Publié le 18/08/2011 17:55 | © 2011 AFP
Les vendanges débutent avec 10 jours d'avance, moins précoces qu'annoncé
Un homme ramasse du raisin le 18 août 2011, premier jour des vendanges au domaine Château Carbonnieux, à Léognan Pierre Andrieu AFP
Si le printemps extraordinairement chaud avait laissé présager des vendanges exceptionnellement précoces, le temps maussade de juillet a ralenti la maturité de la vigne et les premiers coups de sécateurs, donnés par endroits jeudi, n'ont finalement qu'une dizaine de jours d'avance.
En Champagne, les vendanges devraient débuter vendredi pour quelques crus de l'Aube et de la Marne. Dans le Beaujolais, le ban a été fixé au 24 août.
En Alsace, la récolte devrait débuter fin août pour le crémant et aux alentours du 12 septembre pour le riesling. "Ce sera un millésime à peu près normal" car "avec cet été maussade on a +mangé+ toute l'avance qu'on avait en mai", a-t-on souligné à l'Association des viticulteurs d'Alsace. Dans le Jura les prévisions tablent entre le 25 et le 29 août, soit deux semaines d'avance.
Seul le Roussillon (Pyrénées-Orientales) avait vendangé très tôt, dès le 4 août, mais ce sont les particularités du vignoble qui l'ont imposé.
Jeudi, c'est le Bordelais qui avec 10 jours d'avance a donné les premiers coups de sécateurs sur les blancs des cépages sauvignon, dans les crus de Graves, terroir où les cailloux emmagasinent la chaleur. Dans le Médoc, la récolte des blancs débutera lundi et pour ses fameux rouges comme Margaux, Saint-Julien ou Pauillac, la date prévue est comprise entre le 6 et le 9 septembre.
"Au printemps le végétal a poussé très vite et les prévisions donnaient trois semaines d'avance. Mais vers le 14 juillet il y a eu quelques pluies, il a fait plus frais, et on a récupéré 10 jours", explique Henri Boyer, oenologue conseil dans le Bordelais.
"On a perdu en précocité mais on ne s'en porte pas plus mal", souligne-t-il, car "la pluie devenait alors indispensable" à la vigne qui n'alimentait plus son fruit et "trop de précocité entraîne un décalage entre la maturité des arômes et celui du tanin", très important pour la garde des vins rouges.
Dans les régions viticoles françaises, le cru 2011, qualifié tout de même de précoce, sera ainsi comparé aux deux récoltes hâtives de 1997 et 2003.
"Une telle précocité, trois années à si peu d'intervalle, traduit un phénomène de réchauffement", estime Eric Perrin, gérant du château Carbonnieux, un cru classé de Graves qui a lancé les récoltes jeudi dans le Bordelais.
Il a noté aussi un allègement du nombre de grappes sur les pieds ce qui aboutit à un raisin de meilleure qualité, arrivant plus tôt à maturité.
"On est sûrs d'avoir du fruit, c'est très aromatique", confirme M. Boyer, l'oenologue bordelais, car "cela fait un mois que nous avons des nuits froides et c'est très bon pour les arômes".
Cependant, si les années précoces sont selon lui "statistiquement très bonnes", les viticulteurs gardent un oeil inquiet sur la météo d'ici les vendanges.
"Il faut une fin de mois d'août ensoleillée et peu de pluie. Un nouveau stress hydrique serait idéal pour maintenir les arômes et donner du temps au tanin pour qu'il mûrisse", explique-t-il.
A météo exceptionnelle, le cru 2011 sera-t-il qualifié lui aussi d'exceptionnel alors que 2009 et 2010, vendangés tardivement, resteront dans les annales ?
"Même s'il faut encore attendre cela laisse présager des choses intéressantes", estime M. Boyer qui préfère pour l'heure qualifier 2011 d'"inédit" en raison de la précocité des fruits combinée aux nuits d'été froides.
