Printemps 2011 : sècheresse et réserves d'eau

2/5/2011


Publié le 01/05/2011 07:42 - Modifié le 01/05/2011 à 07:43 | LaDepeche.fr

Météo : Le Grand Sud à sec

Dans l'Aveyron, l'orge n'a pas une croissance normale en raison du manque d'eau. / DDM, Jean-Louis Pradels

Les premières restrictions d'eau sont tombées en Poitou-Charentes en prévision d'un été sec. Le déficit des sols en eau préoccupe les agriculteurs qui attendent vainement la pluie depuis le mois de janvier. Et ça ne va pas forcément s'arranger. Ce n'est certainement pas les quelques pluies annoncées en fin de semaine qui rétabliront une situation hydrique au plus bas. Si les citadins sont ravis de ce temps radieux et presque estival, les agriculteurs commencent à être singulièrement inquiets pour leurs cultures. Comme un mauvais présage, les premières restrictions d'eau ont été décidées hier en Poitou-Charentes. Déjà ! Les jours passent et les risques de sécheresse s'aggravent. A la mi-février, contre toute attente, la Garonne a connu son plus faible débit depuis 50 ans : à peine 48 m3 par seconde, souligne Bernard Leroy du Smeag (Syndicat mixte d'études et d'aménagement de la Garonne) !

Pourtant, le mois d'avril est justement la période attendue pour la reconstitution des nappes phréatiques à l'heure où la végétation se développe. Depuis janvier, le niveau des précipitations nous rappelle au bon souvenir de la sécheresse de 2003. En Picardie, en Sologne, en Bretagne, en Touraine, le déficit de précipitations est de 75 %. Dans le Sud-Aveyron, la situation est également sensible, avec un déficit de pluies qui frôle les 70 %, notamment dans la région de Millau, tandis que les régions d'Espalion et de Saint-Affrique ne sont pas épargnées.

En avril, il n'a plu que 2 litre par m2./Photo DDM, archives

Geosys, une société de Balma (31) placée sur le marché international, dresse un tableau clinique défavorable de la situation. Spécialisée dans l'imagerie satellite agricole fournie par Spot, l'entreprise confirme cet état de sécheresse à l'échelon national en mesurant, entre autres paramètres, la vigueur de la végétation. En Midi-Pyrénées, la terre a perdu de 30 à 50 % de son humidité, notamment en Haute-Garonne. « Pour l'instant, le fort rayonnement solaire privilégie le développement des cultures d'hiver, mais les prochaines semaines seront déterminantes. La persistance de la sécheresse pourrait provoquer de forts dégâts aux cultures », souligne Cécile Tartarin, un des responsables de Geosys. La question de la sécheresse reste très sensible car on sait que de mauvaises conditions climatiques agiront forcément sur des cours mondiaux déjà très élevés, sur les céréales par exemple.

Selon les spécialistes, la seule solution pour accroître le niveau des nappes phréatiques serait une pluie régulière et suffisamment intense. Mais point de précipitations diluviennes annoncées par Météo France. Hier encore, le prévisionniste Michel Schneider confirmait cette sécheresse des sols superficiels liée à l'absence de pluie depuis deux mois au moins. Et s'il faut s'attendre à une dégradation du temps dans le sud de la France à partir de vendredi et samedi, elle ne s'accompagnera pas forcément de grosses pluies. Finalement, c'est bien la région PACA qui échappe pour une fois à cette sécheresse jamais vue.

Le chiffre : 70 % déficit hydrique > Régions. Rarement, un tel manque d'eau avait été constaté si tôt dans plusieurs régions françaises, notamment, dans le Centre et en Poitou-Charentes. En Midi-Pyrénées, le déficit hydrique est de l'ordre de 30 à 50 %.

« La neige fond à une extrême rapidité en alimentant la Garonne. Mais nous brûlons nos dernières cartouches. On sera en étiage de manière très précoce. » Bernard Leroy, SMEAG.

Météo-France : Du jamais vu depuis 1947 !

Cette très inhabituelle chaleur n'a bien sûr pas échappé aux ingénieurs de Météo-France. Pascal Boureau, du service de prévision de la Haute-Garonne, rappelle que cette première quinzaine d'avril a été marquée par des conditions anticycloniques persistantes, avec une masse d'air sec exceptionnellement chaud pour la saison.

