela n'avait pas été terrible. » Les pluies de décembre avaient sauvé un peu la face, pour finir la saison sur une bonne note. « Avec le décalage climatique, les saisons de champignons, trop tranchées, reprennent toujours plus tard et se rétrécissent. Depuis 2003, très mauvaise année avec la sécheresse à l'exception des cèpes, les bonnes années sont rares. »
Sac plastique à bannir
Mieux vaut ne pas consommer ces spécimens infréquentables : « L'amanite phalloïde : mortelle par excellence, verdâtre, avec une volve à la base du pied et un anneau sur le pied. Le cortinaire des montagnes : très dangereux et rare, marron-acajou, avec une période d'incubation de 15 jours. L'entolome livide : toxicité assez sévère, fréquent, blanc-gris. La vireuse : très dangereuse, trouvée une fois dans le bois d'Aubrac », détaille Jean-Louis Menos. Pour la cueillette des comestibles, « bannissez le sac plastique, cause de pourrissement ! Privilégiez le panier pour l'aération ! ». Le meilleur moyen pour savourer vos champignons-passion.
Le chiffre : 2 200 champignons > En Aveyron. Près de 2 200 espèces de champignons de toute taille auraient été recensées en Aveyron, « dont 1 400 en altitude ». Cette variété s'explique par la position de l'Aveyron, « au carrefour des climats océanique, continental et méditerranéen. « J'ai en mangé 200 sortes. Sur les 8 000 à 1 0 000 espèces de champignons français recensés, une quarantaine est toxique », indique J.-L. Menos.
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Publié le 30/09/2010 08:56 | LaDepeche.fr
Limogne-en-Quercy : Des cèpes sur le marché
De magnifiques cèpes sur le marché./Photo DDM BG
Rien ne semble impossible sur le marché de Limogne et en ce dimanche 26 septembre, les cèpes étaient bien là. Sur l'étal d'un producteur de fruits et légumes de la vallée, il y avait une place pour plusieurs caissettes de ce magnifique champignon. La commerçante nous a dit que ceux-ci venaient d'être cueillis par son mari, entre Latronquière et Labastide-du-Haut-Mont, avec une incursion dans le Cantal voisin. Les prix : 14 et 20 euros le kilo tout de même, mais lorsqu'on aime, paraît-il on ne compte pas, faut-il avoir encore cette chance !
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Publié le 26/09/2010 10:00 | LaDepeche.fr
Monts de Lacaune : Les champignons se font attendre
Les amoureux des champignons et des balades en forêt peinent pour le moment à trouver des champignons. /Photo DDM T. A.
L'automne est souvent synonyme de champignons et de balades pour les amoureux de la nature comme pour les curieux. La pluie n'ayant pas été au rendez-vous, rare sont ceux parmi les cueilleurs qui ont trouvé leur bonheur. « Il n'y a pas du tout de champignons depuis le début du mois. C'est trop sec, il faut attendre qu'il pleuve », explique l'une des membres de la famille Vidal à Lacaune, spécialisée dans le rachat de champignons auprès de particuliers.
Fête des champignons à Anglès aujourd'hui
En effet, la météo impacte fortement la cueillette. Ce que confirme Philippe Durand, président de la Société tarnaise de sciences naturelles de Castres : « Pour que le champignon se développe, il faut que plusieurs conditions soient réunies. Il faut un avancement de la saison automnale, un changement de sève des arbres, une baisse de luminosité, ainsi qu'un sol pas trop froid et plus humide que ce qu'il y a maintenant. Dans l'idéal, il faudrait qu'il pleuve 50 mm en deux à trois jours pour mouiller vingt centimètres de sol. Les cèpes se sont formés fin juillet début août, mais il faut des conditions idéales pour que le mycélium, la racine du champignon, le face sortir du sol. Le développement des champignons reste un phénomène complexe. Pour l'instant il n'y a quasiment rien mais il est sans doute possible d'en trouver sur les hauteurs comme à Murat ou dans des endroits plus humides ». Cèpes et girolles, les deux champignons les plus prisés des cueilleurs, risquent donc de se faire attendre. Ce dimanche aura pourtant lieu la fête des champignons, du jus de pomme et la foire aux livres à Angles. Jean-Marie Lepetit, premier adjoint au maire, explique : « Pour cette grande foire, il y aura une exposition vente de cèpes et de girolles de 9 heures à 18 heures. Nous recevrons aussi Robert Rouanet, mycologue, qui apprendra aux visiteurs à reconnaître et identifier les champignons. En ce moment, la météo n'est pas favorable, il n'y a donc pas beaucoup. Il y a environ trois semaines de retard par rapport aux autres années, il faudra être patient ». La pluie et la poêlée de cèpes qui va avec vont encore se faire attendre quelques jours. L. V.
