Bilan météo 2008 - 2010
Graulhet & Région
Publié le 07/01/2009 10:08 | G.D.
Graulhet : 2008 fut une grosse année de précipitations
Un seul jour de neige en 2008, le 26 décembre dernier. Photo archives DDM, G.D.
Comme à chaque début d'une nouvelle année, Alain Berthomieu fait le bilan d'une année de chiffres qu'il collecte pour Météo France Tarn. Pour cet habitué des pluviomètres et des températures, 2008 restera comme une année particulièrement pluvieuse. Il est tombé durant les douze mois un peu plus de 984 mm de précipitations en tous genres. « On est loin du précédent record de 1992 avec 1 214 mm mais loin devant 2007 qui n'avait comptabilisé que 726 mm. C'est donc une très bonne année, au-dessus de la moyenne que j'estime à 770-800 mm annuels. » Bons arrosages d'été, des pluies régulières, pas de grosse précipitation et deux mois vedettes, avril avec 135 mm d'eau et novembre avec 133 mm.
Températures conformes à la normale
Curieusement, février a été le mois le plus sec de l'année avec une pluviométrie de 12 mm. Le chiffre n'avait pas été aussi bas depuis 1993.
Au bilan des températures, rien de particulier, si ce n'est un mois d'août plus frais et plus humide que la normale. « Depuis 2003, nous n'avons toujours pas revu les torrides températures de +40°. Difficile ici de constater le réchauffement des températures. L'année 2008 a donné un hiver froid et un été pas très chaud. » Simple constatation pour Alain Berthomieu qui constate aussi le niveau d'étiage du Dadou. Et là non plus, rien d'extraordinaire à noter. « Si ce n'est la sagesse de notre rivière par rapport à d'autres du département qui se sont montrées plus exubérantes durant l'année. »
@
Publié le 28/01/2009 04:45 | Pierre-Jean Pyrda
« L'urgence est de mettre les bâtiments hors d'eau »
Après la tempête : La Chambre de Métiers mobilise ses artisans pour venir en aide aux sinistrés.
«On a arrêté tous nos chantiers pour répondre aux urgences», confie Jérôme Chamayou, charpentier couvreur à Montans. Depuis samedi, avec ses 6 employés, il court au chevet des bâtiments endommagés, comme ici à Loupiac.Photo DDM, Emilie Cayre
Depuis le jour de la tempête, Jérôme Chamayou est un vrai courant d'air. « C'est sûr, ma femme ne m'a pas beaucoup vu. J'ai commencé à intervenir samedi matin, à Rabastens, puis à Couffouleux, à Cadalen, à Técou et à Loupiac, où un gros cèdre est tombé sur une maison. » Tout seul, bravant le danger sur les routes, le charpentier couvreur zingueur de Montans a visité huit clients samedi et dix, dimanche. « Depuis lundi, on tourne à sept. Mes six salariés ont constitué trois équipes. En deux jours, chacune d'elles a dû effectuer entre 15 et 17 interventions sur des gros dommages : 4 toits carrément emportés, beaucoup de bordures abîmées, des faîtages à refaire. »
Le patron a abandonné tous les chantiers en cours. Nombre d'artisans, mobilisés par la Chambre de Métiers (1), ont fait de même. « Les clients grondent mais pour moi, c'est l'urgence qui compte. Il faut d'abord mettre hors d'eau tous ces bâtiments. »
Couloir du Désastre
En accompagnant Jérôme hier, entre Lisle-sur-Tarn et Loupiac, on comprend mieux pourquoi il y a urgence. Partout, au bord des routes et jusqu'au cœur des propriétés, des arbres déracinés, étêtés ou carrément renversés par les fureurs de Klaus. « Localement, ça été plus violent qu'en 1999. Le vent s'est engouffré dans des couloirs. Là, ça a frappé fort. » L'un de ces couloirs du désastre relie Rabastens à Labessière-Candeil en passant par Couffouleux, Parisot et Peyrole.
Le désastre a frappé le domaine d'Avignon, à Loupiac, un ancien pavillon de chasse de Napoléon III racheté en 1973 par une famille du Dauphiné. Gérard et Elsa Bert y vivent, avec leurs quatre vaches, dans un décor boisé qui était magnifique… jusqu'à samedi. « La plus grosse rafale s'est produite à 13 heures. Deux gros chênes sont tombés là-bas, dans le talus, un marronnier est couché dans le champ. J'ai 25 hectares de bois, mais je ne veux pas aller voir, ça fait peur », reconnaît Gérard. Avec son épouse, il ramasse encore les branches du géant qui accueillait le visiteur à « Avignon » : un cèdre, décapité par la tempête. « Mais pas question de le tronçonner à la base. S'il peut vivre comme ça, on va le laisser vivre », assure Elsa.
« Cette masse énorme s'est abattue sur le toit. Dimanche matin, je suis revenu dégager l'arbre de la maison et bâcher le toit. Il faudra refaire toute une couverture, sur 42 m2 je pense », détaille l'artisan. « Promis, je vous amène le devis demain. Je vais y travailler cette nuit. » Le couple Bert sait pouvoir compter sur lui, « comme sur le bûcheron de Loupiac ». Chez le voisin aussi, les tronçonneuses fument…
@
Publié le 09/01/2010 03:48 | G.D
Graulhet : 2009, des phénomènes météo inhabituels
Alain Berthomieu, note la pluviométrie tous les jours à la même heure. DDM.G.D.
Depuis plus de vingt ans, Alain Berthomieu est le correspondant de Météo France sur Graulhet. A ce titre, tous les jours, il note la pluviométrie, les températures, et autres éléments qu'il consigne dans son cahier d'observation météorologique. Quand il s'absente, c'est sa voisine, Marie-Hélène qui effectue les relevés. Il dispose donc d'archives conséquentes pour analyser les années des trois dernières décennies. Et d'emblée, l'ancien employé de la DDE annonce 2009 comme une année moyenne. «Il est tombé 805 mm de précipitations, avec un mois d'Avril très arrosé par 182 mm de pluie et un orage le 8 octobre qui a déversé 47,8 mm. On est loin de 2008, année plus qu'humide qui avait comptabilisé un total de 985 mm». Parmi ses diverses observation, il a noté une température de 39,5° le 19 août cumulée au vent d'Autan. «Ceci en pointe d'un été très chaud et des journées invivables». A l'opposé, le cahier mentionne une première gelée en peu précoce le 15 octobre.
Le printemps en automne
Parmi les curiosités, la tempête du 24 janvier et ses vents à plus de 100 km/h entre 9 et 17 heures. «C'est un phénomène que je n'avais jamais noté!» . Autre mention pour la semaine du 25 octobre au 1 novembre. «Elle a été printanière, avec des températures variant entre 20° et 23° durant 8 jours, c'est inhabituel. L'hiver a par contre été en avance avec une semaine très froide entre le 13 et le 20 décembre et une première neige le 14. Enfin, l'orage de grêle du 30 décembre dernier, avec des grêlons qu'il a mesuré à 20 mm fait aussi partie des caprices de la météo. «Ce sont des phénomènes inhabituels certes, mais on retrouve l''équivalent dans la mémoire des anciens!»