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Publié le 19/08/2011 08:07 | Josiane Battoue
Madiran : Dix jours d'avance pour les vendanges
Les vignerons espèrent du grand beau temps jusqu'aux vendanges/Photo H.H.
Grâce à un printemps chaud et sec, la floraison a été précoce dans le Madiranais. Malgré un mois de juillet très arrosé, les vendanges devraient se dérouler entre le 15 et le 20 septembre. Avec une dizaine de jours d'avance par rapport à une année normale.
Les vignerons ont, jusqu'ici, de bonnes raisons d'être optimistes. Mais il est trop tôt, à quatre semaines des vendanges, pour prédire que 2011 sera un millésime exceptionnel. La culture de la vigne est soumise à trop d'aléas.
Président de la cave de Crouseilles, Roland Podénas se montre cependant confiant quand il analyse la situation. « Le début du printemps a été chaud et sec, rappelle-t-il. La vigne a fait une poussée rapide avec une floraison autour du 15 mai. Ce qui représentait 20 jours d'avance. » A suivi un mois de juin normal. En revanche, juillet, qui a été très arrosé, a fait perdre une partie de cette avance : une dizaine de jours environ. « On est en véraison, poursuit ce représentant, la peau du raisin devient souple. Les parcelles de tannât, pour les plus précoces, sont à 80 % de véraison. Ce qui nous laisse supposer qu'on devrait avoir des vendanges autour du 15 et du 20 septembre. Avec 10 jours d'avance sur une année normale. » Ce vigneron trouve le profil du raisin intéressant et constate que l'égrappage est quasiment terminé.
De plus, la vigne n'a pas subi la grêle. En tout cas, celle-ci a produit des dégâts minimes, souligne-t-il. « Ce qui permet de prétendre à quelque chose de très bien. » À ce propos, le système mis en place pour s'en protéger « fonctionne plutôt bien ». Il consiste à envoyer dans les nuages des fusées d'iodure d'argent qui empêchent les grêlons d'atteindre une taille trop importante.
Au 15 août, on entre dans un mois déterminant, ce sera la dernière ligne droite.
« Avec l'eau qu'on a eue en juillet, il nous faudrait du beau temps », ajoute Roland Podenas qui espère des températures oscillant entre 25° et 30°. Tout donne heureusement à penser que l'arrière-saison sera belle pour vendanger à maturité.
Cependant, la prudence est de mise, même si le profil du raisin est intéressant. « On peut avoir du bien, du très bien, mais aussi du passable : s'il y avait deux semaines de pluie en septembre, on pourrait avoir une dégradation du fruit. » Autour du vignoble, et de son appellation d'origine contrôlée, qui produit un vin puissant et charpenté, tout le monde scrute le ciel.
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Publié le 19/08/2011 09:40 | La Dépêche du Midi
Limoux (11) : La semaine du blanc
Le millésime s'annonce exceptionnel./ Photo DDM, D.Donnat
La météo est au beau fixe, le raisin mûrit lentement mais sûrement et promet des jus exceptionnels. La vigne attire tous les regards en ce début de vendanges estivales, et les premiers apports de chardonnay pour l'élaboration de vins effervescents ont pris le chemin de la cave. Depuis mardi, les premiers vendangeurs ont fait leur apparition dans les vignes de La Digne-d'Amont. Les premières caves particulières ont ouvert leurs portes. Hier, c'est la cave du Sieur d'Arques qui est entrée dans la danse. D'ici le début de la semaine prochaine, les apports s'intensifieront au niveau des blancs effervescents et des vins tranquilles dans les terroirs méditerranéen, océanique et autan. Directeur du syndicat des vins AOC de Limoux, Richard Planas, ramène la précocité de la date du début de vendanges à de plus justes proportions. « Nous commençons avec 3 ou 4 jours d'avance par rapport à l'an dernier, souligne-t-il. Cette avance était de 14 jours à la fin du printemps, mais elle a été ralentie et compensée par un été ni chaud ni sec dans son ensemble, à l'exception de quelques journées. »
« Tant mieux pour nous», ajoute-t-il, en précisant que les vins blancs nécessitent une maturité lente afin d'obtenir des vins aromatiques et plus acides. « C'est une belle année poursuit-il, avec des perspectives de rendements satisfaisantes par rapport aux deux dernières années qui étaient déficitaires. On part vers un beau millésime ». Avec une production annuelle de 10 millions de bouteilles en blanquette et crémant, la production limouxine bénéficie d'une dynamique commerciale et promotionnelle remarquable, qui profite à l'ensemble des vins effervescents sur le marché national et international. « Incontestablement, remarque Richard Planas, ils ont le vent en poupe. » Une juste récompense pour une appellation, qui parmi les AOC, a recours à la main-d'œuvre manuelle, à l'intérieur de la famille ou auprès de salariés.