« Depuis le début du mois, il n'est tombé que deux litres d'eau par mètre carré à Saint-Gaudens comme à Toulouse, une sécheresse qui accentue le déficit pluviométrique qui perdure depuis le mois de décembre 2010 », explique-t-il. Quant aux températures, elles se révèlent très élevées, avec une moyenne de 9,2 ° pour les minimales et de 21,5 ° pour les maximales. Cette dernière valeur constitue un record absolu pour une première quinzaine d'avril depuis l'ouverture de la station en 1947 et se situe à six degrés au-dessus de la normale pour cette période de l'année. Le précédent record datait de 1949 avec « seulement » 20,7 °. Toujours au chapitre des records, il faut savoir que le pic de chaleur de cette première quinzaine a été observé le 9 avril avec 28,6°. Et pour cette deuxième quinzaine d'avril, les prévisions restent orientées vers un niveau de températures toujours nettement au-dessus des normales de saison. « Le dicton qui sied le mieux à ce cru 2011 pourrait bien devenir : « en avril, découvre-toi de tous tes fils ! », ironise Pascal Boureau.

 

Eau : "Déjà des restrictions"

La situation des cours d'eau dans le Grand Sud de la France est à surveiller de très près ?

Aline Comeau, Agence de Bassin Adour-Garonne. En effet, même si les réserves de soutien des étiages cumulant de l'ordre de 350 millions de mètres cubes sont quasiment pleines, le faible stock neigeux pyrénéen et le déficit pluviométrique de cet hiver nécessitent une vigilance particulière avant cet été. Ce déficit constaté ces derniers mois est tout de même de 25 % dans le bassin Adour-Garonne. À ce constat, s'ajoutent des températures au-dessus de la normale. La végétation est en pleine croissance et les pluies annoncées pour cette fin de semaine auront bien du mal à recharger significativement les nappes.

Il vous faut donc passer de nouveaux contrats avec EDF pour assurer la ressource en eau ?

L'Agence de l'eau, en partenariat avec les collectivités territoriales, va financer, ou investir, cette année plus de 2,5 millions d'euros pour mobiliser 60 millions de mètres cubes depuis les ouvrages EDF. C'est la condition pour réalimenter l'Adour, La Garonne, le Tarn et l'Aveyron durant l'été. Ces contrats, nous les renouvelons chaque année comme si nous contractions une assurance sur un éventuel manque d'eau. Mais cet été, ces lâchers n'interviendront que si nous en avons besoin. Pour l'instant, les mesures de débits des rivières restent plutôt bonnes. Mais nous devons surveiller de près les bulletins météo hebdomadaires, avec un suivi de plus en plus fin de la situation au fur et à mesure qu'on approche de la période d'étiage.

Une fois de plus, la situation est encore plus sensible en Poitou-Charentes ?

Oui, d'autant que, par sa situation géographique, cette région ne peut pas bénéficier de lâchers d'eau. Poitou-Charentes se distingue par son absence de montagnes et de cours d'eau. De fait, l'État a d'ores et déjà mis en place des restrictions d'usages de l'eau sur ce bassin en prévision d'un été sec. J.-M.D.

Aspet (09) : Un feu d'écobuage maitrisé aux portes de Binos./Photo DDM

Grande vigilance chez les pompiers de la région

Dans les casernes, les pompiers sont en alerte. Les origines des départs de feux sont multiples : écobuages, incinération de déchets verts, barbecues mal éteints ou travaux agricoles en forêts. « Depuis une semaine, nous avons des incendies tous les jours », constate l'adjudant-chef Michel Bouscary, chef du Centre d'alerte du SDIS (Service Départemental Incendie et Secours) du Lot. « Nous travaillons sur des indices que nous rencontrons habituellement au mois d'août. Ici, la végétation s'enflamme comme du papier journal. Lundi, nous avons dû gérer un feu de forêt de huit hectares. Depuis 2009, nous enregistrons 200 départs de feu à cette période, soit la moitié de nos interventions pour une seule année », ajoute-t-il. En Dordogne, le département voisin, la vigilance reste également d'actualité. La semaine dernière, plus de 130 hectares de bois sont partis en fumée entre Cantillac et Saint-Crépin-de-Richemont. Les secours ont dû faire appel à deux Canadairs marseillais pour éteindre les derniers foyers. Dans l'Hérault, les pompiers surveillent les massifs « à risque ». Dans ce département, chaque année, 620 hectares sont parcourus par les flammes, ce qui correspond à l'équivalent de 900 terrains de football. Même vigilance dans l'Aude. Là, les responsables se veulent rassurants : « La situation hydrique est favorable après un mois de janvier très pluvieux », explique Jean-Paul Baylac, ingénieur, chef de la cellule « feux de forêts » au SDIS de l'Aude à Carcassonne. Du coup, selon lui, « le risque d'incendie reste faible. Cela dit, attention, car au sol il y a une petite croûte sèche qui s'est formée. Si la situation perdure, il pourrait y avoir des risques prochainement ». Jean-Wilfrid Forquès