@
Publié le 08/01/2011 11:48 | G.D.
Graulhet : L'année 2010 fut sèche et contrastée
Le bassin du Jourdain, avant Noël a gelé deux fois. /DDM archives G.D.
Une nouvelle année est passée, et Alain Berthomieu, correspondant de Météo France a consigné scrupuleusement pluviométrie, températures, et phénomènes dans ses carnets.
Il annonce un premier constat: « L'année 2010 aura été relativement sèche, avec seulement 675 mm de précipitations. C'est 130 mm de moins qu'en 2009, et presque équivalent à 2005 qui avait enregistré 603 mm. A Graulhet la moyenne se situe entre 750 et 800 mm ».
Dans ses relevés, le retraité de l'Equipement a noté 15 cm de neige entre le 8 et le 9 janvier 2O10. « Il a d'ailleurs neigé six fois durant l'hiver dernier, c'est plutôt rare ».
Dans les remarque en marge, il a mentionné un mois d'avril printanier et sec avec seulement 39 mm d'eau comparé aux 182 mm de l'année précédente, et presque estival avec un étonnant 29°.
Il fait aussi état de mois de mai et juin très pluvieux et frais avec respectivement 115 et 105 mm, ainsi que des mois de juillet et août secs avec seulement 12 et 10 mm. « Août, paradoxalement a été très frais jusqu'au 15 puis très chaud ensuite avec un pic de température à 40,3°. Il faut revenir à la canicule de 2003 pour trouver un chiffre dépassant 40°».
Les cycles météo changent
Plus près, Alain Berthomieu a noté une première gelée précoce le 21 octobre, et de la neige assez tôt dans la saison.
Est-ce le signe d'un hiver rude? « Je ne crois pas. L'année 2011 est marquée par 13 lunes, et c'est l'hiver 2011-12 qui devrait être rigoureux. Mon avis est partagé avec de nombreux observateurs! »
Et une ultime constatation, qui trouve écho dans plusieurs magazines spécialisés. « Les cycles météo changent, c'est certain. Nous allons aller, en ce qui concerne l'Europe de l'Ouest vers des hivers plus froids et des étés plus chauds ».
De quoi satisfaire les skieurs comme les amateurs de bronzette.
@
Publié le 26/01/2009 12:02 | Josiane Battoue et Arnaud Paul.
Tempête 2009 : un bilan déjà très lourd dans les Hautes-Pyrénées
Hier, sur le C2 entre Pujo et Saint-Lézer, des agents ERDF intervenaient sur la ligne très haute tension, pour rétablir, au plus vite, l'électricité. Photo DDM, José Navarro.
Hier, sur le C2 entre Pujo et Saint-Lézer, des agents ERDF intervenaient sur la ligne très haute tension, pour rétablir, au plus vite, l'électricité. Photo DDM, José Navarro.La courte embellie d'hier matin n'a pas réussi à faire oublier aux Bigourdans les heures de cauchemar qu'ils ont vécues durant la nuit précédente. Surtout que plus de 10.000 foyers étaient encore privés d'électricité, hier soir, dans 103 communes.
Des arbres sont tombés sur des lignes électriques.C'est ainsi que les villages de Saint-Lézer ou d e Camalès se sont retrouvés sans lumière même si ERDF a déployé plus de 300 agents dans tout le département, pour permettre un retour à la normale. « C'est pire qu'en 1999 », estime un responsable , en se souvenant que pour « la tempête du siècle », les dégâts étaient très localisés.
Le nord du département, qui a été particulièrement touché, s'efforce de panser ses plaies après avoir essuyé des vents de 158km/h à Vic-en-Bigorre. Dans cette localité, employés municipaux et élus, épaulés par Jean Bordères, le maire, ont tronçonné puis dégagé les arbres arrachés. De plus, la municipalité a abrité les gens du voyage au Centre multimédia. Sans relâche, les sapeurs-pompiers sont intervenus pour bâcher, aux quatre coins des Hautes-Pyrénées, les bâtiments dont les toits s'étaient envolés.Le préfet Delage s'est successivement rendu à Vic, puis à Maubourguet, où il fallait répondre aux difficultés de la société Euralis-Montfort, et enfin à Castelnau-Rivière -Basse. Des groupes électrogènes ont été installés pour rétablir le téléphone dont une grande partie du Val d'Adour a été privée. Mais de nombreux foyers n'avaient toujours pas d'eau.
Priorité a donc été donnée aux maisons de retraite et aux personnes âgées ou isolées. Ainsi qu'aux établissements scolaires. À Tarbes, le jardin Massey était encore fermé après la tourmente qui a causé de nombreux dommages.
À l'exception du piémont, aucun secteur n'a été épargné et des milliers de Haut-Pyrénéens s'éclairaient encore à la bougie, hier soir, en attendant un retour à la normale.
Pluie à Bagneres de Bigorre /Photo Laurent Dard
Maintenant la pluie et la neige!
La tempête est derrière nous. Elle est partie s'essouffler en Méditerranée, indique Météo France. Dès hier, la station d'Ossun annonçait une autre perturbation avec des pluies assez faibles jusqu'à ce matin et de la neige en montagne qui doit descendre, en cours de nuit, jusqu'aux entrées des vallées : de Lourdes à Bagnères, ainsi que sur le plateau de Lannemezan où tomberont également des flocons. Toutefois, cette neige ne devrait pas tenir sur la chaussée. Comme chaque fois après une période agitée, on prévoit, dans la matinée, une petite éclaircie. Mais elle sera de courte durée car une perturbation plus active, venant du nord-ouest, arrive cet après-midi. Elle sera accompagnée de vents soutenus avec des rafales pouvant aller jusqu'à 70km/h. En conséquence, des chutes de neige sont attendues à des altitudes relativement basses : à 800 et 700 m, avec du vent fort en montagne et des pluies assez importantes jusqu'à mardi. Le manteau neigeux des stations devrait s'épaissir de 20 à 30 cm. Les skieurs ont de quoi se réjouir. Mais, attention, le risque d'avalanche est toujours important. Il est de niveau 3 sur une échelle de 5.On attend, certes, une amélioration jeudi mais elle sera rapidement suivie d'un temps perturbé. Mieux vaut rester au chaud ! J.B.
@
Publié le 05/03/2009 09:45 | Recueilli par G.C.
L'hiver le plus froid depuis 20 ans
Ces trois derniers mois, le thermomètre s'est situé à 1,2 degré de moins par rapport aux normales /Photo DDM
C'était bien parti, croyions-nous, persuadés que le soleil de ces derniers jours annonçait prématurément le printemps. Mais le retour du froid et du crachin nous ramène à plus de raison, dans les contradictions d'un hiver 2007-2008 décidément très dérangé. Ces trois derniers mois, la météo n'a cessé de prendre modèle sur la Bourse avec son très déconcertant effet de yo-yo.