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Publié le 19/08/2011 10:29 | La Dépêche du Midi
Castelnau-Montratier (46) : Vendanges précoces pour le chasselas AOC
Michèle et Robert Bachié s'affirment comme des ambassadeurs d'exception du Chasselas de Moissac AOC au cœur du bourg.
Michèle et Robert Bachié, connus pour être les derniers chasselatiers du bourg de Castelnau-Montratier, confirment que la récolte du raisin chasselas de Moissac AOC sera précoce.
De longue date, au fil des saisons, Michèle et Robert soignent leurs vignes, nichées au cœur du vallon de L'Estang (derrière l'hôtel de ville). Ils exercent leur métier avec passion.
« Fin août, début septembre, ce sera peut-être pour nous la dernière cueillette, dit Michèle. Nous évoquerons encore avec plaisir notre travail en nous installant dans notre « tradou » portes ouvertes aux passants ».
C'est là qu'ils apportent en véritables orfèvres les ultimes soins qu'exigent les grappes souples de grains dorés.
Adhérents du Syndicat de défense du Chasselas de Moissac ils s'affirment comme des ambassadeurs d'exception de cet excellent raisin de table. Bien d'autres chasselatiers et chasselatières sont répertoriés dans « Le Carnet de découverte » (3e édition), distribué dans les offices de tourisme, fournit aux curieux et gourmets des adresses de producteurs, hébergeurs et restaurateurs.
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Publié le 20/08/2011 08:15 | Dominique Delpiroux
Cru 2011 : ça promet
Les vendanges sont en avance d'une dizaine de jours./ Photo DDM, Joël Boyé.
Et si le millésime 2011 était parfait ? Cette année, des conditions climatiques curieuses font que le raisin est idéal à l'heure des vendanges…
À Frontignan, le muscat coule dans les bennes ! Dans l'Aude, la noria a commencé. Dans le Bordelais, les sécateurs claquent depuis jeudi. Dimanche matin, les amateurs partageront avec les vignerons les vendanges traditionnelles au Château Saint-Go dans les Côtes de Saint-Mont gersoises…
Un peu partout dans le Grand Sud, ainsi qu'en Champagne les vendanges démarrent avec une dizaine de jours d'avance. Seulement, car avec un printemps très doux, elles s'annonçaient très précoces, mais le mois de juillet très morose a frigorifié la récolte. Dans les autres vignobles, on affûte les hottes, comme à Fronton, où on attend la fin de mois. Mais ce qui semble surtout exceptionnel, cette année, c'est la qualité du raisin. Certes, les viticulteurs ont tendance à nous annoncer le millésime du siècle presque chaque année, ces derniers temps, mais là, c'est justement cette maturité lente qui va permettre de transmettre au vin des arômes que de trop fortes chaleurs auraient transformé en alcool. 2011 s'annonce sous le signe de la force et de l'équilibre !
« On est sûr d'avoir du fruit, c'est très aromatique », dit Henri Boyer, œnologue bordelais. « Un joli millésime » pour Nicolas Garcia, des vignerons de Fronton. « Sous les meilleurs auspices » claironnent les viticulteurs du Beaujolais.
