Tarn : un hiver trop doux et trop humide
Publié le 21/02/2014 à 07:49 | La Dépêche du Midi | P S.
Hiver printanier : les arboriculteurs tarnais redoutent le gel
Ces cerises 2 013 seront-elles aussi belles cet été dans le Tarn ?/Photo DDM.
L’an dernier, les caprices de la météo ont fait que la nature avait 15 jours de retard sur le calendrier. Cette année, après un mois de janvier et février au-dessus des normales saisonnières, la même nature a pris 15 jours d’avance. Les bourgeons sont de sortie dans les vergers, bientôt la floraison. Du côté de Météo France Tarn, on reste prudent sur les prévisions à long terme.
«Les températures minimales et maximales sont un peu au-dessus de la valeur normale. Dans les maximales, nous avons même enregistré des pics de chaleur. Comme lundi avec 17°. Mais ce n’est pas une vague de chaleur, prévient Frédéric, un des prévisionnistes. ça devrait baisser un peu, pour les minimales, samedi et dimanche avec 2° en plaine. De la douceur est attendue en début de semaine avec 15 à 16° en plaine. Il n’y a pas de gel prévu mais des gelées tardives sont toujours possibles».
C’est bien ce que redoutent les arboriculteurs tarnais. «C’est la semaine de la pleine lune qu’il faut surveiller au mois de mars, confie Thierry Vieules, de l’ERL Les fruits de Miolles. Sur son exploitation de 7 ha, il bénéficie d’un microclimat pour ses cerises, pêches, nectarines, pommes, poires, coings, kiwis. Pour l’heure, ça bouge tout doucement, on avait connu des hivers doux, comme ça, dans les années quatre-vingt».
Le mois de janvier en Haute-Garonne est dans le top 5 des plus chauds depuis 1922 et aussi l’un des plus humides : il est tombé deux fois plus d’eau que d’habitude. Conséquence de la douceur, à Toulouse, les arbres sont déjà en fleurs./Photo DDM, Xavier de Fenoyl
«Nous avons 15 jours d'avance»
La végétation a démarré du côté des Fédiès à Gaillac. «Nous avons 15 jours d’avance, explique Pascal Mazens, du gaec Le verger de Pascal qui comporte 4 000 arbres. Principalement des cerisiers (21 variétés), des abricotiers et kiwis. Les premières récoltes risquent fort d’être avancées au 15 ou 20 mai. Nous avons 15 jours d’avance mais on peut craindre les gelées tardives».
ça bourgeonne également au Verger du Pont vieux à Montdragon. Vingt hectares de pommes, poires, kiwis et fraises. «Nous avons déjà eu des années précoces, se souvient Hélène Biscond. Nous avons fini tard cette saison pour la cueillette et il a fallu s’organiser pour les travaux d’hiver. Il faut savoir qu’un froid dit normal favorise une floraison plus régulière dans le temps. Avec cet hiver doux, la floraison sera plus étalée». Contre les coups de gel assassins, le verger est équipé d’une protection par l’arrosage. Un procédé qui a déjà fait ses preuves en protégeant les bourgeons d’une coque de glace lorsque le froid menace les futures récoltes. Il ne reste plus qu’à attendre les saints de glace à la mi-mai pour retrouver la sérénité.
Une météo plutôt clémente a favorisé le retour précoce des chenilles processionnaires / Photo DDM
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