Météo France s'est penché sur ces trois mois écoulés et a constaté que la température avait chûté de 1,2 ° en dessous de la normale. Paraitrait-elle infime, cette baisse de température n'en constitue pas moins un phénomène remarquable pour les climatologues. Il s'agit bien de l'hiver le plus froid enregistré depuis 20 ans avec les années 1990-1991 et 2005-2006. Mais avec une particularité supplémentaire: cette période hivernale a réuni tous les ingrédients de ce qui fait un hiver détestable inscrit désormais dans les mémoires. La vague de froid a touché l'ensemble du pays. Le Sud-Est a connu un épisode neigeux rarement vu, mais aussi d'incessantes pluies avec des cumuls une fois et demie supérieurs à la normale, qui ont gonflé les cours d'eau et rempli les barrages après des années de sécheresse. Compte tenu de la baisse du thermomètre, ces précipitations se sont souvent produites sous forme de neige en plaine. En montagne, l'enneigement a été excellent et, précise Météo France, on n'avait pas observé de telles conditions dans les Alpes et les Pyrénées au cours des trente dernières années. Le mois de janvier surtout restera dans les annales de la météo avec une température inférieur de presque 2° aux normales saisonnières. C'est bien le mois le plus froid depuis 1989. On a enregistré jusqu'à -20 dans le Nord de la France.
Et puis surtout, cet hiver a été marqué, à l'égal de 1999, par le passage de Klaus, le 24 janvier. Une tempête d'une intensité jamais vue avec des vents jusqu'à 180 km/h, notamment dans l'Aude. Un hiver totalement déréglé marqué par une autre tempête d'intensité moindre , mais beaucoup plus étendue, qui a soufflé dans le nord de la France, les 9 et 10 février. ça fait beaucoup.
Jacques Cartiaux, ancien directeur de Météo France à Albi : « Il n'a jamais autant plu »
Ce météorologue a passé vingt-deux ans à scruter le temps en Midi-Pyrénées et a accumulé au total quarante ans de carrière dans la météorologie. Son expérience permet de prendre du recul sur le climat régional même si le scientifique assure que s'il a observé des changements climatiques dans la région, il ne peut « pas en tirer de conclusions ». Dont acte. Néanmoins, Jacques Cartiaux assure que la saison que nous vivons actuellement est « un vrai hiver ». « On avait un peu perdu l'habitude d'avoir froid depuis le début des années 2000, confirme-t-il. Ce n'est pas un hiver très rigoureux mais peut-être un peu plus froid que la moyenne.
Mais sur les trente dernières années, les cinq les plus chaudes se recensent depuis les années 2000. ». Il faut donc s'attendre à des épisodes caniculaires plus fréquents surtout dans le sud du pays mais aussi à des pluies plus fortes mais « pas forcément plus fréquentes ».
Une chose est sûre pour cet hiver 2008-2009 : « Voilà longtemps qu'il n'avait pas autant plu » se félicite Jacques Cartiaux.
Fouillant dans sa mémoire, le météorologue se souvient qu'il faut remonter aux années 1995-1996 pour retrouver un hiver aussi pluvieux. Cette pluviométrie est plutôt une bonne nouvelle pour nos agriculteurs car les précipitations ont permis de reconstituer les nappes phréatiques. « Les puits sont enfin au niveau dans la campagne tarnaise et globalement dans la région » assure-t-il.
Météo-France Gers /Photo Sébastien Lapeyrère
A quand le beau temps?
Les météorologues sont désemparés. Impossible selon eux de décrire le temps de ces prochaines semaines. « Compte tenu des divergences entre les différents modèles de prévision saisonnière, aucun scénario n'est privilégié concernant le printemps à venir », indique Météo France.
Il faut dire que la forte animation dans le ciel hivernal a bouleversé les prévisions. « Ces dernières années, il y avait une certaine récurrence des phénomènes. C'était facile d'en tirer des conclusions. Mais, cet hiver-là a chamboulé la circulation générale dans l'hémisphère -nord avec des records de froid aux USA, en Russie », rappelle Louis Bodin, météorologiste sur différents médias dont RTL.
La seule prévision est finalement d'ordre statistique. Où on peut observer qu'après des situations hivernales très tranchées, les mois qui suivent se révèlent plus chauds… Alors ?
Vous avez dit réchauffement ?
À l'heure du bilan, ce constat d'un hiver froid contredit tout ce qu'on entend sur le réchauffement climatique. Prendre du recul est indispensable, répond Michel Schneider climatologue à Météo France (photo) : « « Effectivement, cet hiver a été plus froid que la moyenne. Sur le seul mois de janvier, on a même enregistré 1,7 ° de moins. Mais, le réchauffement est là : dans l'ensemble de l'hémisphère Nord, sur la même période, on a constaté le phénomène inverse avec, cette fois, une température en hausse de + 1°. On est même au 9e rang des mois de janvier les plus chauds sur la période qui s'étend de 1880 à 2009, et même au 6e rang si on englobe tout l'hémisphère, terre et océan compris. Autrement dit, ne faisons donc pas de la France une généralité », ajoute l'ingénieur. Ce qui est sûr, c'est qu'un petit degré de plus sur le thermomètre est la confirmation d'une forte évolution climatique. Il faut savoir, par exemple, que la température moyenne de la France a gagné 1 ° depuis 1860 du fait de l'augmentation des gaz à effet de serre.
Ces prochaines années, il faut s'attendre à des hivers plus chauds dans le sud de la France et à des pluies plus fréquentes dans le nord.
@
Publié le 27/05/2009 08:28 - Modifié le 27/05/2009 à 10:53 | P. Mz.
Violent orage de grêle à Toulouse
Tempête, froid, grêle... une météo très déréglée
Violent orage de grêle à Toulouse DDM- XAVIER DE FENOYL
On n'en sort pas. Les mauvaises nouvelles se sont accumulées ces derniers mois sur le front d'une météo décidément très perturbée. L'orage de grêle qui s'est abattu lundi soir sur Toulouse s'est révélé d'une rare violence au point de susciter parfois un sentiment de peur, surtout chez les automobilistes qui, au volant de leur voiture ont vu leur pare-brise voler en éclats. L'Observatoire français des tornades et des orages violents a décrit cet épisode très brutal comme un phénomène de « rare intensité ».
« Cela a été très soudain. La grêle est tombée très exactement entre 18 h 19 et 18 h 25 à la station de Blagnac. Peu de temps avant, la température avait chuté de 8,4 degrés avec des vents de 60 km/h. Il est tombé en quelques minutes près de 20 mm », explique Didier Roquecave de Météo France. À l'origine de ce violent phénomène, des masses d'air chaudes arrivées du golfe de Gascogne et qui, au contact de l'air plus froid du continent, a provoqué cette perturbation.
