Pyrénées : Retour massif de la neige, entre plaisirs et dangers

24/2/2011


Publié le 24/02/2011 08:57 | J.-M.D.

Stations de ski : le temps sera favorable aux vacanciers

Le beau temps devrait être de retour ce week-end./Photo DDM, J. N.

En 36 heures, il est tombé 60 à 80 centimètres en pied de piste à Piau-Engaly, à quelque 1 850 mètres. Les exploitants de station attendaient cela depuis longtemps. Une neige lourde, humide, accompagnée d'un peu de pluie qui a contribué à stabiliser le manteau. Mais Hervé Mayral de la Confédération Pyrénéenne se dit confiant pour ce week-end : Toulousains et Nantais pourront gagner les pistes et profiter d'un domaine skiable requinqué avec des perspectives heureuses côté ciel.

Ces dernières heures, les stations les plus hautes ont été exposées au vent violent et aux très fortes précipitations.

De fait, pour des raisons de sécurité, il a fallu interrompre quelques remontées mécaniques, le risque d'avalanche étant évalué 5/5.

À Cauterets, Artouste et Gavarnie-Gèdre, le domaine skiable était tout simplement réduit, hier, à zéro. Dans les Hautes-Pyrénées jusqu'aux frontières luchonnnaises, mais aussi dans les Pyrénées-Atlantiques, dès mardi matin, il est tombé 50 mm. C'est beaucoup, même s'il ne s'agit pas à proprement parler de record, rappelle cependant Patrick Bornuat de Météo France Tarbes. Dès vendredi, avec les vacances, on devrait s'attendre à un afflux de touristes dans les stations, d'autant qu'on peut compter sur des passages ensoleillés et sur la disparition de risques avalancheux. Selon la Confédération Pyrénéenne, le domaine skiable devrait avoisiner les 100 % dans la plupart des stations du massif. C'est le moment de partir au ski.

 

Publié le 24/02/2011 07:57 | C. Eulacia avec C. V.

Trop de neige : des stations ont dû fermer

Si plusieurs stations ont fermé hier, ce n'est pas à cause d'un manque de neige, comme on aurait pu le craindre il y a encore peu, mais à cause d'une trop forte abondance de flocons. Par endroits, il est tombé plus d'1 m de neige, en un manteau très instable. À tel point que la préfecture a émis un bulletin de vigilance orange avec un risque d'avalanche de 5/5, dans lequel les responsables de stations sont invités à vérifier la sécurité de leur domaine avant d'y lâcher les vacanciers.

À titre d'exemple, la station de ski du cirque du Lys à Cauterets vient d'emmagasiner de fortes précipitations de neige fraîche. En effet, en tout juste 24 heures, pas moins de 80 cm à 1.850m et 100 cm en haut des pistes sont tombés. Par conséquent, les responsables du site ont été contraints de fermer le domaine pour la journée du 23. Philippe Dupla, responsable du site, précise que « suite à ces fortes accumulations de neige, on constate un manteau neigeux très instable. Il apparaissait donc difficile d'assurer la sécurité du public avec de telles quantités ». Après une première décision matinale d'ouverture différée à 12 h 30, une commission de sécurité a été réunie pour aller sur le terrain mesurer les risques encourus. C'est à 12 h 15 que la décision finale est tombée : trop de neige, trop de risques, donc fermeture pour la journée.

Francis Guiard, directeur de l'Epic, explique « qu'il s'agit de l'inconvénient de l'avantage de la configuration du domaine. Le cirque vient de recevoir 1 m de neige en 24 heures, alors que nos homologues n'ont reçu que 60 cm. Avec un risque de 5 sur une échelle de 5, la prestation pouvant être proposée aurait été trop restreinte et insatisfaisante pour le public. À l'heure actuelle, il est plus important que toutes les équipes se mettent en action pour une remise en état du domaine ».

Avec cette forte chute de neige, les activités du Pont-d'Epagne ont pu reprendre. En effet, le domaine nordique a rouvert à plus de 80 % et la partie alpine devrait redémarrer prochainement. Ce service vient en complément du domaine du Lys.

Après un hiver relativement sec, les dernières 24 heures vont permettre non seulement d'offrir de la bonne neige aux vacanciers de la zone de Toulouse mais, aussi, de conforter l'enneigement des différents domaines pour la fin de saison.

