Découverte du lactaire délicieux de nos montagnes

8/11/2010


Edition du 06 11 2010 © L'Indépendant

P.-O. : Découverte du lactaire délicieux
de nos montagnes

Scoop mycologique ou légitime apparition automnale, le « rovillo » est de sortie. Il est chez les spécialistes très populaire. Mais, qu’on se le dise, l’affaire est sérieuse et le secret bien gardé. Confidences...

Il est décidément des reportages plus contraignants que d’autres. Quand il faut par exemple, pour obtenir quelques informations, garantir une certaine confidentialité à ses interlocuteurs concernant l’abondance et la localisation géographique de leur découverte.
C’est le cas notamment de ce couple de ramasseurs de champignons qui a accepté de poser à visage découvert, à condition qu’il puisse conserver son anonymat. Nous ne saurons donc jamais qui sont ces deux septuagénaires, de toute évidence comblés par le résultat de leur récente prise.

La surenchère des mots :
Nous savons seulement qu’ils vivent dans notre département et qu’ils ont refusé catégoriquement de nous dire où ils avaient prélevé ces lactaires délicieux plus, communément appelés « rovellons». En revanche, pour satisfaire approximativement notre requête, ils se sont contentés de nous répondre, en jetant un index hasardeux en direction de la montagne la plus proche : « C’est par-là ». Sur ce, nous n’avons pas risqué la surenchère, craignant la fatale réplique du style : « De toute façon, cette année, ils sont véreux ».
Ceci étant dit et sans aller jusqu'à signaler une récolte pléthorique, il semblerait que les pluies d’octobre et la douceur de ces derniers jours aient enfin contribué, après quelques millésimes de relative disette, à favoriser la naissance de ce russulacée aux qualités gustatives indéniables, parfois contestées par certains mycologues.


L’emblème automnal de nos forêts catalanes :
Evoluant parmi les pins, ce champignon bénéficie pourtant, sous nos latitudes, d’une popularité, comparable à celle du coscoll (angélique sauvage) et du gastéropode, qui fait de ce sanguin l’emblème automnal de nos forêts catalanes.
C’est donc tout naturellement que, pour le récolter, parmi les "bons" et les "mauvais", entre bois et guérets, entre sentiers et layons, vous êtes prêts à braver l’humidité, la balle perdue, les créatures légendaires et l’obscurité d’une forêt qui craque de toutes parts. Equipé du couteau du pépé ou de l’opinel de service et du panier adéquat, après avoir pris connaissance du présent article, vous serez donc probablement nombreux à croiser, dès ce week-end, nos versants escarpés pour y débusquer ce champignon rouge orangé à l’odeur douce et fruitée qui peut présenter des taches verdâtres après récolte et risque de devenir rapidement véreux en fonction de la lune ou du climat.


Parmi 120 000 espèces de champignons :
Détails qui ne peuvent impressionner le connaisseur averti. Celui qui, parmi les 120 000 espèces de champignons recensées n’hésitera pas une seule seconde pour prélever le lactaire en question avec délicatesse et en toute confidentialité. Certains autochtones évitent même, paraît-il, de regagner leur village avant la tombée du soir pour ne pas avoir à s’étendre sur les circonstances exactes de leur forfait mycologique. En revanche, ils ne sont pas avares de recettes et n’hésitent pas à vous faire partager, une fois cuisiné, le résultat de leur mystérieuse prospection. Vous le comprendrez, nous ne pouvons, ici, en dire davantage. Jean-Paul Pelras

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