Midi-Pyrénées : Noëls d'antan

27/12/2015

Publié le 24/12/2015 à 07:37   | La Dépêche du Midi |

Adrien Périssé, la mémoire des réveillons du XXe siècle


Adrien, qui a toujours habité le hameau de Bordes-d'Espagne, se remémore les réveillons d'antan./ Photo DDM.

Adrien Périssé, 89 ans, bon pied bon œil, a toujours vécu à Bordes-d'Espagne, un hameau au-dessus de Sentein (Ariège). Confortablement assis devant le poêle, il se souvient des réveillons de Noël de son enfance. Il y a quelques décennies, les choses étaient un peu différentes…

Racontez-nous comment se déroulait cette nuit ?
À l'époque, nous étions 19 habitants à Bordes-d'Espagne et tous ceux qui pouvaient marcher descendaient jusqu'à Sentein pour assister à la messe de minuit, même s'il avait neigé. C'était un joyeux défilé, nous tenions à la main des lampions. Je me souviens avoir longtemps porté des sabots en bois qui me permettaient de passer partout. Et puis j'ai mis des pataugas et alors j'ai eu bien des difficultés pour m'habituer à ces chaussures modernes. Après la messe, toutes les familles du hameau se réunissaient dans une maison, mais les jeunes gens restaient dans les six restaurants de Sentein pour faire le réveillon.

Sentein (09) / CPA

Le Père Noël était-il généreux ?
Enfant, je mettais mes sabots devant la cheminée où brûlait la traditionnelle bûche sur laquelle une croix était gravée à chaque bout et, le lendemain, je trouvais quelques pâtes de sucre cuites au four. Mon père, menuisier, ne m'a jamais confectionné un jouet en bois.

Les anciens racontaient-ils des histoires ?
Oui, des histoires qui nous faisaient peur à nous les petits, celle du brouillard qui arrivait subitement dans la montagne pour apeurer les troupeaux, ou de la «malombre», l'esprit mauvais, du boiteux, du chat noir, des loups.

Sentein (09), la place / CPA

On festoyait aussi ce soir-là…
Le foie gras maison, le lapin rôti, le poulet à la coquelle, les «micous», des gâteaux de farine de sarrasin bouillis dans le lait, et la croustade aux pommes et aux poires étaient au menu. Les hommes buvaient du vin et de l'eau-de-vie de prune et de pêche. Il était interdit de distiller l'eau-de-vie de pêche, mais dans un village voisin un bouilleur de cru ne s'en privait point. Je me souviens avoir caché des bouteilles de cet alcool dans un tonneau vide pour les ramener au hameau.


Villefranche-de-Lauragais (31) :
Noël d’antan, c’était comment avant ?


Les traditions de nos sociétés évoluent et se renouvellent. Les Villefranchois Ulysse et Fernande Maurel ont vu changer les coutumes au fil des générations. Balade dans le temps...
(Lola Monset | La Voix du Midi Lauragais)


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Publié le 29/12/2015 à 08:24  | La Dépêche du Midi |  Jean Pérès

Noël d'antan : La nostalgie est bien là

La crèche de la maison de retraite Rives du Pélam à Trie sur Baïse (65) / Photo DDM

La crèche à l'entrée du hall de la résidence Les Rives du Pélam, ressemblant en tout point à celle de mon enfance, a réveillé en moi deux choses classées du passé. D'abord, la crèche dans l'église du village de Fontrailles mise en place la veille ou l'avant-veille de Noël. C'était avant la guerre de «39-45». Pas de sapin derrière la crèche, mais un pied de genévrier, repéré dans les bois ou des terrains arides en pente, coupé à la hache et porté jusqu'à l'église avec un tombereau tiré par une paire de vaches attaché à la chaire ou à la table sainte(rangées je ne sais où).

Du papier assez grossier, la couleur imitant parfaitement celle des rochers, l'ossature de la crèche souvent fabriquée par un menuisier ou quelque fidèle avec les personnages : Marie, Joseph, l'enfant Jésus, l'âne, le bœuf, les bergers et leurs moutons, les Rois mages. Le sapin était décoré sobrement. Pas d'illuminations, à cette époque-là nous, n'avions pas l'électricité, une bougie était allumée avant la messe. La chorale, qui ne se produisait que pour les grandes coccasions, chantait «Il est né le dinvin enfant», «Minuit chrétiens».

Noël, autrefois, était une fête chrétienne. Elle est devenue fête des cadeaux, et quels cadeaux,et des réveillons (pour ceux qui en ont les moyens). Bien au-delà de l'âge de raison, les enfants croyaient au Père Noël, ils étaient plus ou moins crédules et les parents entretenaient si bien cette crédulité. à cette époque-là, le Père Noël venait du ciel sur son traîneau tiré par un âne. C'était la raison pour laquelle, au pied de la cheminée, à côté des galoches en bois ferrées, nous mettions une assiette creuse pleine d'avoine. Nous demandions des choses que parfois il n'apportait pas. Les jouets consistaient en un jeu de miniquilles,une toupie en bois - pour la faire tourner, il fallait la lancer avec une ficelle - un jeu de construction et l'inévitable sabot en chocolat et le Jésus en sucre, premières victimes de la matinée , quelques oranges. Pour les filles des poupées. Et lorsque nous apprîmes que le Père Noël c'était les parents, je ne vous dis pas le choc; nous étions déçus de ne plus y croire.
 
 

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