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sudouest.fr
Promenons-nous dans les bois à Saint-Médard d'Excideuil
Les premières averses de l'automne annoncent de riches promesses pour la pousse des champignons et, ce week-end, elle a découvert à l'orée d'un taillis un nid de magnifiques cèpes qui l'attendaient. De tous les champignons, celui que l'on préfère ramener dans un panier, c'est bien le cèpe. Le cèpe, c'est un délice du terroir. Le chêne et le châtaigner qui lui servent d'ombrelle lui donnent un peu de leur sève et ne marchandent pas leurs effluves.
Le terme de cèpe découle du gascon « cep » lui-même issu du latin. A l'origine, il signifiait « tronc », ce qui illustre le caractère trapu de ce champignon fort d'une quinzaine de variétés.
Pour que les champignons se développent bien, la température ne doit pas être chaude lors de la semaine qui suit le choc thermo-hydrique (chute rapide de la température inférieure à 15°C et grosse pluie). C'est pour cette raison que l'on trouve souvent des cèpes après une pluie importante, sous les arbres hôtes. Le cèpe ne pousse pas du jour au lendemain car du petit bouchon visible jusqu'à maturité, on compte 5 à 6 jours. La famille des bolitacées comprend plus de 5O espèces, dont certaines rivalisent sur le plan gustatif avec les cèpes.
Trouver des champignons et les identifier immédiatement sur place, c'est le souhait de tout chercheur. Aucun amateur ne voudrait renoncer au plaisir de déguster et savourer toutes les espèces qui s'offrent à lui. Une sortie mycologique, cueillette et identification des espèces est organisée par l'Association Mémoire de pierres avec pique-nique tiré du sac, à midi, à la salle des fêtes. Un bon chercheur doit être chaussé de bottes et muni d'un panier à fond plat pour laisser respirer les champignons cueillis (éviter les sacs en plastique qui favorisent la fermentation et les écrase), et les identifier plus facilement.
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Publié le 25/09/2010 08:46 | LaDepeche.fr
Ariège : Les cèpes sont là, mais on ne dira pas où !
Un indice pour ces 2 kg de cèpes : plus on monte, plus on en trouve !. / Photo DDM.
A la question posée jeudi dans La Dépêche, «mangera-t-on des cèpes?», on peut aujourd'hui répondre par l'affirmative (photo de ce jour, vendredi, en Ariège, à l'appui). Certes, ce n'est pas encore la vraie poussée, mais la cueillette, réalisée qui plus est sous la pluie, semble prometteuse. Les véritables prédateurs pour le moment sont de simples limaces, avant la ruée des amateurs! N'oubliez pas qu'il est interdit de s'introduire sur les terrains privés sans l'autorisation du propriétaire, que seulement trois kilos de champignons peuvent être ramassés par personne et par jour pour une consommation personnelle. Pour patienter, avec les dernières girolles, retardataires, elles, en revanche, laissez-vous imprégner par le fumet de ces premières saveurs automnales. Quant à divulguer où cette cueillette a été réalisée, il n'en est évidemment pas question. L'auteur de la photo, l'un des (nombreux) correspondants de notre titre en Ariège, se borne à déclarer qu'il est allé se promner quelque part... en Ariège. Les amateurs n'ont plus qu'à s'équiper d'un panier et de leurs meilleurs yeux, et de trouver les bons coins.
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Publié le 23/09/2010 03:51 | Sabine Bernède
On peut cultiver le bolet de pin !
Jacques Guinberteau/Photo DR.
Des vergers à champignons commencent à pousser en France. Les pépinières Robin, à Saint-Laurent-du-Cros dans les Hautes-Alpes, commercialisent depuis 2008 des arbres mycorhisés sous lesquels poussent des bolets de pins et des lactaires délicieux. La technique a été développée par l'Inra, l'Institut national de la recherche agronomique, de Villenave d'Ornon, en Gironde.