Un phénomène identique mais plus tardif s'est produit ensuite plus au nord de la France. Les grêlons ont atteint jusqu'à 12 cm de diamètre, tandis que soufflait par endroits un vent jusqu'à 130 km/h. À Valenciennes, le centre de traitement des alertes a enregistré 270 appels de détresse. A Hautmont, les habitants sinistrés par la tornade du mois d'août 2008 ont cru vivre cette nuit un nouveau cauchemar. L'axe ferroviaire Paris-Creil-Amiens a dû être coupé par des éboulements survenus à la suite des orages. Le trafic a été perturbé aussi dans l'Oise, l'Aisne et la Somme. Dans la région bordelaise de l'entre-deux mers, les vignobles ont été touchés pour la 3e fois après les grêles du 11 et du 12 mai. En tout, près de 15 000 hectares ont été touchés.
Cette saison aura décidément été très arrosée. C'est dans le sud de la France, en particulier dans le Sud-ouest, qu'on a enregistré le plus fort taux de précipitation. L'indice d'humidité des sols reste parmi les plus élevés de France, surtout dans les zones du piémont pyrénéen. Hier encore, le site « Vigicrues » du ministère de l'Écologie plaçait en vigilance jaune le gave de Pau ainsi que la Garonne amont avec des risques de débordements.
L'hiver de tous les records
Serait-ce l'année de tous les excès, de vent, de grêle, de pluie, mais aussi de température, à la baisse comme à la hausse (il a fait 29° ce week-end dans le piémont pyrénéen) ? Les très gros grêlons qui se sont abattus lundi sur Toulouse nous renvoient une fois de plus aux singularités d'un climat déréglé. Ce dernier épisode très violent vient encore grossir un bilan à mettre au superlatif, y compris dans les régions du Sud-est d'ordinaire relativement épargnées.
Après un hiver particulièrement froid marqué par des températures inférieures de 1,2° à la moyenne saisonnière, on a aussitôt embrayé sur l'exceptionnelle tempête Klaus, celle du 24 janvier, dont les conséquences continuent de peser, notamment sur la forêt landaise. On avait enregistré ce jour-là 193 km/h à Formiguères, dans les Pyrénées-Orientales. Là encore un record… Tout aussi exceptionnelle a été la fréquence des phénomènes orageux. Dans le seul mois d'avril, on a dénombré jusqu'à 27 jours avec orages, dont dix qualifiés d'orages forts, notamment dans le midi-toulousain et les Cévennes. Le 11 mai, sept « supercellules », terme pour définir de très violents orages rotatifs pouvant créer des tornades, s'étaient déjà produits en Gironde, dans les Landes et les Charentes.
Quant aux précipitations, elles ont battu aussi des records après des années de sécheresse.
Orage de grêle sur Pamiers / Photo JPHC
Depuis deux ans, la grêle frappe
L'épisode de grêle de ce lundi n'est pas une première dans la région. Le 17 septembre 2007, un orage de grêle d'une violence rare s'abat sur Albi. Des grêlons de la taille d'un œuf impactent les voitures et les cultures occasionnant d'importants dégâts. Pour faire face après la tempête, une quinzaine de garages avaient créé un groupement des carrossiers du Tarn-Nord, doublé d'un centre de débosselage. En janvier dernier, il restait encore du travail… Le 15 mai 2008 à Toulouse, nouveau phénomène jamais vu : la Ville Rose est recouverte de blanc, les grêlons ayant formé une épaisse couche sur l'agglomération. Cet « orage du siècle » avait fait beaucoup de dégâts. Le 13 mai dernier, le Grand Sud est à nouveau frappé par la grêle et des milliers d'hectares de vignes, de cultures maraîchères et céréalières sont touchés. L'orage de ce 25 mai a, lui aussi entraîné son lot de dégâts. À Toulouse, durant cinq minutes seulement, les grêlons gros comme des œufs de caille ont cabossé des centaines de voitures, brisé des pare-brise et occasionné quelques accidents sur la rocade. Pour les sinistrés, il était bien difficile hier de joindre les assurances et les carrossiers étaient déjà débordés. D'autres départements ont été touchés comme l'Aveyron, notamment autour de Villefranche-de-Rouergue où la grêle et des vents violents ont provoqué la chute de plusieurs arbres. Des hameaux de Martiel et Sainte-Croix ont été bloqués.
Regard sur un épisode intense
« Des grêlons géants, jamais observés en France » par David Dumas de l'équipe de l'Observatoire français des tornades et des orages violents.
L'Observatoire français des tornades et des orages avait émis lundi matin un bulletin signalant « le risque orageux extrême » dans l'axe Pyrénées-Nord-Pas-de-Calais. Ce même bulletin précisait : « que les orages annoncés pouvaient générer des violentes chutes de grêles avec des diamètres pouvant localement excéder 6 à 7 cm ». Dans la soirée des grêlons de 12 cm ont été retrouvés dans le Nord et des grêlons de 6 cm à Toulouse. David Dumas, responsable du pôle prévision à l'Observatoire français des tornades et des orages revient sur cet épisode climatique intense.
Des grêlons de 12 cm ou de 6 cm, est-ce que c'est phénoménal ?
Je crois pouvoir dire de mémoire que le diamètre des grêlons qui sont tombés dans la région de Cambrai n'a jamais été observé en France. Des grêlons de cette taille, c'est des pierres qui tombent du ciel et l'équipe mobile qui est intervenue en plein orage a pris de gros risques finalement.
Ces orages violents sont-ils susceptibles de se reproduire ?
C'est difficile de répondre. L'Observatoire français des tornades et des orages est né d'un constat partagé par tous les météorologues, le chamboulement du temps. Par exemple, cette année on constate que le mois de mai est d'un niveau orageux exceptionnel. Surtout dans le Sud-Ouest. On n'avait pas vu ça depuis vingt ans au moins. En revanche, le sud-est est plus calme.
Pourquoi les orages sont-ils aussi violents ?
Un détonateur est nécessaire. Pour se développer et s'intensifier, ils nécessitent de l'air chaud et humide et un front d'air froid qui arrive en général de l'Atlantique. Tous ces éléments étaient réunis lundi sur l'axe Nord-Pas de-Calais Midi-Pyrénées, avec de l'air d'origine tropicale qui s'est installé dès le matin dans la région, et du froid en altitude.
Bernard Redon, arboriculteur en Tarn-et-Garonne
«Comment je me protège de la grêle»
Bernard Redon fait de la pomme et de la prune du côté de Moissac. Arboriculteur donc, mais également adjoint au maire de Moissac en charge de l'agriculture. Comme ses collègues tarn-et-garonnais, la grêle, il connaît malheureusement. « L'an dernier, nous avons été touchés plusieurs fois même si lundi, notre secteur a été épargné. De toute manière, une seule fois c'est déjà une fois de trop. Heureusement, j'ai mes filets ».