À Barèges, seule une partie du domaine (secteur de la Laquette) a été ouverte hier, avec un forfait réduit à 18 €, de même que dans d'autres stations. Sauf à Gavarnie où le domaine a été entièrement fermé, hier, pour cause de sécurité, mais aussi parce que l'accès routier était coupé.

 

Publié le 20/02/2011 03:50 | V.B.

Luchon : Une belle neige pour des vacanciers ravis

Les chutes de neige ont regonflé le moral des professionnels du tourisme du Luchonnais./Photo DDM, V.B.

Chassé croisé des vacanciers hier dans le Luchonnais. Ceux qui arrivent croisent ceux qui achèvent leurs vacances. « Nous avons passé une semaine à Luchon Superbagnères et cela n'a été que du bonheur, lance Lionel, les valises à la main. Avec mon épouse et mes enfants, nous sommes originaires de Paris. Nous avons eu du soleil, de la neige, nous avons skié tous les jours, c'était vraiment super ».

Didier, Marie-Hélène et Morgan sont venus en repérage au pied de la télécabine. « Nous avons fait 850 km pour venir ici, nous sommes partis à 4 heures du matin et nous sommes très fatigués, explique dans un sourire le père de famille. Nous arrivons tout droit de Normandie et nous découvrons Luchon pour la première fois. Pour mon épouse et moi, ce sera les ballades, pour notre fils, le ski ».

En station, le moral est au beau fixe. Les chutes de neige des derniers jours ont blanchi les domaines, un signe de bon augure en pleine période de vacances de février. « C'est parfait pour attaquer la deuxième semaine de Bordeaux, se réjouit Stéphane Legagneux, le directeur de Luchon-Superbagnères. Nous avons ouvert le domaine à 80 % et nous proposons une très belle qualité de neige ». Même son de cloche à l'office du tourisme de Luchon. Après un démarrage timide, les vacances semblent enfin se lancer et les promendades se multiplient entre les allées d'Etigny, la patinoire et les thermes.

« Les réservations sont bien reparties »

« Les chutes de neige de ces derniers jours ont en quelque sorte ravivé la flamme, s'exclame Patrice Gaut. Les réservations sont bien reparties. Nous restons sur des séjours en moyenne de quatre jours et de la réservation de dernière minute, mais cela se lance, c'est le principal ».

À Peyragudes, les 30 centimètres de neige fraîche ont permis d'ouvrir le domaine à 90 % et d'offrir aux vacanciers des conditions de glisse optimum.

 

Publié le 20/02/2011 03:49 | LaDepeche.fr

Camurac (11) : Skieurs, à vos planches

Les chutes de neige providentielles permettent à notre petite station de ski audoise, aujourd'hui, d'ouvrir partiellement ses pistes. Grande effervescence sur le domaine: assurer le maximum de qualité, de confort aux amateurs de glisse. De nouvelles chutes de neige prévues dès lundi devraient ravir les vacanciers de notre zone. Un tarif réduit à 7 euros pour le week-end. Bonnes descentes à tous.

 

Publié le 24/02/2011 07:56 | Christian Sarrabayrouse

Deux avalanches à Aragnouet

Les équipes du conseil général ont travaillé toute la nuit et la matinée, à Aragnouet, pour dégager la route qui mène à l'Espagne./Photo Raymond Springinsfeld.

Dans la nuit de mardi à mercredi, deux avalanches ont recouvert de neige la route qui mène au tunnel d'Aragnouet. Heureusement, aucun blessé n'est à déplorer.

Hier matin, sur la route D118 qui conduit à l'Espagne, à Aragnouet, un tractopelle s'active encore pour déplacer la neige qui gagne sur le bitume. La circulation se fait toutefois sans problème.

Pourtant, il y a quelques heures, peu après minuit, dans la nuit de mardi à mercredi, 2 m de neige recouvraient la route. Deux avalanches se sont produites à quelques mètres d'intervalle, la première tombant sur le paravalanche de Cachou ; la deuxième, à la sortie du village. Heureusement, personne ne se trouvait là à ce moment.

Les agents du conseil général basés à Fabian ont travaillé toute la nuit et la matinée, à l'aide de deux chasse-neige et d'un tractopelle, pour dégager les accès. Nous croisons Laurent Leruez, agent de maîtrise principal, qui nous explique que pendant la saison d'hiver, les agents du conseil général sont d'astreinte et dorment sur place pour pouvoir intervenir plus rapidement. Chaque jour, une patrouille vérifie, dès 5 heures, l'état des routes et engage les moyens nécessaires, si besoin. « Lors d'une période chaude, avec des chutes de neige importantes, les risques d'avalanches sont majeurs. Et puis, plus on se rapproche du printemps, plus la neige est lourde et source d'avalanches », indique Laurent Leruez.

