CO : Champion de France !

"Le rugby [de Castres] démontre un art de vivre.
Il prend sa source dans les rocs du Sidobre,
il court jusqu'aux villages
qui, tous, possèdent leur carré d'herbe pour le match
et leur bistrot pour l'après-match."
(Jean-Claude Souléry DDM)

"Le rugby n'est pas un business, c'est un plaisir,
celui de procurer du bonheur à une ville,
à un territoire très enclavé,
qui retrouve beaucoup de joie de vivre et de fierté"
(Pierre-Yves Revol)

/ Photo DDM, AFP
CO 29 - MHR 13
Publié le 02/06/2018 à 23:36 | La Dépêche du Midi | De notre envoyé spécial, Baptiste Gay
Castres a pris Montpellier dans les grandes largeurs

Les joueurs de Castres jubilent après un essai face à Montpellier / Photo DDM, AFP Ch. Simon
Bien sûr, il y a eu la fébrilité montpelliéraine, hier soir au Stade de France, notamment dans le jeu au pied. Elle s’est traduite avec les pénalités ratées par François Steyn et Ruan Pienaar. L’ex numéro neuf des Springboks, vraiment peu inspiré, a même loupé deux fois la cible pour sa part. Pour illustrer cette mauvaise fièvre des soirs de finale, on peut également citer ce dégagement direct en touche de Jesse Mogg. Bien sûr, il y a eu l’indiscipline du MHR en première mi-temps, un peu la même qu’à Lyon où Montpellier avait déjà été pénalisé à treize reprises contre le LOU. Mais, cette fois, il y avait avec Benjamin Urdapilleta, un buteur d’une autre trempe dans les rangs du Castres olympique.

L'essai de Dumora donne une avance confortable aux Castrais à la pause./ Photo DDM, Xavier de Fenoyl
La réponse à la question de Thomas Castaignède
Il n’empêche, la surprise du chef du CO pour déstabiliser Montpellier fut bien tactique ! L’un des meilleurs porte-parole du jeu inspiré à la française, Thomas Castaignède, s’était interrogé tout haut dans nos colonnes hier matin : « Castres peut-il offrir ce jeu de mouvement qui gêne tant Montpellier ? » Ce jeu qui avait fait dérailler le train à grande vitesse de l’Hérault, même face à des équipes réputées plus faibles, comme au stade Armandie d’Agen. Eh bien oui ! Castres qui nous avait habitués depuis le début de saison à des « demi-attaques » de ses trois-quarts, après avoir concentré les adversaires au milieu du terrain par ses avants, pour reprendre l’explication de Stéphane Prosper, le coach des trois-quarts du SUA, avant le match de barrage contre Toulouse, ce même Castres, toujours caméléon pour s’adapter au jeu adverse, s’est offert hier d’étonnantes cavalcades au grand large.

Thomas Combezou tout à sa joie après le deuxième essai castrais / Photo DDM, Xavier de Fenoyl
Les petits jeux autour de l’ouvreur avec les ailiers David Smith ou Armand Battle ont été planqués à la remise par Christophe Urios. Dans le sillage d’un Thomas Combezou aux jambes de feu qui a systématiquement cherché les extérieurs, Castres a harcelé les 136 kg de Nadolo. Le coup a failli fonctionner une première fois, aux alentours de la 20e minute, lorsque Thomas Combezou a réussi à cadrer la défense montpelliéraine pour tenter une passe après contact pour Armand Battle, décalé sur son aile. Le Catalan d’origine allait malheureusement faire un en-avant.

Les Castrais ont très bien géré leur finale./ Photo DDM, Xavier de Fenoyl
Thomas Combezou intenable en attaque comme en défense
Ce n’était que partie remise, juste avant la mi-temps, alors que le CO se voyait donner l’opportunité de tenter un drop par Benjamin Urdapilleta, son demi de mêlée Rory Kockott préférait lancer la cavalerie. Intenable, c’est ce diable de Thomas Combezou qui fit parler ses jambes, insoupçonnables dans leur capacité à stopper net Fulgence Ouedraogo. Le centre castrais venait de créer un intervalle dans lequel son arrière Julien Dumora s’engouffra pour marquer le premier essai castrais de la soirée. Bien plus tard dans la nuit de Saint-Denis, c’est encore une mèche allumée sur une aile par Armand Battle, pour un rush de 40 mètres, qui allait permettre, quelques coups d’épaules plus loin, à Sitiveni Mafi d’inscrire le second.

Les supporters castrais rêvent à un nouveau sacre de leur club, petit poucet de cette finale / Photo DDM Xavier de Fenoyl
Le CO n’avait pas réservé des surprises à Montpellier qu’en attaque. Les Tarnais ont également pris Montpellier dans les grandes largeurs en défense. Les Castrais étaient jusqu’ici les spécialistes de la pression mise sur les charnières adverses, comme ce fut le cas contre Toulouse et le Racing. Hier soir, ce sont des montées défensives très hautes en pointe qui ont permis aux coéquipiers de Rory Kockott de contrecarrer la puissance montpelliéraine. L’intensité sur les plaquages fut terrible, avec un Benjamin Urdapilleta et un Thomas Combezou qui se sacrifièrent, comme nombre de leurs copains, pour repousser les assauts.
Et comme le MHR joua longtemps à l’envers, jusqu’à volleyer de nombreux ballons en touche, là où il est d’habitude si fort sur les ballons portés, tout allait finalement dans le bon sens pour Castres. Renversant, le CO l’aura donc été jusqu’au bout de la saison pour aller conquérir un incroyable cinquième Brennus !

Les joueurs de Castres avec le bouclier de Brennus après leur victoire face à Montpellier en finale du Top 14 au Stade de France le 2 juin 2018 / Photo DDM Xavier de Fenoyl
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