On l'a compris, cet arboriculteur a opté pour les filets anti-grêle. « C'est un dispositif relativement rationnel qui permet de sauver entre 70 et 90 % de la récolte ». Bernard Redon croit aux filets au point de plaider dès qu'il le peut sous sa casquette d'élu local, le subventionnement de ces dispositifs auprès du président de Région. « Les filets sont assez onéreux », poursuit-il, « entre les filets, les piquets et les petites fournitures, il faut compter près de 10 000 € l'hectare ». Bernard Redon possède trois hectares de pommes ainsi protégés, sur une exploitation de huit hectares de vergers. En tout cas, cet arboriculteur préfère le filet à la souscription d'une assurance : « L'assurance ne permet pas de rentrer totalement dans ses frais et de faire face à ses charges. Mais surtout, une récolte anéantie, c'est tout un pan de l'économie qui se trouve effacé »
@
Publié le 09/09/2009 09:10 | J.-M. D.
Encore trois mois d'été
Pour Météo France, juillet et août 2009 se situent au 5e rang des étés les plus chauds depuis 1950. Et ça va continuer !
Benoît et Frédéric, de gauche à droite, sur la plage de Gruissan. Photo DDM, JMG.
«C'était l'automne, un automne où il faisait beau. Une saison qui n'existe que dans le Nord de l'Amérique. » Les temps changent et l'été indien que chantait Joe Dassin ne sera pas cette année l'apanage des Américains. Ce mois de septembre sera chaud. Une fois n'est pas coutume, Météo France qui ne se hasarde jamais à publier des prévisions à long terme, se révèle cette fois moins frileuse. Il faut dire que tous les ordinateurs parviennent à la même conclusion avec le constat d'une anomalie chaude, plus chaude que d'habitude. Il faut donc s'attendre à un été indien, qui plus est très prolongé. Quant à la Chaîne Météo, elle évoque même un degré de plus que la moyenne saisonnière en tablant sur un temps plutôt sec. Si le réchauffement du climat explique ce radoucissement imprévu, il est aussi à mettre sur le compte d'El Niño, le courant côtier du Pacifique qui provoque une élévation anormale de la température des océans.
Dans son dernier bilan, Météo France confirme notre ressenti. La France a connu un été globalement chaud et ensoleillé, la température moyenne se situant 1,3 degré au-dessus de la normale. Août 2009 s'est positionné au 4e rang des mois d'août les plus torrides depuis un demi-siècle. Cela a surtout été le cas entre le 15 et le 20 août où les températures ont dépassé 40° sur plusieurs départements du sud. Toutefois, on était loin d'atteindre les records de 2003. Fait remarquable cependant, cette canicule, qui s'est traduite par une vigilance orange dans les départements du Tarn-et-Garonne, du Tarn et de la Haute-Garonne, est survenue tard dans l'été. De même, le mois d'août s'est révélé très sec, avec des cumuls de pluie qui ont atteint 20 à 30 % des normales.
On ne se plaindra pas en tout cas de cette douceur de septembre qui pourrait influencer notre facture d'électricité et confirmer une belle arrière-saison pour le tourisme.
La Garonne au plus bas à Toulouse /Photo Michel Labonne
Vague de chaleur et conséquences
Tourisme en hausse. Le beau temps avec des températures qui avoisinent les 30 degrés l'après-midi, va prolonger le succès qu'ont connu cet été les régions littorales (+2% dans le Languedoc-Roussillon). Il y avait foule ce week-end sur les plages de Gironde et dans l'Hérault. « Les structures touristiques devraient profiter de ce surcroît de soleil. Sans surprise en cette saison, les réservations concernent d'abord les couples de retraités, mais aussi les courts séjours, sur les week-ends d'abord », souligne Thierry Bouriat de l'agence Protourisme. Mais il reste plus que jamais une inconnue : c'est la grippe A qui pèse comme une épée de Damoclès, poursuit le consultant.
Économie sur le gaz et l'électricité ? Immanquablement, le niveau du mercure influe dans un sens ou dans l'autre sur notre consommation d'électricité et de gaz. Avec cet été indien, nous devrions payer une facture moins lourde. Toutefois l'incidence devrait être faible. A noter que cet été, la consommation a connu un pic lié aux fortes températures. « Réseau Transport d'électricité a même été amené à s'approvisionner en courant au moment où l'énergie était très chère », précise RTE. Mais pourquoi un tel pic ? Parce que l'équipement des ménages augmentant chaque année, c'est aussi la consommation qui monte en flèche, en moyenne de 2 % par an. L'arrivée dans les foyers de la climatisation est une des raisons de cette envolée.
Si la sécheresse se poursuit… Pour l'instant, aucune limitation de la consommation d'eau n'est envisagée pour les usagers. Mais à la préfecture de Haute-Garonne, on a activé la « cellule sécheresse. La semaine prochaine, sera diffusé un communiqué visant à sensibiliser la population, notamment sur les arrosages importants. Les prévisions météo laissent entrevoir plusieurs jours sans précipitations. En Ariège, les volumes disponibles dans les retenues sont inférieurs à 8 millions de m3 alors qu'il reste encore deux mois de soutien d'étiage. Du coup, le Syndicat mixte d'études et d'aménagement de la Garonne (Smeag) a diminué les réalimentations à hauteur de 5 m3/s pour économiser les stocks et limiter les risques de défaillance de la ressource en fin de campagne.
Lundi, une grande partie du département de l'Isère a été classée en sécheresse « aggravée » face à la diminution des cours d'eau, dont le niveau est qualifié de plus « problématique qu'en 2003 ».
Champignons plus rares ? Le temps chaud et sec n'est guère du goût des amateurs de champignons qui reviennent bredouilles de la cueillette. Sur les forums internet, on se lamente de ne rien ramasser des Landes aux Monts de Lacaune, sauf parfois quelques girolles dans de petits sous-bois haut-pyrénéens.
Et la vigne ? Les vendanges 2009 dans le Bordelais s'annoncent sous de très bons auspices avec un bon rendement et un raisin de qualité grâce à un été particulièrement ensoleillé, selon la Fédération des grands vins de Bordeaux.
Dans le champenois, on se réjouit d'un millésime à venir exceptionnel.
À Gruissan, le farniente est loin d'être fini
Soleil, petit vent marin et drapeau vert, l'après saison à Gruissan Plage, dans l'Aude, est magnifique. La baignade est surveillée jusqu'à dimanche par des MNS. Anglais, Marseillais, Parisiens mais aussi les Audois se dorent au soleil.
Toutefois on a pu rencontrer aussi des vacanciers de Midi-Pyrénées. Avec leur enfant Iris et leur chien Benoît (oui, c'est bien Benoît pour le chien), Frédéric et Audrey sont venus passer deux jours sur la station. Cette famille de Nohic et maraîchère à Fronton s'est octroyée quelques jours de vacances. Et a priori quelques jours réussis. Septembre heureux pour cette famille. « On est enchantés. Cette plage de Gruissan est agréable. Nous avons mangé à midi sur la terrasse du Grand Soleil avec vue sur la Méditerranée ».
Ils vont repartir mais nous assurent qu'avant la fin du mois, c'est sûr, ils reviendront. Car s'il y a encore du monde, ce n'est plus l'affluence des deux derniers mois. La sérénité d'après-saison est de mise. Les serviettes ne sont pas les unes sur les autres.
