Mangera-t-on des cèpes ?

23/9/2010




Les rares cèpes de l'année se trouvent en montagne./ Photo DDM-archives, José Navarro.

Les amateurs trépignent : cette année les cèpes sont rares. La faute à la sécheresse de cette fin d'été qui ne donne pas le coup de pouce à la pousse.

C'est presque pavlovien : en septembre, nos organismes réclament à cor et à cris une bonne poêlée de cèpes bien aillés et bien persillés, à déguster avec un petit magret et un joyeux petit coup de rouge ! Seul problème : des cèpes, il n'y en a pas. Quelques rares pousses dans les montagnes, mais ailleurs, rien ou presque. Ainsi, à Villefranche du Périgord, La Mecque du bolet, le marché qui se tient traditionnellement tous les jours est fermé… faute de cèpes !

La faute à la météo : « Il n'a pratiquement pas plu depuis des semaines, tout est très sec, constate le Castrais Robert Rouanet, spécialiste des champignons. On finit par trouver quelques cèpes et quelques girolles dans les endroits très humides, les bords de ruisseaux, la proximité des barrages. Quand je sors c'est sans grand espoir. »

Pour que l'on découvre des sous-bois couverts de cèpes, il faut une température chaude et une bonne pluie par-dessus, qui provoque un stress au mycélium, la « racine » du végétal. Alors, plop ! le chapeau sort son museau.

« On trouve sur le piémont quatre sortes de cèpes, constate Robert Cazenave, président de la société mycologique de Bigorre. Le tête-de-nègre, plutôt en plaine, qui aime les chênes et la chaleur ; le cèpe d'été, et il y a eu quelques poussées intéressantes, mais en montagne ; le cèpe de Bordeaux et le cèpe acajou, que l'on trouve plutôt en milieu montagneux. » L'association organise une exposition le 16 et le 17 octobre à Séméac. Mais en attendant : « Il faudrait des fortes précipitations pour espérer des cèpes. En 2003, après la canicule, il y avait eu des grosses pluies en septembre : la récolte a été très abondante. En revanche, les deux dernières années ont été décevantes… »

Alors, peut-on craindre une année 2010 sans cèpes ?

« Oui ! Tant qu'il n'y a pas le contraste chaleur-pluie, il n'y a pas de cèpes », explique Robert Cazenave.

Alors avant de sortir les poêles, il faudra faire la danse de la pluie !

Publié le 23/09/2010 10:56 | Sabine Bernède et D. D.

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