Témoignages

Camille Argentin, Saint-Jory (31), Maraîcher, 56 ans. « Sous les serres, les salades ne tiennent pas le choc. 80 % de ma récolte est perdue. Forcément, il y aura des répercussions sur ma trésorerie. Pour les tomates, c'est la même chose. Elles arrivent avec un mois d'avance. C'est assez incroyable ! Pour les radis, je suis obligé d'arroser car ils ont soif. Pour cela, je puise dans les nappes phréatiques qui sont bien remplies. Je fais attention à l'arrosage. J'utilise soit le goutte à goutte, soit les jets. De manière générale, j'évite le gaspillage. Pour l'instant, il y a encore des réserves en eau. Nous sommes au mois d'avril avec la météo d'un mois de mai. Depuis quelques jours, il fait beaucoup trop chaud. Je pense que dans un mois, le froid devrait être de retour car la lune rousse est annoncée pour lundi. J'espère que la saison sera bonne, sinon je vais changer de métier. Dans l'immobilier, par exemple. Cela doit rapporter plus que mes salades » ! Recueilli par J.-W.F.

Patrick François, Lagruère (47), maïsiculteur, 50 ans. On a une climatologie exceptionnelle qui nous donne 15 jours d'avance. Moi je cultive 60 hectares de maïs et tout est semé depuis un mois aujourd'hui. Les semis ont bien levé, ça pousse, il n'y a rien à faire pour l'instant. Mais concernant les céréales, le blé et l'orge, s'il ne pleut pas dans les 10 jours, une bonne pluie de 25 mm, alors il faudra commencer à irriguer. Les collègues spécialistes ont déjà commencé. Il fait trop chaud, sinon. Si la saison avance comme ça, on récoltera plus tôt et donc on aura besoin de moins arroser. Et c'est impeccable aussi au niveau sanitaire. L'air sec, le vent empêche les maladies. Maintenant, on ne peut pas traiter : la terre est trop sèche pour ça, les produits ne pénètrent pas. Pour le moment il n'y a pas de problème : surtout qu'on nous laisse arroser quand on en aura besoin, l'eau c'est essentiel à la survie de l'agriculture. On est responsable : on n'arrose pas n'importe comment. Recueilli par J.Sch.

Christian et Nicole Duprat, Avezac (65), éleveurs, 59 ans. Ici, sur le plateau de Lannemezan, il n'a pas plu depuis début avril alors qu'on est habituellement excédentaires en eau. Alors oui, on est inquiets car c'est en ce moment que le foin se fait et il n'est pas fourni, l'herbe est très claire. Or d'ici quelques jours, ça va monter en fleurs et on aura beaucoup de perte, ça ira peut-être jusqu'à 40 % sur certaines de nos parcelles, quant au foin qui est sur les pentes, orienté au sud, il sèche déjà. Habituellement, sur nos 15 hectares, on fait 300 boules de foin par an que nos 30 vaches consomment entièrement l'hiver. Si on n'a pas de pluie longue et pénétrante rapidement ou si les regains ne sont pas bons non plus, ça risque de chuter à 200 ou 220. à l'entrée de l'hiver, il faudra alors prendre une décision : soit acheter du fourrage, soit vendre des bêtes. Cela nous rappelle la sécheresse de 1976 qui avait commencé comme ça, avec un long printemps sec. Recueilli par P.C.

 

Publié le 28/04/2011 07:50 | Jean-Michel Fabre

Sécheresse : attention aux écobuages

Il y un an, le 12 avril 2010, les coteaux de Gagnac s'embrasaient./Photo DDM, archives Marc Salvet.

Le risque feu de forêt n'a jamais été aussi élevé en raison de la sécheresse. Hier, l'indice consulté en permanence par les sapeurs-pompiers indiquait une valeur de 18 sur une échelle de 20.