Plus loin, on rencontre Hervé, Cynthia et la petite Michelle de Toulouse. Ils sont venus passer la journée sur la plage où a été tourné le film « 37°2 le matin ». Eux aussi se disent enchantés. Des journées comme celle-là, ils vont en renouveler. C'est sûr !
Zoom : « La preuve du changement climatique »
2003, 2006, 2009, trois années de fortes chaleurs. Les périodes de canicule reviendraient-elles tous les trois ans ?
Ce n'est que pur hasard. Mais une chose est sûre, cette répétition de vagues de chaleur au cours de la même décennie est bien la preuve, le témoignage du réchauffement climatique.
Comment pouvez-vous déduire que ce prochain trimestre se distinguera par une température plus chaude que la normale ?
En faisant tourner tous les ordinateurs, ceux de Météo France comme ceux d'Europe et des États-Unis, on retrouve une certaine cohérence qui fait apparaître une anomalie chaude, mais avec une prévisibilité saisonnière limitée. Dans quel ordre de grandeur ? On n'en sait rien. Par contre, pour ce qui concerne les cumuls de précipitations, aucun scénario ne se dégage véritablement.
Un automne chaud succède à un été chaud ?
Si on remonte les vingt dernières années, les températures estivales ont presque toujours été supérieures aux normales. Mais si cet été 2009 a été chaud, rien à voir cependant avec la canicule d'août 2003 ou de juillet 2006. La seule particularité de cette année, c'est que cette forte chaleur s'est produite tardivement, du 15 au 20 août. Ce type d'événements survient en général plutôt en juillet ou la première quinzaine d'août.
@
Publié le 04/05/2010 08:33 - Modifié le 04/05/2010 à 10:04 | D. D.
Pluie, vent et neige : un cocktail polaire
Averse de grêle sur Auch, dimanche après-midi./Photo DDM, Sébastien Lapeyrère
C'est la douche écossaise ! Le 28 avril, à Toulouse, il faisait 28° C et aujourd'hui il va faire 9° au meilleur de la journée, 4° au petit matin : brrrr ! Une chute de près de 20° en moins d'une semaine, il y a de quoi se demander si le ciel ne nous tombe pas sur la tête !
« Le maximum sera de 9°, confirme Pascal Boureau, au centre départemental de Météo-France. La moyenne habituelle pour cette période est de 19°, nous sommes dix degrés au-dessous de la moyenne, c'est très bas. » On ne battra pas les records de froid (vers les 8°), mais on devrait donc les friser.
Mais le pire, c'est qu'en plus, on va subir un vrai temps de cochon : de la pluie toute la journée. De 30 à 40 litres d'eau par mètres carrés dans la journée de demain, soit à peu près la moitié de ce qui tombe… pendant tout le mois de mai, qui est le mois le plus pluvieux dans nos régions. Et ce phénomène sera d'autant plus marqué que l'on se rapprochera des Pyrénées : heureux habitants de la Bigorre et du Couserans, vous ne manquerez pas d'eau ! Dans l'Aude, gare au vent : Météo-France avertit de risques de dégâts importants, avec des rafales à 120, voire 130 km/h. L'alerte orange sera maintenue jusqu'à ce soir
Et en montagne, neige garantie ! « Elle commencera à tomber dès 500 ou 600 m, avertit Pascal Boureau, et à partir de 800 à 1 000 m, elle tiendra ! »
Voilà : on peut ressortir les gants, les doudounes et les skis : on va se retrouver avec 50 à 80 centimètres de neige sur les sommets. De quoi faire rêver un directeur de station à la fin novembre…
Cela va durer encore demain, mais fort heureusement, dès jeudi, les cieux devraient devenir plus cléments. Le thermomètre fera un effort pour s'accrocher autour des 14-15°, et le week-end prochain devrait nous apporter quelques éclaircies. Paradoxalement, « les saints de glace », les 11, 12 et 13 mai, devraient être placés sous le signe du réchauffement.
« Ce temps est provoqué parce que l'on appelle une « goutte froide », venue directement du cercle polaire sur les Pyrénées », précise Pascal Boureau. Aux alentours de 5 000 mètres, un air glacial à - 30° vient lécher notre atmosphère. Cette goutte provoque un tourbillon, qui passe au-dessus de la Méditerranée et nous ramène donc ces trombes d'eau portées par des vents d'est. Une situation qui est, au demeurant, typique de cette période.
Ce qui est proprement scandaleux, c'est que pendant ce temps, le nord de la France connaît un temps beaucoup plus doux ! Consolons-nous : en principe, l'été devrait être chaud et sec. Nous aurons le temps de faire sécher nos chaussettes.
Avril : un des mois les plus chauds et les plus ensoleillés!
« Le dicton « En avril ne te découvre pas d'un fil » n'était pas vraiment approprié cette année, explique Pascal Boureau, du centre départemental de Météo France. En effet, ce mois d'avril a été particulièrement chaud, avec des températures moyennes équivalentes à celles d'un mois de mai. La moyenne des températures minimales atteint 7,6°C, soit un degré au-dessus de la normale et la moyenne des températures maximales atteint 19,3°C, soit trois degrés au-dessus de la norme. Ces valeurs placent avril 2010 au 5e rang des mois d'avril les plus chauds depuis l'ouverture de la station de Blagnac en 1947, le record absolu étant détenu par le mois d'avril 2007.La période la plus chaude se situe du 21 au 29 avril, avec un pic de chaleur à 28°C le 28 avril à Toulouse, soit une température équivalente à la moyenne du mois de juillet ! Elément indissociable de cette chaleur précoce, le soleil, qui a brillé beaucoup plus que d'habitude. Le cumul de l'insolation atteint 259 heures, soit un bonus de 76 heures de soleil par rapport à la normale. Ce total place ce mois d'avril au 3e rang des mois d'avril les plus ensoleillés, à quelques heures des magnifiques mois d'avril 1955 et 1997. Quant aux précipitations, elles sont très faibles dans les plaines de Haute-Garonne, avec seulement 29 mm. Seul le piémont pyrénéen a bénéficié d'un bon arrosage, avec 85 mm à Luchon. »
@
Publié le 05/09/2010 09:38 | Pierre-Jean Pyrda
2010 : C'est l'été le plus sec
Voilà un mois que la météo est au beau fixe dans le Tarn. A Albi, sur la place Sainte-Cécile, la dernière grosse pluie remonte au 19 juin. Ce n'est pas les touristes qui s'en plaindront./ Photo DDM J.-M. Lamboley
Les marchands de parapluies font grise mine et les pluviomètres accueillent plus volontiers les sauterelles que les escargots : l'été qui s'achève dans le Tarn aura été exceptionnellement sec. Le déficit d'eau est généralisé, surtout en montagne où il n'est tombé que 30 % des précipitations normales en juillet et août. Mauvaise nouvelle pour les cueilleurs de champignons qui espèrent bien remplir les paniers en septembre, ou plus sûrement en octobre. Des records historiques de faibles précipitations ont été battus, en plaine comme en montagne. « Avec seulement 27 mm de pluie tombés en juillet et août, la station de Lacaune a enregistré son été le plus sec depuis 1950, où il n'était tombé que 22 mm », indique Thomas Noirot, prévisionniste à Météo France Albi. Avec 31 mm, Dourgne (où le déficit de pluie a atteint 81 % en août) bat aussi un record qui datait de 1956 ! À la station d'Albi-Le Séquestre, où les premières mesures ont été effectuées en 1977, l'été 2010 enregistre un déficit de pluie jamais vu avec 24,8 mm. Les principales références pour Albi remontent à 1994, avec 28 mm et même durant le fameux été caniculaire de 2003, la ville-préfecture avait reçu 40 mm de pluies d'orage en juillet et août. « C'est justement le fait notable de cet été : le Tarn n'a pas connu de vagues orageuses. Les dernières pluies marquantes remontent à Albi au 19 juin, avec une vingtaine de millimètres. On a eu 10 mm sur les trois premiers jours d'août et depuis, plus rien. »
La fausse impression d'un été maussade
Pourtant, la plupart des Tarnais et des estivants n'ont pas eu l'impression de connaître un été exceptionnellement chaud et sec. Thomas Noirot a l'explication : « On a eu un vent de nord-ouest persistant, en particulier les deux premières semaines d'août. Du coup, les soirées ont été fraîches. Du 13 au 16 août, on n'a pas atteint les 25° en journée avec des minimales autour de 10°. L'amplitude thermique entre jour et nuit a été anormalement élevée, jusqu'à ces derniers jours. Mardi matin, on a enregistré une minimale remarquable à Lavaur avec 5,6°, alors qu'en journée c'est monté jusqu'à 31°. » Et Thomas Noirot revient aussi à la journée la plus chaude de l'été, le 26 août. « L'après-midi, on a frôlé les 42° à Castres et battu des records à Gaillac (41°) et Albi (40°). Mais ce matin-là, il ne faisait que 15°.