Nous continuons notre chemin, direction le tunnel. Sur le bord de la route, la hauteur de neige impressionne. Un, deux, trois camions, immatriculés en Allemagne, en Espagne et aux Pays-Bas sont stationnés non loin d'une barrière qui empêche de progresser vers l'Espagne.

Ici, on ne passe plus. Pour toute explication, un panneau lumineux indique « Tunnel fermé : avalanche ». Un chauffeur espagnol décide de faire demi-tour. Des voitures prennent la direction de la station de Piau-Engaly. Personne ne mesure ou ne sait que non loin, un drame aurait pu se produire il y a peu.

La prudence est de mise par ces temps incertains.

Routes : quelques restrictions

Outre le tunnel d'Aragnouet (qui a été rouvert à la circulation depuis hier, 18 heures), d'autres routes ont été fermées hier. Ainsi, le col d'Aspin n'est plus praticable (depuis Payolle et à 8 km du sommet, côté Arreau), de même que l'accès à la station de Gavarnie (même si le village reste accessible). Pour toutes les autres stations de ski, l'accès se fait normalement, sans équipements spéciaux, les routes sont au noir.

 

Publié le 24/02/2011 08:55 | Pierre Challier

Sécurité prioritaire au tunnel de Bielsa

Finalement, à 18 heures, le trafic a pu reprendre vers l'Espagne/Photo DDM/P.C.

Feu rouge continu, devant l'entrée du tunnel d'Aragnouet Bielsa, blanc du paysage qui se confond avec le nuage… et douze hommes aux visages graves qui sont réunis là. Pour prendre une décision. Rouvrir l'accès à l'Espagne. Ou laisser la route fermée en raison du risque d'avalanches…

16 h 45, hier soir, aux confins des Hautes-Pyrénées et de l'Aragon. à quelques kilomètres en contrebas du tunnel, la barrière est en effet baissée et derrière ce camion espagnol, Claude patiente aussi. Car sur la barrière, c'est bien marqué. Le tunnel devrait rouvrir à 17 heures.

Quelle décision prendre ?

« On est en vacances à Saint-Lary, et vu le mauvais temps, on voulait juste aller faire un tour en Espagne » explique ce retraité de Fontainebleau. Comme Francis et Laurent, deux frères originaires de la Somme qui espèrent aussi, en famille. Seulement voilà… rouvrir, ce n'est pas aussi simple que ça dès qu'il s'agit de la sécurité des usagers. A fortiori en cette période de vacances pour les skieurs français et espagnols - 30 % de la clientèle de Piau - , tandis qu'aux jours de pointe hivernale, le tunnel voit passer jusqu'à 2000 véhicules par jour…

Gendarmes, CRS, représentants du conseil général, de la station de Piau-Engaly, de la commune d'Aragnouet et directeur du Consortio transfrontalier : plus haut, la commission de sécurité écoute donc très attentivement l'avis des hommes de la RTM, la Restauration des Terrains de Montagne. Car ces professionnels rattachés à l'Office National des Forêts ont une spécialité : le risque avalanche. Et de leur diagnostic dépendra donc en grande partie la décision finale. Décision que personne ne veut prendre à la légère, compte tenu des chutes de la veille.

« Pour résumer ? Eh bien l'épisode neigeux a commencé en milieu de journée, mardi, et en moins de 5 heures, il est tombé 80 cm d'une neige lourde et humide sur ce secteur » explique Patrick Personna, directeur du Consortio franco-espagnol qui gère donc le tunnel d'Aragnouet Bielsa et ses routes d'accès. Le souci, alors ?

« Compte tenu des températures très douces, Météo France a émis un avis de risque d'avalanche de niveau 5, le risque maximum, en fin d'après-midi, hier. à 20 heures, la première avalanche est partie, suivie de deux autres entre 20 h 30 et 21 h 30, on a donc fermé et vu le fort risque, on a décidé de maintenir fermé » poursuit Patrick Personna.