« On aura un vin de très belle facture, on est très confiants » promet Guilhem Marti, du Sieur d'Arques à Limoux.
Une fort bonne nouvelle pour la viticulture française, après des années de doute et de revers, face à une concurrence mondiale de plus en plus talentueuse et féroce. Ainsi, le moral remonte auprès des viticulteurs du Languedoc qui avaient arraché des milliers d'hectares de vignes, ces dernières années. La restructuration du vignoble, et également le travail acharné sur les terroirs, sur les cépages, sur les méthodes ont permis aux vins, notamment dans le Grand Sud de faire un saut qualitatif énorme. Il ne restait que le petit coup de pouce de la chance à attendre, avec une météo qui vienne enfin mettre la cerise du climat sur le gâteau du labeur ! Et si cette année 2011 était enfin la bonne ? Après une année à la météo chaotique, qui l'eût cru ?
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Publié le 20/08/2011 10:41 | J.-A. L.
Montans (81) : Jérôme Bézios aère les souches
Jérôme Bézios est un des vignerons de référence du Gaillacois: il attend du soleil et un peu de vent d'autan . / Photo DDM
Jérôme Bézios gère deux domaines, chacun sur une rive. Château Palvié, à Cahuzac (rive droite) a des sols qui résistent mieux à la sécheresse que ceux de la Croix des Marchands, à Montans (rive gauche).
Il a craint le stress hydrique au début de juillet. Les orages ont corrigé le tir, apporté l'eau indispensable, mais aussi crée des risques sanitaires. Sa réponse préventive? «L'effeuillage. «On aère les souches, pour que les raisins prennent bien le soleil, notamment sur les cépages les plus fragiles, comme le gamay et la muscadelle». Depuis dix ans, le domaine a pris l'option AOC, avec des cépages autochtones (pas de sauvignon ni de merlot) et des rendements de 50 hl/ha, voire 45 pour les cuvées haut de gamme. Ce qui conditionne la conduite des vignes dès la taille, et ensuite avec ébourgeonnage et effeuillage. Pour Jérôme Bézios, le temps idéal serait une combinaison de soleil et de vent d'autan, qui assainit même s'il dessèche un peu. Ce que que le vigneron perdrait en rendement, il le gagnerait en concentration de matière. Les vendanges au domaine devraient commencer fin août ou début septembre. «La récolte se présente sous de bons auspices».
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Publié le 23/08/2011 07:55 | Jean-Michel Dussol
Gers (32) : Vendanges, dix jours plus tôt
Les premières grappes seront coupées vers le 10 septembre./Photo DDM, archives.
Les vendanges se feront avec une dizaine de jours d'avance. Sans aléas climatiques d'ici le 13 septembre on s'attend à un millésime de belle qualité.
Dans les aires d'appellations, les vendanges seront en avance. On récoltera entre le 13 et le 15 septembre, estiment les professionnels. Conséquences d'un printemps particulièrement ensoleillé et chaud, suivi par un mois de juillet lui aussi riche en belles journées.
Ces vendanges « prématurées », depuis quelques mois, tout le monde les prévoyait. « Les viticulteurs observent leur vigne et ont des témoins très fiables. Ainsi, quand 50 % des raisins passent du vert au rouge, on vendange quarante jours après », explique Jean-Marc Laffitte, un producteur de madiran à Maumusson-Laguian. Autre indicateur peut-être un peu moins précis mais qui donne une précieuse indication, la floraison. On estime que 100 jours après que la moitié des ceps de tanat sont en fleurs les vendanges ne sont pas très loin.
Si l'on sera de bonne heure dans les vignes, Jean-Marc Laffitte retient de ces premiers mois la répartition des températures. « Ce qui est parfait, c'est que toutes les journées chaudes que nous avons eues ont été suivies de nuits très fraîches. Cela permet une bonne progression de la végétation et, si nous conservons cette fraîcheur nocturne, la maturation du raisin n'en sera que meilleure. »
Cette situation générale peut, bien entendu, varier selon les parcelles et les communes. Personne n'ose en parler car trop d'aléas climatiques peuvent se produire d'ici le 10 septembre. Mais tous pensent secrètement qu'ils sont en présence d'un bon millésime.