Comme la truffe, le bolet est un champignon qui vit en symbiose avec les racines des arbres. Cette symbiose s'appelle la mycorhisation. Les filaments des champignons amènent des sels minéraux aux arbres, lesquels fournissent la matière organique nécessaire à la pousse des cèpes ou autres bolets. Les chercheurs sont parvenus à pré-ensemencer des pins de filaments de bolets et de lactaires.
Mais pour le cèpe, c'est plus compliqué. « Pendant plusieurs années, nous avons mené des recherches sur des parcelles naturelles de bolets. Et nous avons précisé quels sont les facteurs micro-climatiques nécessaires à la poussée des champignons », explique Jacques Guinberteau, ingénieur d'études à l'Inra de Villenave-d'Ornon.
« Nous avons mis en évidence un facteur déclenchant : la chute de la température des sols », précise-t-il. Il faut de l'humidité, et un coup de froid, pour faire sortir les bolets des forêts dix à onze jours plus tard. Mais cela ne suffit pas : « Le cèpe n'aime pas les milieux fermés, les bois non entretenus », reprend Jacques Guinberteau. Ce champignon délicat ne se cueille pas au milieu des ronces.
Qui plus est, à la différence du lactaire et du bolet de pin qui s'accommodent d'arbres jeunes, le cèpe aime la compagnie de vieux chênes ou d'anciens châtaigniers. « Dans une forêt, il y a des milliers d'espèces de champignons qui évoluent en fonction des années », reprend Jacques Guinberteau.
L'Inra de Villenave d'Ornon n'est pas parvenue à mycorhiser des chênes pour obtenir des cèpes. Seulement des bolets des pins et des lactaires. Le programme de recherches spécifique aux têtes noires a été interrompu.
Cultiver des cèpes dans son jardin reste encore du domaine du rêve.
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mercredi 22 septembre 2010 - 17:14 (lamontagne.fr)
Les cèpes menacés par le douglas, roi des forêts
Les exploitants forestiers l'adorent, les chercheurs de champignons le détestent : le douglas. Sous ce sapin, devenu le roi des forêts limousines, impossible ou presque de trouver du cèpe.
Laurent Cipolat, grossiste en champignons du côté de Neuvic, en haute Corrèze, ne s'en cache pas : il n'aime pas particulièrement le douglas. Ce sapin, originaire du Canada, qui, depuis la tempête de 1999, a investi massivement les forêts limousines.
« Si on continue comme ça, le cèpe va disparaître, prophétise-t-il. Ce qui a fait le cèpe en Corrèze, c'est l'épicéa et rien d'autre ». Le grossiste a vite fait ses calculs. « Sous des épicéas, vous avez cinq fois plus de cèpes que sous les hêtres. Sous les douglas, c'est très simple : il n'y a rien ».
Le problème est d'ordre génétique. Alors que le cèpe file le parfait amour avec l'épicéa, il refuse toujours de nouer la moindre relation avec le sapin américain. « La mycorhize ne se fait pas, constate Michel Ardiller, président de la Société mycologique du Limousin. La mycorhize, c'est la symbiose entre le champignon et les racines de l'arbre. Pour qu'il y ait reproduction, il faut qu'il y ait association ».
"Y a pas photo"
Quand le mycologue parle biodiversité, l'exploitant forestier répond rentabilité. Bernard Tissandier, propriétaire et exploitant basé à Faux-Mazuras, en Creuse, le dit tout net. « La cueillette des champignons », ce n'est pas son problème.
Cet adepte du douglas rappelle que la forêt limousine est avant tout « une forêt de production ». « Il faut savoir que l'épicéa n'est pas un arbre qu'on peut utiliser pour une charpente même si certains le font. Avec le douglas, on a un meilleur rapport qualité\prix. Il n'y a pas photo. » (...)
Fataliste, Laurent Cipolat n'hésite pas à se tourner vers d'autres marchés. « On a fait venir du cèpe des Vosges et des Ardennes où il y a eu une grosse pousse. S'il y a de moins en moins de champignons, j'irai me fournir à l'étranger. Pour l'instant, la Corrèze fait encore référence en matière de cèpe. Dans vingt ans, ce n'est pas sûr. »
Avec la Creuse et la Corrèze, la Haute-Loire est l’un des départements les plus productifs en cèpes. Son atout : disposer d’une forêt composée à plus de 75 % de résineux.
Fabrice REDON
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samedi 11 septembre 2010 - 06:06 (lamontagne.fr)
Il manquait juste un peu de pluie !