Les maigres averses, voire les orages localisés qui pourraient se produire cet après-midi, selon les prévisions de Météo-France Gourdon, n'ont que peu de chance d'inverser la tendance. Sec, chaud et venté, ce mois d'avril laisse une végétation assoiffée et inflammable.

Hier, l'indice feu de forêt, l'échelle de Richter pour le risque d'incendie, frôlait le maximum. Le capitaine Delmas, officier de permanence au SDIS, le confirme : « Nous sommes à 16 sur 20 dans les vallées et à 18 sur les causses. Les hauteurs, davantage soumises au vent, ont un taux d'humidité plus faible. » Par prévention, durant cette période critique, les secours enverront systématiquement sur les feux naissant des moyens supplémentaires : « Trois ou quatre véhicules incendie contre un ou deux normalement », indique le capitaine des pompiers.

Verdun (09) : Le feu partout en altitude. /Photo DDM

La vigilance n'empêche pas la recrudescence des feux de printemps. La préfecture du Lot indiquait, hier, qu'entre le 15 mars et le 21 avril, les incendies avaient ravagé 64 hectares de végétation. Au centre opérationnel départemental d'incendie et de secours, le nombre de départs de feux a été répertorié : « Nous en avons déjà enregistré 87. L'an dernier, précise l'adjudant-chef Michel Bouscary, il y avait eu plus de 150 départs de feux, le record avait été battu en 2009 avec plus de 200 feux de printemps. »

D'une saison sur l'autre, les printemps lotois se suivent et se « méditerranéisent ». Viennent se rajouter à un contexte météo défavorable des pratiques risquées, comme celles des écobuages, c'est-à-dire l'entretien des parcelles agricoles ou des jardins par le feu. « Les personnes qui y ont recours peuvent rapidement être débordées, la propagation en surface va très vite », fait remarquer le capitaine Éric Delmas.

Un arrêté préfectoral permanent qui remonte à 2006 rappelle les consignes de sécurité obligatoires : limiter la surface à brûler à moins de 1000 m2, s'assurer de l'absence de vent, surtout si la végétation est sèche, surveiller le feu jusqu'à l'extinction des dernières braises. La préfecture appelle à la vigilance : « Chacun est responsable du dommage qu'il peut causer, non seulement par son fait, mais encore par sa négligence ou son imprudence. »

L'interdiction totale des écobuages interviendra en principe à la mi-juin.

 

Publié le 18/04/2011 08:08 - Modifié le 18/04/2011 à 10:52 | R.R.

Les barrages du Tarn sont pleins

Le barrage des Cammazes, l'une des principales ressources en eau du département. /Photo DDM, Emile Gaubert

Les barrages du département sont pleins , la situation est meilleure qu'en 2010 à la même période. L'irrigation ne devrait pas être pénalisée. Seul bémol, les nappes phréatiques peinent à se reconstituer.

La présence dans le département d'importantes retenues d'eau : barrages des Saints-Peyres, de la Razisse, des Cammazes, de la Bancalié ou encore de Saint-Géraud pour les plus grands, autorise une certaine sérénité au cas où l'été et l'automne seraient secs. « Dans ces cinq barrages, explique Gilles Bernad, chef du pôle eau à la Direction départementale des territoires (DDT), nous disposons d'une réserve permanente de 50 millions de m3 pour le soutien d'étiage des rivières dont les deux plus grandes le Tarn et l'Agout, qui sont utilisées pour l'irrigation des cultures ».

Irrigation qui consomme annuellement près de 35 millions de m3, répartis sur près de 13 500 hectares. Mis en place depuis deux ans par les pouvoirs publics, les syndicats des eaux, EDF et les autres gestionnaires des barrages, le plan de gestion de l'eau vise un triple objectif de satisfaction : l'irrigation, le maintien de l'étiage et l'eau potable.

« Les données fournies par des capteurs et des points d'observation répartis sur les lacs et les rivières permettent d'anticiper toute décision ; celle-ci peut aller de la restriction à l'interdiction totale de prélèvement », ajoute Gilles Bernad.

Pour l'heure, pas de souci, les barrages sont pleins à près de 95 %, Saint-Géraud le sera en juin. Globalement la situation est meilleure qu'à la même période de 2010. Quant au Tarn, dont le débit annuel moyen est de 90 m3/secondes, il est actuellement de 20 m3/seconde avec un étiage à 15 m3/s. Lors des fortes pluies de mars il déversait 600 m3/s à hauteur d'Albi et 1 500 m3/s à Villemur.