La bonne décision, visiblement. Car dans la nuit, en suivant, pas moins de quinze de coulées sont descendues vers la route. « Ce matin, après avoir déblayé, on a donc décidé de convoquer une commission de sécurité à 16 h 30 pour prendre la décision de rouvrir ou non. » précise-t-il alors. Maintenant ? Il est pratiquement 18 heures. Et les spécialistes ont rendu leur avis. Le risque d'avalanche est redescendu à 3. « Concrètement, on estime également que le danger que la neige arrive jusqu'à la route est de 10 %, un risque très raisonnable », explique Jean-Yves Lasplaces, délégué territorial de la RTM Midi-Pyrénées. Avis transmis au gestionnaire et maître d'ouvrage du tunnel. Dernière consultation commune, avec gendarmes, CRS, et élus. Décision ? « On peut rouvrir ».

 

Publié le 24/02/2011 08:17 - Modifié le 24/02/2011 à 10:35 | Véronique Bavencove et Pierre Challier

Disparus, avalanches : dangers dans les Pyrénées

Les gendarmes du PGHM de Luchon ont sondé la montagne toute la journée. En vain/Photo DDM

Deux randonneurs ont disparu depuis mardi, au-dessus du village d'Oô, à une dizaine de kilomètres de Luchon. Les dernières chutes de neige ont rendu la montagne dangereuse et le risque d'avalanche atteint le niveau maximum.

Il est tombé 50 centimètres de neige au-dessus de 500 mètres, plus d'un mètre au Maupas, à 2 500 mètres d'altitude. Des chutes qui rendent la montagne particulièrement dangereuse. « Il a neigé, il a plu, il y a eu du vent, il faut nous préparer à connaître dans les prochains jours des crues avalancheuses, prévient Patrick Peyet, observateur nivologue pour Météo France. En gros, la montagne va se purger et il va falloir faire très attention ». Un contexte difficile alors que depuis mardi, les gendarmes du peloton de gendarmerie de Luchon, le PGHM, sont à la recherche de deux touristes bordelais. « Les deux hommes sont à vacances en famille dans le village d'Oô, explique l'adjudant-chef Michel Castillon. Ils sont partis mardi vers 8 h 45 pour faire une sorte de trek vers le Val d'Esquierry. Ne les voyant pas revenir dans l'après-midi, la famille a donné l'alerte ».
Les recherches ont débuté dans l'après-midi et une partie de la nuit. Les gendarmes ont visité les cabanes du secteur, en espérant que les deux hommes aient pu y trouver refuge. « J'avoue que j'ai eu peur, il y avait des départs d'avalanche de partout, reprend l'adjudant-chef Castillon. A trois secondes près, j'ai failli perdre un membre de mon équipe. C'était l'enfer, là-haut ». Les deux hommes ont quitté Oô avec un équipement léger et une paire de raquettes. « La météo est désastreuse depuis mardi, constate Jacques Rives, le maire d'Oô. Il neigeait à gros flocons, une journée à rester chez soi ». « La neige qui est tombée est très lourde et mouillée, aujourd'hui, tous les sentiers sont extrêmement dangereux », confirme Marcel Condesse, un habitant du village. Les recherches se sont poursuivies toute la journée de mercredi. La couverture nuageuse, très dense, n'a malheureusement pas permis à l'hélicoptère de venir appuyer les recherches. L'équipe cynophile a été mobilisée et les gendarmes ont ratissé le secteur du Val d'Esquierry jusqu'au Hautes Pyrénées, sans succès. Les deux randonneurs se sont-ils perdus dans le mauvais temps ? Ont-ils été surpris par une avalanche ? Ont-ils réussi à trouver un abri ? L'inquiétude est grande. Véronique Bavencove

Niveau d'alerte interrompu

Cette nuit, on est passé à un risque d'avalanche plus faible, mais attention à cet après-midi où Météo France prévoit un risque 4 sur une échelle graduée de 1 à 5.

Les fortes neiges de ces dernières heures et leur épaisseur avaient rendu le manteau très instable à partir de 2 100 mètres. C'est tout simplement l'accumulation de neige qui avait accentué le risque d'avalanche. Il s'agit de phénomènes spontanés qui se produisent sous l'effet d'agents naturels : chutes de neige, pluies ou rayonnement solaire. Rien à voir avec les avalanches dites «provoquées» déclenchées par des skieurs. Les conditions météo influent peu dans ce cas.

Le chiffre : 1 mètre> Neige. C'est la hauteur de poudreuse enregistrée par la balise de Météo France installée à côté du refuge du Maupas, à 2.500 mètres d'altitude. Une hauteur en cumulée qui tient compte des chutes des derniers jours.

Article réalisé à partir du site : ladepeche.fr

Montauban : L'association Shark' Aventures prépare ses séjours à Saint-Lary./Photo DDM

 

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