Températures douces et humidité : les deux ingrédients d'une bonne pousse de champignons, qui pourrait avoir lieu cette semaine. À vos paniers
Roland Seguy roland.seguy@centrefrance.com Les grosses pluies de cette semaine n'ont pas fait râler tout le monde. À commencer par les amateurs de champignons qui, après la (relative) chaleur de l'été, n'attendaient qu'un peu d'humidité pour se mettre en chasse.
Aussi seront-ils sans doute nombreux, ce week-end, à sonder les souches, inspecter les mousses et examiner les fougères, panier sous le bras. « D'autant que la lune est montante, c'est une période favorable », fait valoir Michel Borel, président du groupe mycologique de Cournon. « À condition que les températures ne descendent pas trop. Nous pourrions avoir une saison tout à fait honorable », présage le mycologue, alors que l'année 2009 n'avait pas été particulièrement fameuse : une pousse dans la deuxième quinzaine d'août, et plus grand-chose après.
De l'humidité, de la douceur ; ce sont les conditions sine qua non pour que poussent les champignons. Jusqu'aux premières gelées, il peut y avoir de quoi satisfaire les curieux et les gourmands. Reste bien sûr à connaître un bon terrain de chasse. Selon la variété de champignons recherchée, vous arpenterez plutôt des terres acides, ou calcaires. Des forêts de conifères ou de feuillus, ou les deux mêlés. La chaîne des Puys, le Livradois
Si tous les champignons ne se plaisent pas partout, il est rare de trouver un coin qui en soit complètement dépourvu. Bien sûr, la majorité des cueilleurs se contente de quelques variétés : girolles, trompettes des Maures, bien sûr les cèpes?
Mais ce n'est que la partie émergée du mycélium. Le champignon se décline sous plusieurs milliers de formes. Bonne nouvelle : l'Auvergne en compte pas mal. « Lors de nos sorties avec le groupe mycologique, nous pouvons trouver 200 à 250 variétés », illustre Michel Borel. Mauvaise nouvelle : la plupart ne sont pas comestibles
En vérité, seule une quinzaine de champignons sont mortels, indique l'Office national des forêts (rendez-vous sur le site internet www.onf.fr). Une vingtaine sont de bons comestibles, une centaine sont plus ou moins intéressants, et une grande quantité sont simplement immangeables.
Comestibles ou pas, il faut se montrer soigneux avec les champignons et leur environnement. « J'ai l'impression que les gens font plus attention aujourd'hui, indique Michel Borel. Par le passé, des dégâts considérables pou- vaient parfois été commis. J'ai vu des gens, par exemple, qui ramassaient les girolles au râteau ». La lune peut monter autant qu'elle veut, après ça, c'est comme les Huns : plus rien ne repousse. n
è Prudence ! Prenez vos précautions. Si la grande période des champignons commence, c'est aussi l'ouverture de la chasse, ce dimanche, à 8 heures.
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Mangera-t-on des cèpes ?
Les rares cèpes de l'année se trouvent en montagne./ Photo DDM-archives, José Navarro.
Les amateurs trépignent : cette année les cèpes sont rares. La faute à la sécheresse de cette fin d'été qui ne donne pas le coup de pouce à la pousse.
C'est presque pavlovien : en septembre, nos organismes réclament à cor et à cris une bonne poêlée de cèpes bien aillés et bien persillés, à déguster avec un petit magret et un joyeux petit coup de rouge ! Seul problème : des cèpes, il n'y en a pas. Quelques rares pousses dans les montagnes, mais ailleurs, rien ou presque. Ainsi, à Villefranche du Périgord, La Mecque du bolet, le marché qui se tient traditionnellement tous les jours est fermé… faute de cèpes !
La faute à la météo : « Il n'a pratiquement pas plu depuis des semaines, tout est très sec, constate le Castrais Robert Rouanet, spécialiste des champignons. On finit par trouver quelques cèpes et quelques girolles dans les endroits très humides, les bords de ruisseaux, la proximité des barrages. Quand je sors c'est sans grand espoir. »
Pour que l'on découvre des sous-bois couverts de cèpes, il faut une température chaude et une bonne pluie par-dessus, qui provoque un stress au mycélium, la « racine » du végétal. Alors, plop ! le chapeau sort son museau.