Depuis une trentaine d'années qu'il est à la tête de son domaine de Teston, Jean-Marc Laffitte constate une régulière avancée de la date des vendanges. « Quand j'ai commencé, on récoltait les vignes entre le 5 et le 10 octobre, puis on s'est déplacé vers le 25 septembre… » En 2003, on a coupé les grappes entre le 17 et le 18 septembre. Ce nouveau saut de puce est-il une preuve du réchauffement climatique ? Les climatologues répondront.
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Publié le 25/08/2011 08:18 | J. N.
Madiran : La vigne en avance et sous surveillance
« La maturité est là, on la tient et la vendange se fera vers le 15 septembre », affirme F. Bouby, au domaine Tailleurguet./ Photo J. N.
La vigne a une belle couleur vert clair et la vendange s'annonce belle. Les vignerons interrogés livrent leurs impressions et sont tous unanimes, la vendange aura lieu vers les 13 ou 15 septembre prochain.
« Nous avons fait les relevés de maturité avec en première ligne le tannat mais aussi sur le raisin à mi-veraison, explique Jean-Marc Laffitte, du domaine Laffitte-Teston. La récolte s'annonce bonne mais attention dans le dernier mois ! On espère une belle arrière-saison. Là se feront beaucoup de choses car pour nous, le nombre d'heures de lumière est important. La vigne est dans un état magnifique et si le beau temps persiste, on ira vers un grand millésime. Déjà, 2009 et 2010 ont été de bonnes années donc… »
Pour Corinne Dousseau, au domaine Sergent : « La vigne est belle, la récolte s'annonce de bonne qualité et il y a à peu près une dizaine de jours d'avance par rapport à une année normale ».
Au domaine Tailleurguet, François Bouby l'affirme : « C'est bien, la saison s'y est prêtée avec un printemps chaud et sec. La vigne a démarré et fleuri dans de bonnes conditions, l'état sanitaire est bien. D'après les observations menées à mi-juin nous avons trois semaines d'avance sur le cycle de la vigne. Nous avons perdu quelques jours en juillet, sans gravité. Par contre, les réserves en eau dans le sol sont bonnes et s'il ne pleut pas, pas de souci. Nous ne souhaitons pas d'orage violent mais la vigne est bien enracinée et peut attendre, même si nous avons une quinzaine de jours d'avance. Les quelques jours qui précèdent la vendange sont importants mais la maturité est là et on la tient ».
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Publié le 27/08/2011 14:38 | La Dépêche du Midi
Marseillette (11) : Top départ des vendanges
Claude Gastou et Pierre Bories, coopérateurs d'Aigues-Vives.
Avec huit jours d'avance sur l'an dernier, les vendanges à la cave coopérative ont débuté et vont durer un mois environ. Claude Gastou, son directeur, est optimiste quant à la récolte 2011 : « Nous aurons une augmentation de volume de l'ordre de 15 % minimum, soit 44 000 hl ».
L'état sanitaire des vignes est bon et le millésime s'annonce prometteur tant en quantité qu'en qualité.
Depuis mardi, les quais d'apport sont ouverts pour les blancs, chassan et sauvignon essentiellement (6 000 hl) avec des degrés oscillant entre 11 et 13°. À la suite, dès la semaine prochaine, ouverture générale avec les rouges. Les prix de marché qui se sont redressés l'an dernier, du fait de la pénurie de l'offre, doivent se stabiliser pour cette campagne. « Nous n'avons plus de stock et pour la première fois, le négoce fait des réservations avant vendange, en particulier sur le cabernet sauvignon ».
Aujourd'hui, la cave de Marseillette vinifie la production de 560 ha (contre 700 il y a encore dix ans) et ses volumes représentent un quart de la commercialisation de Cantalric.