La retenue des Saints-Peyrès en été 2009./Photo DDM

Contrôles stricts

Concernant les bassins versants secondaires du Bernazobre, de l'Assou, de l'Agros, de l'En Guibbaud ou du Bagas, également utilisés pour l'irrigation agricole, ils sont fortement soumis au régime des précipitations. Sur ces cours d'eau, dès que le débit est en baisse, comme actuellement sur le Cérou et le Tescou, le contrôle des prélèvements s'effectue strictement, sur le terrain, histoire de veiller au respect des arrêtés préfectoraux.

Pour les nappes phréatiques, peu sollicitées par les prélèvements, la situation est « inférieure à la moyenne », souligne le chef du pôle eau qui ajoute : « Il ne faut pas que le temps que l'on connaît actuellement dure trop longtemps si non ce sera très difficile ». Pas de problème enfin pour l'eau potable « les collectivités sont bien organisées, elles ont leurs propres ressources », conclut Gilles Bernad.

Un hiver sec

Les précipitations à Albi étaient en 2010 du 1er janvier au 10 avril, de 190 mm, en 2011 elles sont de 160 mm. « La première décade d'avril a été est sèche, précise Marie Bernard, prévisionniste à Météo France et il devrait en être de même pour les 15 jours qui arrivent ». Philippe Aliaga, délégué départemental Météo France confirme : « C'est l'hiver le plus sec depuis 50 ans, heureusement les pluies de mi-mars ont rempli les barrages. Mars a d'ailleurs été un mois record en précipitations dans le Vaurais et la vallée du Thoré ». Quant au temps qu'il fera lors des trois mois prochains, Météo France ne dispose pas de « prévisions pertinentes ».

 

Publié le 05/02/2011 11:35 | Chloé Delbès

Ariège : Pénurie d'or blanc à surveiller

Les somments enneigés sont une réserve en eau pour l'été./Photo DDM.

L'hiver est sec et le manque de neige sur les sommets ariégeois est à déplorer. Pourtant, si «la situation est à surveiller, elle n'est pas alarmante».

L'hiver est là, la neige un peu moins. Force est de constater que les sommets ariégeois ne sont que faiblement enneigés, la faute à une saison hivernale très sèche. Or ce qui est un plaisir pour les yeux en hiver et aussi une formidable réserve en eau utile lorsque les beaux jours reviennent.

« On manque de neige et de pluie, explique Jérôme Pedoussat, conseiller en environnement chargé de la mission ressource en eau et irrigation auprès de la chambre d'agriculture de l'Ariège. Cependant, la situation est conforme aux 5 dernières années, elle est donc à surveiller, mais pas alarmante ».

Le risque ? Des problèmes d'étiage ou d'irrigation si la retenue de Montbel ne contient pas suffisament d'eau. « La capacité totale de Montbel est de 60 millions de mètres cube, mais 50 millions suffisent à subvenir aux besoins de l'été. Aujourd'hui, nous en sommes à 17 millions de mètres cubes, soit la même situation qu'en mars 2010. Cela s'explique car, à l'été 2010, il y avait moins de surfaces à irriguer, il a beaucoup plu et nous n'avons pas eu à soutenir le débit de la Garonne, nous avons donc pu stocker et on en garde aujourd'hui le bénéfice. En revanche, il faut noter que durant les hivers 1985-1990, nous arrivions à stocker 30 millions de mètres cubes».

Pour Jean-Marc Galin, adjudant à l'unité peleton de gendarmerie de haute montagne, « le manque de neige est évident, mais c'est une situation chronique en France depuis les années 2000. Les précipitations ont du retard pour l'instant, mais je reste optimiste ».

Et Jérôme Pedoussat de reprendre : « L'hiver est sec, mais ces dernières années il y a beaucoup de pluie aux mois d'avril-mai, voire de la neige en mars et nous arrivons donc in extremis à stocker pour l'été ».

Ne reste plus qu'à la neige fraîche d'arriver sur les sommets du département.

Partagez sur les réseaux sociaux

Commentaires :

Laisser un commentaire
Aucun commentaire n'a été laissé pour le moment... Soyez le premier !
 



Créer un site
Créer un site