« On trouve sur le piémont quatre sortes de cèpes, constate Robert Cazenave, président de la société mycologique de Bigorre. Le tête-de-nègre, plutôt en plaine, qui aime les chênes et la chaleur ; le cèpe d'été, et il y a eu quelques poussées intéressantes, mais en montagne ; le cèpe de Bordeaux et le cèpe acajou, que l'on trouve plutôt en milieu montagneux. » L'association organise une exposition le 16 et le 17 octobre à Séméac. Mais en attendant : « Il faudrait des fortes précipitations pour espérer des cèpes. En 2003, après la canicule, il y avait eu des grosses pluies en septembre : la récolte a été très abondante. En revanche, les deux dernières années ont été décevantes… »
Alors, peut-on craindre une année 2010 sans cèpes ? « Oui ! Tant qu'il n'y a pas le contraste chaleur-pluie, il n'y a pas de cèpes », explique Robert Cazenave.
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Doit-on encore croire aux cèpes ?
Chez Terrassier, Annie Cousseran rêve d'une belle poussée de têtes de nègres, comme en 1998. Photo DDM Archives Gisèle Dos Santos
Chez Terrassier à Vaïssac, Annie Cousseran, qui en fait sa spécialité espère, elle aussi un bel orage qui ferait pousser le précieux tête-de-nègre, tant apprécié dans l'assiette : « Il s'en est ramassé quelques-unes au printemps, mais depuis quelques années, il faut vraiment les chercher. Il y a eu un peu de pluie sur Caussade et il n'est pas encore trop tard. » souligne t-elle. Amateur de chevaux et grand chercheur de champignons, Michel Delmas de Négrepelisse est lui plutôt pessimiste : « Au printemps il y a eu quelques girolles, mais actuellement, les bois sont très secs et il faudrait d'abord une pluie fine, suivie de beaucoup d'eau, au moins 100 millimètres. Et pour qu'il y ait des cèpes, il faut qu'il continue à faire chaud, car s'il fait froid, il n'y en aura pas. Les cèpes sortent tant que la terre est chaude. L'année dernière j'en ai trouvé jusqu'aux premières gelées » assure-t-il. Pas de pluie pas de cèpes, mais un bel orage pourrait rapidement changer la donne.
Publié le 05/09/2010 03:56 | LaDepeche.fr
Gers : Des cèpes, mais des Pyrénées
C'est la vingt-sixième année qu'il installe son étal devant la halle Verdier mais elle s'annonce meilleure que les trois précédentes. Patrick Bernard vend des cèpes, girolles et trompettes de la mort. Cette fin de semaine, les champignons proviennent des Pyrénées. « Dans le Gers, il y en a eu voilà un mois. Là, comme dans le Massif Central, c'est trop sec », dit-il. Les prix vont de 10 € le kilo plateau à 25 € le kilo pour les meilleurs mais la saison ne fait que commencer.
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Publié le 04/07/2010 08:21 | Gérald Camier
Le cèpe d'été refait surface dans les bois
Indispensables pour la promenade aux champignons: le couteau pour couper le pied et un sac plastique, plus discret que le panier d'osier..../ Photo DDM
Mais le cèpe d'été est bien là. « Variable », estiment les amateurs qui le trouveront tantôt « sans goût » ou davantage sucré. « Il y a une poussée, il y en a même tous les jours », témoigne Michel (son prénom est changé), la cinquantaine, qui assure avoir rempli des paniers ces derniers jours. Sur le haut de la forêt, j'ai trouvé des cèpes à des endroits où le soleil tape bien. Mais je n'en ai pas trouvé cette année-là où j'en trouve d'habitude. On en voit aussi dans les allées de la forêt bien éclairées, sous les fougères. Comme également beaucoup de russules, de lactaires et de bolets à pied rouge », poursuit ce passionné.
Au petit bonheur la chance
Certes, il faut marcher dans la forêt de Bouconne - entre deux et trois heures - et au petit bonheur la chance. Mais pas seulement. « Moi, je le sens, c'est une sensation étrange. Quand je vois d'autres espèces, je sais que le cèpe va sortir », ajoute Michel.
La Haute-Garonne n'est pas le seul département à attirer les cueilleurs. On ramasse aussi du cèpe dans le Tarn, en Ariège, dans le Gers et les Hautes-Pyrénées. Là aussi, « l'aspect compétition » règne en maître chez les dénicheurs de bons coins. « On va aux cèpes pour le plaisir bien sûr de les cuisiner ensuite, mais aussi pour dire à ses amis combien de cèpes on a trouvé », explique un expert en mycologie.
