Grand Sud : sècheresse et restrictions

26/5/2011


Publié le 26/05/2011 08:45 | P.Mz (Tarn & Garonne)

Mai : le mercure monte et la pluie ne tombe pas

Avec un mercure oscillant depuis plusieurs jours aux alentours de 30° (chiffre qui devrait être dépassé ce mercredi avec 32° annoncés), des précipitations inexistantes (en tout cas nettement insuffisantes) et un ensoleillement maximum, le département a presqu'envie de prendre ses quartiers d'été.

Depuis le début du mois de mai, nous n'avons recensé que trois jours de précipitations (16 mm cumulés) alors que la moyenne des trente dernières années se situe à 11 jours de pluie (78,9 mm) en moyenne. Loin du record mensuel pour un mois de mai établi en mai 2007 (avec 164,8 mm). Loin des trombes d'eau du 28 mai 1957 où il était tombé 73 mm.

Sur le thermomètre, ce mois de mai affiche également de drôles de chiffres sachant que pour l'heure le record du mois date du 11 mai dernier avec 29,6° Record qui devrait sans aucun doute être battu dans les prochains jours.

Notons que depuis le début du mois la température moyenne est de 11°. Cette moyenne se situe à 10,1° sur les trente dernières années pour un mois de mai. La valeur quotidienne la plus basse pour ce mois de mai 2011 est de 19,1° (le 14 mai). Qui se souvient que le 1er mai 1960, le mercure était passé sous zéro avec -1°.

 

Publié le 26/05/2011 08:45 | Philippe Siogli

Le fourrage en danger

La peur du manque de fourrage pour l'alimentation du bétail. /Photo DDM,

La sécheresse qui menace contraint le monde agricole à envisager des solutions pour pallier le manque de fourrage… et assurer l'alimentation du bétail.

Le déficit très important en pluies de printemps a amené une baisse du débit des rivières jamais observée à ce jour. Cela affecte évidemment cruellement les cultures nécessitant un arrosage important, et l'arrêté pris le 23 mai restreint déjà le pompage sur le Tescou.

Pour ce qui concerne la production de fourrage, non seulement le déficit en précipitations a eu un effet négatif sur la croissance des prairies naturelles et semées, mais la nature même des sols arables a aggravé le problème : les sols superficiels des causses, dans la partie nord-est du département, du fait de leur grande perméabilité, n'auront que des rendements très faibles, probablement inférieurs de moitié, voire davantage.

Jachères en pâture

Les pouvoirs publics sont particulièrement attentifs aux conséquences prévisibles de cette sécheresse, et ont dès le 13 mai donné l'autorisation de pâturer les jachères, décision nécessitant évidemment l'accord de l'Europe, du fait des subventions allouées. C'est une solution d'attente, mais qui ne pourra pas pallier une situation exceptionnelle.

Les pailles, qui étaient ordinairement broyées et enfouies pour amender les sols, vont être mises à contribution, mais la pousse difficile des céréales, privées d'eau au moment crucial, produira des tiges beaucoup plus courtes, donc une perte de rendement de cet aliment de substitution. Certains éleveurs, comme le relève Pierre Gautier à la DDT, recherchent déjà de la paille en Espagne.

Le Ministère de l'agriculture, devant l'ampleur des pertes probables, et les conséquences sur le cheptel, a annoncé des mesures d'aide sous la forme de paiements anticipés des primes aux vaches allaitantes.

Josian Palach, éleveur à St Antonin, nous parle des conséquences déjà palpables du déficit hydrique : « il va probablement falloir décapitaliser, donc réduire le cheptel. Ce qui risque de faire baisser les cours, donc accentuer davantage encore une situation déjà très critique. Il serait bien sûr théoriquement possible d'affecter la production de maïs en aliment de dépannage, mais les quantités récoltées seront forcément très inférieures aux rendements normaux. Le tableau est donc passablement sombre, risques de spéculation sur les éventuels fourrages disponibles, chute des cours s'il se fait trop de décapitalisation. »

Il évalue la perte de production fourragère à 30 % pour les sols profonds, qui ont mieux retenu l'eau, et au-delà de 50 % pour les sols superficiels.

En attendant la pluie…

De fait, Christian Leray à la Maison de l'Agriculture, confirme le côté exceptionnel de la situation : « Ordinairement, mai est le mois le plus pluvieux de l'année ; pas celui-ci, comme chacun a pu le constater ».

La situation est suffisamment préoccupante pour que mardi dernier le ministre réunisse le Fonds d'indemnisation des calamités agricoles, qui va dresser un état des lieux courant juin. Évidemment, même si l'on sait déjà qu'il n'y aura vraisemblablement pas de repousse, il n'est pas exclu que des précipitations bienvenues permettent de ne pas avoir de trop grandes pertes sur les céréales. Mais l'anticyclone bien installé n'offre, à ce jour, aucune garantie de ce genre.

 

Publié le 20/05/2011 08:40 | LaDepeche.fr

Le Tescou sous la cote d'alerte

Le Tescou hier

La rivière la plus touchée par la sécheresse est passée hier en dessous de la cote d'alerte avec un débit de 94 litres par seconde pour un seuil objectif situé à 100. Les techniciens vont effectuer de nouveaux relevés aujourd'hui et demain. Si le débit reste en dessous de la cote trois jours consécutifs, un arrêté préfectoral de restriction d'eau sera vraisemblablement pris lundi pour le Tescou. Lors d'une réunion qui s'est tenue hier à la Salvetat-Belmontet et dans un souci d'économiser la ressource, les agriculteurs n'ont pas demandé d'avancer le calendrier des lâchers d'eau de la retenue du Thérondel destinés à réalimenter la rivière et prévus normalement à partir du 1er juin.

 

Publié le 23/05/2011 07:43 | Thierry Dupuy

Tescou : le temps des restrictions

Christophe Pendaries s'est activé hier avant les restrictions d'eau prévues ce début de semaine./Photo DDM J.D.

Le premier arrêté de restriction de l'usage de l'eau dans le Tarn-et-Garonne devrait tomber en ce début de semaine pour le Tescou. Cette nouvelle et précoce sécheresse inquiète les agriculteurs.

«Avant, c'était toujours réglé. Entre le festival de Cannes, Roland-Garros et la période des cerises, la pluie était au rendez-vous. Aujourd'hui, c'est terminé ! » Parole d'agriculteur. Même s'il a transmis l'exploitation à son fils, Denis Pendaries guette ainsi le ciel avec impatience à Saint-Nauphary. « On a eu la chance de prendre 18 millimètres le week-end du 14 et 15 mai, autrement, on ne passait pas ! » Christophe, son fils travaille 130 hectares et s'est spécialisé dans les semences de maïs, tournesol, colza…

Des cultures fragiles, pointues, plutôt gourmandes en eau. Ses terres sont irriguées grâce à deux rivières, le Tordre et le Tescou, ainsi que deux lacs collinaires. A partir d'aujourd'hui, l'agriculteur s'attend à devoir se passer de la ressource du Tescou. Depuis jeudi dernier, le cours d'eau a franchi son seuil d'alerte, en affichant un débit inférieur à 100 litres par seconde. Dans un communiqué diffusé vendredi, la préfecture a d'ailleurs jugé bon de tirer la sonnette d'alarme : « Un premier arrêté de restriction devrait être pris sur l' axe du Tescou dès le début de la semaine prochaine (NDLR : ce début de semaine). »

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