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Publié le 29/08/2011 07:44 | J.-A. L.
Gaillac (81) : C'est parti pour les vendanges
Les 2 à 3 semaines d'avance sur le calendrier ont été partiellement résorbées dans le vignoble de Gaillac. /Photo archives
La récolte 2011 se présente sous les meilleurs auspices dans le Tarn. La météo capricieuse a finalement été bénéfique au vignoble et, malgré une légère avance, le calendrier a retrouvé un soupçon de normalité. Les vendanges ont commencé pour les cépages précoces.
L'expérience conduit à la prudence. Les vignerons tarnais attendent d'avoir la récolte en cave pour évaluer le millésime. « Un optimisme raisonné », modère Frédéric Saccoman, directeur des caves de Técou et de Rabastens.
Les pluies qui ont fait du tort aux campings, ont fait du bien à la vigne qui frisait le stress hydrique, avec la longue sécheresse et les températures caniculaires. « Surtout la rive gauche, le plateau, et les jeunes parcelles », souligne le directeur. Ce qui faisait beaucoup.
Les nuits fraîches, propices au développement aromatique des blancs et la nouvelle donne ont rééquilibré le calendrier. « On avait trois semaines d'avance. On se demandait comment gérer ces apports précoces. L'équipe était prête et sur le pont dès le 16 août ».
L'ouverture des caves sera différée , ce qui valide le jugement de Jean-François Roussillon, ancien président des vignerons de Rabastens : « un bon temps pour la vigne est un temps qui ne dure pas ». L'année s'annonce moins prolifique en blancs que 2010, mais les rouges se tiennent bien.
La chaleur sèche a offert un état sanitaire longtemps idéal, réduisant de moitié (1 ou 2) les traitements. Avec les pluies, les insectes s'activent, et il faut être vigilant.
Existe-t'il une météo idéale ? C'est difficile à dire, selon les stratégies commerciales.
« Un peu mais pas trop »
« Aujourd'hui, il y a deux marchés, deux conduites de vigne ». Selon que l'on est en AOC à 55 hl/ha ou en Vins de Pays pour l'export et la grande distribution, à 120 hl/ha - certains avec irrigation - les données sont différentes.
Mais un temps sec facilite toujours les vendanges. Pas trop de pluie pour ne pas diluer les jus et accélérer les attaques de pourriture, pas trop de chaleur pour ne pas réduire les volumes. Guy Fendji, chef de culture, le rappelle : « la vigne est un végétal qui aime la compagnie ».
Pour réussir le millésime, il faudra l'aide du ciel, et une attention de tous les instants. Pour le moment, l'affaire est bien engagée.
Des stratégies et des vendanges
Chaque vigneron a sa stratégie d'entreprise, qui conditionne les vendanges. Au domaine de la Croix des Marchands (Montans), où Jérôme Bézios a fait depuis plusieurs années le choix de la concentration dans ses cuvées, on a effeuillé pour aérer les raisins et éviter toute attaque possible de pourriture en cas d'averses. Il recherche la maturité. Bernard Plageoles, à Tres Cantous (Cahuzac), fait aussi confiance au vent d'autan, qui a donné son nom à une cuvée d'excellence, pour jouer son rôle sanitaire en cas de pluie. Comme tous ses collègues, il surveille au jour le jour la récolte. Une canicule durable, comme en 2003, pourrait réduire la production, par dessiccation des baies et donner des vins « recuits ».
Christian Mallet, coopérateur à Técou, a plusieurs cordes à son arc : des parcelles AOC où l'on mise sur la matière, les tanins, et 8,5 ha en vin de pays, avec irrigation et taille rase, où l'on vise un rendement plus élevé et du fruité. Ce qui est sûr, les cépages précoces (gamay, muscadelle voire mauzac) seront vendangés plus tôt que d'habitude, et s'il le faut, au petit matin, pour préserver l'acidité qui garantit de beaux arômes.