Et puis tous les chercheurs de champignons vous le diront : « Un coin à cèpes, ça doit rester secret. Quand on en connaît un, on se le garde ». Attention cependant, si vous comptez partir, panier au bras, à la chasse aux champignons. Car si les Cèpes, Girolles, Morilles et autres Coulemelles sont comestibles et savoureux, certaines variétés sont toxiques et potentiellement mortelles.
Précautions d'usage
Ne pas ramasser un champignon, ou le consommer si vous doutez de sa nature, cru, longtemps après la cueillette, en trop grosse quantité. Dans tous les cas, consultez un pharmacien ou une association de mycologie. En général, les experts conseillent de le cueillir entier avec la queue. Pour les amateurs de cèpes, un conseil utile : lorsque vous les avez ramassés, placez les dans un panier et surtout pas dans un sac en plastique. Il faut qu'ils respirent...
La phrase : « J'aime à chercher le cèpe obscur, dans le mystère/Des feuilles, sous la mousse et les brins de bois mort » Fernand Gregh, poète (1873-1960)
Le chiffre : 2, 150 g - Cueillette> A Anglès (81). Un heureux veinard a ramassé le mercredi 11 novembre 2009 en fin d'après-midi un bolet « Gigantus » de 2,150 kilos, plus un second 1,150 kg, un 3e de 800 g, soit 6 bolets pesant en tout 5,1 kg. Panier garni.
« Dimanche dernier, on en a récolté 20 kilos »
Dans le Tarn, la cueillette des champignons a aussi attiré les connaisseurs. À l'image de Claude Loupias, maire de Laparrouquial, un cueilleur de champignons passionné qui a fait une belle récolte la semaine dernière. « Cela fait 3 ans qu'il n'y a pas eu de grosse sortie de champignons. Toutefois j'ai pu remarquer que depuis l'ascension, des champignons apparaissent ici et là. Dimanche dernier à Saint Marcel Camp, une amie à moi a pu en récolter 20 kg, chose très rare. Souvent après des orages ou de la grêle, on remarque de grosses poussées, essentiellement le Bolet noir ou jaune espèce très repandue dans la région. Les aléas climatiques, le froid, la chaleur, la pluie et la sécheresse que nous traversons ne facilitent pas la sortie de champignons qui ont besoin essentiellement de terre chaude et d'humidité. On peut dire que ça a été une mauvaise année pour les champignons. Sur la commune de Laparrouquial, Chantal Marty est connue comme la grande cueilleuse de champignons ».
Dans la région, les curieux sont désormais mis en garde. « Avant il y avait beaucoup plus de monde dans les bois mais aujourd'hui, les panneaux limitent l'accès à la cueillette et rebutent souvent beaucoup de monde », explique un fervent chercheur.
Dans le Tarn-et-Garonne, les forêts du Quercy, de Lafrançaise ou Vaïssac - le village est connu pour organiser en octobre (la meilleure saison) un marché du cèpe - la cueillette demeure un passe-temps pour la plupart des gens. Ils aiment partager ce moment en famille et profiter d'un coin de nature, d'autant qu'en ce moment, il faut en profiter. La cueillette des champignons reste un hobby convivial et ludique qui se perd de plus en plus, à cause des interdictions que l'on retrouve un peu partout.
La période est, faut-il le rappeler, également propice aux truffes pour lesquelles les mois de mai-juin sont des mois très importants car c'est une période de naissance.
Mais pour les récolter, il faudra patienter jusqu'au début janvier. En Ariège, près de Foix, des poussées ont aussi déplacé les amateurs. « Il y a trois semaines, déjà, j'ai ramassé pas mal de girolles et de cèpes, explique un passionné. Mais il y avait surtout des girolles. » Recueilli par Sophie Hoornaert
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Publié le samedi 04 octobre 2008 à 15H27 - La Provence
"Les champignons sont un monde complexe et fascinant"
Depuis 40 ans Rose-Marie et Georges Pous se passionnent pour la mycologie Photo Éric Camoin
Hier on était dans la montagne de Lure; on a cueilli une soixantaine d'espèces. Demain matin (NDLR: aujourd'hui), on ira du côté du col des Garcinets, dans le pays de Seyne, où on devrait en trouver encore autant pour l'exposition de Clamensane" .