Orages en vue mardi
Si on a bien dormi cet été, si on n'a pas étouffé dans les chambres (sauf deux ou trois nuits, début juillet, au moment du festival Pause Guitare, où le thermomètre flirtait encore avec les 30° à minuit !), c'est justement grâce à ce vent de nord-ouest anticyclonique « qui nous a valu un air remarquablement stable et sec », note le technicien de Météo France. Au bilan, l'été 2010 nous a offert des températures supérieures de 1° à la normale, juillet ayant été plus chaud qu'août. Le baromètre est toujours au beau fixe pour les jours prochains, avec des températures qui devraient dépasser les 30° en début de semaine prochaine, avec un vent d'autan de plus en plus sensible. Voilà qui présage un changement de temps pour mardi soir, et surtout mercredi et jeudi… où des orages plus costauds sont en vue. « Les cumuls d'eau pourront être importants sur les versants sud des reliefs. »
@
Publié le 06/01/2011 08:10 | J.M.
Ariège : 2010, année la plus froide depuis 20 ans
C'était le 4 mai, sur la RD 117, près du col del Bouich : drôle de printemps ! / Photo DDM, archives
2010 a été l'année la plus froide en Ariège depuis 23 ans. Même si les températures ne furent jamais très basses, la neige est revenue plusieurs fois, jusqu'au cœur du printemps.
Si les Parisiens ont été surpris par la neige, c'est qu'ils n'avaient pas connu cela depuis vingt ans. Et nous, en Ariège, nous venons de connaître avec 2010 l'année la plus froide depuis 23 ans exactement.
Il faut en effet remonter à 1987, d'après la station météorologique d'Antichan, pour trouver l'air aussi frigorifiant. En fait il a manqué 0,3° sur la moyenne de l'année pour égaler la moyenne de référence qui va de 1971 à 2000 chez les météorologues. « Cela peut paraître paradoxal à l'heure où l'on parle de réchauffement climatique, commente Stéphane Cœur, responsable de la station Météo France couserannaise. Mais il faut prendre du recul : ce qui est valable ici sur un territoire donné ne l'est pas à l'échelon de notre planète. La moyenne planétaire montre que 2010 est une année des plus chaudes. » Voilà pour la parenthèse.
En Ariège l'hiver 2009-2010 n'a pas été exceptionnellement froid, mais les températures maximales n'ont jamais été élevées. Le 12 janvier 2010 on relevait -8,5° à Cos, -7,5° à Saint-Girons. La veille, la température la plus chaude de la journée à Cos était de : -3,5°. À Saint-Girons on était à -2,5° au maximum. Mais ce dont tout le monde se souviendra, ce sont les épisodes neigeux tardifs. En janvier, le 19 du mois, il était tombé 23 cm à Saint-Girons, ce qui n'était pas mal mais pas extraordinaire. Entre le 9 et le 14 février il y avait eu une nouvelle couche blanche proche de la moyenne. Et puis est arrivée la neige de mars : 9 cm à Saint-Girons le 8 mars. On croyait en avoir fini avec le manteau blanc, mais le 4 mai, en pleine floraison printanière des pommiers, une nouvelle couche (15 cm à Cadarcet) recouvrait le paysage ariégeois jusqu'en plaine. C'était une neige lourde. Comme les arbres avaient déjà des feuilles sur lesquelles se collait la neige ceux-ci eurent à supporter des poids énormes. Beaucoup d'arbres et de branches cassèrent. Il y eut des dégâts. Du côté des intempéries de mars, tout le monde se souviendra de la tempête Xinthia. Certes, l'Ariège n'eut pas à souffrir comme la Vendée et la Charente-Maritime, mais des vents violents d'altitude déferlèrent sur les vallées axées nord-sud. À l'Hospitalet le vent soufflait à 156 km/h, sur Guzet et Aston à 150 km/h, alors qu'en plaine il était à 50 ou 80 km/h.
Quant à l'été, il ne laissera pas un grand souvenir ; les températures furent un peu inférieures à la moyenne, l'automne fut un peu plus froid que d'habitude et l'hiver 2010 carrément plus froid que d'autres. Bref, au total, l'année 2010 fut fraîche, c'est le moins qu'on puisse dire.
@
Publié le 14/01/2011 10:33 | LaDepeche.fr
Lasfaillades (81) : Les chiffres record de la station météo de Mares
Jean Luc Viala, un passionné de météorologie.
L'année 2010 restera dans les annales comme une année de neige et de froid. De sa station météo de Mares (744 m), Jean-Luc Viala a consigné quotidiennement dans le calendrier météo81 de Frédéric Casset les températures, la pluviométrie et autres phénomènes. « Il est tombé 45 cm de neige le 8, 9 et 10 janvier avec un phénomène rare des températures constantes de - 8 ° ». Il a noté 37 cm du 10 au 12 février, 25 cm le 7/8 mars, 28 cm le 4 mai et 15 cm le 23/24 décembre. De la neige et du froid : la température la plus basse : - 11,2° le 12 janvier soit une température moyenne en janvier de - 0,9°. La température la plus chaude fut 34,3° le 11 juillet.
