Publié le 12/10/2013 à 08:07 | La Dépêche du Midi | R.R.
Gaillac : La ministre de la réussite scolaire en terrain conquis
Les élèves de l'école de Rivières font l'aumône à George Pau-Langevin lors de son arrivée dans la cour de récréation, sous le regard amusé du maire Christophe Hérin à sa droite. / Photo DDM,Jean-Marie Lamboley.
Sil fallait conserver deux images de la visite de George Pau-Langevin, hier dans le Gaillacois on retiendrait d’abord les applaudissements qui ont conclu l’intervention de la ministre à la fin du Comité départemental de suivi des rythmes scolaires (autour de la table des représentants des services de l’État, parents d’élèves, syndicats d’enseignants, associations d’éducation populaire, Caf, transports scolaires, Afev) et puis à l’école de Rivières, la haie d’honneur des élèves tendant la main au passage de George Pau-Langevin. Une façon ostensible de quémander un peu d’argent, «pour des bonbons» nous a répondu un enfant.
Après une visite aux écoles de Parisot et Rivières (elle n’a pu voir les parents d’élèves et les enseignants qui à ce moment-là manifestaient devant la mairie de Gaillac, lire ci-contre), une rencontre avec les élus de Tarn et Dadou, la ministre de la réussite scolaire a assisté au comité de suivi. Près d’une heure durant elle a écouté les commentaires, interrogations et autres témoignages avant de répondre. À la FSU qui estime la réforme nécessaire mais qui demande un stand-by «vu qu’elle n’est pas satisfaisante», elle a répondu : «On ne peut pas tout régler tant que l’on ne l’a pas vécu. Il faut bien un jour se jeter à l’eau. Le travail qui a déjà été fait ici est utile et philosophiquement juste».
George Pau-Langevin félicite les élus du territoire pour l'application de la réforme des rythmes scolaires dès cette année. (Photo FB T&D)
«Des choses à recaler»
Au SE-UNSA qui lui aussi juge la réforme «pédagogiquement bonne» mais qui avance «une réserve pour les maternelles». «Nous ne voulions pas déstabiliser le fonctionnement, il y a des choses à recaler c’est sûr, mais à la maison aussi». Aux parents d’élèves FCPE et PEEP qui évoquent «le manque de concertation» et soulèvent la question des élèves handicapés, des Classes pour l’inclusion scolaire (CLIS) et la désorientation des enfants». «La présence d’associations de parents d’élèves structurées est primordiale, cela évite l’émergence de collectifs. Pour les élèves handicapés nous allons pérenniser en CDI les emplois des assistants (es). Quant à la désorientation, la situation va se stabiliser, les enfants sont capables de comprendre, ils savent faire la différence entre les parents, les grands-parents et la nounou».
En conclusion générale de son intervention George Pau-Langevin a déclaré : «Je constate qu’ici tout le monde a compris l’enjeu de la réforme qui est d’améliorer le statut de l’enfant. C’est un coup de talon que tous ensemble nous mettons. Nos enfants seront bien armés avec vous». C’est là que les applaudissements ont résonné.
Rythmes scolaires : 83% des élèves du territoire sont concernés par la réforme depuis cette rentrée 2013.
En Tarn & Dadou,
la réforme concerne plus de 8 élèves sur 10 en 2013
La réorganisation des rythmes scolaires décidée par l'Etat à l'initiative du ministère de l'Education nationale est entrée en vigueur dès la rentrée 2013 dans une large partie du territoire de Tarn & Dadou puisqu'elle concerne déjà 83% des élèves. La communauté de communes a accompagné les communes et les structures périscolaires dans la mise en oeuvre de cette réforme majeure. C'est cette démarche collaborative que Mme George Pau-Langevin, Ministre déléguée à la réussite éducative est venue mettre à l'honneur à Gaillac, Rivières et Parisot-Peyrole.
En cette rentrée 2013, la réforme des rythmes scolaires s'applique dans la majorité des communes du territoire de Tarn & Dadou puisque 16 d'entre elles* ont décidé de ne pas attendre la rentrée 2014, dont les 3 villes de Gaillac, Graulhet et Lisle-sur-Tarn.
Cela concerne d'ores et déjà 4507 élèves, soit 83% de l'effectif total recensé sur le territoire, secteurs public et privé confondus.
Le secteur dit « rural » n'est pas en reste puisqu'on observe notamment que les communes comme Cadalen (131 élèves), Florentin (77) ou Sénouillac (93) mettent d'ores et déjà en œuvre la réforme. De même, sur les 6 Regroupements pédagogiques intercommunaux (RPI) situés sur le territoire, la moitié l'appliquent dès cette année.
Depuis le mois de janvier 2013, la communauté de communes Tarn & Dadou a mobilisé un collaborateur chargé de la coordination et de l'accompagnement des municipalités pour préparer l'application de la réforme. Au sein d'un comité local d'animation, les élus ont pu décrypter la loi, partager leurs préoccupations et échanger sur les différents moyens et soutiens nécessaires à sa bonne mise en œuvre, en 2014 ou en 2014.
À Parisot, commune regroupée avec Peyrole pour un total de 208 élèves, cette réforme conduit à la mise en place d'un nouveau centre de loisirs municipal, géré par une association expérimentée dans l'animation, et à l'embauche d'une animatrice. La communauté de communes intervient ici pour coordonner les différents acteurs et solliciter l'aide de la Caf.
À Rivières, commune rurale, le travail collaboratif et participatif entre les différents acteurs intervenant dans les TAP a été particulièrement exemplaire.
À Gaillac, où la démographie est particulièrement dynamique, c’est l’organisation complexe dans la plus grosse école primaire du département du Tarn qui est mise en avant.
C'est donc l'ensemble de ces actions qui est mis en valeur par la visite en Tarn & Dadou de Mme la Ministre déléguée à la réussite éducative.
*Le territoire de Tarn & Dadou compte 29 communes, dont 26 qui ont un groupe scolaire.
(Texte et photos : T&D)