À respectivement 84 et 82 ans, Georges et Rose-Marie Pous sont infatigables. Voilà quarante ans qu'ils s'intéressent au monde complexe et mystérieux des champignons et ils ne s'en lassent pas. "Que voulez-vous, c'est une passion!", confie Rose-Marie en riant.
Mais attention ! Elle et son mari sont des mycologues mais ne sont guère mycophages. Autrement dit, s'ils s'intéressent aux Eucaryotes, c'est pour les déterminer, les étudier et les faire connaître, mais pas pour les manger. "On en consomme très peu", avoue le couple. D'ailleurs, même des espèces comestibles, il ne faut pas trop en manger. Les scientifiques ont montré qu'ils sont difficiles à digérer. Il y a même des espèces comestibles qui, dans certains cas, peuvent devenir toxiques, soit parce qu'elles concentrent les métaux lourds, soit pour des raisons encore inconnues". Ça tombe bien: en ce moment il y a très peu de comestibles dans la région, même si certains, paraît-il, ont récolté de beaux paniers. "Dans la montagne de Lure on n'a trouvé qu'un seul cèpe. Il paraît qu'il y en avait pas mal la semaine dernière. Mais vous savez, maintenant on trouve des voitures partout et les bons champignons deviennent rares".
Ce que regrettent nos spécialistes, c'est justement qu'on ne s'intéresse souvent qu'aux seules espèces qu'on peut mettre dans la poêle. "Alors qu'il y en a beaucoup d'autres qui sont magnifiques comme certains cortinaires". Démonstration avec la récolte de la veille où s'étalent russules, lépiotes, lactaires, collybies, cortinaires justement, bolets, tricolomes, hébélomes, golmottes et beaucoup d'autres encore. Un inventaire à la Prévert des prés verts et des forêts. Membres de la société mycologique d'Entrevaux et de celle de Digne, le couple s'est fait depuis longtemps une réputation dans le milieu. Ainsi ils ont participé au "Guide des champignons" écrit par Didier Borgarino et Christian Hurtado. Pourtant, après tant d'années d'études et de passion, M. et Mme Pous restent modestes. "On aime bien aller dans les expositions parce qu'on apprend toujours. Les champignons, c'est un monde tellement vaste et compliqué…" Une belle leçon de sagesse.
Par André-Denis Mousset
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Publié le dimanche 12 octobre 2008 à 11H53 - La Provence
Les champignons arrivent,
attention aux intoxications
Sautés, farces, veloutés, brouillades, on les aime à toutes les sauces. Les mycologues sont catégoriques: on ne ramasse que les champignons connus ; les autres, on les laisse vivre. Photo P.P.
Les fortes pluies de ces derniers jours augurent-elles d'une poussée importante de champignons ? "La pluie c'est bon mais après trois étés très secs et chauds, la terre s'est durcie et n'est plus aérée, tempère Claude Monier. Les sècheresses ont mis à mal certaines souches et on court le risque d'une raréfaction de quelques variétés" analyse la présidente de la Société mycologique de Provence.
Dans notre région, on trouve des sanguins autrement appelés lactaires qui ont besoin d'un humus acide pour croître, d'où leur présence sous les pins. Ces lactaires voisinent avec les petits gris délicieux en persillade, juste sautés à la poêle. Plus rarement sous nos latitudes, apparaissent des cèpes mais leurs qualités gustatives sont largement inférieures à leur cousin, le bolet de Bordeaux.
"Les champignons fixent toutes les saletés du sol, avertit Claude Monier. Ils absorbent la radioactivité, les pesticides, les insecticides et herbicides. Ne ramassez aucun champignon qui pousse dans un jardin, sur une friche industrielle ou dans une décharge". Entre autre mise en garde, la mycologue invite à la plus grande prudence: "On confond souvent la dangereuse pleurote de l'olivier qui pousse sous les lauriers-tin et les buissons avec la girolle. Dans le doute abstenez-vous".
Selon Claude Monier, mieux vaut manger ses champignons le jour même de leur cueillette ou les cuisiner pour les conserver.
A lire: "Les champignons : intoxications, pollutions, responsabilités" du Dr Lucien Giacomin i. Fédération des associations mycologiques de Provence : http://pagesperso-orange.fr/famm/.
Page réalisée à partir de l'édition numérique des quotidiens régionaux :
La Dépêche du Midi, La montagne, La Provence, Midi Libre, Sud-Ouest.
Publié le 18/09/2010 07:43 | Gisèle Dos Santos (ladepeche.fr)