Dans ses notes, il a relevé 993,5 mm de précipitations, c'est plus qu'en 2009 avec seulement 811,8 mm. Un mois de novembre arrosé avec 197 mm dont 71,4 mm le 12 novembre et un mois de juillet sec avec seulement 15,3 mm. Le dernier résultat, Il a enregistré la vitesse maximale des vents de 50 km/h le 26 février.
Depuis le début de l'année, Jean Luc a raccordé sa station météo à un ordinateur qui enregistre toutes les heures, 24 h/24, une centaine de données qu'il peut consulter en temps réel. Ce passionné de météorologie voudrait collaborer avec le site météo81 de Frédéric Casset et faire partie du réseau des stations automatiques. L'appel est lancé.
@
Publié le 01/04/2010 08:15 | A.-M.D.
Appel à la population pour «aider Météo France à remonter le temps»
Thomas Noirot : «Avant 1960, nous n'avons quasiment pas de relevés». / Photo DDM, Jean-Marie Lamboley
Via « La Dépêche du Midi », Météo France Tarn lance un appel « à toutes les personnes ou organismes susceptibles de lui fournir des données climatologiques remontant avant 1960 ». Climatologue au centre départemental à Albi, Thomas Noirot explique le pourquoi de cet avis de recherche destiné à remonter le temps, avec l'aide des Tarnais.
Quel type de documents recherchez-vous ?
De tout temps, il y a eu des passionnés de météo. Peut-être avez-vous dans votre grenier les relevés que faisait le grand-père pour son potager… Par exemple, il y a 5 ou 6 ans, une personne nous a remis des petits calepins avec la pluviométrie quotidienne. Notre ancien directeur, Jacques Cartiaux, nous a remis la courbe des températures au soleil en 1895. Le graphique est tracé avec une échelle inversée. Plus il fait chaud et plus on descend vers le bas ! Ces documents sont souvent réalisés avec beaucoup de minutie, à la plume, avec une calligraphie impressionnante. Nous recherchons aussi des écrits sur les événements climatiques, par exemple savoir que, tel hiver le froid était tel qu'on roulait sur le Tarn en carriole.
Nous sommes intéressés également par des instruments et les archives des institutions, communes, mines de Carmaux, relevés pluviométriques établis avant la construction d'un barrage... Par exemple, nous avons reçu la pluviométrie annuelle de Rosières entre 1910 et 1920.
Ces documents ont un intérêt scientifique et historique. Il est évident qu'après photocopie, nous les restituons. Nous sommes preneurs de tout. Toutes les informations sont bonnes, même sur les années normales !
Pourquoi vous intéressez-vous aux périodes avant 1960 ?
Après 1960, nous avons des données quasi complètes. Avant 1960, on n'en a quasiment pas. Les relevés les plus anciens que nous ayons, c'est la pluviométrie d'Albi et Carmaux en 1878. Mais nous avons des trous.
Quel est l'intérêt de connaître le climat du passé ?
On peut éventuellement se rendre compte qu'il y a eu jadis des grandes vagues de chaleur ou de froid, ce qui permet de relativiser certains phénomènes météorologiques qu'on connaît aujourd'hui. Avec toutes les questions qui se posent dans la perspective du réchauffement climatique, on essaie d'étoffer les connaissances que nous avons des temps anciens.
«Pire mémoire»
Qui se souvient vraiment du temps qu'il fait ? « La mémoire météo est la pire », constate Thomas Noirot à Météo France Tarn. « Les esprits sont marqués par les événements ponctuels, amplifiés si on est enfant. Par exemple, les enfants d'aujourd'hui diront que, lorsqu'ils étaient jeunes, il neigeait énormément, parce que cet hiver, il a neigé quatre fois. Ils oublieront que, d'autres années, il n'est rien tombé. » C'est pourquoi le climatologue albigeois cherche des données plus objectives que les souvenirs que tout un chacun a en tête.
Même pour l'hiver 1956, avec une vague de froid qui a duré 27 jours en février, Météo France Tarn n'a pas beaucoup de données météo.
Même fiables, les relevés d'antan ne sont pas faciles à comparer avec la situation actuelle. « Par exemple, la crue de mars 1930 fut la crue du siècle et même peut-être de plusieurs siècles. Le même phénomène météo maintenant n'entraînerait pas les mêmes dégâts. Les barrages font tampon. Nous avons des systèmes d'alertes qui n'existaient pas », compare Thomas Noirot.
Pareil pour l'hiver 1709: « Les textes rapportent qu'on débitait le vin à la scie. Mais le vin d'un degré moindre gelait à une température moins basse que de nos jours ! Et les 6 à 8 pieds de glace sur le Tarn sont peu probables ! »
@
Publié le 04/09/2009 04:42 | R.R.
Retour au pays pour Philippe Aliaga
Météo France : Le nouveau délégué départemental du Tarn est arrivé.
Philippe Aliaga, (à droite), ici en compagnie des deux prévisionnistes Patrick Olive et Jean-Yves Tachent. Photo DDM, E.C
Philippe Aliaga, (à droite), ici en compagnie des deux prévisionnistes Patrick Olive et Jean-Yves Tachent. Photo DDM, E.CMême s'il ne connaît pas très bien le Tarn, Philippe Aliaga va désormais pouvoir le découvrir. Il vient d'être nommé délégué départemental de Météo France Tarn. Il remplace Jacques Cartiaux, parti à la retraite.
Philippe Aliaga, 47 ans, marié, deux enfants, est Toulousain d'origine. À la sortie de l'école natio nale de météorologie à Toulouse, il effectue son service militaire à la base à Aix-en-Provence avant d'occuper son premier poste pendant treize ans à Bastia. C'est ensuite l'île de la Réunion qui l'accueille de 1999 à 2004. « Le travail était bien différent qu'en Corse, puisqu'il s'agissait de prévenir des événements cycloniques », explique Philippe Aliaga. Il rejoint ensuite la métropole où à la faveur d'une promotion, il devient chef de la station militaire sur la base aérienne 115 à Orange. Depuis le 1er août, il exerce à Albi. « C'est un peu un retour au pays, souligne-t-il, bien qu'étant Toulousain, le département du Tarn m'est assez inconnu, j'avais plus d'attaches vers le Sud, en Ariège».
Son rôle à Albi ? « Je dois faire tourner la maison, dit-il, Météo France est un service public à la disposition des autorités départementales. Sa mission est, par le biais des prévisions, l'assistance aux personnes et aux biens dans les domaines de l'agriculture, le bâtiment, le tourisme, etc. Nous faisons également de la pédagogie en accueillant sur le centre des scolaires et étudiants ».
Autour de Philippe Aliaga, cinq techniciens supérieurs en météorologie et une secrétaire permettent d'effectuer les diverses prévisions. « Nous nous appuyons aussi, conclut-il, sur une quinzaine de stations automatiques réparties dans le département et sur l'indispensable réseau de bénévoles ».
C'est ainsi que tous les jours et au-delà sur une semaine, on peut connaître le « temps » qu'il fera le lendemain. Il suffit de composer le 32 50.
Page réalisée à partir du site : ladepeche.fr
@
@
@
@
@
@